guide de la compétence culturelle pour les professionnels

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La prestation de soins adaptés à la
culture
Objectifs
• Reconnaitre l’importance et le besoin d’offrir
des soins adapté à la culture au Canada.
• Examiner les moyens d`intégrer les soins
adaptés à la culture dans la pratique médicale.
Programme de la matinée
• Explorer la notion de compétence culturelle
• Discuter des problèmes liés au travail avec un
interprète, une partie importante des relations interpersonnelles dans une équipe de soins de santé.
• Visionner un vidéo sur une excellente clinique
d’immigrants au Minnesota.
• La présentation sera interactive !
Qu’est-ce que la culture ?
Qu’est-ce que la compétence culturelle?
Culture
• Connaisances, croyances et valeurs que
partagent les membres d’une societé
La Culture
La Culture
• Dynamique et évolutive
• Apprise et transmise d’une génération à l’autre
• Souvent identifiée « symboliquement » à la langue, à la
manière de se vêtir, à la musique et aux comportements
• Intégrée à tous les aspects de la vie d’un individu
• La culture a une vaste influence sur la santé. Elle colore la
perception de la santé, de la maladie et de la mort, les
croyances sur les causes des maladies, les approches envers
la promotion de la santé, l’expérience et l’expression de la
maladie et de la douleur, les lieux où les patients se tournent
pour obtenir de l’aide et le type de traitement que les
patients préfèrent.
La compétence culturelle réfère à l’habilité à interagir
efficacement avec des gens de différentes cultures et situations
socio-économiques.
Le savoir-faire culturel va au-delà de la prise de conscience des
différences; il fait référence à la capacité de démontrer des
attitudes et d’adopter une approche qui vous permet de travailler
efficacement dans un milieu interculturel.
Il suppose la capacité de valoriser la diversité et de s’y adapter,
d’être conscient de sa propre identité et de ses préjugés culturels
et de gérer la dynamique entourant le traitement de personnes
qui sont différentes.
https://www.med.uottawa.ca/sim/c
ultural_competency_f.html
En quoi la compétence culturelle est-elle
essentielle à la pratique des soins de santé ?
• Elle réduit les disparités dans les services de
santé et augmente la détection de maladies
spécifiques à une culture.
• Elle permet l’accès équitable aux soins de
santé.
• Elle a un impact sur le statut des soins dans
des communautés culturellement variées.
• Elle répond aux changements
démographiques de l’Ontario, dont la
population est de plus en plus variée.
Que signifie l’accessibilité équitable aux soins
de santé?
• L’accessibilité signifie la possibilité ou le droit
d’approcher, d’entrer, de sortir, de
communiquer avec des soins de santé.
• L’accessibilité équitable reconnaît que des
facteurs comme la situation géographique, les
styles de communication, la langue de service,
l’affichage de l’information et l’accueil
influencent l’accès des personnes à des
services de santé, et l’objectif est de prendre
ces facteurs en considération.
• Quand on traite les personnes ÉGALITAIREMENT,
on ignore les différences.
• Quand on traite les personnes ÉQUITABLEMENT,
on reconnait et respecte les différences.
Quelques barrières à l’équité des soins…
• La langue
• La méconnaissance du système canadien des soins de
santé.
• Des difficultés à naviguer dans le système canadien des
soins de santé.
• Manque de professionnels provenant de différentes
cultures.
• Sous-représentation dans la planification, la politique et
les prises de décision.
• Barrières socioéconomiques (transport, garderies,
congés)
• Couverture des soins de santé (IFH)
• La nourriture de l’hôpital.
• Le racisme, la stigmatisation, la marginalisation.
• Etc…
Principes et préjugés
• Parfois des généralisations à propos de certains enjeux culturels peuvent
être d’une certaine assistance. Des connaissances sur la langue, la culture,
l’histoire et l’expérience de gens peut être utile sans toutefois sombrer
dans le stéréotype. Cependant, il ne sera pas possible de tout savoir sur
chaque patient en lisant de l’information sur leur culture.
• Bien que des gens provenant de minorités culturelles se confrontent
souvent à des obstacles lorsqu’ils tentent d’accéder à des soins de santé —
ou ressentent une exclusion en général — l’on ne peut pas présumer que
tous les individus parmi ces groupes ont exactement la même expérience.
• Une approche “recette de cuisine” (“cookbook”) aux compétences
culturelles peut faire plus de tord que de bien et peut mener à des
stéreotypes.
GUIDE DE LA COMPÉTENCE CULTURELLE POUR LES
PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ
1. Examine tes valeurs, comportements, croyances et préjugés.
2. Reconnait le racisme et les institutions ou les comportements qui le
propagent.
3. Implique-toi dans des activités qui t’aident à recadrer ta pensée, te
permettant d’entendre et de comprendre d’autres perspectives.
4. Familiarise-toi avec les éléments culturels de la communauté que tu
sers, incluant : les variétés physique et biologiques, les concepts du
temps, de l’espace et du contact physique, les styles de
communication, les attentes physiques et sociales, les structures
sociales et les rôles des sexes.
GUIDE DE LA COMPÉTENCE CULTURELLE POUR
LES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ
5. Engage tes patients à partager comment leur réalité est
similaire ou différente de ce que tu as appris de leur culture.
Des expériences uniques ou des histoires mèneront à des
changements d’attitudes, de valeurs et de besoins.
6. Apprends comment différentes cultures définissent,
nomment et perçoivent une maladie et son traitement. Incite
tes patients à partager avec toi comment ils définissent,
nomment et perçoivent ces éléments.
7. Développe une relation de confiance avec tes patients et tes
collègues en intéragissant avec ouverture, compréhension et
volonté pour prendre en compte différentes perceptions.
8. Crée un environnement bienveillant reflétant les diverses
communautés que tu sers.
Travailer avec un interprète
Les 10 langues les plus parlées
dans le monde
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Chinois > 700 million people
Anglais > 400 million
Espanol > 250 million
Hindi 182 million
Arabe 181 million
Portugais 165 million
Bengali 162 million
Russe 158 million
Japonais 124 million
Allemand 121 million
Est-ce l’interprète est différent du
traducteur?
Si oui, comment?
• L’interprète facilite la communication en
langage simple dans une langage que le
patient comprend.
• L’interprète enrichit la relation entre le
fournisseur de la santé et le patient : il est le
médiateur culturel.
Points à considérer
• Dans les moments de stress, nous retournons
à ce que nous connaissons le mieux : notre
langue et notre culture.
• Même la personne habituellement capable de
se débrouiller et de communiquer sans l’aide
d’un interprète peut profiter de la présence
d’un interprète dans certaines situations.
– Pouvez-vous penser à des exemples?
Quelques façons simples de
démontrer du respect
• Apprendre à prononcer quelques mots (nom,
salutations)
• Serrer la main (ou pas!)
• Regarder le patient dans les yeux (ou pas!)
• ‘Toucher’ le patient (ou pas!)
• Demander à l’interprète de vous guider dans
ce qui est culturellement acceptable pour le
patient.
– Qui le médecin devrait-il regarder pendant
l’entrevue?
– Qui l’interprète devrait-il regarder?
– Il est important que l’interprète se sente à l’aise
d’interrompre à tout moment si un point doit être
clarifié.
Comment aider l’interprète à bien
faire son travail?
• Utilisez des phrases courtes.
• Donnez le temps à l’interprète de
traduire après chaque phrase :
– Vous voudrez peut-être répéter et
vérifier les aspects importants.
• Il est bon de prendre le temps d’examiner
la matière avec l’interprète avant la
rencontre avec le patient.
– Ne se fait pas toujours en réalité.
• Clarifiez auprès de l’interprète les
questions et les aspects culturels liés à la
consultation.
Questions liées à l’utilisation d’un
interprète
• Confidentialité
• Temps prévu pour la consultation , cela ajoute
TOUJOURS du temps au processus – préférable à une
entrevue effectuée à toute vitesse où le patient quitte
sans vraiment savoir ce qui vient de se passer.
• Les services d’interprétation sont habituellement
couverts par l’hôpital ou d’autres groupes – il y a
souvent des documents à signer pour que l’interprète
soit payé.
Crossing Cultures (DVD)
Le modèle « LEARN »
•
•
•
•
•
LISTEN (Écouter)
EXPLAIN (Expliquer)
ACKNOWLEDGE (Reconnaître)
RECOMMEND (Recommander)
NEGOTIATE (Négocier)
• Voyons des exemples où l’on applique le
modèle « LEARN »...
Commencer la consultation
• Commencez par vous présenter et par présenter
l’interprète au patient (dans ma clinique,
l’interprète accompagne habituellement le
patient et je dois donc me présenter aux deux).
• Il est important que le patient comprenne
pourquoi l’interprète est là – la confidentialité de
l’interaction et l’importance pour le patient de
demander qu’on clarifie au besoin.
Pendant la consultation
• Soyez patient.
• Gardez les choses le plus
simple possible.
• Vérifiez si le patient
comprend.
• Guidez la conversation.
• Encouragez.
• Observez le patient et les
interactions.
Après la consultation
• Récapitulez et résumez.
• Idéalement, prévoyez du temps à la fin de la
consultation pour échanger avec l’interprète.
• Inscrivez au dossier que le patient a été vu en
présence d’un interprète et demandez
l’interprète pour les rendez-vous de suivi.
Avis aux professionnels de la santé –
n’oubliez pas que l’interprète :
•
•
•
•
•
Fait son travail en tant que professionnel tout comme vous;
Est souvent tiraillé entre vous et le patient;
Se sent probablement plus à l’aise avec le patient étranger qu’avec vous;
A ses propres sentiments et attentes;
A besoin de temps pour établir une relation avec vous et développer un
sentiment de coopération;
• N’est pas responsable du comportement ou des plaintes du patient
migrant;
• N’est pas responsable d’orienter la consultation pour qu’elle reste sous
contrôle.
Les avantages de travailler avec un interprète :
• Permet d’éviter le gaspillage en réduisant le nombre de traitements mal
expliqués, mal compris ou mal suivis, de consultations répétées
inutilement, d’examens inutiles et d’erreurs de diagnostic;
• Améliore l’observance;
• Transforme le dialogue en « trialogue »;
• Réduit le sentiment d’exclusion;
• Crée une expérience interculturelle tridimensionnelle;
• Donne accès à d’autres sources d’information;
• Réduit les coûts;
• Améliore la qualité des soins de santé;
• Accroît la satisfaction personnelle et professionnelle du travailleur de la
santé découlant du sentiment d’avoir été compris;
• Améliore l’accès aux soins de santé de la personne migrante.
Peut-on utiliser des membres de la famille
comme interprètes ?
• Quels sont les avantages et les inconvénients
potentiels?
• Pourquoi ne pas utiliser d’autres membres du
personnel (ex : infirmière) ou des bénévoles
de la clinique ou de l’hôpital?
Resources
• Online global health modules, www.actionglobalhealth.ca
• Refugees and Global Health eLearning, http://ccirhken.ca/e-learning/
• Many of us have multicultural practices – enjoy the diversity –
it is a growth opportunity, www.thinkculturalhealth.org
• Immigrant health, Elsevier Press 2007
• Remote Interpretation Ontario (RIO) Network
http://accessalliance.ca/programs-services/language-services/r-i-o-networkremote-interpretation-ontario/
• Guide to working with interpreters – CISOC,
http://www.cisoc.net/_files/Guide_to_Working_with_Interpreters.pdf
• Caring for Kids New To Canada, http://www.kidsnewtocanada.ca/
• Enhancing Cultural Competency (Alberta Health Services),
http://fcrc.albertahealthservices.ca/pdfs/Enhancing_Cultural_Competency_Resour
ce_Kit.pdf
• Global Affairs Canada, www.intercultures.gc.ca
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http://www.healthteamnovascotia.ca/cultural_competence/Cultural_Competence_guide_for_Primary_Health_Care_Profe
ssionals.pdf
Alberta Health Services, 2009. Enhancing Cultural Competency, A Resource Kit for Health Care Professionals. Available
online at https://fcrc.albertahealthservices.ca/pdfs/Enhancing_Cultural_Competency_Resource_Kit.pdf
Bischoff, A. & Loutan, L. (2008). Other words other meanings: A guide to health care interpreting in international settings.
Available online at http://www.hugge.ch/sites/interhug/files/structures/medecine_tropicale_et_humanitaire/owom_hug_1.pdf
CAMH. 2009. Available online at
http://www.camhx.ca/Publications/Resources_for_Professionals/Validity/validity_culture_expect.html
Etowa, J. & Kotani, Y. 2014. Resources, Principles, and the Practice of Health Equity A compilation of training resources for
community health care service providers in the Champlain region. Available online at
http://www.coalitionottawa.ca/media/2617/Health%20Equity%20Report_November_2014Final.pdf
References
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Cultural%20Orientations%20and%20putting%20the%20cultural%20profiles%2
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University of Ottawa, Undergraduate Faculty of Medicine, Society, the
individual and Medicine
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Mount Sinai. Are you an Ally? video. 2013. Available online
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Pottie, K. (2007). Misinterpretation, Canadian Family Physician, November
2007;
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Zanetti, M., Dinh. A., Hunter, L., Godkin, M., Ferguson, W. (2014). A
Longitudinal Study of Multicultural Curriculum in Medical Education,
International Journal of Medical Education. 2014;5:37-44.
Cas clinique A
• Un interprète ‘x’ prend un verre avec ‘y’, une
personne de son pays d’origine.
• Il réalise que son compatriote boit beaucoup
ce soir-là et sur une base régulière également.
• Quelques jours plus tard, il tient lieu
d’interprète pour ‘y’ en consultation médicale.
• Lorsque le médecin demande au patient s’il
consomme de l’alcool, il nie catégoriquement.
• Comment devrait réagir l’interprète?
Cas clinique B
• Femme de 24 ans, réfugiée récente du
Pakistan, mais d’origine afghane.
• Se présente à vous demandant une référence
pour voir un gynécologue pour une chirurgie
d’hymenoplastie.
• Doit retourner au Pakistan pour un mariage
arrangé par sa famille auquel elle consent,
mais elle doit être vierge (ie doit ‘saigner’ la
nuit de son mariage), sinon elle dit que la
famille va la tuer.
• Comment approchez-vous cette situation?
Cas clinique C
• Femme de 25 ans, refugiée du Myanmar,
enceinte et porteuse du VIH.
• Envoyée pour suivi en OB et ID
• Il devient évident qu’elle manque la plupart de
ses RV
• Elle nous dit qu’un interprète est toujours
présent et qu’elle n’en n’a pas besoin car elle
n’a pas divulgué son statut VIH à sa
communauté.
• Que faites-vous?
Cas clinique D
• Fabrice, 35 ans, Rwandais, est diagnostiqué et
traité avec Tb latente.
• On se rend compte qu’il ne prend pas ses
médicaments (prescrits pour 9 mois) et
manque ses RVs.
• Quelle peuvent être les causes de sa nonobservance?
• Comment pourriez-vous l’aider?
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