Physiopathologie, histoire naturelle et classification

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Physiopathologie, histoire
naturelle et résistance du VIH
DIU VIH, Juin 2011
Introduction

Famille des rétrovirus
 Virus enveloppé
 Infection chronique
 Réplication dans de nombreux tissus
 Responsable d’un déficit immunitaire
 Risque d’infections opportunistes
Physiopathologie
Modes de transmission
Risque de transmission
Système immunitaire normal
• Protège l’organisme des agressions externes et internes
notamment infectieuses
• Organes lymphoïdes : moelle osseuse, rate, ganglions, thymus,
sites lymphoïdes (TD), …
• 2 mécanismes principaux/complémentaires
– Cellulaire = : lymphocyte T, macrophages
destruction des cellules malades/infectées
récepteur de surface sur lymphocyte T: CD4 ++, CD8
(lymphocyte T killer), CD3
– Humorale = lymphocyte B
production des Ac de « reconnaissance » ultérieure après
premier contact avec Ag  facilite la destruction cellulaire
• lymphocyte T CD4 : rôle majeur de « coordination » entre les
acteurs
=> CIBLE PRINCIPALE DU VIH
Interaction VIH-CD4
Interaction
co-récepteur
VIH
gp41
Ancrage
gp120
VIH
CD4
Attachement
CXCR4
CCR5
CD4
gp41
CD4
Fusion
Complète
VIH Interaction
HR1-HR2
Infection VIH : fusion membranaire
Infection latente versus active
Réplication continue du VIH dans
les cellules CD4 + au sein des
tissus lymphoïdes
ganglions
rate
Circulation sanguine
tissus lymphoïdes
des muqueuses
digestive et génitale
Etapes initiales de l’infection VIH
Diminution du nombre de CD4
Mécanisme du déficit
immunitaire lié au VIH
Valeur prédictive du niveau de
réplication virale
Histoire naturelle
Histoire naturelle de l’infection
Evolution naturelle
Tuberculose pulmonaire, inf bactériennes
Survenue des infections
opportunistes en fonction du
nombre de CD4
Progression de la maladie HIV
Progresseurs typiques
7-10 ans
90 %
Infection
VIH
<5 %
<10 %
Progresseurs rapides
Non progresseurs
à long terme
<3 ans
>10-15 ans
CD4 normaux, stables
Manifestations cliniques d’une
primo-infection VIH
90% symptomatiques
 Sous-diagnostiquée
– Faible suspiçion
– Manque de tests diagnostiques rapides
– Manque de reconnaissance de
symptomes typiques

Primo-infection VIH

Eruption et fièvre un mois
après la primo-infection
 Arthralgies,
polyadénopathies,
pharyngite, candidose
buccale, meningoencephalite
 Sérologie peut encore être
négative
Tzanck negative
Diagnostic différentiel d’une
primo-infection VIH
Mononucléose infectieuse
 Hépatite virale aigue
 Syphilis secondaire
 Angine à Streptocoque
 Primo-infection toxoplasme
 Infection respiratoire virale

Infection chronique
Niveaux relatifs
Stabilisation charge virale
100,000
30,000
1000
Mois
Primo-infection symptomatique
Charge virale et CD4 sont des
marqueurs de progression de la
maladie
Le niveau de
stabilisation de la
charge virale prédit la
vitesse de progression
de la maladie VIH
Histoire naturelle du VIH
1000
800
Symptômes constitutionnels
+
600
CD4
400
200
0
1
Infection
2
3
4
5
6
7
8
9
Temps en années
10 11 12 13 14
Pathogène opportuniste
Hôte
Agent pathogène
Statut immunitaire
de l’hôte
Maladie
Symptômes précoces
Histoire naturelle de
l’infection VIH
1000
800
+
Constitutional Symptoms
600
Infections opportunistes précoces
CD4
400
200
0
1
Infection
2
3
4
5
6
7
8
9
Temps en années
10 11 12 13 14
Tuberculose pulmonaire,
candidose buccale
Histoire naturelle de
l’infection VIH-1
1000
800
Constitutional Symptoms
+
600
Infections opportunistes précoces
CD4
Infections opportunistes tardive
400
200
0
1
Infection
2
3
4
5
6
7
8
9
Temps en années
10 11 12 13 14
Tuberculose ganglionnaire
Toxoplasmose cérébrale
HIV, CD4 decline,
complications
Classification OMS
Intérêts d’une classification

Prise en charge
– Rationalisation des stratégies




Prophylaxies
ARV
Mais pas de prise en compte du taux de CD4
Collectif : données épidémiologiques
– Évaluation / validation des stratégies
– Comparaisons / partage d’expérience

Stade I :
1. Asymptomatique
2. Lymphadénopathies généralisées

Stade II:
3. Perte de poids, < 10% du poids corporel
4. Manifestations cutanéo-muqueuses mineures
(dermatose séborrhéique, prurigo,mycoses unguéales,
ulcérations buccales récurrentes, chéilite angulaire)
5. Zona dans les cinq dernières années
6. Sinusite bactérienne récurrentes
Et/ou échelle de performance 2 : symptomatique,
activité normale

Stade III :
7. Perte de poids, > 10 % du poids corporel
8. Diarrhée chronique inexpliquée, > 1 mois
9. Fièvre prolongée non expliquée (intermittente ou
constante) , > 1 mois
10. Candidose buccale (muguet)
11. Leucoplasie chevelue de la cavité buccale
12. Tuberculose pulmonaire
13. Infections bactériennes graves (c’est-à-dire
pneumonie, pyomyositis)
Et/ou échelle de performance 3 : alité < 50% du jour
durant le dernier mois.

Stade IV:
14. Syndrome cachectique dû au VIH
15. Pneumopathie pneumocystis carinii
16. Toxoplasmose cérébrale
17. Cryptosporidiose avec diarrhée > 1 mois
18. Cryptococcose extrapulmonaire
19. Maladie cytomégalovirus d’un organe autre que
foie, rate ou nodule lymphatique (ex: rétinite)
20. Infection au virus Herpes simplex, mucocutanée
(> 1 mois) ou viscérale
21. Leucoencéphalopathie multifocale progressive
22. Toute mycose endémique disséminée
23. Candidose de l’œsophage, de la trachée, des
bronches
Suite stade IV:
24. Mycobactériose atypique, disséminée ou
pulmonaire
25. Septicémie à salmonelle non-typhoïdique
26. Tuberculose extrapulmonaire
27. Lymphome
28. Sarcome de Kaposi
29. Encéphalopathie VIH
Et/ou échelle de performance 4 : alité < 50%
de la journée durant le dernier mois.
Classification OMS selon
manifestations cliniques
EXERCICE
Exercice: classification OMS
OMS 1
OMS 2
OMS 3
OMS 4
Effet des trithérapies
antirétrovirales (HAART) sur
l’histoire naturelle du VIH
29.4%
8.8%
Incidence pour 100 PA
Déclin des événements SIDA sous HAART
(183 événements, 1457 PA)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
-6
HAART
3
Mois
Telenti et al. JAMA
9
15
Raison

Déficit immunitaire = responsable de la
mortalité et de la morbidité dans
l’infection VIH

HAART restaure l’immunité
Effet du HAART sur les
manifestations cliniques
HAART
MECANISMES DE
RESISTANCE
Les mutations de résistance aux
antirétroviraux
Relation directe entre réplication
virale persistante en présence
d’antirétroviraux et l’émergence
de souches résistantes
Citez les différents facteurs
contribuant à une réplication
virale sous traitement
antirétroviral
Mécanismes impliqués dans
l’émergence des résistances
Mécanisme de sélection des
mutations de résistance (1)

Le taux de réplication du VIH est très élevé
~ 109 nouvelles particules virales par jour

Des erreurs de réplication peuvent survenir,
résultant en erreurs dans le matériel
génétique viral (faible fidélité de la
transcriptase inverse)
Mécanisme de sélection des
mutations de résistance (2)

La structure du virus répliqué est donc légèrement
différent de celui du virus d’origine

Certaines de ces mutations peuvent être neutres ou
bien délétères.

Certaines de ces mutations confèrent au virus une
capacité réplicative accrue en présence
d’antirétroviraux
Notion de quasi-espèces
Traitement efficace
pas de réplication
virale
sous traitement
Pas d ’émergence de
résistance
Traitement partiellement efficace
Souche R
Initialement efficace MAIS…
mutants pré-existants sont sélectionnés et se
répliquent car la réplication n’est pas entièrement
contrôlée.
How drug resistance arises
How drug resistance arises. Richman, DD. Scientific American , July 1998
Emergence lente de résistance
Exemple: AZT, DDI, D4T monothérapie
Faible pression de sélection
Barrière génétique élevée
semaines
Emergence rapide de résistance
Exemple: 3TC, INNTI monothérapie
Pression de sélection élevée
Faible barrière génétique
semaines
Impact immunologique et virologique
d’une mono/bi ou trithérapie
Log HIV
Delta CD4
0
90
80
-0,5
70
60
-1
50
40
-1,5
30
20
-2
10
-2,5
0
0
10
20
30
0
10
20
semaines
jaune: ZDV+3TC+IDV.
vert: IDV
violet: 3TC+AZT
30
Résistance croisée
Résistance croisée complète entre:
– EFV et NVP
– AZT et D4T
Résistance croisée rare mais possible à tous
les INTI touchant parfois également le
ténofovir, après plusieurs lignes et plusieurs
années de traitements par INTI
Résistance aux IP cumulatif et progressif:
plusieurs mutations majeures nécessaires
pour acquérir une résistance croisée
Méthodes de mesure de la
résistance
Phénotypage (méthode directe)
Mesure la capacité réplicative du virus dans
différentes concentrations d’antiretroviraux.
Génotypage (méthode indirecte)
Détecte les mutations conférant des
résistances au niveau du génome viral
(reverse transcriptase et protéase).
Principaux paramètres
pharmacocinétiques à l’état
d’équilibre, utiles pour les ARV
Mécanismes impliqués dans
l’émergence des résistances
Pour chaque facteur favorisant la
réplication du virus sous traitement
antirétroviral, proposez un moyen de
l’éviter

Non observance:
 débuter les ARV une fois le patient prêt,
 accompagnement actif
 simplification du traitement

Posologie insuffisante:
 adapter au poids,
 pesée à chaque consultation,
 rechercher des vomissements ou une
malabsorption

Interactions médicamenteuses:
 vérifier scrupuleusement chaque nouvelle
prescription,
 rechercher auto-médication

Effet antiviral insuffisant:
 JAMAIS de mono ou bithérapie,
 JAMAIS d’association antagoniste : AZT + D4T
 attention aux schémas non recommandés en cas
de charge virale élevée (AZT-3TC-ABC), ou non
recommandés (TDF-3TC-ABC)
 s’enquérir de l’histoire thérapeutique avant tout
switch thérapeutique
La première ligne de traitement est souvent la
seule disponible, il faut donc miser sur son
succès !!!
Merci de votre attention
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