Communication avec le patient Pr Bertin Les enjeux d’une bonne communication ? Précision diagnostique / mise en évidence de symptômes Alliance thérapeutique (« observance » médicamenteuse / changements de comportement …) Diminution de l’anxiété Indispensable à l’instauration d’une relation de confiance Modes de communication Verbale : rythme et intonation Non-verbale : regard, attitude (positionnement et sa dynamique en regard de celle du soigné), comportement (gestes, mimiques) la non-verbale peut être un facteur limitant important Communication en fonction du type de pathologie Maladie aiguë : - enjeux : sauver / opérer / réparer soins techniques / physiques rassurer en expliquant ce que l’on fait ± ce qui va se passer sur un plan pratique importance du diagnostic (interrogatoire) Communication en fonction du type de pathologie Maladie chronique : - soins techniques / physiques par intermittence - nécessité d’une prévention des complications / récidives, en partenariat avec le patient (acteur essentiel dans la gestion de sa maladie) importance de « l’éducation » du patient Communication en fonction du stade de la pathologie Annonce d’une maladie chronique (et de ses complications) : - évènement fondateur déterminant quant à la suite (implication dans soins) - perte d’un état antérieur dont il faudra faire le deuil / obstacle à projets de vie informer avec discernement (prendre du temps) faire verbaliser les représentations / le ressenti (ne pas banaliser) Acceptation ou Résignation : le résultat de 2 processus différents face à la maladie ANNONCE DU DIAGNOSTIC selon Anne Lacroix 2003 CHOC (stupeur) Stratégies de confrontation REVOLTE (accusation) ANGOISSE Stratégies d’évitement DENI / REFUS (banalisation) (honte) CAPACITE DEPRESSIVE (tristesse) ACCEPTATION (coping +) RESIGNATION (dépression) PROCESSUS DE DISTANCIATION PROCESSUS D’INTEGRATION INCREDULITE PASSAGERE Communication en fonction du stade de la pathologie Soins palliatifs : - bien expliquer les enjeux - recueillir les informations des proches - chercher les symptômes - faire verbaliser le ressenti Décès : - aller au devant de la famille ne pas être dans l’évitement Qualité du questionnement Type de questions : ouvertes / fermées Termes utilisés : compréhensibles nature des questions : ne pas être dans l’investigation intrusive expliquer le pourquoi et l’importance de certaines questions attention aux questions fermées intégrant un jugement ou influençant la réponse Qualité de la relation Empathie : attitude de compréhension des sentiments et émotions de la personne sans les ressentir soi-même et sans les juger Sympathie : partage des affects avec l’autre Compassion : ressenti de la souffrance de l’autre (pitié) ne pas se fondre dans les problèmes du patient garder la bonne distance Peut on tutoyer un patient ? Le transfert Le thérapeute est l’objet d’un transfert affectif Il faut savoir fixer les limites (maintenir un cadre thérapeutique) Éviter le tutoiement, et toute attitude évoquant une réponse affective Toujours rebasculer la réussite sur le patient toute rupture brutale de la relation de soins par le soignant est potentiellement « toxique » - élargissement progressif du cadre de soins lorsque les objectifs sont atteints - accompagnement par le pédiatre de l’adolescent à la médecine d’adulte Freins/facteurs facilitant la relation du côté du soignant Freins : - préjugés négatifs / contre-attitudes - non congruence entre verbal et non verbal - refus du non technique / non somatique - souci d’efficacité immédiate - manque de disponibilité - approche intrusive / forçage des résistances - messages non appropriés - pas d’espace pour la parole du soigné Juste un peu plus d’écoute ... 140 Nb de patients 120 Durée de parole spontanée de 391 patients au début de la consultation 100 80 60 40 20 0 250 500 750 Expression spontanée en secondes 1000 La durée moyenne d’expression spontanée des patients est de 92 secondes et 78% expriment leurs demandes en moins de 120 secondes(1) Les médecins interrompent les patients au bout de 23,1 secondes(2) 14 (1) Langewitz W. et coll. BMJ 2002; 325: 682-683. (2) Marvel M.K. et coll. JAMA 1999; 281: 283-287. Freins/facteurs facilitant la relation du côté du soignant Facilitateurs : - attitude bienveillante / compréhensive - écoute active via la reformulation - temps dédié - questionnement extra-somatique sur le ressenti / les difficultés se poser la question de la qualité de la relation instaurée au décours d’un entretien Technique de reformulation Elle permet de : - montrer notre capacité d’écoute / compréhension - de faire prendre conscience au patient de ses problématiques / ses représentations - de s’assurer que l’on a bien compris Elle nécessite un apprentissage Technique de reformulation Quelques exemples : - est-ce que vous voulez dire que … - si je comprends bien … - puis je résumer ce que vous m’avez exprimé ainsi … Quels situations vous posent problème ? Freins/facteurs facilitant la relation du côté du patient Freins / Facilitateurs : - type de personnalité - troubles psycho-affectifs - crainte du jugement et de l’échec - « préjugés » sur le soignant - aspects culturels / socio-éducatifs / logistiques - croyances / représentations Profils de personnalité Soumis / passif Bon élève / séducteur Revêche / défensif Investi / curieux Insatisfait / revendicatif Difficultés à venir dans votre pratique clinique ? Freins liés à la situation de l’externe Interrogatoire systématisé Faible légitimité (âge, situation …) Multiplication des intervenants Le déni Une situation indicible à soi et/ou à l’autre ! Ne pas chercher à forcer l’aveu Savoir le contourner en affirmant notre capacité d’écoute et ± notre désarroi Identifier les enjeux sous-jacents Le sujet agressif Une réponse face à l’angoisse ! Ne pas aller à l’affrontement / rester calme Lui témoigner notre compréhension Ne pas être dans le déni en cas de carence