Trouble de l'humeur ( Complément ) Dr Claire Rometti Etat Mixte - État pathologique dans lequel on observe un chevauchement de la symptomatologie dépressive et maniaque. - A très haut risque de passage à l’acte suicidaire. - Aggravé par les antidépresseurs. - Selon le DSM IV: durée: au moins 1 semaine. -Réunion des critères pour un épisode maniaque et un EDM. Episode Dépressif Caractérisé L’humeur ou thymie • Définition: fonction psychophysiologique réglant le ton affectif encore appelé "tonus affectif". • Elle peut être perturbée par des causes biologiques et/ou des causes psychologiques. • Ses modifications pathologiques peuvent s’exprimer à travers des symptômes psychiques et des symptômes physiques. Variations physiologiques de l’humeur Analogies avec la température Variations pathologiques de l’humeur • Dépression: Syndrome dépressif • Exaltation, Excitation: Syndrome maniaque Symptomatologie dépressive SEMIOLOGIE Mode de début variable • Parfois rapide (quelques heures à quelques jours) • Souvent progressivement sur une période de plusieurs semaines. • Les symptômes initiaux sont très variables selon le type de dépression et selon les sujets. • Chez un même sujet, les mêmes symptômes marquent souvent le début de chaque épisode : ces signal-symptômes peuvent alors permettre un diagnostic précoce. LE SYNDROME DÉPRESSIF: SEMIOLOGIE • Humeur triste • Ralentissement psychomoteur • Symptômes somatiques • Symptomatologie suicidaire SYMPTOMATOLOGIE E.D.C. Symptômes cognitifs Troubles concentration Culpabilité Symptômes émotionnels Troubles mémoire Perte d’intérêt Ruminations obsessives Irritabilité Anxiété Repli social Dépression Aboulie Anhédonie Idées suicidaires modif psychomot Tristesse Douleurs corporelles Douleur morale Troubles Appétit 6. OMS. La classification des maladies mentales CIM 10. 1994 ; 131–7. 7. American Psychiatric Association, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ; DSM-IV-TR (Washington DC, 2000). Fatigue Troubles sommeil Troubles libido Symptômes physiques SEMIOLOGIE L'humeur dépressive • Tristesse pathologique – – foncière, constante, inexplicable: d'un simple sentiment de morosité, d'ennui, de découragement, ou d'abattement à une douleur morale intense, profonde, atroce différente de la tristesse ordinaire: par sa permanence et son intensité, sans motifs ou disproportionnée • Irritabilité • Indifférence ou anesthésie affective vs hyperesthésie affective • Anxiété – – un des symptômes précurseurs les plus fréquents expression variable • Représentations fondamentalement négatives – le sujet lui-même: incapacité, insuffisance, infériorité, sous-tendu par une perte de confiance et d'estime de soi, autodévalorisation, culpabilité, autoaccusations, idées d'indignité ou de punition – son avenir : pessimisme et la perte d'espoir, incurabilité – le monde environnant: le déprimé polarise son attention sur les seuls aspects négatifs de son environnement SEMIOLOGIE La perte de l ’élan vital • • • • • Asthénie à prédominance matinale Anhédonie Apathie Aboulie Apragmatisme SEMIOLOGIE Le ralentissement psychomoteur • Moteur: – réduction des mouvements, rares, lents et de faible amplitude, jusqu’à la prostration, clinophilie – voix affaiblie, basse et prosodie monotone. • Psychique: – bradypsychie – diminution de la fluidité et de l’initiative idéique SEMIOLOGIE Les troubles cognitifs • • • • difficultés d'attention difficultés de concentration troubles mnésiques perception de l'écoulement du temps modifié • indécision SEMIOLOGIE Idéations suicidaires • Idées noires • Idées suicidaires • Projets suicidaires • Compléter l’ évaluation du risque suicidaire : déprimés âgés et du sexe masculin, tentatives de suicides antérieures personnelles ou familiales, intentionnalité suicidaire, isolement social et affectif, désespoir, anxiété et/ou agitation, consommation de toxiques. SEMIOLOGIE Les symptômes somatiques • • • • • Asthénie Insomnie Anorexie Symptômes sexuels: diminution de la libido Troubles neurovégétatifs, digestifs, urinaires, cardiovasculaires, neuromusculaires • Polyalgies, recrudescence douloureuse. Les critères permettant de définir un trouble/syndrome dépressif • Des symptômes suffisamment nombreux, intenses et prolongés • Un degré de souffrance significatif • Un dysfonctionnement significatif Syndrome dépressif caractérisé ou épisode dépressif majeur L’entité pivot du DSM-IV Epis ode d pressi f m ajeur (1) A. Au moins cinq des sympt™mes suiv ants do ivent avoir t pr se nts penda nt un e mme priode dÕun e dur e de de ux se maines et avoir repr se nt un changement par rapport au fonctionnem ent ant r ieur ; au moins un des sympt™mes est so it (1) un e hu meur dpress ive, so it (2) un e perte dÕintr t ou de p laisir. (1) Hu meur dpress ive pr se nte pratiquement toute la journ e, presq ue tous les jours, sign al e par le sujet (p. e x. se se nt triste ou vide) ou obser v e par l es autres (p. ex. pleure). NB . Eventuellement irritabilit chez lÕenfant et lÕado lesce nt. (2) Diminuti on marqu e de l Õint r t ou du plaisir pour toutes ou presq ue toutes les act ivit s pratiquement toute la journ e, presq ue tous les jours (sign al e par le sujet ou obser v e par les autres ). (3) Perte ou gain de po ids sign ificat if en lÕabsence de rgi me (p. ex. modificat ion du poids corporel en un mois exc da nt 5%), ou diminuti on ou aug mentation de lÕapp tit presq ue tous les jours. NB . Chez lÕenfant, prendre en co mpte lÕabse nce de lÕaug mentation de poids attendue. (4) Inso mnie ou hypersomnie presq ue tous les jours. (5) Agi tation ou ra lentisse ment psychomoteu r presq ue tous les jours (constat par les autres, n on lim itˆ un se ntiment subjec tif de fbrilit ou de ralentisse ment int r ieur). (6) Fatigu e ou perte dÕnergi e presq ue tous les jours. (7) Se ntiment de dval orisat ion ou de cul pab ilit excess ive ou inappro pri e (qui peut t re d lirante) presq ue tous les jours (pas se ul ement se faire grief ou se se ntir coupab le dÕ t re malade). (8) Diminuti on de l Õaptitude ˆ pense r ou ˆ se concentrer ou ind c ision presq ue tous les jours (sign al e par le sujet ou obser v e par les autres). (9) Pens es de mort r c urrentes (pas se ul ement un e peur de mourir), id es sui cida ires r c urrentes sa ns plan pr c is ou tentative de sui cide ou plan pr c is pour se sui cider. Episode dépressif majeur (2) A. Les symptômes ne répondent pas aux critères d’Episode mixte. B. Les symptômes induisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. C. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex. une substance donnant lieu à abus, un médicament), ou d’une affection médicale générale (p. ex. hypothyroïdie). D. Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un Deuil, c.à.d. après la mort d’un être cher, les symptômes persistent pendant plus de deux mois ou s’accompagnent d’une altération marquée du fonctionnement, de préoccupations morbides de dévalorisation, d’idées suicidaires, de symptômes psychotiques ou d’un ralentissement psychomoteur. FORMES CLINIQUES Selon l'âge • Chez l'adolescent – irritabilité ou agressivité, attitudes de repli, d'indifférence ou d'ennui, – expression directe de la tristesse souvent discrète – symptomatologie "atypique" • Chez le sujet âgé – – – – expression de la tristesse dépressive souvent masquée troubles du caractère préoccupations somatiques d'allure hypocondriaque tableaux pseudo-démentiels FORMES CLINIQUES Selon la symptomatologie – Mélancolies • • • • • • • – – – – – – simples délirantes anxieuses souriantes stuporeuses catatoniques confuses Dépressions masquées Dépressions hostiles Dépressions pseudo-démentielles Dépressions "atypiques" Dépressions saisonnière Dépressions du post-partum Formes cliniques en fonction d’une étiologie présumée: Dépressions endogènes et psychogènes • Les dépressions endogènes/autonomes/psychotiques – absence de facteurs déclenchants psycho-environnementaux – constellation symptomatique proche des critères de mélancolique et de nature parfois psychotique – absence de réactivité à l'environnement – existence d'antécédents familiaux de troubles de l'humeur. la dépression • Les dépressions psychogènes/réactionnelles/névrotiques – – – – – cause précipitante rareté du ralentissement dépressif, tendance à rendre l'entourage responsable de la dépression tendance à l'autoapitoiement, "réactivité" de la symptomatologie Dépression endogène Facteur déclenchant plus rare (30%) Antécédents personnels ou familiaux de troubles thymiques Tristesse intense, douleur morale Culpabilité Anesthésie affective Incurabilité Insensibilité aux stimuli Agitation ou ralentissement psychomoteur extrême Amélioration vespérale Réveil matinal précoce Formes stuporeuses, délirantes, confuses, anxieuses Suicides effectifs, peu de tentatives Importance des signes somatiques Dépression psychogène Fréquence du facteur déclenchant (sommation de stress, traumatisme affectif, perte) Terrain névrotique, personnalité narcissique, immature Tristesse modérée, fluctuante Accusation d'autrui plus que de soi-même Quête affective, recherche d'aide Pas de sentiment d'incurabilité Influence de l'extérieur rare Pas d'amélioration vespérale Insomnie d'endormissement jamais Conduites suicidaires fréquentes Perte de poids modérée Liens entre récurrence et “kindling” Seuil de l’EDM temps Facteurs de stress désignés par des flèches Principaux troubles du DSM-IV comportant une symptomatologie dépressive • TROUBLES UNIPOLAIRES – Trouble dépressif majeur unipolaire: isolé ou récurrent – Trouble dysthymique • TROUBLES BIPOLAIRES – Trouble bipolaire LES TROUBLES DE L'HUMEUR SECONDAIRES ET SYMPTOMATIQUES • Les maladies somatiques • Les psychoses chroniques • Les conduites addictives Principales étiologies des dépressions secondaires à une affection organique • Affections cérébrales : – Tumeur, parkinson, sclérose en plaque, démence sénile/présénile, épilepsie (temporale), traumatisme crânien • Endocrinopathies : – Cushing, Addison, hypo/hyperthyroïdie, carence vitaminique (B12, folate) diabète, hyperparathyroïdie, • Affections générales : – Cancer (pancréas, disséminé), sclérose latérale amyotrophique, hémopathies, collagénose, lupus – Maladies infectieuses (SIDA, syphilis tertiaire, tuberculose, hépatite, mononucléose infectieuse, pneumonie virale) • Affections cardiovasculaires artérielle) • Iatrogènes : (Embolie pulmonaire, hypertension – Réserpine, a-méthyldopa, corticoïdes, neuroleptiques, amphétamines, cimétidine, isoniazide, bétabloquants, vincristine, vinblastine • Sevrage :Alcool, (obèse) benzodiazépine, amphétamine ou anorexigène, barbiturique, aliments CARACTÉRISTIQUES ÉVOLUTIVES • L'évolution de la plupart des accès dépressifs se fait vers la guérison en 6 à 12 mois. • 20 % des dépressions deviennent chroniques, symptomatologie persistant au delà de 2 ans. la • 10 à 20 % des déprimés ayant été hospitalisés décéderont par suicide. • 45 à 70 % des suicides surviennent dans un contexte dépressif. • Risque de rechute et de récidive. Merci de votre attention !