ECOLE NATIONALE VETERINAIRE TOULOUSE La physiologie de la douleur chez les animaux domestiques P.L. Toutain avril 2009 1 Les définitions Douleur 2009 2 Importance des définitions Ne pas confondre douleur, stress, souffrance, …pour rester sur le terrain de l’EBM Dans le cadre de la neurophysiologie de la douleur, nécessité d’avoir un vocabulaire précis pour être capable d’identifier (donc de nommer) et de comprendre ce qu’est la nociception, la douleur, l’allodynie, l’hyperalgésie, …. Douleur 2009 3 Pour obtenir les définitions internationales en relation avec la douleur (en anglais) Douleur 2009 4 Douleur: définition de l’IASP Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou décrites dans des termes évoquant une telle lésion. (Définition de l’IASP 2007) Limite de cette définition pour l’animal (capacité de communication de l’animal) Douleur 2009 5 Nociception Perception des stimulations produisant la douleur. Du latin nocere faire du mal. C’est la composante sensorielle de la douleur Pour qu’il y ait douleur, il faut ajouter à la nociception la composante émotionnelle et cognitive Douleur 2009 6 Douleur et souffrance Intégration progressive : Nociception douleur souffrance Chez l’homme la douleur peut être à l’origine de souffrances L’Homme n’est pas réductible à un ensemble d’organes et de mécanismes physiopathologiques. Il a une histoire, une culture, un projet de vie etc. La souffrance implique une chronicité Il peut y avoir douleur sans souffrance (se pincer les doigts, se faire « mal ») et de multiples souffrances sans douleur Douleur 2009 7 Nociception, douleur & souffrance Souffrance Cortex frontal Douleur Rhinencéphale, formation réticulée Nociception Des récepteurs au cortex pariétal (sensitif) Cognition analyse Culture, histoire Emotion Anxiété, Sensation capacités sensorielles Sociologie Psychologie Physiologie Douleur 2009 8 Seuil de réponse à une douleur thermique cutanée vs. perception de la douleur Chez l’homme il y a une bonne homogénéité entre les sujets quant au seuil de la nociception pour un stimulus thermique chaud (entre 43.5° et 47°C ) au-delà, la sensation de douleur varie en fonction de multiples critères (âge , genre, culture…) Douleur 2009 9 Douleur, culture, religion…. Douleur 2009 10 La perception de la douleur est contextuelle Douleur 2009 11 Douleur chez l’animal Entre le négationnisme des professionnels et l’anthropomorphisme militant Douleur 2009 12 La douleur chez l’animal Il n’y a aucun doute sur le fait que les animaux ressentent de la douleur même s’ils ne peuvent pas l’exprimer verbalement Mais présence de pseudo-langage qui l’exprime de façon univoque ou au contraire de façon difficile à reconnaître Nécessité d’adapter la définition de la douleur proposée par l’IASP pour l’homme La douleur chez l’animal est une expérience sensorielle aversive qui déclenche des actions motrices protectrices, des apprentissages d’évitement et qui peut modifier le comportement social de l’animal ou du groupe Douleur 2009 13 Douleur animale on a notamment longtemps cru que les jeunes animaux ne ressentaient pas la douleur, car leur système nerveux n'est pas mature à la naissance avec des neurones incomplètement myélinisées ; Pas de réflexion sur les interventions dites de convenance Castration, caudectomie, écornage, otectomie… Douleur 2009 14 Pour avoir des informations sur la douleur chez les espèces autres que l’homme (nécessité d’être membre de l’IASP) Douleur 2009 15 Un site riche de ressources sur la douleur des animaux de rente Douleur 2009 16 Opinion professionnelle du collège des anesthésistes vétérinaires américains Douleur 2009 17 Apprendre à reconnaître la douleur chez l’animal Nombreuses ressources sur ce site montrant les différentes expressions de la douleur chez l’animal y compris avec des vidéos Douleur 2009 18 Reconnaître la douleur chez l’animal Changement de l’attitude générale (agitation ou au contraire apathie….) Vocalisations anormales Léchage, mordillements, grattage… de la zone douloureuse pouvant aller à l’automutilation Modification du pelage, piloérection, … Modification de la posture Modification du niveau d’activité Modification du comportement alimentaire Modification de l’expression faciale Salivation, sudation (cheval), Bruxisme (lapin, bovins, mouton, chèvre…) etc. Douleur 2009 19 Douleur de castration Après un délai suivant la mise en place du garrot, les premières manifestations sont des anomalies de la posture debout (ABS) suivies par des anomalies dans la position couchée (ABL); ces anomalies atteignent un pic 60-90 min l’application du garrot. Douleur 2009 20 Ecornage Justification : sécurité des éleveurs, prévention des blessures, praticité… Doit se pratiquer sur des animaux les plus jeunes possibles (moins de 3 mois) Méthodes : cautérisation (veau), section (animaux plus âgés)… après une anesthésie locale cautérisation Anesthésie locale en vue d’une section Douleur 2009 21 Castration & caudectomie Pour voir une vidéo sur la castration/ caudectomie du porcelet Douleur 2009 22 La douleur chez les animaux de laboratoire Douleur 2009 23 Nociception, douleur & souffrance ce qui est ressenti et ce qui est observable Cognition Souffrance Douleur Nociception Description verbale, pseudolangage??? Homme; quid des autres mammifères Emotion … Tachycardie, sudation, hypercortisolémie Toutes les espèces de mammifères; quid des autres?? Sensation Réaction d’évitement, retrait, fuite , vocalisation Toutes les espèces de vertébrés; quid des autres??? On a des évidences de la nociception chez des invertébrés Douleur 2009 24 Douleur et souffrance chez l’animal Chez l’animal la notion de souffrance est difficile à définir, à appréhender et à mesurer Attention à l’anthropomorphisme, le militantisme associatif et le cynisme indifférent des professionnels Souffrance et phylogénèse Différences attendues selon la place de l’animal dans l’échelle phylogénétique Souffrance et historique de l’animal? Abeille vs. chien Chien beagle élevé en meute ou en labo vs. chien socialisé précocement avec l’homme Chronicité de la douleur Durée de vie limitée d’un poulet (45 jours) vs douleur chronique associée à un cancer chez le vieux chien de la maison Douleur 2009 25 La suite des définitions Douleur 2009 26 Nocicepteur Récepteur sensible aux stimulus algogènes Terminaisons neuronales libres ne pas utiliser le terme "récepteurs de la douleur", car nociception et douleur n’ont pas la même définition Douleur 2009 27 Allodynie Douleur provoquée par un stimulus normalement non algogène Ne pas confondre avec hyperalgésie qui est due à un stimulus normalement algogène Allo veut dire « autre » en grec et « odyne » la douleur. Rem: ce terme est remis en question; en fait, il n’y aurait pas lieu de les états d’allodynie et d’hyperalgésie Douleur 2009 28 Hyperalgésie Réponse accrue à un stimulus algogène Ne pas confondre avec allodynie qui est une réponse à un stimulus normalement non algogène Les Hyperalgésies sont actuellement expliquées par des perturbations du système de la nociception avec des phénomènes de sensibilisation d’origine centrale ou périphérique Douleur 2009 29 Douleur, allodynie et hyperalgésie Douleur 2009 30 Analgésie Absence de douleur en réponse à un stimulus normalement algogène Obtenue par des moyens pharmacologiques propriétés analgésiantes de certaines méthodes (tord-nez) chez le cheval, acupuncture … Douleur 2009 32 La douleur aiguë La douleur aiguë est une douleur vive, immédiate et généralement brève. Elle est causée par une stimulation nociceptive (lésion tissulaire) ayant pour origine un stimulus thermique, chimique ou mécanique Douleur 2009 33 La douleur chronique Les douleurs chroniques sont des douleurs prolongées dans le temps : plusieurs jours, plusieurs mois voire plusieurs années Les douleurs chroniques sont insupportables tout autant par leur chronicité que par leur intensité : une douleur peu intense mais permanente peut être très difficile à vivre. Douleur 2009 34 La douleur chronique est reconnue chez les animaux de compagnie Douleur 2009 35 Les différents types de douleur La douleur peut provenir soit par un excès de nociception soit par un déficit des contrôles inhibiteurs (douleur de déafférentation, douleurs neuropathiques…) Douleur 2009 36 Les douleurs neuropathiques Mécanismes physiologiques : altération des processus de transmission et/ou de contrôle du message « douloureux » à la suite d'une lésion nerveuse périphérique ou centrale. étiologie : traumatique (y compris la chirurgie...), toxique (alcool, certaines chimiothérapies, radiothérapie...), virale (zona...), tumorale (par compression, infiltration), métabolique (diabète...). sémiologie : délai d'apparition variable mais toujours retardé par rapport à la lésion initiale (un jour à quelques mois ou années dans certains cas) / topographie neurologique (rattachable au site lésionnel) / qualitativement thérapeutiques : Les douleurs neurogènes ne sont classiquement pas sensibles aux antalgiques usuels. Elles répondent à des médicaments d'action centrale qui pourraient améliorer les dysfonctionnements de la transmission et des contrôles des messages nociceptifs : ce sont certains antidépresseurs et antiépileptiques Douleur 2009 37 Douleurs neuropathiques chez l’animal Difficile à identifier mais on peut postuler l’existence de telles douleurs chez les animaux car l’animal possède tous les éléments neurophysiologiques servant de support à ce type de douleur Exemples : membre fantôme et autophagie chez le chien; plaie de léchage suite à une fracture..; Douleur 2009 38 Douleur: aiguë, persistante & chronique Douleur aiguë persistante chronique sémiologie symptôme syndrome mécanismes Simples, identifiés, observés Flous, complexes, mal identifiés installation récente ancienne utilité alarme Inutile; maladie Composante émotionnelle Limitée ou nulle anxiété Exemples Castration Caudectomie Boiterie cheval Cancer chien Douleur 2009 39 Douleur & Stress Douleur 2009 40 Action antinociceptive du stress La réponse au stress libère de la dopamine, de la sérotonine, de la noradrénaline et des enképhalines ce qui augmente le seuil de la nociception Action antinociceptive du stress (peur) Douleur de la proie attrapée par son prédateur Analgésie du guerrier Douleur 2009 41 L’hypnose de la souris attrapée par le chat Douleur 2009 42 Les carnivores saisissent généralement leur proie par l’encolure ce qui crée chez la proie un état hypnotique et d’immobilisation réflexe (avantageuse pour le prédateur) avec une libération massive d’endorphine (anxiolytique et analgésique pour la proie) Douleur 2009 43 Convergence phylogénétique dans la modalité de préhension du faible par le fort Douleur 2009 44 Douleur par procuration La douleur chez un proche peut avoir des répercussions objectivables sur une tierce personne (la mère « souffre » pour une douleur de son enfant) Douleur 2009 45 Douleur par procuration Shared networks observed when pain was applied to self or to the partner. (A) and (B) illustrate results of a conjunction analysis between the contrasts pain–no pain in the context of self and other at P < 0.001. Results are shown on sagittal (A) and coronal (B) sections of the mean structural scan. Coordinates refer to peak activations and are in mm. Increased pain-related activation was observed in ACC ,left insula,right anterior insula cerebellum and brainstem (C) The time courses of pain-related activation (pain–no pain) for peak activations in ACC and right anterior insula cortex for self (green lines) and others (red lines). Douleur 2009 46 Utilité de la douleur : signal d’alarme visant à protéger l’individu et éventuellement le groupe Les stimulations nociceptives qui menacent l’intégrité physique déclenchent des réponses réflexes et comportementales protectrices Réaction d’évitement (brûlure), impotence protection individuelle Vocalisation, libération de phéromones : alarme pour le groupe apprentissage Cas des espèces et races résilientes (stoïques) Cheval vs. âne Beagles vs. autres chiens Chèvre vs. mouton Douleur 2009 47 2-Neurophysiologie de la nociception Douleur 2009 48 Douleur 2009 49 Les stimuli algogènes Douleur 2009 50 Sources de douleur Il existe deux grands mécanismes de genèse de la douleur : la douleur par excès de nociception et la douleur neurogène qui est liée à un mauvais fonctionnement du système nerveux responsable de sa transmission et de son intégration. Douleur Douleur cutanée choc, traumatismes, brûlure Douleurs somatiques de nociception tendons, muscles, articulation , périoste, vaisseaux Douleurs viscérales Douleur 2009 51 La douleur rapide par excès de nociception Les douleurs par excès de nociception sont provoquées par la mise en jeu normale des voies neuro-physiologiques de la douleur. Elles résultent de lésions des tissus périphériques, qui provoquent un excès d'influx douloureux transmis par le système nerveux intact Douleur 2009 52 Substances support des stimuli algogènes Bradykinine (sang) Sérotonine (plaquettes) Histamine (mastocytes); prurit Potassium (cellules endommagées) Acides (lésions tissulaires, ulcères de l’estomac) Enzymes protéolytiques Et de façon plus générale « la soupe inflammatoire » Douleur 2009 53 Les récepteurs sensoriels Douleur 2009 54 Les principaux récepteurs sensoriels Les récepteurs du système somesthésique sont des structures spécialisées; ils ne participent pas à la détection de la douleur mais ils sont impliqués dans son contrôle médullaire et encéphalique Au contraire, les nocicepteurs sont des terminaisons neuronales libres qui seront activées par les stimuli allogènes Douleur 2009 55 Les récepteurs sensoriels Mécanorécepteurs Thermorécepteurs Chaud, froid Corpuscules de Krause (diminution de la température & toucher) et de Ruffini (dans la peau ) Propriocepteurs toucher, pression légère Corpuscule de Meissner (toucher), corpuscule de Pacini (pression en profondeur), corpuscule de Merkel (pression en profondeur) Changement de longueur et de tension des muscles et tendons Faisceaux neuromusculaires, organes tendineux de Golgi Nocicepteurs Stimulus douloureux Douleur 2009 56 Les récepteurs à la douleur ou nocicepteurs Douleur 2009 57 Nocicepteurs Récepteurs répondant aux stimuli douloureux Extrémités neuronales libres des neurones primaires corps cellulaires sont dans les ganglions spinaux Pas de capteurs spécialisés terminaux (type corpuscule de Pacinni ) mais signalisation par des récepteurs membranaires protéiques activateurs de canaux ioniques Ils assurent la transduction de stimuli divers en potentiels d’action Contrairement aux récepteurs somesthésiques, ces récepteurs maintiennent leur activité en présence du stimulus (pas d’adaptation) et leur activité peut augmenter pour un stimulus donné par sensibilisation ce qui conduit à l’hyperalgésie. Étant des terminaisons libres, on classe ces récepteurs d’après les fibres qui leur sont associées Douleur 2009 58 Sélectivité des nocicepteurs Les thermorécepteurs détectant les variations physiologiques de températures sont différents des nocicepteurs thermiques Douleur 2009 59 Localisation des nocicepteurs Peau Viscères 600 terminaisons libres au cm2 Localisation précise de la douleur Récepteurs polymodaux (stimuli mécaniques & chimiques) Irritation des muqueuses, distension, contracture, Torsion, Traction, météorisation, Impaction, ischémie… Os, tendons, muscles, articulations Douleur 2009 60 Les nocicepteurs et leurs récepteurs moléculaires Le nocicepteur (rose) est équipé de différents types de récepteurs pour détecter et transmettre des signaux algogènes (ici produits par des cellules cancéreuses qui sont en jaune) . Le récepteur vanilloïde de type 1 (VR1) détecte les H+ produits par les cellules cancéreuses Les récepteurs endothéline-A (ETAR) détectent l’ endothéline (ET) qui est libérée par la cellule cancéreuse les autres récepteurs exprimés sont le récepteur aux prostaglandines (EP), qui détecte la PGE2 qui est produit par l’inflammation (macrophages) Le Nerve growth factor (NGF) libéré par les macrophages se lie au récepteur tyrosine kinase (TrkA) et l’ATP se lie aux récepteurs purinergiques P2X3. l’activation de tous ces récepteurs augmente l’excitabilité du nocicepteur en induisant la phosphorylation des canaux sodique Douleur 2009 61 Le récepteur vanilloïde Il existe un récepteur qui répond à la fois à la capsaïcine (ligand), aux températures élevées, et aux lésions tissulaires Cette protéine a été nommée récepteur vanilloïde de type 1 (VR1) (ou Transient Receptor Potential vanilloïde 1 (TRPV1)) car c’est le groupe vanilloïde qui caractérise la capsaïcine La capsaïcine active ce récepteur et provoque une entrée de calcium ce qui entraîne une dépolarisation(transduction électrochimique) ; l’influx nerveux remonte vers le SNC qui interprète le message comme étant une brûlure L’exposition permanente à la capsaïcine entraîne une désensibilisation (mort du neurone ou altération de son fonctionnement) Le menthol joue un rôle identique pour les fibres du froid Douleur 2009 62 La capsaïcine La capsaïcine (8-méthyle Nvanillyle 6-nonénamide) est le composé actif du piment rouge (capsicum) C’est un alcaloïde irritant de l’épithélium et elle produit une sensation de brûlure dans la bouche (le piquant, goût épicé). La capsaïcine est utilisée dans des crèmes locales pour soulager la douleur nerveuse périphérique et même certains prurits (démangeaisons) violents Douleur 2009 63 La capsaïcine: mécanisme d’action Les sensations de brûlures et les douleurs associées à la capsaïcine résultent de l’interaction chimique avec les nocicepteurs. La capsaïcine, est membre de la famille des vanilloïdes. Elle se lie à un récepteur appelé le récepteur membranaire vanilloïde sous-type 1 (VR1 ou TRPV1), qui est un canal ionique permettant aux cations de passer à travers la membrane de la cellule. L'entrée d'ions calcium (Ca2+) et/ou sodium (Na+) dépolarise alors le neurone. Douleur 2009 64 La capsaïcine et le dopage chez le cheval La capsaïcine est utilisée pour doper (scandale des JO de Pékin) Par ses effets irritants, elle joue le rôle d’un vésicant pour barrer le cheval A plus long terme, la capsaïcine détruit les extrémités neuronales impliquées dans la transmission de signaux algogènes et elle pourrait être utilisée pour réaliser des névrectomies chimiques Douleur 2009 65 Capsaïcine et dopage chez le cheval Douleur 2009 66 Fibres associées aux nocicepteurs Douleur 2009 67 Classification générale des fibres nerveuses Myélinisées vs. Non myélinisées Pour les fibres myélinisées, la vitesse de transmission de l’influx nerveux sera fonction du diamètre Les fibres en relation avec les nocicepteurs sont les fibres Aδ (myélinisées) et fibres C (non myélinisées); Ces fibres sont également impliquées dans la transmission des stimuli thermiques physiologiques Douleur 2009 68 Classification des nocicepteurs sur la base des fibres associées Les fibres périphériques qui répondent à des stimulus mécaniques ou thermiques non douloureux ne sont pas impliquées dans la transmission des signaux douloureux Elles n’augmentent pas leur fréquence de décharge en cas d’augmentation de l’intensité du stimulus Les fibres nociceptives ne commencent à décharger que pour des intensités importantes; elles sont recrutées en cas de stimulus douloureux Douleur 2009 69 Classification des nocicepteurs sur la base des fibres associées Fibres myélinisées du groupe Aδ vitesse de conduction assez rapide de de 20m/s Stimulus mécaniques aigu, dangereux champ récepteur étroit Stimulus thermiques douloureux, Fibres non myélinisées du groupe C Vitesse de conduction lente de 2m/s; Récepteurs dits polymodaux (répondent à la fois aux stimulus mécaniques, thermiques et chimiques) Récepteurs « silencieux » sensibles aux stimulations supraphysiologiques Champ récepteur large (il est plus important de détecter une douleur que de la localiser) douleurs lentes , sourdes, différées Récepteurs sujets à sensibilisation Douleur 2009 70 Les fibres de la douleur A-delta myélinisée Fibre C Non myélinisée Douleur 2009 71 Sélectivité des récepteurs Thermorécepteurs vs. thermonocicepteurs Fréquences de décharges pour différentes températures cutanées ; on remarquera que ce ne sont pas les mêmes fibres qui sont impliquées dans les stimuli physiologiques et douloureux Douleur 2009 72 Les voies ascendantes de la nociception Douleur 2009 73 Les voies de la douleur : généralités Le signal algogène est véhiculé par une fibre nerveuse de petit calibre (Aδ ou C) Il se dirige vers la corne postérieure de la moelle épinière où il existe un premier relais intégratif Il remonte vers différentes structures du système nerveux central (via les faisceaux spinothalamiques) qui délèguent des ramifications vers le bulbe, la formation réticulée, l’hypothalamus et le système limbique (pour le paléospinothalamique ou spinoréticulaire) ou après avoir croisé le plan de symétrie (décussation) pour faire relai dans le thalamus puis se termine le cortex somesthésique (secondaire) pour le contingent néospinothalamique Douleur 2009 74 Les voies de la nociception Substance grise de la ME Douleur 2009 75 Types de voies nerveuses Afférente (Ascendante) transmission des influx de la périphérie vers l’encéphale Neurone de premier ordre Neurone de deuxième ordre ou deutoneurone Neurone de troisième ordre Efférente (Descendante) transmission des influx de l’encéphale vers la périphérie Douleur 2009 76 Neurones de premier ordre (1) Comme pour tous les neurones sensitifs situés dans le ganglion spinal, la branche centrale du neurone primaire pénètre dans la ME par les racines dorsales A leur arrivée dans la corne dorsale, les fibres bifurquent en une branche ascendante et une branche descendante (le faisceau dorsolatéral de Lissauer) Douleur 2009 77 Neurones de premier ordre (2) La branche descendante parcourt 1 ou 2 segments et elle donne les fibres qui vont pénétrer dans la substance grise de la corne dorsale, Au sein de la corne dorsale, les fibres Aδ et C émettent des collatérales qui s’articulent avec des neurones situés dans les couches de Rexed notamment la couche II (couche gélatineuse de Rolando) Les fibres Aδ et C font synapse avec les neurones de deuxième ordre au niveau de la couche I (fibre Aδ de la douleur rapide) et de la couche V (fibre C de la douleur lente) ; les neurones secondaires reçoivent les informations issues de la couche II et III Douleur 2009 78 F.Néospinothalamique Fibres C Glutamate I Fibre Aδ V Substance P F. Paléospinothalamique Les fibres Aδ font synapses dans la couche I (médiateur=glutamate), décussent et donnent le faisceau néospinothamamiqie Les fibre C font synapses dans la couche V (médiateur=substance P), Douleur 2009 79 décussent et donnent le film paléospinothalamique Décussation des neurones spinothalamiques de second ordre Le syndrome de Brown-Sequard (hémisection de la ME) se caractérise par des lésions produisant des déficits ipsilatéraux et controlatéraux pour la douleur et la température dans le dermatome au niveau de la lésion spinale mais seulement de façon controlatérale pour les déficits ayant pour origine le dermatome situé en dessous de la lésion médullaire Douleur 2009 80 Syndrome de Brown-Sequard •Une hémisection de la ME au niveau du deuxième segment thoracique du côté gauche entraîne une dissociation sensorielle; •il y a une insuffisance motrice et une réduction de la sensibilité extéroceptive et proprioceptive (zone violette) ipsilatérale à la lésion (du côté et en dessous de la lésion) •on observera une réduction de la sensibilité à la douleur et à la température du côté opposé à la lésion (zone bleue) car il y a décussation de ces fibres Douleur 2009 81 Voies de la douleur rapide Douleur rapide (1 sec) Protoneurone =Fibres Aδ; vitesse 5-30m/sec Déclenche un réflexe d’évitement Font synapse dans la couche I de Rexed (Lamina marginalis); médiateur=glutamate; durée d’action en milliseconde Deutoneurone forme le faisceau néospinothalamique Le deutoneurone fait synapse avec le troisième neurone dans le thalamus ventrobasal Le troisième neurone gagne le cortex pariétal ; bonne localisation Douleur 2009 82 Douleur rapide et reflexe d’évitement Douleur 2009 83 Les douleurs lentes Les douleurs lentes peuvent devenir chroniques et être à l’origine de souffrance Typique des destructions Véhiculées par les fibres C lentes (0.5-2 m/sec) Font des synapses collatérales dans les couches II et III de Rexed Font synapse avec le deutoneurone dans la couche V de Rexed pour donner le faisceau paléospinothalamique; le neuromédiateur= substance P qui est lentement libérée et éliminée (min) Le troisième neurone gagne les zones réticulaires, périaqueducale…puis le thalamus et le cortex secondaire Douleur Difficile à localiser Douleur 2009 84 Neurones de deuxième ordre Les axones des neurones de deuxième ordre (les deutoneurones) croisent la ligne médiane et montent directement vers le tronc cérébral dans le cadran, antérolatéral (ou ventrolatéral) de l’hémi-moelle controlatérale Ces fibres forment les faisceaux spinothalamiques (néospinothalamique et paléospinothalamique ou spinoréticulaire) qui forment la principale voie ascendante des stimuli thermiques et nociceptifs Douleur 2009 85 Faisceaux spinothalamiques (système antérolatéral) Douleur 2009 86 Les faisceaux spinothalamiques Apres avoir décussé les deutoneurones (ou cellule T pour transmission) remontent dans la partie antérolatérale de la substance blanche. Cette voie ascendante est formée de 2 contingents principaux: Le faisceau néospinothalamique: Le faisceau paléospinothalamique ou spinoréticulaire: Se projette dans le thalamus ventrobasal (VB) Impliqué dans la douleur aiguë et la perception de la température (non algogène) Se projette sur la formation réticulaire (éveil), Puis sur le noyau intralaminaire thalamique Ce faisceau est impliqué dans les douleurs profondes, chroniques… Ces faisceaux se projettent, in fine ,sur le cortex pariétal primaire et secondaire Douleur 2009 87 Neurone de troisième ordre Commence dans le thalamus Se termine dans les centres spécifiques du cortex Perception de la localisation, de la qualité, de l’intensité du stimulus Permet de sentir la douleur de l’intégrer aux expériences passées, Douleur 2009 88 Thalamus Dans le thalamus, les principaux noyaux cibles des fibres ascendantes thermiques et nociceptives (neurones secondaires) se situent dans le complexe ventro-postérieur (VP) Le VPM (médian) pour les signaux issus de la tête (trijumeau) et le VPL (latéral) pour les signaux du reste du corps D’autres noyaux thalamiques (ex. noyau central pariétal) et le complexe laminaire reçoivent des projections de la formation réticulaire ce qui participe à la mise en alerte liée à la douleur Le troisième neurone part du thalamus pour rejoindre le cortex pariétal Douleur 2009 89 Le thalamus et ses noyaux Douleur 2009 90 Douleurs projetées Activation des fibres nociceptives en aval des récepteurs Un choc sur le coude déclenche à l’extrémité de la main une “ châtaigne électrique” par stimulation mécanique du nerf ulnaire qui passe entre la peau et l’humérus Douleurs irradiantes dans les jambes ou les bras dues à la compression des nerfs spinaux à leur entée dans la colonne vertébrale la même douleur sciatique peut correspondre à une douleur radiculaire discale, à une douleur tronculaire au niveau du petit bassin, ou à une compression du nerf par le muscle pyramidal. Douleur 2009 91 Thalamus Le message douloureux (et thermique) est transmis du VPL et du VPM (noyaux spécifiques du thalamus) au cortex somesthésique I et II à des fins de localisation Le message douloureux (et thermique) est transmis du noyau intralaminaire du thalamus (non spécifique) dans toutes les régions corticales à des fins de mise en alerte Le message douloureux (et thermique) est transmis du noyau intralaminaire au système limbique , l’hypothalamus, et aux structures associées à la genèse des émotions (riposte endocrine, stress, peur…) Douleur 2009 92 Cortex pariétal et douleur Le cortex pariétal présente une somatotopie très précise pour la peau et les articulations, imprécise pour les muscles et les vaisseaux, inexistante pour les viscères d’où les douleurs rapportées Douleur 2009 93 Cortex pariétal: cortex I et II Douleur 2009 94 L’intégration du signal douloureux au niveau de l’encéphale à partir des relais thalamiques Tronc cérébral (brain stem) CF mémorisation et anticipation Cortex pariétal (CP) système neuro-endocrinien Hippocampe CP Hypothalamus réactions végétatives sensation douloureuse Cortex frontal (CF) souffrance, angoisse Rem: il n’y a pas de centre de la douleur Douleur 2009 95 Les contrôles de la nociception et de la douleur 1. Contrôles segmentaires (médullaires) du signal ascendant 2. Contrôle descendant d’origine supraspinale Douleur 2009 96 Théories du contrôle d’entrée (ou contrôle du portillon) Ronald Melzack & Patrick Wall 97 Les Voies de la douleur Les stimulations périphériques perçues comme douloureuses sont transmises, modulées et intégrées à différents étages du système nerveux : corne postérieure de la moelle épinière Le « gate control » ou contrôle du portillon formation réticulée, mésencéphale, thalamus, cortex limbique et somesthésique Douleur 2009 98 Théorie du portillon (Gate control) Études histologiques de la corne dorsale de la ME (câblerie) et de stimulations localisées Hypothèse: le flux des messages nociceptifs transitant par la ME est modulé par l’activation concomitante des grosses fibres myélinisées qui innervent les mécanorécepteurs Douleur 2009 99 Fibre Aα ou Aβ V Fibres A δ ou C F. Spinothalamique Les fibres Aα et Aβ pénètrent dans le cordon dorsal et délèguent des ramifications qui pénètrent dans la substance grise pour faire synapse dans la couche II et V Les fibre A δ et C pénètrent dans la corne dorsale pour former, après Douleur 2009 100 décussation, les faisceaux spinothalamiques Schéma général de la théorie du portillon G cell= cellules gélatineuses de Rolando de la couche II de Rexed T cell =neurones secondaires de la couche V à l’origine du faisceau spinothalamique The Gate Control Model - Ronald Melzack and Patrick Wall, Pain mechanisms: a new theory. Science v. 150 (1965): 975. Douleur 2009 101 Neurones à convergence & douleur rapportée : bases physiologiques Des stimulations nociceptives d’origine diverses (cutanées, viscérales, musculaires, osseuses) vont stimuler au niveau de la moelle un même neurone situé dans les couches I et V de la corne postérieure de la moelle. Ce neurone transmet l’information au cortex avec confusion possible sur l’origine de la lésion Douleur 2009 102 Fréquence de douleurs viscérales référées Il n’existe pas de neurones spinaux dont la seule fonction soit d’évaluer la douleur viscérale La douleur viscérale est détectée par des neurones qui par ailleurs sont mis en jeu par des afférences cutanées (afférences viscérales sympathiques) Les troubles des organes internes sont alors confondus avec des douleurs cutanées du même dermatome Dermatome=zone de la peau innervée par une même racine dorsale Douleur 2009 103 Exemples de douleurs viscérales référées Point de McBurney (autour du nombril) & appendicite Angine de poitrine et douleurs thoraciques Douleur vésiculaires & région scapulaire Douleur rapportées d’origine cardiaque Douleur 2009 104 Dermatome, sclérotome & myotome Dermatome = zone de la peau innervée par une même racine dorsale Sclérotome = zone de l’os ou des fascia innervée par la même racine dorsale Myotome = zone musculaire innervée par une seule racine dorsale Douleur 2009 105 Le clavier équin de Roger Douleur 2009 106 Théorie du portillon Les fibres de large diamètre Aα et Aβ (violettes) peuvent inhiber, via des interneurones inhibiteurs (bleu), la transmission des messages nociceptifs véhiculés par les fibres A-δ et C (rouge) vers les neurones secondaires qui donnent naissance au système spinothalamique (jaune) Douleur 2009 107 Les neuromédiateurs du contrôle médullaire Les fibres Aδ libèrent du glutamate et les fibres C de la substance P pour activer le deutoneurone (cellule bleue) qui forme les faisceaux spinothalamiques. Les interneurones (beiges) inhibent la libération de ces médiateurs par une libération de leu-enképhaline Douleur 2009 108 Facteurs d’ouverture ou de fermeture du portillon Porte ouverture fermeture Stimuli physiques Étendue des lésions médications Insuffisances d’activités physiques Contrestimulations État émotionnel Anxiété, inquiétude, tension.. Émotion positive, bonheur… Conditions mentales Focalisation sa douleur ennui Massage, ventouses acupuncture sur Distraction concentration Douleur 2009 109 Membres & organes fantômes Après une amputation, presque tous les patients ont l’impression que leur membre est toujours présent Cela peut être vrai aussi pour un sein, un organe (testicule…) La zone amputée peut devenir douloureuse! Source de douleur chronique Douleur 2009 110 Massage du moignon pour soulager les douleurs d’un membre fantôme Le massage de la peau stimule les corpuscules de Pacini situés en aval de la section et soulage la douleur 1. La section du membre a définitivement supprimé l’activité des neurones sensitifs possédant des récepteurs spécialisés type corpuscule de Pacini etc. 2. En revanche les fibres à terminaison libre de type C peuvent bourgeonner dans le moignon avec formation d’un névrome, se trouver comprimer et bombarder de signaux nociceptifs la couche V de la ME 3. Il y aura un déséquilibre au niveau du « gate control » par défaut d’activation des fibres du système somesthésique et sensation de douleur dans le membre fantôme Douleur 2009 111 Contrôle médullaire: exemple de mise en jeu Si on se heurte le tibia, la réaction naturelle (et efficace) est de se frotter vigoureusement la zone en question Douleur 2009 112 Prurit et grattage Le prurit est assimilable à une sensation nociceptive et le grattage lève cette sensation par fermeture du portillon Douleur 2009 113 Acupuncture & fermeture de la porte L’acupuncture stimule les grosses fibres Aα et Aβ et ferme le portillon Douleur 2009 114 L’immobilisation est analgésique Douleur 2009 115 Contrôle inhibiteur descendant d’origine centrale Douleur 2009 116 Contrôle descendant d’origine centrale Contrôle provenant: Du tronc cérébral De l’hypothalamus Du cortex Douleur 2009 117 Mécanismes supraspinaux du contrôle de la douleur Contrôles inhibiteurs descendants déclenchés par des stimulations cérébrales (influence de l’humeur, équilibre affectif et émotionnel, la qualité du sommeil, mémoire, la culture…) : Action par l’intermédiaire de la sérotonine et de la noradrénaline et rôle important des opioïdes endogènes Douleur 2009 118 Les 3 systèmes inhibiteurs de la douleur Système périphérique et médullaire Gate control (théorie du portillon) Inhibition centrale Les Fibres sensitives cutanées ou articulaires de gros calibre, inhibent les fibres des voies de la nociception de petit calibre massage, Réponse descendante du cerveau vers la périphérie (sérotonine, noradrénaline). C’est le support des douleurs neuropathiques – antidépresseurs Frein endocrinien Interneurones à endorphines. C’est l’analgésie du stress ou système de survie. Douleur 2009 119 Contrôle descendant d’origine centrale La stimulation de certaines zones du mésencéphale (substance grise périaqueducale et bulbe rostroventral) peut entraîner de profondes analgésies dues à l’activation de voies descendantes qui vont moduler la transmission des messages ascendants notamment au niveau des couches II de Rexed Douleur 2009 120 Le système inhibiteur descendant La stimulation de la substance grise périaqueducale (PAG) du mésencéphale (libération d’enképhaline) et du Raphé magnus du pont (libération de sérotonine) entraîne une profonde analgésie La libération de ces neurotransmetteurs inhibe les neurones ascendants du faisceau spinothalamique créant une analgésie généralisée descendante Douleur 2009 121 Le système inhibiteur descendant Contrôle central de la douleur Centres supérieurs Centres supérieurs Thalamus E G ? 5HT Noyau du raphe magnus Substance grise péri aqueducale Douleur Voie inhibitrice descendante Corne post de la moelle Faisceau dorso lateral E : interneurone enképhalinergique G : interneurone gabaergique 5 HT : 5 Hydroxytryptamine (sérotonine) Douleur 2009 122 Tord-nez et contrôle central du portillon Douleur 2009 123 124 Tord-nez : mécanisme d’action La mise en place d’un tord-nez déclenche une analgésie Signes de sédation, réduction de la FC L’administration de naloxone supprime cet effet La mise en place d’un tord-nez augmente de 81±33% les concentrations en β-endorphines The twitch in horses: a variant of acupuncture Science 1984 pp 1172-1173 Douleur 2009 125 Système inhibiteur descendant Contrôles inhibiteurs descendants déclenchés par des stimulations mécaniques (boucle spino-bulbospinale). Elles expliquent les effets analgésiants des contre-stimulations Douleur 2009 126 L’analgésie du stress Douleur 2009 127 Les phénomènes de sensibilisation (amplification de la douleur) Douleur 2009 128 Sensibilisation Le système nerveux n’est pas un simple circuit électrique Une douleur peut sensibiliser le système nerveux qui va amplifier la douleur (extension spatiale et temporelle) La sensibilisation peut être périphérique et/ou centrale On peut prévenir cette sensibilisation Analgésie préemptive et préventive en chirurgie Cette sensibilisation participe à la douleur aiguë Cette sensibilisation peut favoriser la chronicité et la souffrance Douleur 2009 129 Sensibilisation périphérique et centrale Lésion tissulaire Lésion tissulaire Libération de la Soupe inflammatoire Activation des nocicepteurs Libération de glutamate, aspartate, CCK Sensibilisation périphérique Libération de cytokines d’Interleukine β Sensibilisation centrale Activation des récepteurs NMDA; Production de NO, flux de Ca++ Neuroplasticité Douleur aiguë Douleur chronique Post-opératoire Douleur 2009 130 Mécanismes de sensibilisation périphérique Lésion tissulaire Libération de la Soupe inflammatoire La libération de substance P dans les ganglions de la chaîne paraverterbrale facilite la transissions du message nociceptif Activation des nocicepteurs Sensibilisation périphérique La sérotonine libérée par les plaquettes stimule les nocicepteurs via les récepteurs 5HT1-3 Douleur aiguë Douleur 2009 131 Modlation de la sensibilisation centrale Lésion tissulaire La kétamine est un antagoniste des récepteurs NMDA Cytokines Interleukine β Sensibilisation centrale récepteurs NMDA La CCK réduit l’action analgésique de la morphine Neuroplasticité Douleur 2009 132 Le reflexe d’axone Circulation à contre-courant de neuropeptides algogènes (substance P…) synthétisés au niveau du ganglion rachidien ; Ils sont libérés à la périphérie et étendent l’inflammation aux tissus adjacents créant l’auto-entretien de la douleur. Ils sont bloqués par la capsaïcine (Algipan) Douleur 2009 133 Réflexe d’axone Les potentiels d’action engendrés se propagent vers la moëlle (conduction orthodromique) mais également vers d’autres branches terminales, avec sécrétion de substance P, de CGRP, de neurokinine A responsable d’une nouvelle stimulation de récepteurs Cliniquement érythème, Œdème, hyperesthésie et hyper algie autour de la lésion: inflammation neurogène - auto entretien de la douleur Douleur 2009 134 Hypersensibilité post-traumatique ou phénomène d’embrasement (Windup) A la suite d’un traumatisme la corne dorsale est bombardée par les messages nociceptifs. A la longue, le champ de réception de ces récepteurs augmente Les récepteurs NMDA (N-methyl Daspartate) des deutoneurones jouent un rôle majeur dans cette sensibilisation centrale Ce processus d’amplification de la douleur d’origine centrale est appelé le « windup» Le wind-up est une augmentation progressive, fréquence dépendante, de la réponse d’un neurone lors de l’application répétitive de stimuli électriques nociceptifs identiques sur un même territoire; il correspond à un phénomène de sommation temporelle Douleur 2009 135 Phénomène d’embrasement (wind-up) Interactions entre les systèmes excitateurs et inhibiteurs de la moelle épinière OPIOIDES Récepteurs présynaptiques FIBRE C Récepteurs postsynaptiques ADENOSINE Gene induction GLUTAMATE PEPTIDES Substance P CGRP Neurokinine A ADENOSINE MONOXIDE D’AZOTE NMDA WIND-UP ++++++ HYPERALGESIE GABA, Glycine ,Enképhalines, Dynorphine CCK Neurone nociceptif de la corne dorsale Noradrénaline 5-Hydroxytryptamine Douleur 2009 136 Rôle des enképhalines et endorphines dans le soulagement de la douleur Les enképhalines et endorphines sont des peptides naturels du cerveau ayant des propiétés opioïdes sur la transmission de la nociception. Certain interneurones inhibiteurs de la corne dorsale ont pour neurotransmetteurs des enképhalines. Ces interneurones sont activés par les fibres sérotoninergiques descendantes issues de la formation réticulée Ils agissent par inhibition présynaptique Sous leur action, la libération de glutamate et de substance P est réduite Douleur 2009 137 Rôle de la Sérotonine et de la noradrénaline (NA) Les fibres réticulospinales issues des noyaux du raphé se projettent sur la corne dorsale et libèrent de la sérotonine qui stimule les interneurones qui libèrent des enképhalines Les enképhalines inhibent la transmission des messages douloureux aux deutoneurones Les fibres réticulospinales issues du locus coeruleus se projettent également sur les interneurones et libèrent de la NA ce qui est analgésiant La dépression diminue cette libération et abaisse le seuil de la douleur alors que les antidépresseurs et les exercices physiques font l’inverse Douleur 2009 138 Analgésie liée au mouvement Des mouvements rythmiques libèrent de la 5-HT Mastiquer un chewing-gum est analgésique Le cheval en colique doit marcher Les propriétés dopaminergiques de la morphine chez le cheval stimulent la marche en cercle?? Douleur 2009 139 Enképhalines Douleur 2009 140 Endorphines Douleur 2009 141