LES PERTURBATIONS HYDROELECTROLYTIQUES
Le trouble hydorélectrolytique le plus fréquent est la déshydratation, qu’elle survienne au domicile ou
en institution. Elle peut résulter de deux phénomènes, une réduction des apports hydriques, ou une
augmentation des pertes d’eau.
- La déshydratation intra-cellulaire, également dite hypertonique, est due à une fuite d’eau hors des
cellules, vers le compartiment extra-cellulaire hypertonique. Elle s’associe le plus souvent à une
déshydratation globale et n’est jamais isolée. Ce type de déshydratation entraîne une hypernatrémie (Na
> 145 mmol/l) et une hyperosmolalité (Osm > 300 mosm/kg H2O). Sa cause la plus fréquente est la
survenue d’une fièvre sans compensation liquidienne. De même, un traitement par diurétiques ou
simplement l’incapacité de s’alimenter liée à des troubles de la conscience ou une diminution de la
mobilité peuvent entraîner une déshydratation hypertonique. Les signes cliniques qui accompagnent ce
type de déshydratation sont le plus fréquemment, un syndrome confusionnel, une sensation de soif, des
signes d’ischémie artérielle, une sécheresse des muqueuses voire une fièvre.
- La déshydratation extra-cellulaire, également dite hypotonique, est la conséquence d’une perte de
sodium engendrant une perte proportionnelle d’eau. La natrémie est alors abaissée (Na < 135 mmol/l) et
l’osmolalité basse (Osm < 280 mosm/H2O). Les traitements diurétiques, à l’origine d’une perte en sel,
en constituent la principale cause. L’hyponatrémie associée est également responsable d’une majoration
de la morbidité et de la mortalité qui accompagne cette déshydratation. Parmi les autres signes
biologiques, on observe une protidémie et un hématocrite augmenté reflétant une hémoconcentration.
Plusieurs signes cliniques permettent d’évoquer le diagnostic : une hypotension artérielle, une
hypotension orthostatique, une perte de poids, une hypotonie des globes oculaires, des urines
concentrées ou encore l’observation d’un pli cutané.
- La déshydratation globale comprend les signes cliniques et biologiques des précédentes. Elle se
traduit par une hémoconcentration et une déshydratation cellulaire. La natrémie est souvent élevée, mais
elle peut être également normale ou basse.
ETIOLOGIES
- La déshydratation intra-cellulaire peut relever d’une insuffisance d’apports, de causes rénales comme
une hypercalcémie ou une acidocétose, voire de pertes extra-rénales comme au cours de vomissements,
de diarrhées ou de sueurs, voire même au cours d’une polypnée.
- La déshydratation extra-cellulaire relève essentiellement de deux catégories de pathologies, les pertes
rénales et les pertes digestives. Plusieurs causes peuvent expliquer les pertes rénales comme
l’administration de diurétiques, une insuffisance rénale, un diabète sucré, l’existence d’une insuffisance
rénale chronique, ou une reprise de diurèse lors d’une levée d’obstacle. Les pertes digestives sont
imputables à des vomissements, des diarrhées notamment lors de la prise de laxatifs, ou lors
d’aspirations digestives.
COMPLICATIONS DES DESHYDRATATIONS
Elles sont d’ordre infectieux, thrombo-embolique, cutanée et neuropsychique. Les principales
complications infectieuses comprennent les surinfections bronchiques et l’apparition d’infections
urinaires ou de parotidites. Les troubles thrombo-emboliques peuvent être d’origine veineuse, comme
une thrombose veineuse profonde, ou artérielle notamment chez les patients présentant une artériopathie.
S’agissant des conséquences cutanées, la déshydratation favorise l’apparition d’escarres ou aggrave des
plaies artérielles ou veineuses. Enfin, des complications neuropsychiques comme une confusion
mentale, une adynamie voire un coma peuvent accompagner ce trouble de l’hydratation.
PREVENTION ET TRAITEMENT DE LA DESHYDRATATION
La prévention implique une adéquation entre les apports et les pertes d’eau. Certains symptômes
comme des troubles de la vigilance ou de la déglutition, une anorexie, ou une situation pathologique
©2003 Successful Aging Database