14 L. DENIS
On s’int´eresse alors au probl`eme suivant : une vari´et´e projective peut-
elle rencontrer une infinit´e d’it´er´es d’un point sous l’action d’un mor-
phisme de l’espace ambiant ? ´
Enon¸cons cette question de mani`ere plus
pr´ecise.
Dans tout le texte, on entend par vari´et´eune sous-vari´et´ealg´ebrique
r´eduite de PN. Le morphisme αest un morphisme alg´ebrique de PN
dans PNet Pest un point. On suppose que tous les αi(P)(o`ui∈N)
sont distincts (ou, en d’autres termes, que Pn’est pas un point p´eriodique
de α)etond´esigne par
EV,P,α =i∈N;αi(P)∈V.
QUESTION 1. — A-t-on l’une des alternatives suivantes ?
a) EV,P,α est fini.
b) Il existe des entiers i0≥0, a>0 et une sous-vari´et´eWPde V,de
dimension ≥1, contenant αi0(P) telle que αa(WP)=WP.
R´
EPONSE. — Non ! Tout au moins, peut-on construire des exemples o`u
ceci est faux en caract´eristique finie (voir paragraphe 3). Cependant, ce
r´esultat est vrai pour un automorphisme en caract´eristique nulle :
TH´
EOR`
EME 1. — Soient Vune vari´et´e,αun automorphisme de PNet
Pun point de PNd´efinis sur un corps de caract´eristique nulle. Si Pn’est
pas un point p´eriodique de α,on a l’une des alternatives suivantes :
a) Le cardinal de EV,P,α est fini.
b) Il existe des entiers i0≥0, a>0et une sous-vari´et´eWPde V,
de dimension ≥1, contenant αi0(P)telle que αa(WP)=WP.
Pour le cas de caract´eristique quelconque, on utilisera la notion sui-
vante :
D´
EFINITION 1. — Soit Sune partie de l’ensemble des entiers naturels N.
On appelle d(S), densit´e banachique sup´erieure de S, la limite sup´erieure
des nombres card(I∩S)/card(I), o`uId´ecrit les intervalles de Net la
longueur de Itend vers l’infini.
QUESTION 2. — A-t-on une des alternatives suivantes ?
a) La densit´esup´erieure banachique de EV,P,α est nulle.
b) Il existe des entiers i0≥0, a>0 et une sous-vari´et´eWPde V,de
dimension ≥1, contenant αi0(P) telle que αa(WP)=WP.
On se propose de montrer au paragraphe 2 que — pour les automor-
phismes — la r´eponse est oui.
TOME 122 — 1994 — N◦1