troubles de la mémoire

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TROUBLES DE LA
MÉMOIRE
Cours de sémiologie DCEM1
Année 2009-2010
INTRODUCTION

Définitions
« Les sciences cognitives regroupent un ensemble de disciplines telles que la
psychologie cognitive, la linguistique, la neurobiologie, l’intelligence artificielle et
la philosophie autour d’une problématique commune : comprendre comment
l’information est traitée par le cerveau, c’est-à-dire comment elle est perçue,
mémorisée, manipulée, transformée et finalement restituée ».
Selon Neisser (1967), « la cognition représente l’ensemble des processus au
moyen desquels les entités sensorielles sont transformées, codées, élaborées,
stockées, retrouvées et utilisées ».
Bresson (1968) définit la cognition comme les « processus par lesquels un
organisme acquiert des informations sur l’environnement et les élabore pour
régler son comportement » mais aussi « perception, formation de concepts,
raisonnement, langage, décision, pensée ».
INTRODUCTION

Les grandes fonctions cognitives:





Fonctions mnésiques
Fonctions exécutives
Attention
Langage
Métacognition
DEFINITIONS




« La mémoire est souvenir, reviviscence, art de se rappeler, possibilité de garder une
cohérence de soi car ceux qui perdent la mémoire perdent aussi leur identité » (Oliverio,
1998).
La mémoire est aussi mémoires, des faits (récents, anciens), des gestes (historiques,
personnels), des choses ; mémoires des sens (olfactive, tactile, visuelle), des sentiments,
des lieux et des gens ; mémoires des épisodes de vie constituant la trace narrative.
La mémoire se compose de plusieurs systèmes et sous-systèmes indépendants quoiqu’en
interaction étroite, et son fonctionnement n’est possible qu’en interaction avec un
ensemble plus vaste incluant le fonctionnement attentionnel, perceptif, langagier.
Selon Tulving (1997), la mémoire est organisée en 5 systèmes :
 - la mémoire de travail
 - la mémoire épisodique
 - la mémoire sémantique
 - la mémoire procédurale
 - les représentations perceptives
SYSTEME MNESIQUE
(TULVING, 1997)
Informations

 
Organes sensoriels
Mémoire à court terme

Mémoire de travail
Automatismes

Mémoire à long terme


Mémoire explicite
Mémoire implicite




Mémoire
Mémoire
Mémoire
Amorçages
Sémantique épisodique procédurale
perceptifs




Savoir et
souvenirs
habiletés motrices initiation
Connaissances
et perceptives
inconsciente
d’une
remémoration
CONSCIENCE
STOCKAGE DES
APPRENTISSAGES
MEMOIRE À COURT
TERME
La mémoire à court terme est une mémoire primaire qui permet
d’estimer l’attention immédiate et la vigilance ; elle permet le
maintien de l’information à court terme et le rappel explicite de
celle-ci.
MEMOIRE DE TRAVAIL





La mémoire de travail est une mémoire primaire permettant d’utiliser pendant
quelques secondes ou minutes une information.
Elle permet le maintien temporaire et la manipulation de l’information
visuelle et/ou auditive pendant la réalisation de tâches cognitives diverses de
compréhension, de raisonnement ou de résolution de problèmes.
C’est un système de capacité limitée, c’est- à- dire que si le sujet est interrompu
dans le déroulement de l’action, il risque d’oublier l’information. Par exemple, cette
mémoire permet à un sujet qui est en dans le salon et décidant d’aller rentrer la
voiture dans le garage de poursuivre son action jusqu’à son terme en maintenant
automatiquement la consigne qu’il s’est donnée. Par contre s’il reçoit un appel
téléphonique, il risque de ne plus se souvenir de ce qu’il allait faire dans le garage.
Elle permet aussi de retenir quelques instants un numéro de téléphone sans le
noter.
Bien que la mémoire de travail soit considérée comme une fonction cognitive
« secondaire », cette capacité élémentaire est nécessaire à l’élaboration de
fonctions cognitives complexes tels que le langage, la compréhension,
l’apprentissage, le raisonnement et la planification.
MEMOIRE DE TRAVAIL



Dans le modèle le plus achevé de sa structure et de son fonctionnement formulé par
Baddeley (1986), la mémoire de travail comporte un administrateur central assisté de
deux « systèmes esclaves » lui permettant de libérer une partie de ses capacités pour
réaliser des tâches cognitives plus exigeantes : la boucle phonologique et le système
visuo-spatial.
L’administrateur central est un système attentionnel de capacité limitée, il
sélectionne les stratégies cognitives et coordonne l’information des différentes sources et
est responsable des prises de décision.
Les deux systèmes esclaves sont responsables du maintien temporaire de l’information.
Le système visuo-spatial permet le stockage à court terme et le traitement de
l’imagerie visuelle. Il permet la génération et la manipulation des images mentales. Il
comprend donc un stock visuel et un stock spatial. La boucle phonologique recycle
l’information émanant de l’administrateur central, codée selon un mode acoustique, afin
d’en retarder le déclin. Elle comporte un stock phonologique et des processus de
récupération articulatoire. Elle stocke dans la boucle nerveuse reliant le cortex au larynx
une petite quantité d’information syllabique nécessaire à la prononciation des syllabes
.
MEMOIRE DE TRAVAIL
(BADDELEY, 1986)
ADMINISTRATEUR CENTRAL
(capacité limitée)
 
 
REGISTRE VISUO-SPATIAL
Stockage temporaire
des images mentales


ŒIL
BOUCLE PHONOLOGIQUE
Stockage phonologique
à court terme

OREILLE

SYSTEME MNESIQUE
(TULVING, 1997)
Informations

 
Organes sensoriels
Mémoire à court terme

Mémoire de travail
Automatismes

Mémoire à long terme


Mémoire explicite
Mémoire implicite




Mémoire
Mémoire
Mémoire
Amorçages
Sémantique épisodique procédurale
perceptifs




Savoir et
souvenirs
habiletés motrices initiation
Connaissances
et perceptives
inconsciente
d’une
remémoration
CONSCIENCE
STOCKAGE DES
APPRENTISSAGES
MEMOIRE A LONG TERME



La mémoire à long terme regroupe la mémoire explicite (mémoires
sémantique et épisodique) et la mémoire implicite (mémoire
procédurale et système de représentation perceptif). Elle permet de
retenir des informations pour des périodes allant jusqu’à plusieurs
années.
La distinction mémoire explicite et mémoire implicite oppose une
forme de mémoire consciente à une forme de mémoire inconsciente.
La mémoire explicite nécessite un effort conscient de récupération de
l’information alors que la mémoire implicite est une forme de
mémoire automatique n’exigeant pas de remémoration consciente.
La mémoire implicite n’est pas fondée sur le souvenir de
l’apprentissage mais sur les conséquences de cet apprentissage sur
le comportement du sujet.
MEMOIRE À LONG TERME
MEMOIRE IMPLICITE: « savoir comment »




A. Mémoire procédurale
C’est la mémoire des habiletés, c’est-à-dire des actes, des gestes automatisés et des
comportements appris. Les habiletés sont motrices, perceptivo-motrices et cognitives.
Ces opérations s’expriment essentiellement sous la forme d’actions. Elle intervient dans
l’apprentissage d’habiletés motrices, perceptivo motrices et cognitives. Cette forme de
mémoire est dite implicite, en effet elle ne nécessite pas le recours direct ou explicite à
la phase d’apprentissage, elle n’impose pas d’effort conscient pour la récupération de
l’information. C’est une forme de mémoire automatique.
Par exemple lorsqu’un sujet conduit, il change les vitesses de façon à adapter la vitesse à
son allure et ceci sans être obligé de se rappeler sa première leçon d’auto-école. Il fait
donc appel à une habileté motrice acquise au prix d’un surentraînement.
De la même façon, lorsqu’un sujet joue à la belotte, il n’est pas nécessaire qu’il se
remémore consciemment les règles du jeu pour pouvoir jouer correctement tout en
continuant à discuter avec les autres participants. Le sujet a acquis une routine cognitive
correspondant à la manipulation par séquences des règles abstraites du jeu.
MEMOIRE A LONG TERME



B. Le système de représentation perceptif
Il permet l’acquisition et le maintien de la connaissance relative à la
forme et à la structure des mots, des objets mais non des propriétés
sémantiques (fonctionnelles et associatives).
Il permet d’identifier les mots, les visages et les objets à un niveau
pré-sémantique.
SYSTEME MNESIQUE
(TULVING, 1997)
Informations

 
Organes sensoriels
Mémoire à court terme

Mémoire de travail
Automatismes

Mémoire à long terme


Mémoire explicite
Mémoire implicite




Mémoire
Mémoire
Mémoire
Amorçages
Sémantique épisodique procédurale
perceptifs




Savoir et
souvenirs
habiletés motrices initiation
Connaissances
et perceptives
inconsciente
d’une
remémoration
CONSCIENCE
STOCKAGE DES
APPRENTISSAGES
MEMOIRE A LONG TERME
Mémoire explicite
Mémoire épisodique
Mémoire sémantique
-événements spécifiques vécus
situés dans le temps et dans
l’espace et récupérés avec des
détails phénoménologiques
(pensées, perceptions,
sensations, …)
-informations générales sur sa
propre vie et événements généraux
indépendants d’un contexte spatiotemporel particulier d’acquisition
- Réponse « se souvenir »
-Stable dans le temps
-Oubli au cours du temps
-résistante
-fragile
-Réponse « savoir »
MEMOIRE A LONG TERME
MEMOIRE EXPLICITE: « savoir que »



A. Mémoire épisodique
Elle permet à un sujet de se souvenir et de prendre conscience des évènements qu’il a
personnellement vécus dans un contexte spatial et temporel particulier. C’est un système
d’enregistrement et de stockage des évènements personnellement vécus situés dans leur
contexte spatio-temporel d’acquisition. Elle confère la capacité de se souvenir de son
passé et de son vécu personnel.
De nombreux auteurs se sont intéressés à cette forme de mémoire et rapportent que les
souvenirs ne sont pas de simples reproductions passives d’expériences passées mais le
fruit de représentations mentales transitoires. Celles-ci ne sont pas fixées indéfiniment
dans le temps mais dépendent à la fois de la nature et du contenu des expériences
passées mais également de l’état actuel, présent, du sujet qui se souvient.
MEMOIRE A LONG TERME


La mémoire épisodique est composée de trois étapes :
- l’encodage est la première étape de la construction du
souvenir épisodique ; c’est la transformation de l’expérience du sujet
en une représentation mnésique.
- la deuxième étape est le stockage de l’information
concernant l’expérience encodée.
- la troisième étape est la récupération de l’expérience
précédemment encodée.
L’émergence du souvenir est due à l’association d’un indice de
récupération à une ou plusieurs caractéristiques de l’expérience
vécue. Ces indices jouent un rôle capital sur la solidité et la
cohérence de la construction des souvenirs
MEMOIRE A LONG TERME



B. Mémoire sémantique
Elle est responsable de l’acquisition et de la rétention des connaissances
globales sur le monde. Elle regroupe les informations qu’un individu a acquis
à partir de son environnement depuis sa naissance et qui ont été l’objet d’un
surapprentissage à l’occasion de nombreux contacts répétés avec la même
information. Cela concerne par exemple, l’apprentissage des couleurs, des
odeurs, des données historiques et culturelles.
Elle fournit au sujet le substrat nécessaire pour effectuer des opérations
cognitives sur des aspects du monde qui ne peuvent pas être appréhendé par
la perception immédiate. Elle concerne le stock culturel et plus
particulièrement le lexique (vocabulaire). Elle se situe aux confins de la
mémoire et du langage. Cette forme de mémoire est robuste et durable. Son
altération entraîne des troubles de la compréhension, de la dénomination des
objets ainsi que des difficultés à manier les concepts, à classer les mots et les
objets selon des catégories.
AUTRES FONCTIONS
COGNITIVES

ATTENTION
L’attention consiste en l’ensemble des opérations qui permettent à un
individu d’isoler un stimulus pertinent dans l’environnement
(phénomène de détection), de se concentrer sur celui-ci (attention
sélective), de maintenir cette concentration jusqu’au traitement de
cette information (attention soutenue) et de permettre le transfert de
ce stimulus à des processus d’un niveau supérieur.

LANGAGE

FONCTIONNEMENT EXECUTIF
Le fonctionnement exécutif est la capacité à résoudre des problèmes
(en y incluant la formulation des stratégies, la sélection de la meilleure
stratégie et l’abandon des stratégies qui ont perdu leur utilité), à
utiliser des concepts abstraits et à coordonner et gérer des aptitudes
cognitives et des ressources.
AUTRES FONCTIONS COGNITIVES

METACOGNITION
Il s’agit de la capacité d’un sujet à évaluer ses propres
performances cognitives de résolution, de mémoire, à
réfléchir sur lui-même, à se juger. Par exemple, la
métacognition entre en jeu lorsqu’un sujet a conscience
devant un long texte, qu’il n’arrivera pas à le mémoriser et
qu’il doit plutôt prendre des notes s’il veut conserver
l’information.
BASES ANATOMIQUES DE
LA MEMOIRE
La mémoire explicite est permise par le système limbique
Le système limbique se compose du circuit de Papez, de la région septale en
rapport avec les structures de l’hippocampe, de l’amygdale, de la substance
réticulée du tegmentum mésencéphalique et de zones des lobes frontaux et
temporaux.
La mémoire implicite fait appel aux ganglions de la base
et au cervelet
Le lobe frontal joue un rôle important dans les processus
de mise en mémoire et de rappel, ainsi que dans
l’organisation temporo-spatiale des données.
EXPLORATIONS

L’examen d’un patient présentant des troubles mnésiques doit
comporter les temps suivants:
1). Examen du niveau de vigilance
2). Interrogatoire
3). Examens des appareils sensoriels
4). Examen du langage et des autres fonctions cognitives
5). Evaluation de différents aspects de la fonction mnésique
EXPLORATIONS


Les tests neuropsychologiques
Les principales tâches d’évaluation de la mémoire
de travail sont les suivantes :
- les épreuves d’empan mnésique dans
lesquelles il s’agit de retenir dans un ordre inverse
des chiffres qui sont énumérés préalablement. Ce
sont de bons indicateurs de ce type de déficit.
- l’épreuve d’empan visuo-spatial, par
exemple l’épreuve des cubes de Corsi (Milner,
1971), où le sujet doit pointer du doigt une série de
cubes dans un ordre déterminé à reproduire
ensuite.
Exemple d’épreuve
de mémoire de travail
Empan spatial : l’épreuve des blocs de
Corsi
Neuf cubes sont
disposés aléatoirement
sur une planche faisant
face au sujet.
L’expérimentateur
touche un nombre
prédéfini de cubes
suivant une séquence
particulière que le sujet
doit reproduire.
EXPLORATIONS


Afin d’évaluer la mémoire procédurale, on utilise
le dispositif de la Tour de Toronto dans l’évaluation
de cette mémoire. Il s’agit d’un socle en bois
composé de trois tiges et de quatre disques de
couleurs différentes empilés sur la première tige. La
règle consiste à faire passer les disques sur la
troisième tige en respectant des règles précises.
Le surentraînement confère au sujet la capacité à
automatiser la résolution, c’est-à-dire l’acquisition
d’une habileté cognitive.
EXPLORATIONS
Le système de représentation perceptif est évalué par des
épreuves d’amorçage perceptif :
- Des tâches de complément de trigrammes
Des tests d’identification perceptive
La mémoire sémantique est évaluée par l’utilisation
d’épreuves de vocabulaire, de fluence verbale, de
questionnaires de culture générale et de tâches de
catégorisation. Ces épreuves sont peu spécifiques et le
domaine de la mémoire sémantique est tellement étendu que
l’exploration fine reste illusoire.
L’évaluation des performances en mémoire explicite s’effectue
grâce aux épreuves de rappel, au test de Gröber et Buschke.
FACTEURS INFLUENCANT LA
MEMOIRE

-
-
La mémoire est extrêmement corrélée aux autres fonctions
cognitives, au comportement global de l’individu et à son
environnement. Elle est parasitée par des troubles
attentionnels. Les facteurs susceptibles d’influencer le
fonctionnement sont multiples et variés:
les possibilités perceptives
Le degré de vigilance, d’éveil
Les capacités d’attention et de concentration
La qualité du sommeil
La force de motivation, le besoin ou la nécessité
Les valeurs affectives attribuées au matériel à mémoriser,
l’intérêt
FACTEURS INFLENCANT LA
MEMOIRE
-
-
L’humeur et le degré d’émotion de l’individu
Le raisonnement, le niveau d’intelligence et de pertinences
des procédures choisies
La culture
Les aptitudes innées: mémoire des chiffres, mémoire des lieux
L’âge et le sexe
L’entraînement
Le statut professionnel, marital
LES PRINCIPAUX TROUBLES DE LA
MEMOIRE




Troubles mnésiques et lésions
cérébrales
Troubles mnésiques au cours des
affections psychiatriques
La plainte mnésique
Syndromes amnésiques transitoires
Troubles mnésiques et
lésions cérébrales


Troubles mnésiques associés à des
pathologies caractérisées
Impact sur l’autonomie et
possibilités de réhabilitation
Troubles de la mémoire au premier
plan du tableau clinique
Affection cérébrale ou perturbation
psychoaffective
Troubles mnésiques et
lésions cérébrales focales


Amnésie axiale ou syndrome
amnésique : lésions siégeant sur les
parties cérébrales internes
Amnésie corticale: lésions sur les
régions cérébrales corticales
Troubles mnésiques et
lésions cérébrales focales

Syndrome amnésique:
– Amnésie antérograde
– Lésions bilatérales du circuit hippocampomamillo-thalamique

Deux types:
– Amnésies antérograde avec amnésie
rétrograde et fabulations
– Amnésies antérogrades sans amnésie
rétrograde ni fabulations
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales focales

Amnésies antérograde avec amnésie
rétrograde avec fabulations
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Syndrome de Korsakoff
Amnésie antérograde
Amnésie rétrograde
Désorientation temporo-spatiale
Anosognosie
Réponses fabulatoires (souvenirs anciens)
Fausses reconnaissances
Carence en vitamine B1
Lésions des corps mamillaires ou noyaux
antérieurs du thalamus
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales focales

Amnésies antérograde sans amnésie
rétrograde ni fabulation
– Lésions hippocampiques isolées ou
prédominantes
– Amnésie antérograde massive
– Conscience des troubles
– Ni fabulations ni fausses reconnaissances
– Ex: séquelles d’encéphalite herpétique
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales focales






Troubles mnésiques de lésions frontales
Pas de déficit dans les processus de rappel indicé,
de reconnaissance ou de familiarité
Perturbations pour les tâches plus complexes (ordre
temporel des événements, restitution de la totalité
du matériel mémorisé, apprentissage de longues
listes de mots)
Déficit d’attention-concentration
Difficulté à passer d’une tâche à une autre
(flexibilité mentale)
Études récentes: implication des régions
préfrontales, gauches pour l’acquisition des
souvenirs, droites pour la restitution
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales non- focales

Traumatismes cranio-cérébraux
– Amnésie post-traumatique immédiate
– Troubles de mémoire résiduels
– Amnésie consécutive à
l’électoconvulsivothérapie (ECT)

Démences dégénératives
– Maladie d’Alzheimer
– Démences fronto-temporales (DFT)
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales non- focales

Amnésie post-traumatique immédiate
– Traumatismes fermés +++
– Amnésie antérograde ++: perte de
conscience, période confusionnelle,
premiers temps du retour à la normal
– Amnésie rétrograde
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales non- focales

Troubles de mémoire résiduels
– Corrélation à la sévérité du traumatisme
initial (durée du coma), l’amnésie posttraumatique initiale et l’âge des patients
– Indépendants de la présence ou non
d’une fracture du crâne ou de signes
neurologiques focaux
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales non- focales

Amnésie consécutive à
l’électroconvulsivothérapie
– Amnésie rétrograde habituellement limitée à
quelques secondes
– Amnésie antérograde suivant la phase
confusionnelle: perturbation du rappel différé.
Disparaît en 4 à 6 heures après un choc unique
– Intensité de l’amnésie proportionnelle à
l’intensité de la décharge
– Diminuée lorsque électrode placée sur
l’hémisphère droit
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales non- focales

Maladie d’Alzheimer
– Première cause de syndrome démentiel
– Troubles mnésiques; premiers signes cliniques
de la maladie
– Mémoire des événements récents
– Anosognosie progressivement croissante
– Atteinte progressive des autres fonctions
supérieures
– Mécanisme polymorphe: lésions
hippocampiques, perturbations d’autres
fonctions supérieures (attention, perception,
langage), diminution globale des capacités de
traitement de l’information (diffusion des lésions)
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales non- focales





Atteinte précoce de la mémoire de travail
Trouble prédominant sur la composante
explicite de la mémoire à long terme
Déficit d’acquisition: pas de correction par
l’indiçage
Altération de la mémoire sémantique
Diminution des capacités de traitement des
informations sémantiques mais aussi
visuelles
Troubles mnésiques et lésions
cérébrales non- focales





Démence fronto-temporale
Maladie de Pick
Affections dégénératives
frontotemporales sans lésions
spécifiques
10 à 15% des démences des sujets de
moins de 65 ans
Troubles mnésiques au second plan
Troubles mnésiques au cours
des affections psychiatriques

Dépression
– Plainte mnésique fréquente
– Liaison forte entre sévérité dépressive et
plainte mnésique
– Études sur les performances mnésiques:
contradictoires
– Déficit lié à la sévérité de la dépression,
unipolaire > bipolaire, réversible avec la
disparition des symptômes dépressifs
Troubles mnésiques au cours
des affections psychiatriques
– Déficit du rappel: Déficit prédominant dans les
épreuves de rappel libre (correction par
l’indiçage), sur les tâches nécessitant beaucoup
d’effort et sur le rappel différé
– Mémoire à court terme et mémoire implicite
normales
– Mais: diminution globale de la motivation,
difficulté à maintenir un effort soutenu,
ralentissement des processus de traitement de
l’information
Troubles mnésiques au cours
des affections psychiatriques

Anxiété
– Réduction de la concentration et
distractibilité accrue
– Retentissement sur les processus
perceptifs, la mémoire à court terme, la
mémoire de travail
Troubles mnésiques au cours
des affections psychiatriques

Schizophrénie
– Diminution de la mémoire épisodique et
de la mémoire sémantique
– Respect de la mémoire à court terme, de
la mémoire procédurale et de la mémoire
implicite
Plainte mnésique



Observée à tout âge
Plus étudiée chez le sujet âgé
Plainte / performances aux tests
mnésiques
Plainte mnésique

Plainte mnésique et sujet âgé
– Difficultés des états prédémentiels et de
la plainte mnésique
– Clinique de la plainte mnésique:
orientation possible ?
Plainte mnésique
Sujet normal
Maladie
d’Alzheimer
Type de plainte
Détails, noms
propres, rappel
spontané, recherche
d’objets
Perte d’affaires,
répétition de
questions, perte de
fragments entiers du
passé récent
Entourage
Peu participatif
Patient consulte
souvent seul
Famille à l’origine de
la consultation
Minimisation par le
patient
Répercussion
subjectif
sur le
fonctionnement
Rapide (gestion
financière, transports
publics, …)
Plainte mnésique

Meilleure orientation
– Baisse d’efficience aux tests
neuropsychologiques
– Certains caractères observés lors de ces
tests comme l’absence de correction par
l’indiçage
Syndromes amnésiques
transitoires

Affections organiques
– Ictus amnésique
– Syndrome amnésique d’origine toxique ou
médicamenteuse
– Traumatisme
– Épilepsie

Amnésies d’origine psychique
Syndromes amnésiques
transitoires

Ictus amnésique
– Première cause d’amnésie transitoire
– Incidence : 5,2 pour 100000 et par an
– Deux sexes, 50 à 70 ans
– Amnésie antérograde massive
– Amnésie rétrograde plus ou moins
étendue
Syndromes amnésiques
transitoires

Critères diagnostiques:
– Ictus doit être observé par un témoin
– Amnésie antérograde nette
– Pas de trouble de conscience ni de l’identité
pendant l’ictus, trouble cognitif limité à la
mémoire
– Pas de signes neurologiques focaux
– Disparition dans les 24 heures
– Absence de traumatisme crânien ou d’épilepsie
active
Syndromes amnésiques
transitoires




EEG et TDM normaux
Mécanisme voisin de celui de la migraine :
antécédent retrouvé dans 14% des cas
Dans un tiers des cas: survenue lors d’un
bain chaud ou froid, d’un effort physique ou
d’une émotion
Bon pronostic; dans 25% des cas, une
récidive peut être observée, rarement
plusieurs;
Syndromes amnésiques
transitoires



Amnésies transitoires d’origine
psychique
Rares
Amnésies purement rétrogrades
– Amnésies dissociatives
– Fugues amnésiques
– Amnésie de conduite criminelle
Syndromes amnésiques
transitoires

Amnésies dissociatives
– Un ou plusieurs épisodes d’incapacité à se
rappeler des informations personnelles
importantes,
– De nature habituellement traumatique ou
stressante
– Déficit de mémoire localisée à une période de
temps (amnésie localisée), à une partie des
événements (amnésie sélective), à une époque
entière précise (amnésie continue), à une
certaine catégorie d’informations (amnésie
systématisée), ou à l’ensemble de l’existence
avec perte d’identité (amnésie généralisée)
Syndromes amnésiques
transitoires

Fugue amnésique:
– Perte des souvenirs autobiographiques
– Extension à la mémoire sémantique
– Perte d’identité
– Comportement normal
– Amnésie lacunaire à la fin de l’épisode
Syndromes amnésiques
transitoires

Amnésies de conduites criminelles
– En cas d’homicides de personnes proches
– Intoxication aiguë chez les sujets
éthyliques chroniques
– Plus rarement: schizophrènes délirants

Difficulté de la différenciation entre
amnésie psychogène et amnésie
simulée
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