Psychologie Clinique

publicité
Psychologie Clinique
2004-2005
Marie-Claire Haelewyck
1
Chapitre 2 :Historique
I.Les racines de la psychologie clinique

La tradition psychiatrique

Le mouvement humanitaire du XVIIIè

La psychologie générale et
expérimentale

La psychologie différentielle
2
La tradition psychiatrique
-
Philippe Pinel (1745-1826) :
* père de la psychiatrie française,
* directeur à Bicêtre,
* « être humain malade »
* histoires de cas, dossiers précis,
classification
3
Tradition psychiatrique
Benjamin Rush (1745-1813)



Père de la psychiatrie américaine
Traitement « moral »
Essai de classification
4
Le mouvement humanitaire
William Tuke (1732-1822)
 Conditions des malades psychiatriques en
Angleterre.
 Ouverture de la retraite de York (1796) :
exemple
Dorothy Six (1802-1887) : Massachussetts
 Croisade d’information et de sensibilisation du
public
CCl : Comité National pour l’Hygième Mentale
(1909)
5
La psychologie générale et
expérimentale



Née en laboratoire
Emancipation de la philosophie, de
l’empirisme médical et de la physiologie
expérimentale
Modèle méthodologique de base et
spécifique (perception, pensée,
mémoire, émotions,…)
6
La psychologie différentielle



Galton (contemporain de Wundt) :
étude des différences individuelles en
psycho
Mesure et analyse statistique
Naissance de la méthode des tests et
de la psychométrie.
7
La philosophie de la vie et la
phénoménologie



L’expérience vécue : immédiateté, historique
et structural.
Méthode phénoménologique (Husserl) :
description et abstraction de concepts
Implication pour la psychologie générale et
expérimentale,psychologie du
développement, psychologie de la
personnalité….vers la psychologie humaniste
(Maslow, Rogers).
8
I. Les fondateurs
1.L. Witmer
2.E. Kraepelin
3.S. Freud et P. janet
9
L.WITMER



Psychologue américain ( 1867-1956)
Présentation à l’American Psychological
Association des aspects liés à la
professionnalisation
Fondation : Psychological Clinic, revue
de psychologie clinique, formation
professionnelle
10
E. Kraepelin



Introduction d’un laboratoire de
psychologie expérimentale dans la
clinique psychiatrique
Recherches diverses : sommeil, force
musculaire, attention, étonnement,
déception,…
Implications : pauses,
pharmacopsychologie
11
S. Freud et P. Janet



S. Freud (1960) : première théorie
psychologique des troubles psychiques avec
une théorie étiologique et thérapeutique ainsi
que des techniques de traitement.
Aspect psychologique des névroses,
psychoses et perversions
Plan thérapeutique : l’entretien, les notions
de transfert.
12
III. Le développement et
l’évolution ultérieurs

-
-
-
Différentes périodes :
1896 à 1918 et 1918 à 1940 :
développement des tests et de la psychologie
appliquée : recrue à l’armée, les affaires et
l’industrie.
Mesures de l’intelligence et des aptitudes vers
la personnalité,
Les enfants aux adultes
Le diagnostic à la prise en charge et la
thérapie
13
Périodes
Après la seconde guerre mondiale :extension
- diagnostics d’aptitudes générales ou
spécifiques
- Recherches : stress, réhabilitation après
guerre
- Ouverture professionnelle
- Programme universitaire de formation clinique

14
Programme universitaire de
formation
•
•
•
•
Méthodes diagnostiques
Méthodes de recherchePsychologie
dynamique du comportement
Disciplines apparentées
thérapies
15
Qualités personnelles
1.
2)
3)
4)
5)
6)
7)
8)
Aptitudes supérieures
Originalité et fertilité en ressources
Curiosité
Intérêt pour la personne individuelle
Compréhension de ses propres
caractéristiques de personnalité
Sensibilité à la complexité de la motivation
Tolérance
Aptitude à établir des relations chaleureuses
et affectives
16
Qualités personnelles (suite)
9) Sens des responsabilités
10) Tact
11) Intégrité et self-control
12) Sens des valeurs éthiques
13) Fond culturel large
14) Intérêt profond pour la psychologie
15) Assuidité et aptitude à tolérer des situations
d’urgence
17
Vers ….

-
-
-
Après 1970 :
épanouissement de la profession
Décroissance des activités diagnostiques en
faveur du thérapeutique et de la prévention
Diversification des modèles théoriques
(cognitivo-comportemental, systémique)
Emergence du mouvement communautaire
18
Actuellement



Diversification des problèmes et des
secteurs d’activité
Approche transdisciplinaire
Citoyenneté et droits
19
Chapitre 4 : Le normal et le
pathologique
Introduction
- Influence du modèle médical : la
normalité existe comme objet de
science (absence de maladie).
- L’influence des normes : référence
esthétique, référence
statistique,référence éthique,référence
fonctionnelle.
20
Analyse sémantique de la
notion de norme
1.Origine latine : norma = équerre (
référence dans la nature même des
choses)
- sociétés sans écriture : les dieux ont
fixé les normes
2. Grec : La mesure à ne pas dépasser
CCl : points de repères relatifs
21
Trois notions confondues



La référence aux lois naturelles : pas
d’actions prévues
La question de l’idéal moral ou éthique :
à construire, à discuter, à affiner
La majorité mathématique : le plus
grand nombre devient une référence
normative
22
Analyse structurale de la
question de la norme




La référence esthétique : les sensations,
appréhension globale sans analyse: »je le
sens bien ».Ex : la dépression
La référence statistique : comptage, unités,
objectivation, comparaison EX: QI
La référence éthique : décision, dialectique de
la responsabilité de l’un face au groupe,
entrée et sortie du groupe. Ex : l’adolescence
La référence fonctionnelle : référence à une
Loi supérieure (Univers), recours à la science:
comprendre et se représenter comment le
23
monde fonctionne
Analyse phénoménologique et
historique de la folie dans la
culture


1)
2)
La folie est « l’autre » de la raison
La folie comporte deux éléments
C’est le drame de l’homme qui perd la
maîtrise de lui
Le fou par sa folie vient contester
l’ordre émotionnel, l’ordre des
conduites et des comportements,
l’ordre des sentiments et des idées.
24
Approche historique de la folie
De l’Antiquité à la Renaissance :
« Les fous nous inquiétent, comme les dieux;
arrangeons- nous avec eux »
 Le grand renfermement et le savoir médical
- « Le fou dérange l’ordre social, écartonsle ».
- association folie et péché, folie et pauvreté,
folie et perversion
- Les psychiatres sont les spécialistes de la
folie !

25
Synthèse
«
Le fou est autre que nous; c’est
un martien sur notre terre;
étudions-le et demandons au
psychiatre qui il est, mais
seulement à travers les livres ».
26
Réouvertures

-
-
-
Freud : Nous sommes tous névrosés.
Tout homme refoule une partie de ses
désirs;
Anthropologie générale : il n’est pas
d’une autre nature que nous; nous
pouvons le comprendre.
Ex : la dépression
27
L’antipsychiatrie
Révolte contre certains moyens
thérapeutiques utilisés par la médecine !
 La folie doit être pensée comme l’histoire d’un
voyage, d’un passage, d’une situation :
importance de la parole !
 Articuler le comportement à l’expérience
subjective en relation ici et maintenant
Influence : mouvement communautaire et
médicalisation

28
Le schéma pulsionnel de
Szondi
1.Remise en cause des trois concepts utilisés
pour décider de la pathologie mentale : la
norme sociale, le critère psychologique
d’adaptation et celui d’adéquation au réel.
2. Problèmes posés
3. Difficultés d’interpréter correctement les
symboles essentiels qui gouvernent la
communauté des hommes.
29
Le destin humain, subjectif et
intersubjectif
« quatre activités essentielles où
l’homme assume et élabore son
existence conditionnée par son corps et
par la culture : travailler, communiquer
par le langage, aimer et jouir ».
30
Conclusions




Question du normal et du pathologique :
complexe
Source d’exclusion sociale et d’absence de
dialogue
Critères externes ou internes :
les répercussions sont dans le quotidien
Capacité de l’homme à se déterminer
31
Chapitre 6 : la description et la
classification des troubles
psychiques
Introduction
- décrire son objet – les problèmes et
troubles psychiques- Description des caractéristiques
subjectives et objectives, les signes et
symptômes, isolées ou en association
- classifications
32
Nature, but et critères de
validité



Systématisation = mise en ordre de la
multiplicité des phénomènes
psychologiques
Diagnostic : attribution de phénomènes
ou d’individus à des classes du système
Importance de la fidélité, la validité et
l’homogénéité
33
Fidélité


Fidélité inter-juges
Consistance ou stabilité dans le temps
34
Validité



La validité étiologique : même étiologie
chez toutes les personnes de la classe
La validité prédictive à partir du
diagnostic
La validité concurrente : association de
traits caractéristiques (associés au
diagnostic)
35
Homogénéité

Degré de ressemblance quant aux
caractéristiques importantes des
individus au sein d’une même catégorie
36
II. Les systématisations des
troubles psychiques
1.
-
-
La classification catégorielle
Une catégorie ou une classe est définie par
un nombre réduit de caractéristiques dont
chacune est nécessaire et l’ensemble
suffisant, et tout objet possédant ces
caractéristiques est un membre de la
catégorie
Les sous-catégories contiennent toutes les
caractéristiques des catégories supérieures
EX : CIM 10
37
La classification
dimensionnelle



Classification en fonction de l’intensité ou de
la fréquence du trait
Priorité à la description des troubles
psychiques plus que de les classer en fonction
d’une nosologie
Les modèles théoriques peuvent être
différents
EX : DSM IV, échelles d’évaluation et
d’autoévaluation
38
La classification typologique



Configuration de traits, de syndromes
Possession des traits essentiels mais
pas de tous
Deux modèles : arbre de décision
(exclusion systématique) ou
comparaison de profils ( classement
d’un individu dans le groupe qui
correspond le plus à son profil)
39
Nécessités et limites des
classifications
Utile au traitement
Ex : intervention médicamenteuse utile
quand troubles bipolaires
Ex : psychothérapie : pas pour tous !
Ex : a-t-il la formation adéquate ?
* Utile à la recherche

40
Chapitre 10 : la recherche
Les buts
1.Scientifique :
- observation, description des
phénomènes et processus, élaboration
d’un savoir théorique
- élaboration, invention et validation des
moyens d’action à améliorer
41
Les buts
2. Psycho-social
- pas uniquement : patient, techniques,
thérapeute
- implications économiques et sociopolitiques des activités du clinicien
Vers une politique de santé et de bienêtre !
42
Les buts
3. Professionnel
-
-
légitimer la profession
Contribuer à garantir les droits
Etude des effets positifs, efficacité,
indication, coût et bénéfices d’une
intervention
43
II. Les méthodes de recherche

-
-
-
L’étude de cas
observation approfondie et prolongée
de cas individuels
Ce que voit et entend le clinicien ainsi
que des infos d’autres sources
Histoire personnelle, familiale,
professionnelle, médicale
44
Utilités
1)
2)
3)
description de phénomènes, de
méthodes d’investigation ou de
traitement
élaboration d’hypothèses concernant
l’étiologie ou le traitement
Mise à l’épreuve d’hypothèses
45
Avantages
1) près de la réalité concrète, permet des
descriptions détaillées, d’être souples,
émergences de connexions possibles
2) permettre la description de
phénomènes rares
3) Source majreure d’hypothèses sur
l’étiologie et le traitement
4) Infirmer certaines hypothèses
46
Inconvénients
1)
2)
3)
4)
5)
6)
sélectivité du patient et du clinicien
Données temporelles
Sélectivité (fonction de son histoire, de ses
références,…)
Impossibilité de répéter les observations
Difficulté de généraliser les observations
Difficulté d’établir des relations causales
47
L’étude différentielle et
corrélationnelle




Étude de la nature, la force, la distribution
des traits et de leurs associations dans leur
contexte naturel
Comparaison d’un individu à d’autres
Caractère plus systématique, meilleur
contrôle des variables et mesures plus
précises
Attention : Causalité, directionnalité, variable
tierce (appariement)
48
Intérêts
1)
2)
3)
4)
Se faire dans un contexte naturel
Fournir des données quantitatives
précises
Se prêter à la répétition
Pouvoir être utilisé quant l’approche
expérimentale n’est pas possible
notamment pour des raisons éthiques
Limites : pas de relations causales
49
L’étude expérimentale





La forme d’observation la plus systématique
et en situation provoquée
Méthodes de choix pour mettre en évidence
des relations effets-causes
Mise à l’épreuve de questions ou
d’hypothèses
Variable indépendante : celle manipulée et
contrôlée
Variable dépendantes : celles dont les
variations dépendent de la première.
50
L’étude de cas expérimentale



Etude prospective, quantitative avec un
plan de recherche précis.
EXEMPLES:
automutilation (ABAB)
élève en classe
51
Avantages et inconvénients de
l’approche expérimentale
1) établir des relations causales entre
variables
2) Généraliser les résultats à la pop dont
l’échantillon est extrait
3) Répéter l’expérience
4) Caractère artificiel
5) Applicabilité restreinte pour des raisons
éthiques
52
Le plan factoriel combiné



Combiner étude de cas et approche
corrélationnelle
Deux ou plusieurs types de traitement
(variables expérimentales) sont appliquées à
deux ou plusieurs types de patients (variables
différentielles)
Permet la recherche d’effets ou classifications
thérapeutiques différentiels
53
exemple

Di Loreto (1971) : effets de trois types
de thérapie (rogerienne,
comportementale et rationnelleémotive) chez des personnes
introverties ou extraverties ayant des
problèmes d’anxiété interpersonnelle
54
Problèmes particuliers à la
recherche en psycho clinique
Le choix des variables : quantitatif/qualitatif
2.
Les groupes de contrôle : hasard et éthique
3.
L’évaluation des effets : problèmes liés
- aux critères : effets étendus à différentes
variables
- à la mesure : les outils
- les moments de l’évaluation : tout au long !
1.
55
Exemple




Définir la variable indépendante manipulée
(l’intervention psychologique) et la variable
dépendante (effet thérapeutique tel que
disparition du symptôme)
Attention variables confondantes : groupe
contrôle et assignation au hasard
Attention : effet Rosenthal (ex:
psychopharmacologie)
Validité externe = généralisabilité des
résultats
56
Téléchargement