Politique_de_recherrche_Cotonou

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RENCONTRE DE COTONOU SUR LA POLITIQUE
DE RECERCHE.
Revitalisation des politiques de
production et de diffusion des
savoirs en Afrique.
Cotonou, 10 Novembre 2010
Introduction : Les Nouvelles Technologies:
tous les espoirs mais aussi tous les dangers.


Les évolutions technologiques rapides nous mettent à
l’aube d’un système productif mondial qui fonctionne en
tant qu'unité planétaire en temps réel. Les éléments
intangibles prennent des significations multiples:
Économie du savoir, économie des connaissances,
économie de l’immatériel, économie de l’intelligence.
Ces concepts sont-ils des mythes ou réalité ? ».La
réflexion sur ces concepts clés est nécessaire pour
comprendre les discours des intervenants, tant publics
qu’académiques ou d’autres secteurs.
L’Économie du savoir est ce que devient l'économie en
général quand la connaissance est sa composante
décisive. Quand elle fonctionne dans la dynamique du
savoir et des compétences. Elle prend appuie sur une
Révolution inédite: qui est la NRTIC.

Elles sont en train de modifier les systèmes productifs
et les perspectives de la croissance et de
l’emploi.
Les
activités
économiques
et
financières se réorganisent autour d’elles et au
détriment des savoirs faire et des métiers
traditionnels qui avaient structuré le système
industriel

Elles enclenchent une explosion des activités
économiques, recomposent les territoires
industriels et interconnectent tous les marchés
de la planète.
Ce sont elles qui font
précisément du monde un village planétaire. 24
heures sur 24, des contrats, des transactions
des informations de toutes sortes traversent les
IMPACT POTENTIEL DE L’ECONOMIE DU SAVOIR
CROISSANCE FORTE
CREATION
D’EMPLOIS
ECONOMIE DU
SAVOIR
“RE-ENGINEERING” DES
METHODES DE
PRODUCTION DES
FIRMES
ACCELERATION
INNOVATIONS
SCIENTIFIQUES ET
DE LEUR DIFFUSION
INTEGRATION DES
MARCHES ERS
EXPANSION DU COMMERCE
4
COMMENT MESURER
LES IMPACTS ?
1)
MESURE
DE
L’INNOVATION:
INDICE
(C)
R&D, INNOVATION
ET CROISSANCE
SYNTHETIQUE
DE L’INNOVATION
DE L’OCDE (SII) :
26 INDICATEURS DE BASE. DISTINCTION ENTRE
INPUTS D’INNOVATION ET OUTPUTS D’INNOVATION
(EFFICACITE
RELATIVE
DES
ETATS
DANS
L’APPLICATION DES INNOVATIONS ET DANS LA
CREATION DE BREVETS)
2) MESURE DE L’IMPACT SUR LA
CROISSANCE: CALCUL DES ELASTICITES
PRODUCTIVITE-INNOVATION; EVALUATION
DES EXTERNALITES DE CONNAISSANCES;
MODELES AGHION-HOWITT (1990, 2005).
5
I/ Les grandes ruptures technologiques
qui ont conduit à l’émergence de
l’Economie du savoir.
1) Plusieurs Études et Rapports établissent ce constat de
l’avènement des Sociétés de la connaissance et du savoir qui se
caractérisent par le fait que la richesse d’une nation dépend de sa
capacité à transformer les connaissances. On peut en citer au moins
deux: le Rapport de l’UNESCO sur les sociétés du savoir et celui de
l’OCDE sur les Perspectives de la science, de la technologie et de
l’industrie.
2) De nouveaux territoires, de nouvelles universités, de nouvelles
communautés scientifiques autour de nouveaux programmes de
recherche. Exemple La Californie Sirricon Valley . LUE suit le
mouvement depuis la Conférence de Madrid
3) Les théories économiques confirment ce constat: les dernières
Théories de la croissance endogène établissent que la croissance
est déterminée par l’économie de l’immatériel: la recherche, la
connaissance, les ressources humaines converties en valeur ajoutée
3) La production des richesses déplace son centre de
gravité vers l’industrie du savoir qui devient la
variable clef du développement. Le travail n’est plus
capable de concurrencer les formes de production
nouvelles comme les chaînes, la robotisation, les réseaux.
Alors, le travail se réfugie dans les pays à faible coût de
main d’œuvre sous les formes de la délocalisation.
4)
La conséquence est que, les États opèrent des
investissements massifs dans la Recherche–développement:
330 milliards de dollars aux États-unis, 240 en Europe. La Chine
désormais, met l'accent à son tour et prioritairement sur la recherche
pour passer du statut d'atelier du monde" à celui d'une économie du
savoir avec un volume d’investissements de l’ordre 136 milliards de
dollars. Elle passe ainsi devant le Japon.
5)
L’Afrique surla quasi-totalité des segments est
larguée pour un secteur aussi déterminant et sur lequel il
est possible, pourtant, de s’aménager des raccourcis
II/ Les enjeux de l’économie du
savoir dans les systèmes productifs
1)
La théorie économique des Classiques à Lucas, Romer et Barro en
passant par J.Schumpeter a toujours montré que les innovations
et le progrès technique ont été des facteurs
déterminants du développement et de la croissance.
2)
Face à l’accélération du progrès technique,
l’éducation, la recherche-développement sont des
composantes d'une industrie performante capable
d’innover et de rester compétitive sur le plan national et
international. Ce regain d'intérêt conduit à un nouvel enjeu
des Universités dont l'une des missions traditionnelles
demeure la production et la diffusion du savoir.
3) Jadis, ces composantes étaient le monopole des
universités, aujourd'hui, elles subissent des mutations
- leur élargissement à d’autres secteurs surtout l'industrie
- leur interactivité: multidisciplinarité, associativité,
mobilité
- la nouvelle organisation du travail avec le passage du
travail individuel au travail en équipe ou en réseau: la
production du savoir se décline en programmes
4) Ces programmes sont de trois ordres:
- développement technologique pour la création d’objets
industriels surtout à haut risque technologique : énergie
nucléaire, espace, aviation, océan
- déploiement des technologies de base: matériaux, filière
électronique, biotechnologies, pharmaceutique
- science économique et sociale: traitement des effets sur
l'homme, l’environnement et la culture.
III/ Mondialisation et Renouveau des
politiques de Recherche développement.
1) La nouvelle orientation des politiques de recherche –
développement se résument en deux idées maîtresses:


« Pour ne pas se laisser distancer, les pays doivent
renforcer l’efficacité de leurs systèmes de recherche
et d’innovation et trouver de nouveaux moyens de
stimuler l’innovation dans un contexte mondial marqué par
l’intensification de la concurrence »
Les intérêts des bénéficiaires potentiels conduit les
décideurs politiques et économiques à organiser et à
financer la recherche.
2) La gestion institutionnelle tripartite de la production
des savoirs et mise en synergie des acteurs concernés:
Etat, Entreprises et Agences de la recherche
- les structures de la recherche: les universités et
les organismes privés ou publics de recherche,
- les organes de publications des résultats
- l’évaluation des travaux de recherche
3) Des politiques plus opérantes de financement de la
production : mobilisation de trois sources principales
- D’abord l’Etat finance la majeure partie de la
recherche
- Ensuite, les entreprises qui s’impliquent en appelant des
ressources substantielles pour certains laboratoires et en
finançant leurs propres recherches.
- Enfin, les fondations mobilisent des fonds pour la
recherches développement dans certains secteurs
IV/ L’Afrique larguée, marginalisée dans la
production et l’utilisation des savoirs.
1) Le constat : faible capacité de recherche et de production
scientifique et inégale répartition du potentiel
- faible potentiel de chercheurs
- maigre volume d’investissement dans les infrastructures
- médiocre qualité des institutions de gestion et
d’encadrement de la recherche
- répartition très inégale de la communauté de chercheurs:
l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria représentent prés
de 70% du
potentiel de chercheurs.
2) Pour ces raisons le savoir et la science
engendrent fort peu d’ effets externes positifs
sur l’économique, le social et le politique du
continent africain,
3) La recherche est impulsée partiellement par des
donateurs qui ne s’intéressent qu’aux projets
répondant à leurs objectifs. Prenons l’exemple des PAS
et analysons pourquoi l’exclusion des économistes du
débat
- nombre restreint d’économistes professionnels
- le doute entretenu sur la capacité analytique des
économistes africains. Les bailleurs ont fini par récruter
leurs propres experts locaux
- les chercheurs sont redevables aux IFI d’où incapacité
d’élaborer une recherche autonome
- l’absence de réseaux structurés et de supports crédibles
de publication
4) On a mis plus de 20 ans pour enfin reconnaître les
réserves techniques émises par les économistes
africains dans le CARPAS comme quoi les PAS n’étaient
ni pertinents ni performants.
Deux Pays africains qui s’en sortent:
Nigeria et Afrique du Sud

. L’Afrique subsaharienne contribue pour
environ 2,3 % au produit intérieur brut au
niveau mondial, mais ne dépense que 0,4 %
des sommes consacrées à la recherche et au
développement. Le continent abrite 13,4 %
de la population mondiale mais ne fournit
que 1,1 % des chercheurs scientifiques de la
planète. Il compte environ un scientifique ou
un ingénieur pour 10 000 habitants, alors que
les pays industrialisés en comptent de 20 à

Nigéria est l’un des pays en pointe
les politiques et les investissements du
gouvernement dans ce secteur impliquent 75
instituts, 55 universités et 44 instituts
universitaires de technologie que compte le
pays.
En 2006, le pays a approuvé la mise en place
d’un fonds de dotation de 5 milliards de dollars
pour le développement de la science et de la
technologie. Ce fonds alimenté par les revenus
des exportations pétrolières a été complété par
des dons de particuliers et d’entreprises
privées.
L’Afrique du Sud est le second pôle


L’Afrique du Sud, a dépensé 3,1 milliards de
dollars en 2002 pour la recherche et le
développement (soit 0,7 % de son PIB),
dispose de capacités de recherche avancées
dans les domaines de l’aéronautique, du génie
nucléaire, de la chimie, de la métallurgie, de
l’agriculture et de la médecine.
L’Égypte est le pays d’Afrique du Nord le plus
avancé dans le domaine de la chimie et de
l’ingénierie. En 2000, elle a investi 400 millions
de dollars dans la recherche et le
développement.



6) Sept raisons pour expliquer les
handicaps majeurs:
Faible volonté politique : dépenses de
recherche souvent considérées comme
improductives.
Faiblesse des structures publiques
d’encadrement de la recherche confirmant le
désintérêt des gouvernements
Absence de crédits qui limite
considérablement l’ efficacité quelle que soit
la bonne volonté des acteurs impliqués.




Caractère insignifiant de l’effort du
secteur privé en faveur de la recherche
Faible productivité théorique et
médiocres résultats opérationnels de la
recherche
Absence de cadres adéquats et d’un
environnement propice à l’investigation.
Mauvaise articulation de la recherche
aux réalités culturelles, économiques et
politiques.
La question de la fuite
des cerveaux

Selon la CEA, entre 1960 et 1989, 127 000
spécialistes africains hautement qualifiés ont
quitté le continent. D’après l’Organisation
internationale pour les migrations (OIM), les
départs se chiffrent à 20 000 par année depuis
1990. Cet exode qui provoque la lente asphyxie
du continent a fait dire aux Nations Unies que
l’émigration de spécialistes africains vers
l’Ouest est un des principaux obstacles au
développement de l’Afrique
L’exode des cerveaux a un prix sur les
plans financier, institutionnel et social. Les
investissements de l’Afrique dans
l’enseignement supérieur rapportent peu,
les diplômés étant trop nombreux à partir
pour l’étranger ou à ne pas revenir à la fin
de leurs études.
 Pour combler les vides créés par l’exode
des cerveaux, l’Afrique fait appel chaque
année à des spécialistes étrangers dont le
nombre peut atteindre les 150 000, une
dépense annuelle de 4 milliards de USD.

V/ Que faire pour redynamiser la
recherche africaine et tirer profit du
système mondial de production de
savoir?
1)
2)
3)
Revitalisation des espaces et des
organismes publics et privés de
production des savoirs au premier
rang desquels les universités.
Valoriser le statut des chercheurs
comme producteur.
Développer la coopération
internationale
1)
2)
3)
Créer des réseaux et des partenariats
autour de Programmes pertinents de
recherche: Expérience CREA de
Nairobi et du PTCI en Afrique
francophone
Aider au renforcement et à la
consolidation des supports de
publication et de vulgarisation des
résultats de la recherche scientifique et
technique.
Il faut dire que l’ACBF réalise un travail
remarquable dans le renforcement des
capacités par des politiques
En conclusion
Suivre l’évolution de la technique ou
périr. Le temps que nous vivons et les
démocraties compétitives dans
lesquelles nous évolutions ne
supportent ni retard ni amateurisme,
ni impréparation.
La recherche comme domaine
stratégique de la production du
savoir, de la création et de
l’innovation doit recevoir un
traitement prioritaire avec une
organisation institutionnelle novatrice
Les Institutions financières comme la
BAD,BOAD, UEMOA doivent jouer
un triple rôle par



La formation, dans son les chercheurs et la
société civile autour de Programmes
continentaux de R &D qui fondent les politiques
publiques. Dans le domaine cela pourrait
déboucher sur un Rapport des Savoirs dans les
pays islamique
La contribution au renforcement des fondations
qui renforcent les capacités des chercheurs et
des institutions de gestion de la recherche
L’appui aux supports de publication pour les
rendre plus rigoureux, plus réguliers et plus
accessibles.
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