Diapositive 1 - Professeur Moustapha Kassé

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CEA
Forum des Réseaux Africains
des Savoirs.
Revitalisation des Politiques de
Production et de diffusion des
savoirs en Afrique.
Professeur Moustapha Kassé
www.mkasse.com
Addis- Ababa, 12 décembre 2006
Introduction:
Émergence de la nouvelle
société de la connaissance et
l’avènement
de l’industrie du savoir
1)Aujourd’hui, plusieurs Études et Rapports établissent
l’avènement des Sociétés de la connaissance et du
savoir qui se caractérisent par le fait que la richesse d’une
nation dépend de sa capacité à transformer les
connaissances. On peut en citer au moins deux: le Rapport
de l’UNESCO sur les sociétés du savoir et celui de l’OCDE sur
les Perspectives de la science, de la technologie et de
l’industrie.
2) Les théories de la croissance endogène confirment
que la croissance est désormais déterminée par l’économie
de l’immatériel: la recherche, la connaissance, les ressources
humaines converties en valeur ajoutée
3) La production des richesses déplace son centre de
gravité vers l’industrie du savoir qui devient la
variable clef du développement. Le travail n’est plus
capable de concurrencer les formes de production
nouvelles comme chaînes, la robotisation, les réseaux alors
il se réfugie dans les pays à faible coût de main d’œuvre.
4) En conséquence, les États opèrent des
investissements massifs dans la Recherche–
développement: 330 milliards de dollars aux États-unis,
240 en Europe. La Chine met l'accent sur la recherche
pour passer du statut d'atelier du monde" à celui d'une
économie du savoir avec des investissements de l’ordre
136 milliards de dollars. Elle fait plus que le Japon.
5) L’Afrique est sur beaucoup de segments larguée
pour un secteur aussi déterminant et sur lequel il est
possible de s’aménager des raccourcis
I/ Les enjeux d’une politique de recherche
1) La théorie économique de Marx à Lucas, Romer et
Barro en passant par J.Schumpeter confirme que les
innovations et le progrès technique ont été des déterminants
du développement.
2) Face à l’accélération du progrès technique, la recherche-
développement est l’une des conditions nécessaires à
la mise en place d'une industrie performante capable
d’innover et de rester compétitive sur le plan national et
international. Les les grands pays développés lui accordent
une place de choix. Ce regain d'intérêt se traduit par la
relance de la recherche dans les Universités dont l'une des
missions traditionnelles demeure la production du savoir,
c'est-à-dire le développement de la science.
3) Jadis Monopole de l'université, la recherche se
caractérise aujourd’hui par 3 traits:
- son élargissement à d’autres secteurs surtout l'industrie
- son interactivité: multidisciplinarité, associativité, mobilité
- la nouvelle organisation du travail qui y prévaut avec le
passage du travail individuel au travail en équipe ou en
réseau: la production du savoir se décline en
programmes.
4) Ces programmes sont de trois ordres:
- développement technologique pour la création d’objets
industriels surtout à haut risque technologique :énergie
nucléaire, espace, aviation, océan
- déploiement des technologies de base: matériaux, filière
électronique, biotechnologies, pharmaceutique
- science économique et sociale: traitement des effets sur
l'homme, l’environnement et la culture.
II/ Mondialisation et renouveau des
politiques de recherche - développement.
1) La nouvelle orientation des politiques de recherche –
développement se résument en deux idées
- « Pour ne pas se laisser distancer, les pays doivent
renforcer l’efficacité de leurs systèmes de recherche
et d’innovation et trouver de nouveaux moyens de
stimuler l’innovation dans un contexte mondial marqué par
l’intensification de la concurrence »
- Les intérêts des bénéficiaires potentiels conduit les
décideurs politiques et économiques à organiser et à
financer la recherche.
2) La gestion institutionnelle tripartite de la production
des savoirs et misee en synergie des acteurs concernés:
Etat, Entreprises et Agences de la recherche
- les structures de la recherche: les universités et les
organismes privés ou publics de recherche,
- les organes de publications des résultats
- l’évaluation des travaux de recherche
3) Des politiques plus opérantes de financement de la
production : mobilisation de trois sources principales
- D’abord l’Etat finance la majeure partie de la
recherche
- Ensuite, les entreprises qui s’impliquent en mobilisant des
ressources substantielles pour certains laboratoires et en
finançant leurs propres recherches.
- Enfin, les fondations mobilisent des fonds pour la
recherches développement dans certains secteurs
III/ L’Afrique larguée, marginalisée dans la
production et l’utilisation des savoirs
1) Le constat : faible capacité de recherche et de
production scientifique et inégale répartition du
potentiel
- faible potentiel de chercheurs
- maigre volume d’investissement dans les infrastructures
- médiocre qualité des institutions de gestion et
d’encadrement de la recherche
- répartition très inégale de la communauté de chercheurs:
L’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria représentent plus
de 70% du potentiel de chercheurs
2) En définitive le savoir et la science, sur le continent
africain, engendrent fort peu d’ effets externes positifs
sur l’économique, le social et le politique.
3) Sept raisons pour expliquer les handicaps majeurs:
- Le manque de volonté politique : les gouvernements
considèrent les dépenses de recherche comme
improductives.
- La faiblesse des structures publiques d’encadrement de
la recherche confirme le désintérêt des gouvernements
- L’absence de crédits limite considérablement l’ efficacité
quelle que soit la bonne volonté des acteurs impliqués
- L’effort du secteur privé en faveur de la recherche est
insignifiant
- Faible productivité théorique et médiocres résultats
opérationnels de la recherche
- Absence de cadres adéquats et d’un environnement
propice à l’investigation.
-
Quand elle existe, la recherche s’articule peu ou mal aux
réalités culturelles, économiques et politiques.
4) La recherche est impulsée partiellement par des
donateurs qui ne s’intéressent qu’aux projets
répondant à leurs objectifs. Prenons l’exemple des PAS
et analysons pourquoi l’exclusion des économistes du
débat
- nombre restreint d’économistes professionnels
- le doute entretenu sur la capacité analytique des
économistes africains. Les bailleurs ont fini par récruter
leurs propres experts locaux
- les chercheurs sont redevables aux IFI d’où incapacité
d’élaborer une recherche autonome
- l’absence de réseaux structurés et de supports crédibles
de publication
5) On a mis plus de 20 ans pour enfin reconnaître les
réserves techniques émises par les économistes
africains dans le CARPAS comme quoi les PAS n’étaient
ni pertinents ni performants.
IV/ Que faire pour redynamiser la
recherche africaine et tirer profit du
système mondial de production du
savoir?
1) Revitalisation des espaces et des organismes publics
2)
3)
4)
5)
et privés de production des savoirs au premier rang
desquels les universités.
Valoriser le statut des chercheurs comme producteur.
Développer la coopération internationale
Créer des réseaux et des partenariats autour de
Programmes pertinents de recherche: Expérience
CREA de Nairobi et du PTCI en Afrique francophone
Aider au renforcement et à la consolidation des
supports de publication et de vulgarisation des
résultats de la recherche scientifique et technique.
En conclusion:
La recherche est le domaine de la production du savoir, de
la création et de l’innovation. C'est le domaine stratégique
qui non seulement détermine le progrès de la science, mais
aussi la compétitivité dans les secteurs clés
La CEA peut jouer un triple rôle :
- La formation de réseaux « savoir pour agir » qui
regrouperaient les politiques, les chercheurs et la société civile
autour de Programmes continentaux de R &D qui fondent les
politiques publiques.
- Le renforcement des capacités des chercheurs et des
institutions de gestion de la recherche
- L’appui aux supports de publication pour les rendre plus
rigoureux, plus réguliers et plus accessibles.
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