Microéconomie de l`entreprise

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Microéconomie de l’Entreprise
Académie de la Réunion
Jérôme Villion
Mai-Juin 2010
Microéconomie de l’entreprise : What
else ?

Sociologie de l’entreprise

Management de l’entreprise
Plan
Partie I. La Concurrence imparfaite
Partie II. Les approches contractuelles
Partie III. Les approches évolutionnistes
Partie I. La Concurrence Imparfaite
I. Le Monopole
II. L’Interaction stratégique
(oligopoles)
Remarque bibliographique
La Bible :
Tirole J. (1988), Théorie de
l’Organisation Industrielle, Tomes I et
II, Economica.
I. Le Monopole



A. Rappels sur l’équilibre du
monopoleur
B. L’inefficacité du monopole
C. Compléments



La différenciation
Monopole et bien-être : le cas des
brevets
D. Une expérience pédagogique sur
le monopole
Le Monopole

Pourquoi s’intéresser au Monopole ?

Un cas idéal-typique de pouvoir de marché
Repère pour l’étude des oligopoles
 Repère pour la réglementation



La tendance au monopole : une force
obscure de l’économie de marché ?
Des implications normatives de la théorie
néo-classique qui sont remises en cause par
les approches contractuelles de la firme.
Rappels sur l’Equilibre du Monopole (1)

Maximisation du profit et prix de
monopole
Max  ( y)  py  c( y)
p, y

Scq : y  D( p)
Soit, en réécrivant le problème en
utilisant la fonction de demande
inverse
Max  ( y)  p( y) y  c( y)
y
Rappels sur l’Equilibre du Monopole (2)
La condition du premier ordre
donne
recette marginale = coût marginal

p ( y )  p ' ( y ) y  c' ( y )
Rappels sur l’Equilibre du Monopole (3)


Une autre façon d’écrire la condition du
premier ordre est la suivante :
Soit,

p( y ) 1  p' ( y )

y
 c' ( y )

p

1 
p( y) 1 
 c' ( y )

  ( y) 
p
Où,  ( y)  y' ( p) y
demande.
est l’élasticité-prix de la
Rappels sur l’Equilibre du Monopole (4)

Une autre façon (encore !) d’écrire
la condition du premier ordre :
p( y )  c' ( y )
1

p( y )
 ( y)
=> mark-up relatif ou indice de Lerner
Fixation des prix par le monopoleur :
quelques remarques (1)

Fixation de prix par mark-up :
irrationnel ?
p( y )  c' ( y )
1

p( y )
 ( y)


Hyp 1 : Coût unitaire constant => coût
marginal constant = c
Hyp 2 : Elasticité constante = 2
=>
p ( y )  2c
Fixation des prix par le monopoleur :
quelques remarques (2)

Le monopole multi-produits

1e cas : biens substituables
=> ajustement des prix en fonction des
différentes élasticité-prix croisées.

2e cas : biens complémentaires
=> certains prix peuvent être inférieurs au
coût marginal
(téléphone portable / communications
téléphoniques)
Le monopoleur face au temps :
quelques exemples (1)

Exemple 1 : learning by doing


Production élevée en t=1
=> coût de production faible en t=2
Profit total maximisé pour un prix en t=1
plus faible que dans le cas d’une firme
‘myope’
Le monopoleur face au temps :
quelques exemples (2)

Exemple 2 : Vente de biens durables

Particularité : biens conservés alors que les
prix peuvent changer.
=> Tentative de discrimination
intertemporelle par les prix.
(prix d’écrémage, consoles de jeux)

Limite : anticipations des consommateurs et
conjecture de Coase.
I. Le Monopole



A. Rappels sur l’équilibre du
monopoleur
B. L’inefficacité du monopole
C. Compléments



La différenciation
Monopole et bien-être : le cas des
brevets
D. Une expérience pédagogique sur
le monopole
L’inefficacité du monopole (1)

Le pouvoir de marché
=> prix de vente plus élevé qu’en
concurrence parfaite
=> quantités échangées plus faibles
=> perte de poids mort
L’inefficacité du monopole (2)
prix
prix
A
A
Coût marginal
(Offre)
Coût marginal
Surplus du
consommateur
Surplus
du consommateur
pM
Ec
pc
Surplus du
producteur
pc
Surplus du
producteur
EM
D
Ec
C
Demande
B
Demande
B
yc
quantité
Recette Marginale
yM
quantité
L’inefficacité du monopole (3)

Autres sources d’inefficacité
1) La X-inefficacité (Leibenstein (1966))
2 ‘libertés’ simultanées liées au statut
de monopoleur
Vendre à un prix élevé
 Produire à un coût élevé
 X-inefficacité
Particularité du monopole : pas d’éléments
de comparaison

L’inefficacité du monopole (3)

Autres sources d’inefficacité (suite)
2) La recherche de rente de situation
(Tullock (1967), Posner (1975))
La course aux brevets
 Dépenses de publicité
 Organisation de groupes de pression




Kolko, Railroads and regulation : 1877-1916
(1965)
Thèse de la capture (Stigler (1971))
Rétribution d’avocats
L’inefficacité du monopole (4)
prix
prix
A
A
Coût marginal
(Offre)
Coût marginal
Surplus du
consommateur
Surplus
du consommateur
pM
Ec
pc
Surplus du
producteur
pc
Surplus du
producteur
EM
D
Ec
C
Demande
B
Demande
B
yc
quantité
Recette Marginale
yM
quantité
L’inefficacité du monopole (5)

La mesure de l’inefficacité liée à des
positions de monopole

p( y )  c' ( y )
1

Rappel de l’indice de Lerner
p( y )
 ( y)

Harberger (1954) : 0.1% du PNB


Parker and Connor (1979)
 Perte de surplus des consommateurs = 25%
du PNB
 Inefficacité = 3% à 6% du PNB
Jenny and Weber (1983) : France, entre
0.85% et 7.39% du PIB.
I. Le Monopole



A. Rappels sur l’équilibre du
monopoleur
B. L’inefficacité du monopole
C. Compléments



La différenciation
Monopole et bien-être : le cas des
brevets
D. Une expérience pédagogique sur
le monopole
La différenciation (1)
Problème = se situer dans l’espace des
produits (substituabilité imparfaite).

Différenciation verticale (qualité)


Différenciation horizontale


Distribution des préférences à l’égard de la
qualité au sein de la population.
Ex : couleur, localisation
Approche par les caractéristiques
(Lancaster (1966))

Ex : Kcal, Indice Carbone
La différenciation (2)

Pouvoir de marché et différenciation

Monopole => quel ‘biais’ (perte de surplus
collectif) dans la différenciation ?

qualité trop élevée ou trop faible, trop de
diversité ou pas assez.
Monopole et bien-être : le cas des
brevets (1)

Le problème de l’innovation :




Innovation = production de
connaissance (non rivalité)
Sans exclusion : connaissance = bien
public
 Thèse de Schumpeter (1942)
Brevet => monopole (temporaire)
légal

Dilemme : empêche la diffusion de
l’innovation et crée une situation non
concurrentielle
Monopole et bien-être : le cas des
brevets (2)


Rapport OCDE (2004)
Brevet = Mécanisme incitatif
efficace ?


Fort dans certaines branches :
biotechnologies, médicaments, produits
chimiques.
Faible dans d’autres

Préférence pour d’autres moyens : secret,
position pilote sur le marché
I. Le Monopole



A. Rappels sur l’équilibre du
monopoleur
B. L’inefficacité du monopole
C. Compléments



La différenciation
Monopole et bien-être : le cas des
brevets
D. Une expérience pédagogique sur
le monopole
Le Blog des Expériences Pédagogiques
en SES

http://ecoexpepedago.blogspot.com/


Un blog pour les profs de SES
Créer des situations de prise de décisions
économiques en classe
Marché concurrentiel
 Biens collectifs
 Asymétries d’information
 Monopole

L’Expérience de marché concurrentiel
(quelques mots)
Les acheteurs
Les vendeurs
Expérience de marché concurrentiel
(les résultats)
Prix Négociés (ordonnées) au cours des périodes (abscisses)
11 ,00 €
10 ,00 €
9,00 €
8,00 €
7,00 €
6,00 €
5,00 €
4,00 €
3,00 €
2,00 €
1,00 €
0,00 €
11 11 11 22 22 22 33 33 334 44 44 55 55 55
L’Expérience pédagogique sur le
monopole

Les données
Tableau des coûts
Quantité
prouite
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Coût de la
dernière unité
produite
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Coût Total
0
1
3
28
36
L’expérience pédagogique sur le
monopole (données, suite)
Tableau des Ventes
Test
Expérience
Période
A
Période
B
Période
C
Quantité produite
[1]
2
3
1
Prix de vente [2]
14
10
21
Recette totale
[3]=[1]x[2]
28
Coût Total [4]
3
6
1
Profit [5]=[3]-[4]
24
Recette marginale
+2
Coût marginal
-5
Période
1
Période
2
Période
3
Période
4
Période
5
Période
6
Période
7
L’expérience pédagogique sur le
monopole (résultats)
Données de l'Expérience
Quantité
produite
0
Prix
1
2
3
4
5
6
7
8
10
9
8
7
6
5
4
3
Coût de la
dernière
unité
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Coût total
0
1
3
6
10
15
21
28
36
Prix (ordonnées) au cours des périodes (abscisses)
11,00 €
10,00 €
Concurrence
Monopole
9,00 €
8,00 €
Equilibre du
Monopole
7,00 €
6,00 €
Equilibre de
Concurrence
5,00 €
4,00 €
3,00 €
2,00 €
1,00 €
0,00 €
c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
Partie I. La Concurrence Imparfaite
I. Le Monopole
=> II. L’Interaction stratégique <=
II. L’interaction stratégique (oligopoles)
Introduction
A. La concurrence en quantités
(Cournot)
B. La concurrence par les prix
(paradoxe de Bertrand)
C. Comparaison des équilibres
D. Cournot ou Bertrand ?
E. La collusion tacite
Introduction (1) : oligopoles et stratégies


Fin de l’environnement passif =>
interactions stratégiques (jeux noncoopératifs)
Variables stratégiques :






Prix, quantité
Caractéristiques du produit (qualité, dessin et
forme, localisation…)
Perception du produit (publicité)
Sortie du marché
Méthodes de production (innovation de
procédés)
Création de nouveaux produits (innovation de
produits)
Introduction (2) : représentation
2 firmes i et j
 2 stratégies (prix, quantités…) par
ai1 , ai2 , a1j , a 2j
firme soit
=> 4 couples de stratégies (solutions) :

a , a , a , a , a , a , a , a 
1
i

1
j
2
i
1
j
1
i
2
j
2
i
2
j
Critère = Maximisation du profit :



 
 
 

1
1
2
1
1
2
2
2

a
,
a
,

a
,
a
,

a
,
a
,

a
,
a
i
i
j
Firme i : i i j i i j i i j
1
1
2
1
1
2
2
2
Firme j :  j ai , a j ,  j ai , a j ,  j ai , a j ,  j ai , a j 
Introduction (3) : Equilibre de Nash

Parmi les 4 solutions possibles,
est un équilibre si :






 i ai1 , a1j   i ai2 , a1j

1
1
1
2
 j ai , a j   j ai , a j
a , a 
1
i


 En a , a  , ni la firme i ni la firme j
1
i
1
j
1
j
n’ont intérêt à dévier
unilatéralement (équilibre de Nash)
Introduction (4) : Equilibre de Nash
Notation + générale

a , a  est un équilibre de Nash si :
a ,  a , a    a , a  et a ,  a , a    a , a 

i
i

j
i

i

j
i
i

j
j
j

i

j
j

i
j
Introduction : contextes de décision



Décisions simultanées /
séquentielles
Concurrence par les prix / en
quantités
Décisions uniques / répétées
A. La concurrence en quantités
(Cournot)

Cournot (1838)
=> un oligopole est une structure
de marché ‘intermédiaire’ entre la
concurrence parfaite et le
monopole.
Hypothèses du modèle de Cournot


Choix simultanés
Variable stratégique = quantité
(capacité)
=> un commissaire-priseur fixe le prix
qui égalise offre et demande.
qj
Equilibre de Cournot-Nash (cas 2 firmes)


q i , q j = quantités produites par i et j
L’équilibre de Cournot-Nash est
donné par




 i qi , q j qi  0



 j qi , q j q j  0
Equilibre de Cournot-Nash (suite 1)
  et
 Ri q j
R j qi 
des firmes
= fonctions de réaction
 meilleures réponses aux actions des
autres.
  i Ri q j , q j  qi  0 et  j qi , R j qi  q j  0

Equilibre de Cournot-Nash = qi , q j 
tel que 



 
 
qi  Ri q j et q j  R j qi
Equilibre de Cournot-Nash (suite 2)

Fonction de profit sous la forme
exacte de Cournot :


 i qi , q j  qi Pqi  q j   Ci qi 

Condition de 1er ordre de
maximisation du profit (firme i) :


 i qi , q j qi  Pqi  q j   Ci' qi   qi P ' qi  q j   0
=> Externalités négatives entre firmes
Equilibre de Cournot-Nash (suite 2)

Conséquence


PCournot
 PMonopole


QCournot
 QMonopole

totalCournot
  Monopole
Calcul de l’Equilibre : un exemple

Fonction de demande (inverse) :
Pqi  q j   a  bqi  q j  avec a, b  0

Fonction de coût (firme i):
C qi   ci qi avec ci  0
Calcul de l’équilibre (suite 1)

Condition du 1e ordre donne :
qi  Rq j  

 bq j  ci  a
2b
Equilibre :
qi 
Coût marginal
de la firme
 2ci  c j  a
3b
et
q j  Rqi  
 bqi  c j  a
2b
Coût
marginal de
l’autre firme
et
qj 
 2c j  ci  a
3b
Données :
- demande : a  50, b  2
Exemple numérique
qj
25
24
23
22
21
20
19
18
17
16
15
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
- coûts :
ci  1 , c j  1
Ri q j 
Equilibre de
Cournot-Nash
qi  q j  8.17
R j qi 
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
qi
Données :
- demande : P(Q)  2Q  50
Autre Exemple
qj
- coûts : C ' (Q)  12 Q 2  3Q  10
Ri q j 
21
20
19
18
17
16
15
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Equilibre de
Cournot-Nash
qi  q j  6.43
R j qi 
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
qi
Inefficacité de l’oligopole de Cournot

On s’en doutait déjà…

Réécrivons la condition du 1e ordre :
(  i qi , q j  qi  Pqi  q j   Ci' qi   qi P ' qi  q j   0 )
i
Li 

P  Ci'
Avec Li 
l’indice de Lerner,
P
P'
  Q
l’elasticité de la demande et
P
qi
i 
Q
la part de marché de la firme i
Inefficacité de l’oligopole de Cournot
(suite 1)

Li  0=> inefficacité de l’oligopole de
Cournot

L’indice de Lerner est compris entre
celui de la concurrence parfaite et
celui du monopole
Concurrence parfaite
i 1
0

 
Oligopole de Cournot
Monopole
Quand le nombre de firmes s’accroît…

i 1
La remarque précédente ( 0   )
 
suggère :
nombre de firme
(Cournot tend vers la
concurrence parfaite)
II. L’interaction stratégique (oligopoles)
Introduction
A. La concurrence en quantités
(Cournot)
B. La concurrence par les prix
(paradoxe de Bertrand)
C. Comparaison des équilibres
D. Cournot ou Bertrand ?
E. La collusion tacite
B. La concurrence par les prix
(paradoxe de Bertrand)

Bertrand (1883) :
des oligopoleurs se comportent
comme en concurrence parfaite
(profits nuls)
 paradoxe
Hypothèses du modèle de Bertrand
(cas 2 firmes)

Biens parfaitement substituables
 Fonction de demande q  D p 
avec :
D pi  si pi  p j
1


Di pi , p j   2 D pi  si pi  p j

si pi  p j
0


Chaque firme satisfait toujours la
demande et le coût unitaire est c.
Choix simultanés et non coopératifs
L’équilibre de Bertrand-Nash

Profit de la firme i

Equilibre de Nash



 i pi , p j  ( pi  c) Di  pi , p j 


pi ,  i pi , p j   i pi , p j

avec pi  p j  c



et p j ,  j pi , p j   j pi , p j

Démonstration
Réaction
anticipée
des firmes
Equilibre
Firme i
baisse son
prix
non
Firme j
baisse son
prix
non
…
…
…
pi  p j  c
Statu quo
oui
Cas
possibles
pi  p j  c
p j  pi  c
Demande
Di  pi , p j   0
D j  pi , p j   D p j 
Profit


 i pi , p j  0

 j pi , p j

 ( p j  c) D p j 
Di  pi , p j   D p i   i  pi , p j 
 ( p i  c ) D p i 
D j  pi , p j   0


 j pi , p j  0
II. L’interaction stratégique (oligopoles)
Introduction
A. La concurrence en quantités
(Cournot)
B. La concurrence par les prix
(paradoxe de Bertrand)
C. Comparaison des équilibres
D. Cournot ou Bertrand ?
E. La collusion tacite
C. Comparaison des équilibres
P
54
52
50
48
46
44
42
40
38
36
34
32
30
28
26
24
22
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Courbe de demande
P(Q)  2Q  50
Coût marginal
Monopole
C ' (Q)  12 Q 2  3Q  10
P  34 , Q  8
Cournot
P  24 , Q  13
Concurrence parfaite
P  18 , Q  16
Bertrand
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
Q
24
II. L’interaction stratégique (oligopoles)
Introduction
A. La concurrence en quantités
(Cournot)
B. La concurrence par les prix
(paradoxe de Bertrand)
C. Comparaison des équilibres
D. Cournot ou Bertrand ?
E. La collusion tacite
D. Bertrand ou Cournot ?


Rappel du paradoxe : guerre des
prix jusqu’à profits nuls.
Plusieurs résolutions possibles du
paradoxe



Contrainte de capacité
La collusion (tacite)
La différenciation des produits
Les contraintes de capacité

Edgeworth (1897)

Contrainte de capacité : définition
 
C ' qi
Rendements
décroissants
Contrainte de
capacité
qi
qi
Les contraintes de capacité (suite 1)

Intuition

Supposons que qi  D pi  et
1
2
 
D pi  qi , pi  pi
avec p i  c

Si la firme j choisit
pi  p j  c
La firme i a-t-elle intérêt à répondre par
?
La réponse est : çà dépend !
p j  pi  c
Les contraintes de capacité (suite 2)

Kreps et Scheinkman (1983)
Contrainte de
capacité
+
Concurrence en
Prix (Bertrand)
=
Equilibre de
Cournot
Kreps et Scheinkman (1983) (suite 1)

Jeu à 2 étapes
1ère étape : choix des capacités
2e étape : concurrence en prix (sous contrainte
de capacité)

Résultat :


1ère étape : les capacités choisies sont les
quantités d’équilibre de Cournot.
2ème étape : prix d’équilibre = prix tel que les
capacités soient saturées.
=> prix et quantités d’équilibre sont
ceux de Cournot.
Kreps et Scheinkman (1983) (suite 2)

Commentaires


Interprétation de KS(1983)  Prix
s’ajustent plus vite que les quantités.
Quelques hypothèses du modèle :
Le mode de rationnement des
consommateurs.
 Capacité des autres observable

II. L’interaction stratégique (oligopoles)
Introduction
A. La concurrence en quantités
(Cournot)
B. La concurrence par les prix
(paradoxe de Bertrand)
C. Comparaison des équilibres
D. Cournot ou Bertrand ?
E. La collusion tacite
E. La collusion tacite

Contexte = interaction répétée (≠ one
shot)


Causes évidentes : investissements durables,
savoir-faire technique, barrières à l’entrée…
Chamberlin (1929)
Les firmes se rendent compte de leur
interdépendance
=> fixation du prix de monopole sans collusion
explicite


 autre façon de résoudre le paradoxe de
Bertrand
La collusion tacite (suite 1)

Contexte




Interaction répétée  jeux dynamiques
Collusion tacite  jeux non coopératifs
Concurrence en prix
Intuition

Baisse du prix => captation du
marché…
… mais implique des représailles (guerre
des prix)
Le jeu de Bertrand répété

Chaque firme cherche à maximiser
la valeur actualisée de ses profits :
t

  i  pit , p jt 
T
t 0
avec,

le facteur d’escompte
T le nombre de périodes
Le jeu de Bertrand répété (suite 1)

1er cas : horizon fini ( T   )
Résolution par backward induction
Période
Prix
optimal
T
piT  c
T-1
pi (T 1)  c
…
…
0
pi 0  c
=> la collusion tacite
n’est pas un équilibre
(équilibre = Bertrand)
Le jeu de Bertrand répété (suite 2)

2e cas : horizon infini (c’est
beaucoup !)

Le prix de monopole est un équilibre

… mais ce n’est pas le seul.
Le jeu de Bertrand répété (suite 3)

Stratégie de déclic (Friedman
(1971)) :
m
 - chaque firme choisit p en t=0
m
- puis p aux autres périodes si les
autres firmes ont également choisi p m
- choisit p  c définitivement si l’autre
firme a choisi p  c
Le jeu de Bertrand répété (suite 4)

Profits avec et sans ‘coopération’
Coopération
systématique
m
1     2  ...
2


Déviation

m
La coopération est un équilibre si

1
2
Partie I. La Concurrence Imparfaite
Partie II. Les Approches contractuelles
Partie III. Les Approches évolutionnistes
Partie II. Les Approches contractuelles
I. Les Frontières de la firme
II. Les Incitations au sein de la firme
I. Les frontières de la firme
A. La Théorie des coûts de transaction
B. La Théorie des droits de propriété et
des contrats incomplets
C. Le problème du hold-up
Ronald Coase et ‘The Nature of the
firm’ (1937)


Pourquoi les firmes existent-elles ? Quelle est leur
fonction, et qu’est-ce qui détermine leur
étendue ?
Firme  Substitution de l’entrepreneur au
mécanisme de prix.

Spécificité de la firme = la relation salariale.

coûts de transaction (Arrow (1969)) sur le
marché = coûts de coordination

coûts de coordination <-> absence d’information
parfaite et gratuite




Collecte de l’information
Négociation précédant la transaction
Surveillance et contrôle de l’exécution du contrat
Multiplicité des contrats de courte durée
Ronald Coase et ‘The Nature of the
firm’ (1937) (suite 1)

Structures coûteuses permettant la
rencontre entre offreurs et
demandeurs.


2009 : chiffre d’affaires de NYSE Euronext
= 4,3 mds $.
Arbitrage firme ou marché en fonction :
Des coûts de coordination sur le marché
 Des coûts de coordination à l’intérieur de
la firme

Ronald Coase et ‘The Nature of the
firm’ (1937) (suite 2)


Arbitrage => Taille optimale
Comprendre pourquoi une relation
d’autorité entre employeurs et
employés peut être plus efficace

Problème : qui a le plus intérêt à cette
relation d’autorité ?
L’apport de Williamson

Transaction et coûts de transaction



Williamson (1975,1985)
Echange versus Transaction
« coûts de fonctionnement du système
économique » Arrow (1969)
 coûts de coordination

coûts d’incitation (ou de motivation)



coûts associés au caractère incomplet et
asymétrique de l’information
coûts associés à l’obligation imparfaite
Coûts ex ante / ex post
L’apport de Williamson (suite 1)

Rationalité limitée, contrats
incomplets et opportunisme



Rationalité limitée : Simon (1955)
Contrats incomplets
Opportunisme
Définition
 sélection adverse et aléa moral
 « c’est l’opportunisme, et la manière de
s’en protéger, qui est au centre des choix
organisationnels » Coriat et
Weinstein (2009, p.4)

L’apport de Williamson (suite 2)

Les caractéristiques essentielles de
la transaction (Williamson (1985))

Degré de spécificité des actifs
physiques, humains, à spécificité
géographique, dédiés, incorporels.
 Ex : plan Power 8 d’Airbus et soustraitants


Degré d’incertitude et de complexité


Ex : Coûts de marchandage
Fréquence et durée de la relation

Achat d’un téléviseur / Fournitures de
matières premières
L’apport de Williamson (suite 3)

Autres caractéristiques de la
transaction (Milgrom et Roberts
(1992))


Difficultés de mesure de la
performance
La connexité des transactions
=> valeur d’une transaction dépendante
d’autres transactions

cas de la filière textile
L’apport de Williamson (suite 4)

L’arrangement institutionnel le plus
efficace

De l’opposition Hiérarchie / Marché aux
« structures de gouvernance »
(Williamson (1991))


De la relation marchande pure à la
relation non-marchande pure
les plus efficaces = celles qui
minimisent les coûts de transaction.
Limites de l’analyse en termes de coûts
de transaction



Distinction coûts de transaction / coûts
de production ?
Qui prend en charge les coûts de
transaction ? Actionnaires ? Salariés ?
Quid des comportements opportunistes
à l’intérieur de la firme (au sein de la
relation d’autorité) ?
I. Les frontières de la firme
A. La Théorie des coûts de transaction
B. La Théorie des droits de propriété et
des contrats incomplets
C. Le problème du hold-up
La Théorie des droits de propriété :
principes généraux

Théorie des droits de propriété :
structure des droits de propriété
=> efficience des systèmes économiques


Structure efficace des droits de
propriété


profiter des avantages de la
spécialisation
garantir un système efficace
d’incitations
Application à l’organisation-firme



Alchian et Demsetz (1972)
Firme = ensemble de contrats qui
spécifient la structure des droits de
propriété
Supposons que :


La technologie impose le recours au travail en
équipe
Il est impossible de déterminer la productivité
marginale de chacun
=> Quelle est la forme d’organisation-firme la plus efficace ?
Supériorité de la firme capitaliste

3 formes de firmes (Alchian et Demsetz
(1972))




Entreprise publique
Firme autogérée
Firme ‘classique’ (capitaliste)
Firme capitaliste

dirigeant = propriétaire (=> autorité, contrôle)


il sélectionne les employés les plus efficaces
les bénéfices lui reviennent et sanctionnent
sa propre efficacité
La complexité des droits de propriété
Droits associés à la
propriété d’une
entreprise
Embaucher et
licencier des
employés
Limites
Droit du travail : discrimination à l’embauche,
règles relatives aux licenciements
Déterminer la quantité Droit de la concurrence (ventes à perte…),
produite, les prix
Réglementation de certains marchés (quotas de
production)
Prélever les bénéfices, Droit fiscal
céder des actifs
…etc.
Droit de contrôle résiduel et bénéfice
résiduel

Complexité des droits de propriété

=> notion juridique de propriété
insuffisante pour l’analyse économique.

Grossman and Hart (1986)

Concepts centraux


Droit de contrôle résiduel
Bénéfice résiduel
Droit de contrôle résiduel, Bénéfice
résiduel et Contrats incomplets



Contrats complets / incomplets :
définition
Droit de contrôle résiduel et
Bénéfice résiduel : sans objet si les
contrats sont complets.
Contrats incomplets et conflits postcontractuels
L’allocation optimale des droits de
contrôle résiduels


Efficacité <-> adéquation droits de
contrôle résiduels et bénéfices
résiduels
Cas de la firme capitaliste (Alchian
et Demsetz (1972)

dirigeant = droit de contrôle résiduel et
bénéfices résiduels
=> incitation à maximiser la valeur totale
créée par la firme
I. Les frontières de la firme
A. La Théorie des coûts de transaction
B. La Théorie des droits de propriété et
des contrats incomplets
C. Le problème du hold-up
Introduction
Holmström and Roberts
(1998) :
« [T]he most influential
work during the last two
decades on why firms exist, and what
determines their boundaries, has been
centered on what has come to be
known as the ‘hold-up problem’. »
Actifs spécifiques et cospécialisés et
problème du hold-up

Actifs spécifiques et cospécialisés :
définitions



actifs spécifiques : usage spécifique,
sinon valeur nulle des services fournis
actifs cospécialisés : 2 actifs liés à un
usage spécifique
Problème du hold-up :
opportunisme post-contractuel
Degré de spécificité et hold-up :
exemple de la voie ferrée
Contexte
Plusieurs
utilisateurs de la
voie ferrée
Usine seule
utilisatrice,
alternative par la
route
Usine seule
utilisatrice, pas
d’alternative par la
route
Degré de
spécificité des
actifs
Pouvoir de
négociation
post-contractuel
Problème du
hold-up
Organisation
efficace
Actifs non
spécifiques
Partagé entre
utilisateurs et
société de chemins
de fer
Probabilité
faible d’un
hold-up
Marché
Voie ferrée = actif
spécifique
Supérieur pour
l’usine, inférieur
pour la société de
chemins de fer
Probabilité
forte que
l’usine tente un
hold-up
Inférieur pour
l’usine, supérieur
pour la société de
chemins de fer
Probabilité
forte que la
société de
chemins de fer
tente un holdup
Voie ferrée et actifs
de l’usine sont
cospécialisés
Achat de la voie
ferrée par l’usine
(intégration
verticale)
ou
Contrat de
location de
longue durée
(bail) avec prix
indexé.
Le jeu du hold-up : un exemple
Deux firmes s’associent pour un projet qui nécessite pour chacune
d’elle de réaliser un investissement (actifs cospécialisés)
Coût total des investissements [1]
4
Soit pour chaque firme [2]= [1]/2
2
Retour brut sur investissement [3]
8
Soit par firme, pour un partage égal [4]= [3]/2
4
Résultat par firme pour un partage égal [5]= [4]- [2]
2
Montant par firme des frais de tentative d’accaparement [6]
3
Résultat par firme si les 2 firmes tentent l’accaparement [7]= [5]- [6]
-1
Résultat pour la firme qui a tenté seule l’accaparement [8]= [3]- [2]- [6]
3
Résultat pour la firme, seule à ne pas avoir tenté l’accaparement [9]= -[2]
-2
Le jeu du hold-up (suite 1)
Solution du jeu
Firme B
(par élimination des
stratégies strictement
dominées)
Déloyale
Loyale
Déloyale
(-1,-1)
(3,-2)
Loyale
(-2,3)
(2,2)
Firme A
Solution
Pareto-efficace
Le ‘vrai’ jeu du hold-up
Version simplifiée du jeu dynamique
(-1,-1)
Firme A
Solution du jeu
(0,0)
Le hold-up : observations empiriques

Klein, Crawford and Alchian (1978)


General Motors (assemblage) et Fisher Body
(carrosserie)
 GM allait-elle réaliser un hold-up ?
 Fin de l’histoire : intégration verticale (GM
rachète Fisher Body)
Joskow (1985, 1987)

Mines de charbon et Producteurs d’électricité
 Mines souvent détenues par le producteur
d’électricité
 Ou contrats complexes (problème de
l’évolution prix du charbon)
Les solutions au problème du hold-up

L’allocation des droits de propriété


Droits de propriété alloués à l’individu
dont l’investissement est le plus utile à
la transaction
Conséquence fréquente : intégration
verticale

Limite : coûts de transaction au sein de
l’organisation
Les solutions au problème du hold-up
(suite 1)

Formes contractuelles


Maskin et Tirole (1999)
Exemples
Contrats de longue durée : bail de long
terme, indexation des prix
 La vérifiabilité par un tiers (juge)


Le rôle de la réputation
Partie II. Les Approches contractuelles
I. Les Frontières de la firme
II. Les Incitations au sein de la firme
II. Les Incitations au sein de la firme
Introduction
A. Concept central : l'aléa moral
B. La Relation employeur-employé
C. La Relation actionnaire-manager
Introduction

Références bibliographiques




Principal
MILGROM, P. et J. ROBERTS (1992), Economie,
Organisation et Management, Traduction française,
De Boeck, 1997.
LAFFONT, J.J. ET D. MARTIMORT (2002), The
Theory of Incentives: The Principal-Agent Model,
Princeton University Press.
P
o
u
v
o
i
r
La Théorie de l’agence
Agent
 Relation d’agence : définition
 Nombreux domaines d’application
Firme : Jensen et Meckling (1976)
 Objet ≠ frontières de la firme
 Gibbons (2005) : « théorie accidentelle de la
firme »
Introduction (suite 1)

Cadre théorique

Point de départ
 ≠ échec du marché (Coase)
 il n’est pas question de savoir s’il faut ou non
conclure un contrat ≠ coûts de transactions
Recherche de contrats incitatifs optimaux
 Individus optimisateurs
 démarche néo-classique traditionnelle



Cependant,
 asymétries d’information
=> coûts d’agence => ≠ ‘First best
allocation of ressources’
Introduction (suite 2)

Trop de lumière dans la boite noire ?

Firmes = « fictions légales qui servent
comme noeud (nexus) pour un ensemble
de relations contractuelles entre des
individus ». (Jensen et Meckling (1976))
=> La firme n’a pas d’existence réelle
=> le concept de propriété est « non
pertinent » (Fama (1980))
A. Concept central : l’aléa moral

Asymétries d’information
=> sélection adverse (Akerlof (1972))
=> aléa moral (Arrow (1963))
« by definition the agent has been selected for his specialized
knowledge and the principal can never hope to completely check the
agent’s performance »
=> non vérifiabilité (Holmström (1979))

non observabilité et non vérifiabilité
Aléa moral (suite 1)

Aléa moral et théorie de l’agence


Contrats garantissant efficacité de la
relation principal – agent.
Agent : asymétrie d’information
favorable
=> il peut cacher certaines de ses actions
au principal
Aléa moral (suite)

Aléa moral et inefficacité


Anticipation des actions de l’agent par
le principal => échec de la relation
Exemples
Diminution de l’autoprotection (assuré)
 Surconsommation de biens et services
fournis par le principal (assuré, aléa moral
ex post)
 Augmentation du risque de défaut
(emprunteur)


Solution : contrat incitatif
II. Les Incitations au sein de la firme
Introduction
A. Concept central : l'aléa moral
B. La Relation employeur-employé
C. La Relation actionnaire-manager
Le problème du tire-au-flanc (entre
autres)



« Il n’est pas rare qu’un ouvrier compétent
découvre, en peu de temps, comment travailler
moins tout en donnant l’impression à son
employeur qu’il travaille beaucoup. » (Taylor, cité
par Milgrom et Roberts (1992))
Cause = asymétrie d’information sur la
productivité de l’employé => aléa
moral
Conséquence = sous optimalité du
contrat voire absence de relation.
Déterminer le contrat optimal


Principe de base : lier le salaire non à la
productivité (impossible) mais au
résultat du travail.
Problème : le résultat du travail dépend :
De l’effort du salarié
 Mais aussi d’autres variables

=> trouver un compromis entre incitation
et protection contre les risques
Déterminer le contrat optimal (suite 1)

Soit e la variable d’effort
(inobservable)
Objectif de l’employeur
Max e, w
Objectif du salarié
Max w  Ce
Déterminer le contrat optimal (suite 2)

Soit z le résultat (observable) du
travail (ex: les ventes)
z e x



dépend de e
dépend d’une variable aléatoire x
indépendante de e (ex: la demande à
la firme)
de multiples combinaisons de e et de x
peuvent conduire au même z
Déterminer le contrat optimal (suite 3)

Soit y une variable aléatoire observable
telle que :


y ne dépend pas de e
y est corrélé à x

Exemple : les ventes dans le secteur
=> un salaire dépendant de y peut
permettre d’obtenir le compromis
recherché.
Déterminer le contrat optimal (suite 4)

Exemple de règle de rémunération :
w     e  x  y 




est la partie fixe
indique l’intensité des incitations
indique le poids de la variable
d’information y
Contrat linéaire ou non linéaire ?

Holmström et Milgrom (1987)
Déterminer le contrat optimal (suite 5)

Le contrat optimal dépend principalement
du choix adéquat :


de la valeur de  (1er principe : informativité)
 dépend de la corrélation entre x et y
de la valeur de  (2e principe : intensité de
l’incitation). Dépend :
 de l’influence de l’effort sur les profits
 de la précision de la mesure de l’effort
 du degré d’aversion au risque de l’employé
 de la réaction des agents au système incitatif.
Déterminer le contrat optimal (suite 6)

Mieux mesurer l’effort ?



observation de z et y (variables
aléatoires) => estimation de e
mais : en réalité, cette estimation
n’échappe pas totalement au contrôle de
l’employeur.
3e Principe : l’intensité du contrôle

élevé => forte intensité du contrôle
Déterminer le contrat optimal (suite 7)

La question de la répartition de l’effort entre
les tâches



Plusieurs tâches à réaliser pour un même
employé
L’efficacité de la firme suppose qu’un employé ne
sacrifie pas certaines tâches
4e principe : Egalité des rémunérations

Le système de rémunération ne doit pas créer de
sources d’inefficacité dues à son influence sur
l’intensité relative de l’effort pour chaque tâche.
 Problème : contrainte forte.
II. Les Incitations au sein de la firme
Introduction
A. Concept central : l'aléa moral
B. La Relation employeur-employé
C. La Relation actionnaire-manager
Introduction

Résumé du problème

« Who is the boss, and whose interests
come first? » (Chew and
Jensen (1995))
« Le problème n’est pas que les dirigeants soient paresseux
ou ne travaillent pas assez. » (Milgrom et Roberts (1992,
p.241)) !

Premières observations du
phénomène

Actionnaire
Berle et Means (1932) : séparation
propriété et contrôle.
P
o
u
v
o
i
r
Manager
Profits et objectifs des managers

Objectifs des managers

Investissements dans des projets peu
rentables
actifs spécifiques rendant le manager
indispensable (Shleifer et Vishny (1989))
 activités difficilement contrôlables et évaluables
(Stiglitz et Edlin (1992))




Augmenter la taille de l’entreprise
Salaires exorbitants, dépenses somptuaires
Faire échouer des opérations de rachat
Profits et objectifs des managers (suite)

Conséquence générale : maximisation
de la taille


≠ maximisation du profit (objectifs des
actionnaires) y  y *
profit = simple contrainte de valeur
minimale.
Les mécanismes incitatifs

Corporate governance


« les moyens par lesquels les fournisseurs de capitaux de
l’entreprise peuvent s’assurer de la rentabilité de leur
investissement » (Shleifer et Vishny (1997))
Les mécanismes

Contrôle interne



Evaluation directe de la gestion de l’entreprise



Rémunération incitative des managers
Le contrôle par le conseil d’administration
Petits actionnaires
Les zinzins
Surveillance exercée par les marchés financiers
(menaces d’OPA)
Les mécanismes incitatifs (suite 1)

Rémunération incitative des
managers

 cas particulier de relation employeur
– employé

une hypothèse d’aversion pour le risque


contexte = marché des managers
concurrentiel
… ayant pour conséquence, la nécessité
de motiver la prise de risque.
Les mécanismes incitatifs (suite 2)

Systèmes incitatifs de rémunération

octroi d’options sur actions


octroi d’actions ou d’options
mobilisables à long terme



rémunération en cas de succès, pas de
pénalité en cas d’échec.
question du temps nécessaire pour
observer les résultats de l’action (+
question de la rotation du personnel)
primes, bonus…
Problème : un cas très particulier de
relation employeur-employés
Les mécanismes incitatifs (suite 3)

Le contrôle par le conseil
d’administration : inefficace ?

Connivence…


Notamment : membres qui sont euxmêmes managers d’autres entreprises.
Evaluation directe de la gestion de
l’entreprise
Petits actionnaires (class actions)
 Les zinzins

Surveillance exercée par les marchés
financiers (menaces d’OPA)


Prise de contrôle hostile : définition
Motivation des raiders



gestion ‘inadéquate’ de la firme => faible
valeur
Opérations rentables (Jensen (1988a,b))
Remarque : les armes de contre-attaque
des managers
les parachutes dorés ?
 les droits de souscription d’actions

Raids boursiers = mécanisme incitatif ou
autres explications ?

Sous-estimation de la valeur de
l’entreprise par le marché = manager
inefficace ou marché inefficient ?

Prédateurs = eux aussi, managers
cherchant à étendre leur empire

Amélioration de la rentabilité de
l’entreprise en :


gérant + efficacement
ou en brisant des engagements initiaux
implicites : expropriation des stakeholders au
profit des shareholders
(Shleifer et Summers (1988))
Conclusion : une conception des
rapports humains particulière…

Limites descriptives :



Rôle de la confiance ?
Mode de résolution des conflits
 Place du contrat ?
 Phénomènes inter-individuels ?
Enjeux normatifs


Dérives dans le gouvernement d’entreprises
 Le cas Enron
 Un petit exemple chez Moody’s
De bonnes pratiques préconisées par les
autorités publiques…
Plan
Partie I. La Concurrence imparfaite
Partie II. Les Approches évolutionnistes
=> Partie III. Les approches évolutionnistes <=
Les approches évolutionnistes
I. Des Origines à Nelson et Winter (1982)
II. Concepts centraux
III. Les Routines : entre inertie et
changement
IV. La Question de la maximisation du
profit
A. Origines (au XXe siècle)

Avant… : Darwin (1859), Lamarck,
Spencer.

Veblen (1898)


Schumpeter (1912)


Causalité cumulative
Dynamique endogène, innovation, particularité
du modèle de comportements.
Hayek

Supériorité de l’ordre social spontané (issu de
l’évolution culturelle) sur l’ordre social organisé
Origines (suite 1)

Alchian (1950)


Incertitude radicale => idée
d’optimisation inopérante. Mais…
Concurrence et efficacité économique
=> sélection (largement aléatoire)
=> survie ou disparation des firmes
=> processus de sélection exogène
=> ‘comme si’ les firmes maximisaient leur
profit (=> Friedman (1953) :
instrumentalisme méthodologique)

Critique de Penrose (1952)
Origines (suite 2)

Simon (1955), March et Simon
(1963), Cyert et March (1963)


Firme = ensemble d’individus à la
rationalité limitée,
Environnement : complexité et
l’incertitude radicale
=> rationalité procédurale, satisfacing (≠
max Π)

Simon = fondements
microéconomiques.
Nelson et Winter (1982)


Thème principal : l’innovation
Cadre :

changement économique endogène



Processus d’apprentissage et de
découvertes (≠ allocation optimale de
ressources)
dynamique hors de l’équilibre
Ensemble d’acteurs en interaction au
sein d’une organisation, capacités
cognitives limitées
Les approches évolutionnistes
I. Des Origines à Nelson et Winter (1982)
II. Concepts centraux
A. Routines organisationnelles
B. Routines statiques et routines dynamiques
C. Paradigme technologique
D. Connaissances
E. Trajectoire technologique
F. Path dependency, irréversibilité, verrouillage
III. Les Routines : entre inertie et changement
IV. La Question de la maximisation du profit
Concepts centraux

Routines organisationnelles

mémoire organisationnelle (stock de
connaissances, en partie tacites) et
Comportements réguliers et prévisibles
(gènes)


Connaissance ≠ information
Règles pragmatiques guidant
inconsciemment la décision (≠ Simon)
(≈ Polanyi), au sein d’une organisation
particulière (≠ Veblen).
Concepts centraux (suite 1)

Routines statiques et routines
dynamiques

Routines statiques => permanence,
répétitivité (réflexes), prédictibilité
(certitude), opérationnalité de
l’organisation


Problème : obstacle à l’innovation.
Routines dynamiques =>
apprentissage (cf Dosi, Teece et Winter
(1990))

≠ Schumpeter
Concepts centraux (suite 2)

Paradigme technologique
(Dosi (1982))


Connaissances



modèle de résolution des problèmes
techno-économiques
Génériques (bien public)
Spécifiques (exclusives)
Trajectoire technologique

Rôle de la position / frontière
technologique
Concepts centraux (suite 3)

Path dependency, irréversibilité,
verrouillage



L’histoire compte
Spécificité du chemin inhérent aux
connaissances spécifiques (Dosi),
importance des ‘petits accidents de
l’histoire’ (Arthur et alii.(1987) et David
(1985) : clavier Qwerty)
Facteurs d’irréversibilité : effets
d’apprentissage par l’usage,
externalités de réseaux
=> rendements croissants
Les approches évolutionnistes
I. Des Origines à Nelson et Winter (1982)
II. Concepts centraux
III. Les Routines : entre inertie et changement
IV. La Question de la maximisation du profit
Les routines : entre inertie et
changement


Vertu première du concept de
routine : le réalisme de la
description du fonctionnement des
firmes.
Problème : la routine est a priori un
facteur d’inertie des firmes (routine
= gènes)
Les routines : entre inertie et
changement (suite 1)

Origine du changement ?


Évolution de l’environnement (facteurs
externes)
Évolution des routines (facteurs
internes)
Les approches évolutionnistes
I. Des Origines à Nelson et Winter (1982)
II. Concepts centraux
III. Les Routines : entre inertie et changement
IV. La Question de la maximisation du profit
La question de la maximisation du profit


Origine : le débat
Alchian/Penrose/Friedman
Winter : découverte progressive des
objectifs en fonction des relations
internes et de l’environnement
externe
Maximisation du profit (suite 1)

2 causes (du rejet)



Pluralité des objectifs au sein de l’organisation
Difficulté de calculs optimaux (complexité,
incertitude)
Survie et maximisation du profit (Winter
(1964))


Maximisation du profit à court terme : pas un
critère de survie à long terme.
Critères de survie : économies d’échelle,
expérience accumulée, procédures
d’organisation, type d’environnement
Conclusion : Apports et Limites de
l’approche évolutionniste

Gain descriptif : jusqu’où ?

Pouvoir prédictif ?



Complexité et prédiction
Un cadre théorique encore flou.
Place de la formalisation ?
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