Microéconomie de l’Entreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010 Microéconomie de l’entreprise : What else ? Sociologie de l’entreprise Management de l’entreprise Plan Partie I. La Concurrence imparfaite Partie II. Les approches contractuelles Partie III. Les approches évolutionnistes Partie I. La Concurrence Imparfaite I. Le Monopole II. L’Interaction stratégique (oligopoles) Remarque bibliographique La Bible : Tirole J. (1988), Théorie de l’Organisation Industrielle, Tomes I et II, Economica. I. Le Monopole A. Rappels sur l’équilibre du monopoleur B. L’inefficacité du monopole C. Compléments La différenciation Monopole et bien-être : le cas des brevets D. Une expérience pédagogique sur le monopole Le Monopole Pourquoi s’intéresser au Monopole ? Un cas idéal-typique de pouvoir de marché Repère pour l’étude des oligopoles Repère pour la réglementation La tendance au monopole : une force obscure de l’économie de marché ? Des implications normatives de la théorie néo-classique qui sont remises en cause par les approches contractuelles de la firme. Rappels sur l’Equilibre du Monopole (1) Maximisation du profit et prix de monopole Max ( y) py c( y) p, y Scq : y D( p) Soit, en réécrivant le problème en utilisant la fonction de demande inverse Max ( y) p( y) y c( y) y Rappels sur l’Equilibre du Monopole (2) La condition du premier ordre donne recette marginale = coût marginal p ( y ) p ' ( y ) y c' ( y ) Rappels sur l’Equilibre du Monopole (3) Une autre façon d’écrire la condition du premier ordre est la suivante : Soit, p( y ) 1 p' ( y ) y c' ( y ) p 1 p( y) 1 c' ( y ) ( y) p Où, ( y) y' ( p) y demande. est l’élasticité-prix de la Rappels sur l’Equilibre du Monopole (4) Une autre façon (encore !) d’écrire la condition du premier ordre : p( y ) c' ( y ) 1 p( y ) ( y) => mark-up relatif ou indice de Lerner Fixation des prix par le monopoleur : quelques remarques (1) Fixation de prix par mark-up : irrationnel ? p( y ) c' ( y ) 1 p( y ) ( y) Hyp 1 : Coût unitaire constant => coût marginal constant = c Hyp 2 : Elasticité constante = 2 => p ( y ) 2c Fixation des prix par le monopoleur : quelques remarques (2) Le monopole multi-produits 1e cas : biens substituables => ajustement des prix en fonction des différentes élasticité-prix croisées. 2e cas : biens complémentaires => certains prix peuvent être inférieurs au coût marginal (téléphone portable / communications téléphoniques) Le monopoleur face au temps : quelques exemples (1) Exemple 1 : learning by doing Production élevée en t=1 => coût de production faible en t=2 Profit total maximisé pour un prix en t=1 plus faible que dans le cas d’une firme ‘myope’ Le monopoleur face au temps : quelques exemples (2) Exemple 2 : Vente de biens durables Particularité : biens conservés alors que les prix peuvent changer. => Tentative de discrimination intertemporelle par les prix. (prix d’écrémage, consoles de jeux) Limite : anticipations des consommateurs et conjecture de Coase. I. Le Monopole A. Rappels sur l’équilibre du monopoleur B. L’inefficacité du monopole C. Compléments La différenciation Monopole et bien-être : le cas des brevets D. Une expérience pédagogique sur le monopole L’inefficacité du monopole (1) Le pouvoir de marché => prix de vente plus élevé qu’en concurrence parfaite => quantités échangées plus faibles => perte de poids mort L’inefficacité du monopole (2) prix prix A A Coût marginal (Offre) Coût marginal Surplus du consommateur Surplus du consommateur pM Ec pc Surplus du producteur pc Surplus du producteur EM D Ec C Demande B Demande B yc quantité Recette Marginale yM quantité L’inefficacité du monopole (3) Autres sources d’inefficacité 1) La X-inefficacité (Leibenstein (1966)) 2 ‘libertés’ simultanées liées au statut de monopoleur Vendre à un prix élevé Produire à un coût élevé X-inefficacité Particularité du monopole : pas d’éléments de comparaison L’inefficacité du monopole (3) Autres sources d’inefficacité (suite) 2) La recherche de rente de situation (Tullock (1967), Posner (1975)) La course aux brevets Dépenses de publicité Organisation de groupes de pression Kolko, Railroads and regulation : 1877-1916 (1965) Thèse de la capture (Stigler (1971)) Rétribution d’avocats L’inefficacité du monopole (4) prix prix A A Coût marginal (Offre) Coût marginal Surplus du consommateur Surplus du consommateur pM Ec pc Surplus du producteur pc Surplus du producteur EM D Ec C Demande B Demande B yc quantité Recette Marginale yM quantité L’inefficacité du monopole (5) La mesure de l’inefficacité liée à des positions de monopole p( y ) c' ( y ) 1 Rappel de l’indice de Lerner p( y ) ( y) Harberger (1954) : 0.1% du PNB Parker and Connor (1979) Perte de surplus des consommateurs = 25% du PNB Inefficacité = 3% à 6% du PNB Jenny and Weber (1983) : France, entre 0.85% et 7.39% du PIB. I. Le Monopole A. Rappels sur l’équilibre du monopoleur B. L’inefficacité du monopole C. Compléments La différenciation Monopole et bien-être : le cas des brevets D. Une expérience pédagogique sur le monopole La différenciation (1) Problème = se situer dans l’espace des produits (substituabilité imparfaite). Différenciation verticale (qualité) Différenciation horizontale Distribution des préférences à l’égard de la qualité au sein de la population. Ex : couleur, localisation Approche par les caractéristiques (Lancaster (1966)) Ex : Kcal, Indice Carbone La différenciation (2) Pouvoir de marché et différenciation Monopole => quel ‘biais’ (perte de surplus collectif) dans la différenciation ? qualité trop élevée ou trop faible, trop de diversité ou pas assez. Monopole et bien-être : le cas des brevets (1) Le problème de l’innovation : Innovation = production de connaissance (non rivalité) Sans exclusion : connaissance = bien public Thèse de Schumpeter (1942) Brevet => monopole (temporaire) légal Dilemme : empêche la diffusion de l’innovation et crée une situation non concurrentielle Monopole et bien-être : le cas des brevets (2) Rapport OCDE (2004) Brevet = Mécanisme incitatif efficace ? Fort dans certaines branches : biotechnologies, médicaments, produits chimiques. Faible dans d’autres Préférence pour d’autres moyens : secret, position pilote sur le marché I. Le Monopole A. Rappels sur l’équilibre du monopoleur B. L’inefficacité du monopole C. Compléments La différenciation Monopole et bien-être : le cas des brevets D. Une expérience pédagogique sur le monopole Le Blog des Expériences Pédagogiques en SES http://ecoexpepedago.blogspot.com/ Un blog pour les profs de SES Créer des situations de prise de décisions économiques en classe Marché concurrentiel Biens collectifs Asymétries d’information Monopole L’Expérience de marché concurrentiel (quelques mots) Les acheteurs Les vendeurs Expérience de marché concurrentiel (les résultats) Prix Négociés (ordonnées) au cours des périodes (abscisses) 11 ,00 € 10 ,00 € 9,00 € 8,00 € 7,00 € 6,00 € 5,00 € 4,00 € 3,00 € 2,00 € 1,00 € 0,00 € 11 11 11 22 22 22 33 33 334 44 44 55 55 55 L’Expérience pédagogique sur le monopole Les données Tableau des coûts Quantité prouite 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Coût de la dernière unité produite 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Coût Total 0 1 3 28 36 L’expérience pédagogique sur le monopole (données, suite) Tableau des Ventes Test Expérience Période A Période B Période C Quantité produite [1] 2 3 1 Prix de vente [2] 14 10 21 Recette totale [3]=[1]x[2] 28 Coût Total [4] 3 6 1 Profit [5]=[3]-[4] 24 Recette marginale +2 Coût marginal -5 Période 1 Période 2 Période 3 Période 4 Période 5 Période 6 Période 7 L’expérience pédagogique sur le monopole (résultats) Données de l'Expérience Quantité produite 0 Prix 1 2 3 4 5 6 7 8 10 9 8 7 6 5 4 3 Coût de la dernière unité 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Coût total 0 1 3 6 10 15 21 28 36 Prix (ordonnées) au cours des périodes (abscisses) 11,00 € 10,00 € Concurrence Monopole 9,00 € 8,00 € Equilibre du Monopole 7,00 € 6,00 € Equilibre de Concurrence 5,00 € 4,00 € 3,00 € 2,00 € 1,00 € 0,00 € c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm Partie I. La Concurrence Imparfaite I. Le Monopole => II. L’Interaction stratégique <= II. L’interaction stratégique (oligopoles) Introduction A. La concurrence en quantités (Cournot) B. La concurrence par les prix (paradoxe de Bertrand) C. Comparaison des équilibres D. Cournot ou Bertrand ? E. La collusion tacite Introduction (1) : oligopoles et stratégies Fin de l’environnement passif => interactions stratégiques (jeux noncoopératifs) Variables stratégiques : Prix, quantité Caractéristiques du produit (qualité, dessin et forme, localisation…) Perception du produit (publicité) Sortie du marché Méthodes de production (innovation de procédés) Création de nouveaux produits (innovation de produits) Introduction (2) : représentation 2 firmes i et j 2 stratégies (prix, quantités…) par ai1 , ai2 , a1j , a 2j firme soit => 4 couples de stratégies (solutions) : a , a , a , a , a , a , a , a 1 i 1 j 2 i 1 j 1 i 2 j 2 i 2 j Critère = Maximisation du profit : 1 1 2 1 1 2 2 2 a , a , a , a , a , a , a , a i i j Firme i : i i j i i j i i j 1 1 2 1 1 2 2 2 Firme j : j ai , a j , j ai , a j , j ai , a j , j ai , a j Introduction (3) : Equilibre de Nash Parmi les 4 solutions possibles, est un équilibre si : i ai1 , a1j i ai2 , a1j 1 1 1 2 j ai , a j j ai , a j a , a 1 i En a , a , ni la firme i ni la firme j 1 i 1 j 1 j n’ont intérêt à dévier unilatéralement (équilibre de Nash) Introduction (4) : Equilibre de Nash Notation + générale a , a est un équilibre de Nash si : a , a , a a , a et a , a , a a , a i i j i i j i i j j j i j j i j Introduction : contextes de décision Décisions simultanées / séquentielles Concurrence par les prix / en quantités Décisions uniques / répétées A. La concurrence en quantités (Cournot) Cournot (1838) => un oligopole est une structure de marché ‘intermédiaire’ entre la concurrence parfaite et le monopole. Hypothèses du modèle de Cournot Choix simultanés Variable stratégique = quantité (capacité) => un commissaire-priseur fixe le prix qui égalise offre et demande. qj Equilibre de Cournot-Nash (cas 2 firmes) q i , q j = quantités produites par i et j L’équilibre de Cournot-Nash est donné par i qi , q j qi 0 j qi , q j q j 0 Equilibre de Cournot-Nash (suite 1) et Ri q j R j qi des firmes = fonctions de réaction meilleures réponses aux actions des autres. i Ri q j , q j qi 0 et j qi , R j qi q j 0 Equilibre de Cournot-Nash = qi , q j tel que qi Ri q j et q j R j qi Equilibre de Cournot-Nash (suite 2) Fonction de profit sous la forme exacte de Cournot : i qi , q j qi Pqi q j Ci qi Condition de 1er ordre de maximisation du profit (firme i) : i qi , q j qi Pqi q j Ci' qi qi P ' qi q j 0 => Externalités négatives entre firmes Equilibre de Cournot-Nash (suite 2) Conséquence PCournot PMonopole QCournot QMonopole totalCournot Monopole Calcul de l’Equilibre : un exemple Fonction de demande (inverse) : Pqi q j a bqi q j avec a, b 0 Fonction de coût (firme i): C qi ci qi avec ci 0 Calcul de l’équilibre (suite 1) Condition du 1e ordre donne : qi Rq j bq j ci a 2b Equilibre : qi Coût marginal de la firme 2ci c j a 3b et q j Rqi bqi c j a 2b Coût marginal de l’autre firme et qj 2c j ci a 3b Données : - demande : a 50, b 2 Exemple numérique qj 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 - coûts : ci 1 , c j 1 Ri q j Equilibre de Cournot-Nash qi q j 8.17 R j qi 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 qi Données : - demande : P(Q) 2Q 50 Autre Exemple qj - coûts : C ' (Q) 12 Q 2 3Q 10 Ri q j 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Equilibre de Cournot-Nash qi q j 6.43 R j qi 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 qi Inefficacité de l’oligopole de Cournot On s’en doutait déjà… Réécrivons la condition du 1e ordre : ( i qi , q j qi Pqi q j Ci' qi qi P ' qi q j 0 ) i Li P Ci' Avec Li l’indice de Lerner, P P' Q l’elasticité de la demande et P qi i Q la part de marché de la firme i Inefficacité de l’oligopole de Cournot (suite 1) Li 0=> inefficacité de l’oligopole de Cournot L’indice de Lerner est compris entre celui de la concurrence parfaite et celui du monopole Concurrence parfaite i 1 0 Oligopole de Cournot Monopole Quand le nombre de firmes s’accroît… i 1 La remarque précédente ( 0 ) suggère : nombre de firme (Cournot tend vers la concurrence parfaite) II. L’interaction stratégique (oligopoles) Introduction A. La concurrence en quantités (Cournot) B. La concurrence par les prix (paradoxe de Bertrand) C. Comparaison des équilibres D. Cournot ou Bertrand ? E. La collusion tacite B. La concurrence par les prix (paradoxe de Bertrand) Bertrand (1883) : des oligopoleurs se comportent comme en concurrence parfaite (profits nuls) paradoxe Hypothèses du modèle de Bertrand (cas 2 firmes) Biens parfaitement substituables Fonction de demande q D p avec : D pi si pi p j 1 Di pi , p j 2 D pi si pi p j si pi p j 0 Chaque firme satisfait toujours la demande et le coût unitaire est c. Choix simultanés et non coopératifs L’équilibre de Bertrand-Nash Profit de la firme i Equilibre de Nash i pi , p j ( pi c) Di pi , p j pi , i pi , p j i pi , p j avec pi p j c et p j , j pi , p j j pi , p j Démonstration Réaction anticipée des firmes Equilibre Firme i baisse son prix non Firme j baisse son prix non … … … pi p j c Statu quo oui Cas possibles pi p j c p j pi c Demande Di pi , p j 0 D j pi , p j D p j Profit i pi , p j 0 j pi , p j ( p j c) D p j Di pi , p j D p i i pi , p j ( p i c ) D p i D j pi , p j 0 j pi , p j 0 II. L’interaction stratégique (oligopoles) Introduction A. La concurrence en quantités (Cournot) B. La concurrence par les prix (paradoxe de Bertrand) C. Comparaison des équilibres D. Cournot ou Bertrand ? E. La collusion tacite C. Comparaison des équilibres P 54 52 50 48 46 44 42 40 38 36 34 32 30 28 26 24 22 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Courbe de demande P(Q) 2Q 50 Coût marginal Monopole C ' (Q) 12 Q 2 3Q 10 P 34 , Q 8 Cournot P 24 , Q 13 Concurrence parfaite P 18 , Q 16 Bertrand 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 Q 24 II. L’interaction stratégique (oligopoles) Introduction A. La concurrence en quantités (Cournot) B. La concurrence par les prix (paradoxe de Bertrand) C. Comparaison des équilibres D. Cournot ou Bertrand ? E. La collusion tacite D. Bertrand ou Cournot ? Rappel du paradoxe : guerre des prix jusqu’à profits nuls. Plusieurs résolutions possibles du paradoxe Contrainte de capacité La collusion (tacite) La différenciation des produits Les contraintes de capacité Edgeworth (1897) Contrainte de capacité : définition C ' qi Rendements décroissants Contrainte de capacité qi qi Les contraintes de capacité (suite 1) Intuition Supposons que qi D pi et 1 2 D pi qi , pi pi avec p i c Si la firme j choisit pi p j c La firme i a-t-elle intérêt à répondre par ? La réponse est : çà dépend ! p j pi c Les contraintes de capacité (suite 2) Kreps et Scheinkman (1983) Contrainte de capacité + Concurrence en Prix (Bertrand) = Equilibre de Cournot Kreps et Scheinkman (1983) (suite 1) Jeu à 2 étapes 1ère étape : choix des capacités 2e étape : concurrence en prix (sous contrainte de capacité) Résultat : 1ère étape : les capacités choisies sont les quantités d’équilibre de Cournot. 2ème étape : prix d’équilibre = prix tel que les capacités soient saturées. => prix et quantités d’équilibre sont ceux de Cournot. Kreps et Scheinkman (1983) (suite 2) Commentaires Interprétation de KS(1983) Prix s’ajustent plus vite que les quantités. Quelques hypothèses du modèle : Le mode de rationnement des consommateurs. Capacité des autres observable II. L’interaction stratégique (oligopoles) Introduction A. La concurrence en quantités (Cournot) B. La concurrence par les prix (paradoxe de Bertrand) C. Comparaison des équilibres D. Cournot ou Bertrand ? E. La collusion tacite E. La collusion tacite Contexte = interaction répétée (≠ one shot) Causes évidentes : investissements durables, savoir-faire technique, barrières à l’entrée… Chamberlin (1929) Les firmes se rendent compte de leur interdépendance => fixation du prix de monopole sans collusion explicite autre façon de résoudre le paradoxe de Bertrand La collusion tacite (suite 1) Contexte Interaction répétée jeux dynamiques Collusion tacite jeux non coopératifs Concurrence en prix Intuition Baisse du prix => captation du marché… … mais implique des représailles (guerre des prix) Le jeu de Bertrand répété Chaque firme cherche à maximiser la valeur actualisée de ses profits : t i pit , p jt T t 0 avec, le facteur d’escompte T le nombre de périodes Le jeu de Bertrand répété (suite 1) 1er cas : horizon fini ( T ) Résolution par backward induction Période Prix optimal T piT c T-1 pi (T 1) c … … 0 pi 0 c => la collusion tacite n’est pas un équilibre (équilibre = Bertrand) Le jeu de Bertrand répété (suite 2) 2e cas : horizon infini (c’est beaucoup !) Le prix de monopole est un équilibre … mais ce n’est pas le seul. Le jeu de Bertrand répété (suite 3) Stratégie de déclic (Friedman (1971)) : m - chaque firme choisit p en t=0 m - puis p aux autres périodes si les autres firmes ont également choisi p m - choisit p c définitivement si l’autre firme a choisi p c Le jeu de Bertrand répété (suite 4) Profits avec et sans ‘coopération’ Coopération systématique m 1 2 ... 2 Déviation m La coopération est un équilibre si 1 2 Partie I. La Concurrence Imparfaite Partie II. Les Approches contractuelles Partie III. Les Approches évolutionnistes Partie II. Les Approches contractuelles I. Les Frontières de la firme II. Les Incitations au sein de la firme I. Les frontières de la firme A. La Théorie des coûts de transaction B. La Théorie des droits de propriété et des contrats incomplets C. Le problème du hold-up Ronald Coase et ‘The Nature of the firm’ (1937) Pourquoi les firmes existent-elles ? Quelle est leur fonction, et qu’est-ce qui détermine leur étendue ? Firme Substitution de l’entrepreneur au mécanisme de prix. Spécificité de la firme = la relation salariale. coûts de transaction (Arrow (1969)) sur le marché = coûts de coordination coûts de coordination <-> absence d’information parfaite et gratuite Collecte de l’information Négociation précédant la transaction Surveillance et contrôle de l’exécution du contrat Multiplicité des contrats de courte durée Ronald Coase et ‘The Nature of the firm’ (1937) (suite 1) Structures coûteuses permettant la rencontre entre offreurs et demandeurs. 2009 : chiffre d’affaires de NYSE Euronext = 4,3 mds $. Arbitrage firme ou marché en fonction : Des coûts de coordination sur le marché Des coûts de coordination à l’intérieur de la firme Ronald Coase et ‘The Nature of the firm’ (1937) (suite 2) Arbitrage => Taille optimale Comprendre pourquoi une relation d’autorité entre employeurs et employés peut être plus efficace Problème : qui a le plus intérêt à cette relation d’autorité ? L’apport de Williamson Transaction et coûts de transaction Williamson (1975,1985) Echange versus Transaction « coûts de fonctionnement du système économique » Arrow (1969) coûts de coordination coûts d’incitation (ou de motivation) coûts associés au caractère incomplet et asymétrique de l’information coûts associés à l’obligation imparfaite Coûts ex ante / ex post L’apport de Williamson (suite 1) Rationalité limitée, contrats incomplets et opportunisme Rationalité limitée : Simon (1955) Contrats incomplets Opportunisme Définition sélection adverse et aléa moral « c’est l’opportunisme, et la manière de s’en protéger, qui est au centre des choix organisationnels » Coriat et Weinstein (2009, p.4) L’apport de Williamson (suite 2) Les caractéristiques essentielles de la transaction (Williamson (1985)) Degré de spécificité des actifs physiques, humains, à spécificité géographique, dédiés, incorporels. Ex : plan Power 8 d’Airbus et soustraitants Degré d’incertitude et de complexité Ex : Coûts de marchandage Fréquence et durée de la relation Achat d’un téléviseur / Fournitures de matières premières L’apport de Williamson (suite 3) Autres caractéristiques de la transaction (Milgrom et Roberts (1992)) Difficultés de mesure de la performance La connexité des transactions => valeur d’une transaction dépendante d’autres transactions cas de la filière textile L’apport de Williamson (suite 4) L’arrangement institutionnel le plus efficace De l’opposition Hiérarchie / Marché aux « structures de gouvernance » (Williamson (1991)) De la relation marchande pure à la relation non-marchande pure les plus efficaces = celles qui minimisent les coûts de transaction. Limites de l’analyse en termes de coûts de transaction Distinction coûts de transaction / coûts de production ? Qui prend en charge les coûts de transaction ? Actionnaires ? Salariés ? Quid des comportements opportunistes à l’intérieur de la firme (au sein de la relation d’autorité) ? I. Les frontières de la firme A. La Théorie des coûts de transaction B. La Théorie des droits de propriété et des contrats incomplets C. Le problème du hold-up La Théorie des droits de propriété : principes généraux Théorie des droits de propriété : structure des droits de propriété => efficience des systèmes économiques Structure efficace des droits de propriété profiter des avantages de la spécialisation garantir un système efficace d’incitations Application à l’organisation-firme Alchian et Demsetz (1972) Firme = ensemble de contrats qui spécifient la structure des droits de propriété Supposons que : La technologie impose le recours au travail en équipe Il est impossible de déterminer la productivité marginale de chacun => Quelle est la forme d’organisation-firme la plus efficace ? Supériorité de la firme capitaliste 3 formes de firmes (Alchian et Demsetz (1972)) Entreprise publique Firme autogérée Firme ‘classique’ (capitaliste) Firme capitaliste dirigeant = propriétaire (=> autorité, contrôle) il sélectionne les employés les plus efficaces les bénéfices lui reviennent et sanctionnent sa propre efficacité La complexité des droits de propriété Droits associés à la propriété d’une entreprise Embaucher et licencier des employés Limites Droit du travail : discrimination à l’embauche, règles relatives aux licenciements Déterminer la quantité Droit de la concurrence (ventes à perte…), produite, les prix Réglementation de certains marchés (quotas de production) Prélever les bénéfices, Droit fiscal céder des actifs …etc. Droit de contrôle résiduel et bénéfice résiduel Complexité des droits de propriété => notion juridique de propriété insuffisante pour l’analyse économique. Grossman and Hart (1986) Concepts centraux Droit de contrôle résiduel Bénéfice résiduel Droit de contrôle résiduel, Bénéfice résiduel et Contrats incomplets Contrats complets / incomplets : définition Droit de contrôle résiduel et Bénéfice résiduel : sans objet si les contrats sont complets. Contrats incomplets et conflits postcontractuels L’allocation optimale des droits de contrôle résiduels Efficacité <-> adéquation droits de contrôle résiduels et bénéfices résiduels Cas de la firme capitaliste (Alchian et Demsetz (1972) dirigeant = droit de contrôle résiduel et bénéfices résiduels => incitation à maximiser la valeur totale créée par la firme I. Les frontières de la firme A. La Théorie des coûts de transaction B. La Théorie des droits de propriété et des contrats incomplets C. Le problème du hold-up Introduction Holmström and Roberts (1998) : « [T]he most influential work during the last two decades on why firms exist, and what determines their boundaries, has been centered on what has come to be known as the ‘hold-up problem’. » Actifs spécifiques et cospécialisés et problème du hold-up Actifs spécifiques et cospécialisés : définitions actifs spécifiques : usage spécifique, sinon valeur nulle des services fournis actifs cospécialisés : 2 actifs liés à un usage spécifique Problème du hold-up : opportunisme post-contractuel Degré de spécificité et hold-up : exemple de la voie ferrée Contexte Plusieurs utilisateurs de la voie ferrée Usine seule utilisatrice, alternative par la route Usine seule utilisatrice, pas d’alternative par la route Degré de spécificité des actifs Pouvoir de négociation post-contractuel Problème du hold-up Organisation efficace Actifs non spécifiques Partagé entre utilisateurs et société de chemins de fer Probabilité faible d’un hold-up Marché Voie ferrée = actif spécifique Supérieur pour l’usine, inférieur pour la société de chemins de fer Probabilité forte que l’usine tente un hold-up Inférieur pour l’usine, supérieur pour la société de chemins de fer Probabilité forte que la société de chemins de fer tente un holdup Voie ferrée et actifs de l’usine sont cospécialisés Achat de la voie ferrée par l’usine (intégration verticale) ou Contrat de location de longue durée (bail) avec prix indexé. Le jeu du hold-up : un exemple Deux firmes s’associent pour un projet qui nécessite pour chacune d’elle de réaliser un investissement (actifs cospécialisés) Coût total des investissements [1] 4 Soit pour chaque firme [2]= [1]/2 2 Retour brut sur investissement [3] 8 Soit par firme, pour un partage égal [4]= [3]/2 4 Résultat par firme pour un partage égal [5]= [4]- [2] 2 Montant par firme des frais de tentative d’accaparement [6] 3 Résultat par firme si les 2 firmes tentent l’accaparement [7]= [5]- [6] -1 Résultat pour la firme qui a tenté seule l’accaparement [8]= [3]- [2]- [6] 3 Résultat pour la firme, seule à ne pas avoir tenté l’accaparement [9]= -[2] -2 Le jeu du hold-up (suite 1) Solution du jeu Firme B (par élimination des stratégies strictement dominées) Déloyale Loyale Déloyale (-1,-1) (3,-2) Loyale (-2,3) (2,2) Firme A Solution Pareto-efficace Le ‘vrai’ jeu du hold-up Version simplifiée du jeu dynamique (-1,-1) Firme A Solution du jeu (0,0) Le hold-up : observations empiriques Klein, Crawford and Alchian (1978) General Motors (assemblage) et Fisher Body (carrosserie) GM allait-elle réaliser un hold-up ? Fin de l’histoire : intégration verticale (GM rachète Fisher Body) Joskow (1985, 1987) Mines de charbon et Producteurs d’électricité Mines souvent détenues par le producteur d’électricité Ou contrats complexes (problème de l’évolution prix du charbon) Les solutions au problème du hold-up L’allocation des droits de propriété Droits de propriété alloués à l’individu dont l’investissement est le plus utile à la transaction Conséquence fréquente : intégration verticale Limite : coûts de transaction au sein de l’organisation Les solutions au problème du hold-up (suite 1) Formes contractuelles Maskin et Tirole (1999) Exemples Contrats de longue durée : bail de long terme, indexation des prix La vérifiabilité par un tiers (juge) Le rôle de la réputation Partie II. Les Approches contractuelles I. Les Frontières de la firme II. Les Incitations au sein de la firme II. Les Incitations au sein de la firme Introduction A. Concept central : l'aléa moral B. La Relation employeur-employé C. La Relation actionnaire-manager Introduction Références bibliographiques Principal MILGROM, P. et J. ROBERTS (1992), Economie, Organisation et Management, Traduction française, De Boeck, 1997. LAFFONT, J.J. ET D. MARTIMORT (2002), The Theory of Incentives: The Principal-Agent Model, Princeton University Press. P o u v o i r La Théorie de l’agence Agent Relation d’agence : définition Nombreux domaines d’application Firme : Jensen et Meckling (1976) Objet ≠ frontières de la firme Gibbons (2005) : « théorie accidentelle de la firme » Introduction (suite 1) Cadre théorique Point de départ ≠ échec du marché (Coase) il n’est pas question de savoir s’il faut ou non conclure un contrat ≠ coûts de transactions Recherche de contrats incitatifs optimaux Individus optimisateurs démarche néo-classique traditionnelle Cependant, asymétries d’information => coûts d’agence => ≠ ‘First best allocation of ressources’ Introduction (suite 2) Trop de lumière dans la boite noire ? Firmes = « fictions légales qui servent comme noeud (nexus) pour un ensemble de relations contractuelles entre des individus ». (Jensen et Meckling (1976)) => La firme n’a pas d’existence réelle => le concept de propriété est « non pertinent » (Fama (1980)) A. Concept central : l’aléa moral Asymétries d’information => sélection adverse (Akerlof (1972)) => aléa moral (Arrow (1963)) « by definition the agent has been selected for his specialized knowledge and the principal can never hope to completely check the agent’s performance » => non vérifiabilité (Holmström (1979)) non observabilité et non vérifiabilité Aléa moral (suite 1) Aléa moral et théorie de l’agence Contrats garantissant efficacité de la relation principal – agent. Agent : asymétrie d’information favorable => il peut cacher certaines de ses actions au principal Aléa moral (suite) Aléa moral et inefficacité Anticipation des actions de l’agent par le principal => échec de la relation Exemples Diminution de l’autoprotection (assuré) Surconsommation de biens et services fournis par le principal (assuré, aléa moral ex post) Augmentation du risque de défaut (emprunteur) Solution : contrat incitatif II. Les Incitations au sein de la firme Introduction A. Concept central : l'aléa moral B. La Relation employeur-employé C. La Relation actionnaire-manager Le problème du tire-au-flanc (entre autres) « Il n’est pas rare qu’un ouvrier compétent découvre, en peu de temps, comment travailler moins tout en donnant l’impression à son employeur qu’il travaille beaucoup. » (Taylor, cité par Milgrom et Roberts (1992)) Cause = asymétrie d’information sur la productivité de l’employé => aléa moral Conséquence = sous optimalité du contrat voire absence de relation. Déterminer le contrat optimal Principe de base : lier le salaire non à la productivité (impossible) mais au résultat du travail. Problème : le résultat du travail dépend : De l’effort du salarié Mais aussi d’autres variables => trouver un compromis entre incitation et protection contre les risques Déterminer le contrat optimal (suite 1) Soit e la variable d’effort (inobservable) Objectif de l’employeur Max e, w Objectif du salarié Max w Ce Déterminer le contrat optimal (suite 2) Soit z le résultat (observable) du travail (ex: les ventes) z e x dépend de e dépend d’une variable aléatoire x indépendante de e (ex: la demande à la firme) de multiples combinaisons de e et de x peuvent conduire au même z Déterminer le contrat optimal (suite 3) Soit y une variable aléatoire observable telle que : y ne dépend pas de e y est corrélé à x Exemple : les ventes dans le secteur => un salaire dépendant de y peut permettre d’obtenir le compromis recherché. Déterminer le contrat optimal (suite 4) Exemple de règle de rémunération : w e x y est la partie fixe indique l’intensité des incitations indique le poids de la variable d’information y Contrat linéaire ou non linéaire ? Holmström et Milgrom (1987) Déterminer le contrat optimal (suite 5) Le contrat optimal dépend principalement du choix adéquat : de la valeur de (1er principe : informativité) dépend de la corrélation entre x et y de la valeur de (2e principe : intensité de l’incitation). Dépend : de l’influence de l’effort sur les profits de la précision de la mesure de l’effort du degré d’aversion au risque de l’employé de la réaction des agents au système incitatif. Déterminer le contrat optimal (suite 6) Mieux mesurer l’effort ? observation de z et y (variables aléatoires) => estimation de e mais : en réalité, cette estimation n’échappe pas totalement au contrôle de l’employeur. 3e Principe : l’intensité du contrôle élevé => forte intensité du contrôle Déterminer le contrat optimal (suite 7) La question de la répartition de l’effort entre les tâches Plusieurs tâches à réaliser pour un même employé L’efficacité de la firme suppose qu’un employé ne sacrifie pas certaines tâches 4e principe : Egalité des rémunérations Le système de rémunération ne doit pas créer de sources d’inefficacité dues à son influence sur l’intensité relative de l’effort pour chaque tâche. Problème : contrainte forte. II. Les Incitations au sein de la firme Introduction A. Concept central : l'aléa moral B. La Relation employeur-employé C. La Relation actionnaire-manager Introduction Résumé du problème « Who is the boss, and whose interests come first? » (Chew and Jensen (1995)) « Le problème n’est pas que les dirigeants soient paresseux ou ne travaillent pas assez. » (Milgrom et Roberts (1992, p.241)) ! Premières observations du phénomène Actionnaire Berle et Means (1932) : séparation propriété et contrôle. P o u v o i r Manager Profits et objectifs des managers Objectifs des managers Investissements dans des projets peu rentables actifs spécifiques rendant le manager indispensable (Shleifer et Vishny (1989)) activités difficilement contrôlables et évaluables (Stiglitz et Edlin (1992)) Augmenter la taille de l’entreprise Salaires exorbitants, dépenses somptuaires Faire échouer des opérations de rachat Profits et objectifs des managers (suite) Conséquence générale : maximisation de la taille ≠ maximisation du profit (objectifs des actionnaires) y y * profit = simple contrainte de valeur minimale. Les mécanismes incitatifs Corporate governance « les moyens par lesquels les fournisseurs de capitaux de l’entreprise peuvent s’assurer de la rentabilité de leur investissement » (Shleifer et Vishny (1997)) Les mécanismes Contrôle interne Evaluation directe de la gestion de l’entreprise Rémunération incitative des managers Le contrôle par le conseil d’administration Petits actionnaires Les zinzins Surveillance exercée par les marchés financiers (menaces d’OPA) Les mécanismes incitatifs (suite 1) Rémunération incitative des managers cas particulier de relation employeur – employé une hypothèse d’aversion pour le risque contexte = marché des managers concurrentiel … ayant pour conséquence, la nécessité de motiver la prise de risque. Les mécanismes incitatifs (suite 2) Systèmes incitatifs de rémunération octroi d’options sur actions octroi d’actions ou d’options mobilisables à long terme rémunération en cas de succès, pas de pénalité en cas d’échec. question du temps nécessaire pour observer les résultats de l’action (+ question de la rotation du personnel) primes, bonus… Problème : un cas très particulier de relation employeur-employés Les mécanismes incitatifs (suite 3) Le contrôle par le conseil d’administration : inefficace ? Connivence… Notamment : membres qui sont euxmêmes managers d’autres entreprises. Evaluation directe de la gestion de l’entreprise Petits actionnaires (class actions) Les zinzins Surveillance exercée par les marchés financiers (menaces d’OPA) Prise de contrôle hostile : définition Motivation des raiders gestion ‘inadéquate’ de la firme => faible valeur Opérations rentables (Jensen (1988a,b)) Remarque : les armes de contre-attaque des managers les parachutes dorés ? les droits de souscription d’actions Raids boursiers = mécanisme incitatif ou autres explications ? Sous-estimation de la valeur de l’entreprise par le marché = manager inefficace ou marché inefficient ? Prédateurs = eux aussi, managers cherchant à étendre leur empire Amélioration de la rentabilité de l’entreprise en : gérant + efficacement ou en brisant des engagements initiaux implicites : expropriation des stakeholders au profit des shareholders (Shleifer et Summers (1988)) Conclusion : une conception des rapports humains particulière… Limites descriptives : Rôle de la confiance ? Mode de résolution des conflits Place du contrat ? Phénomènes inter-individuels ? Enjeux normatifs Dérives dans le gouvernement d’entreprises Le cas Enron Un petit exemple chez Moody’s De bonnes pratiques préconisées par les autorités publiques… Plan Partie I. La Concurrence imparfaite Partie II. Les Approches évolutionnistes => Partie III. Les approches évolutionnistes <= Les approches évolutionnistes I. Des Origines à Nelson et Winter (1982) II. Concepts centraux III. Les Routines : entre inertie et changement IV. La Question de la maximisation du profit A. Origines (au XXe siècle) Avant… : Darwin (1859), Lamarck, Spencer. Veblen (1898) Schumpeter (1912) Causalité cumulative Dynamique endogène, innovation, particularité du modèle de comportements. Hayek Supériorité de l’ordre social spontané (issu de l’évolution culturelle) sur l’ordre social organisé Origines (suite 1) Alchian (1950) Incertitude radicale => idée d’optimisation inopérante. Mais… Concurrence et efficacité économique => sélection (largement aléatoire) => survie ou disparation des firmes => processus de sélection exogène => ‘comme si’ les firmes maximisaient leur profit (=> Friedman (1953) : instrumentalisme méthodologique) Critique de Penrose (1952) Origines (suite 2) Simon (1955), March et Simon (1963), Cyert et March (1963) Firme = ensemble d’individus à la rationalité limitée, Environnement : complexité et l’incertitude radicale => rationalité procédurale, satisfacing (≠ max Π) Simon = fondements microéconomiques. Nelson et Winter (1982) Thème principal : l’innovation Cadre : changement économique endogène Processus d’apprentissage et de découvertes (≠ allocation optimale de ressources) dynamique hors de l’équilibre Ensemble d’acteurs en interaction au sein d’une organisation, capacités cognitives limitées Les approches évolutionnistes I. Des Origines à Nelson et Winter (1982) II. Concepts centraux A. Routines organisationnelles B. Routines statiques et routines dynamiques C. Paradigme technologique D. Connaissances E. Trajectoire technologique F. Path dependency, irréversibilité, verrouillage III. Les Routines : entre inertie et changement IV. La Question de la maximisation du profit Concepts centraux Routines organisationnelles mémoire organisationnelle (stock de connaissances, en partie tacites) et Comportements réguliers et prévisibles (gènes) Connaissance ≠ information Règles pragmatiques guidant inconsciemment la décision (≠ Simon) (≈ Polanyi), au sein d’une organisation particulière (≠ Veblen). Concepts centraux (suite 1) Routines statiques et routines dynamiques Routines statiques => permanence, répétitivité (réflexes), prédictibilité (certitude), opérationnalité de l’organisation Problème : obstacle à l’innovation. Routines dynamiques => apprentissage (cf Dosi, Teece et Winter (1990)) ≠ Schumpeter Concepts centraux (suite 2) Paradigme technologique (Dosi (1982)) Connaissances modèle de résolution des problèmes techno-économiques Génériques (bien public) Spécifiques (exclusives) Trajectoire technologique Rôle de la position / frontière technologique Concepts centraux (suite 3) Path dependency, irréversibilité, verrouillage L’histoire compte Spécificité du chemin inhérent aux connaissances spécifiques (Dosi), importance des ‘petits accidents de l’histoire’ (Arthur et alii.(1987) et David (1985) : clavier Qwerty) Facteurs d’irréversibilité : effets d’apprentissage par l’usage, externalités de réseaux => rendements croissants Les approches évolutionnistes I. Des Origines à Nelson et Winter (1982) II. Concepts centraux III. Les Routines : entre inertie et changement IV. La Question de la maximisation du profit Les routines : entre inertie et changement Vertu première du concept de routine : le réalisme de la description du fonctionnement des firmes. Problème : la routine est a priori un facteur d’inertie des firmes (routine = gènes) Les routines : entre inertie et changement (suite 1) Origine du changement ? Évolution de l’environnement (facteurs externes) Évolution des routines (facteurs internes) Les approches évolutionnistes I. Des Origines à Nelson et Winter (1982) II. Concepts centraux III. Les Routines : entre inertie et changement IV. La Question de la maximisation du profit La question de la maximisation du profit Origine : le débat Alchian/Penrose/Friedman Winter : découverte progressive des objectifs en fonction des relations internes et de l’environnement externe Maximisation du profit (suite 1) 2 causes (du rejet) Pluralité des objectifs au sein de l’organisation Difficulté de calculs optimaux (complexité, incertitude) Survie et maximisation du profit (Winter (1964)) Maximisation du profit à court terme : pas un critère de survie à long terme. Critères de survie : économies d’échelle, expérience accumulée, procédures d’organisation, type d’environnement Conclusion : Apports et Limites de l’approche évolutionniste Gain descriptif : jusqu’où ? Pouvoir prédictif ? Complexité et prédiction Un cadre théorique encore flou. Place de la formalisation ?