Evolution politique en France (1815

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L’évolution politique de la France de 1815 à 1914
Ancien programme
4. La France de 1815 à 1914 (4 à 5 heures)
L'accent est mis sur la recherche, à travers de nombreuses luttes politiques
et sociales et de multiples expériences politiques, d'un régime stable,
capable de satisfaire les aspirations d'une société française majoritairement
attachée à l'héritage révolutionnaire.
– Repères chronologiques : la monarchie constitutionnelle en France (18151848); les révolutions de 1830 ; les révolutions de 1848 ; la Seconde
République (1848-1852) ; le Second Empire (1852-1870) ; proclamation de la
République (4 septembre 1870) ; l'Affaire Dreyfus (1898).
– Documents : Delacroix : La Liberté guidant le peuple ; la loi sur la
séparation de l'Église et de l'État (1905).
Thème 2 - L’ÉVOLUTION POLITIQUE DE LA FRANCE, 1815-1914
CONNAISSANCES
DÉMARCHES
La succession rapide de régimes politiques jusqu’en 1870 est Les régimes politiques sont simplement caractérisés ; le sens
engendrée par des ruptures : révolutions, coup d’État, guerre.
des révolutions de 1830 et de 1848 (établissement du suffrage
universel et abolition de l’esclavage) et de la Commune est
précisé.
La victoire des républicains vers 1880 enracine solidement la L’accent est mis sur l’adhésion à la République, son oeuvre
IIIe République qui résiste à de graves crises.
législative, le rôle central du Parlement : l’exemple de l’action
d’un homme politique peut servir de fil conducteur.
On étudie l’Affaire Dreyfus et la séparation des Églises et de
l’État en montrant leurs enjeux.
CAPACITÉS
Situer dans le temps
- Les régimes politiques successifs de la France de 1815 à 1914
- L'abolition de l'esclavage et suffrage universel masculin en 1848
Raconter des moments significatifs de la IIIe République (Jules Ferry et l’école gratuite, laïque et obligatoire : 1882; Affaire Dreyfus :
1894-1906 ; loi de séparation des Églises et de l’État : 1905) et expliquer leur importance historique
Chapitre axé sur l’évolution politique avec une
coupure majeure : 1870-1871
1815-1870
- retours récurrents
monarchie et
république
- 2 concepts politiques
forts : principe
dynastique et suffrage
universel masculin
- Recours à la violence
pour rétablir l’ordre ou
pour acquérir de
nouveaux droits
1870-1914
- crise initiale de la
Commune
- enracinement
progressif de l’idée
république
Programme organisé autour de l’idée de la révolution comme rupture
décisive dans tous les domaines (politique, économique, culturel,
religieux)
Pose la question de l’articulation du temps court et du temps long, de la
place de l’évènement
Les pièges
Se perdre dans une description détaillée des différents régimes
Faire comme si la IIIe République depuis le début était inscrite dans la durée
Approche trop désincarnée des régimes et institutions, des révolutions et
donc nécessité d’être extrêmement concret à partir d’un personnage
politique
Approche exclusivement urbaine et parisienne, or la IIIe République s’impose
dans les campagnes
Thème 2 - L’ÉVOLUTION POLITIQUE DE LA FRANCE, 1815-1914
CONNAISSANCES
DÉMARCHES
La succession rapide de régimes politiques jusqu’en 1870 est Les régimes politiques sont simplement caractérisés ; le sens
engendrée par des ruptures : révolutions, coup d’État, guerre.
des révolutions de 1830 et de 1848 (établissement du suffrage
universel et abolition de l’esclavage) et de la Commune est
précisé.
La victoire des républicains vers 1880 enracine solidement la L’accent est mis sur l’adhésion à la République, son oeuvre
IIIe République qui résiste à de graves crises.
législative, le rôle central du Parlement : l’exemple de l’action
d’un homme politique peut servir de fil conducteur.
On étudie l’Affaire Dreyfus et la séparation des Églises et de
l’État en montrant leurs enjeux.
CAPACITÉS
Situer dans le temps
- Les régimes politiques successifs de la France de 1815 à 1914
- L'abolition de l'esclavage et suffrage universel masculin en 1848
Raconter des moments significatifs de la IIIe République (Jules Ferry et l’école gratuite, laïque et obligatoire : 1882; Affaire Dreyfus :
1894-1906 ; loi de séparation des Églises et de l’État : 1905) et expliquer leur importance historique
I ) Les régimes politiques de 1815 à 1870
Il faut « simplement [les] caractéris[er] », donc ne pas entrer dans les détails
de l’organisation institutionnelle (éviter les organigrammes).
Il faut tenter de donner sens à cette chronologie en évitant la démarche
téléologique (éviter la frise chronologique, qui amène à percevoir la IIIe
République comme l’aboutissement logique).
Proposition
Aborder la succession des régimes politiques de 1815 à 1870 à travers
l’action de plusieurs acteurs politiques :
- un caricaturiste : Daumier (parcours Histoire des Arts)
- un écrivain et homme politique : Alphonse de Lamartine
- un inconnu : Louis François Pinagot
II ) L’enracinement de la IIIe République
Il faut montrer que la IIIe République ne s’enracine finalement qu’une
dizaine d’années après sa proclamation.
Ce régime politique s’organise autour du Parlement.
L’étude des lois scolaires permet de présenter un des aspects de l’œuvre
législative.
Proposition
Etudier l’action politique de Jules Ferry
Ce qui permet d’avoir
un élément d’accroche
avec les colonies
Deux crises majeures de la IIIe République
Il s’agit de présenter deux crises majeures qui ont éclatées durant la IIIe
République, de raconter leur déroulement et d’expliquer leur importance
historiques.
Proposition
Etudier l’Affaire Dreyfus
Etudier la loi de séparation des Eglises et de l’Etat
Les régimes politiques de 1815 à 1870
Le couronnement de l’édifice, affiche de F.
Mathis, 1871, musée d’Art et d’Histoire, SaintDenis.
Le travail proposé se compose de trois fiches d’activités. La première présente
la façon de faire de la politique de façon « classique », celle d’un homme
politique, Alphonse de Lamartine. La deuxième présente un artiste engagé dans
un combat politique, Honoré Daumier. Tandis que la troisième fiche s’intéresse
à l’entrée en lice des citoyens dans le jeu politique par le biais du suffrage
universel.
Ces trois activités doivent permettre aux élèves de remplir le tableau des
régimes politiques, qui fait office de trace écrite.
Le temps imparti (1h30 à 2 h) pour cette présentation des régimes politiques de
1815 à 1870 nous amène à faire des choix et à ne pas rentrer dans les détails. Il
importe de montrer comment les acteurs politiques se diversifient avec
l’instauration, longtemps incertaine, du suffrage universel.
Les régimes politiques de 1815 à 1870
3 études de cas qui permettent d’aborder les grandes caractéristiques des régimes qui
se succèdent de 1815 à 1870
Période
Quelles dates ?
Qui dirige
Quel est le
type de
suffrage
Nom du
régime
Evènement
marquant
Quel
événement
y met fin
Restauration
Monarchie
de Juillet
Seconde
République
Second
Empire
Troisième
République
Alphonse de Lamartine (1790-1869)
Document 1 : Biographie de Lamartine
Poète et homme politique, Alphonse de Lamartine (1790-1869) est né dans une famille de petite noblesse
attachée au roi. En 1820, il publie ses Méditations politiques qui contribuent à l’essor des idées catholiques et
royalistes. Lors de la Révolution de 1830, il se présente à la députation et est élu en 1833. En 1835, il s'intitule le
chef du « parti social », et il écrit à un de ses amis : « Je deviens de jour en jour plus intimement et plus
consciencieusement révolutionnaire. »
En février 1848, il est membre du gouvernement provisoire et ministre des Affaires étrangères. Il conserve au
gouvernement nouveau le drapeau de la monarchie de Juillet. Le 6 octobre 1848, il insiste pour que la nomination
du président de la République soit confiée au suffrage universel.
Il n'entre à l'Assemblée qu’en juillet 1849, et il y reste jusqu’en 1851. Il prend la tête d’un journal, Le Conseiller de
Paris, organe de la république modérée. Au lendemain du coup d’Etat de 1851, il abandonne la vie politique. Il
meurt en 1869.
Extrait du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny)
Doc 1. Du fait de sa naissance, quel régime politique Alphonse de Lamartine défend-il au
début de sa vie ? Conserve-t-il toujours les mêmes idées politiques tout au long de sa vie ? De
quelle manière participe-t-il à la vie politique ? Quel événement met un terme à sa carrière
politique ?
Document 2 : H. PHILIPPOTEAUX , Lamartine devant l’Hôtel de Ville de Paris le 25 février 1848
refuse le drapeau rouge, v. 1848, Huile sur toile, 63 x 27,5 cm, Musée Carnavalet, Paris.
Document 3 : extrait du discours prononcé devant l'Hôtel de Ville, 25 février 1848
« […] Quant à moi, jamais ma main ne signera ce décret. Je repousserai jusqu'à la mort ce drapeau de sang, et
vous devez le répudier plus que moi, car le drapeau rouge que vous rapportez n’a jamais fait que le tour du
Champs-de-Mars, traîné dans le sang du peuple en 91 et en 93, et le drapeau tricolore a fait le tour du monde,
avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. »
Doc 2-3. Pourquoi Alphonse de Lamartine prend-il la défense du drapeau tricolore ? Que
représente ce drapeau ? La IIe République est-elle proclamée dans un contexte de violence ?
Qu’est ce qui le démontre dans le document 2 ?
Document 4 : Extrait du décret relatif à l'abolition de l'esclavage dans les colonies et les possessions
françaises (27 avril 1848)
Le gouvernement provisoire,
Considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine ;
Qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ;
Qu'il est une violation flagrante du dogme républicain, Liberté, Égalité, Fraternité ;
Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du
principe de l'abolition, il en pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,
Décrète :
Article 1er. L'esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois
après la promulgation du présent décret dans chacune d'elles. À partir de la promulgation du présent décret dans
les colonies, tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres, seront absolument interdits.
Article 6. Les colonies purifiées de la servitude et les possessions de l'Inde seront représentées à
l'Assemblée nationale.
Article 7. Le principe que le sol de la France affranchit l'esclave qui le touche est appliqué aux colonies et
possessions de la République.
Article 8. À l'avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout français de posséder, d'acheter ou de vendre des
esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute
infraction à ces dispositions, entraînera la perte de la qualité de citoyen français.
Les membres du Gouvernement Provisoire de la République Française - Signé : Dupont (de l'Eure), Lamartine,
Marie, Garnier-Pagès, Ledru-Rollin, Arago, Ad. Crémieux, Louis Blanc, Flocon, Armand Marrast, Albert (ouvrier).
Document 5. LE SUFFRAGE UNIVERSEL
Qu'est-ce que la démocratie ? C'est l'égalité (…) Par quel procédé les citoyens participent-ils
tous à tire égal au gouvernement et aux lois ? Par le vote qu'ils portent tous à titre égal dans l'urne
d'où sort sous leurs mains la représentation nationale. (…) Quel est ce procédé ? Le suffrage
universel. Le suffrage universel est donc la démocratie elle même.
Alphonse de Lamartine, Passé, présent et future de la République, 1850
Doc 4-5. Quelles sont les deux grandes décisions, soutenues par Alphonse de Lamartine, prises
par le gouvernement provisoire de la IIe République ? Ces deux décisions se situent-elles dans
la continuation de l’œuvre législative de la Révolution Française ?
Période
Quelles dates ?
Restauration
Monarchie
de Juillet
Seconde
République
1815-1830
1830-1848
1848-1851
Qui dirige
Quel est le
type de
suffrage
Nom du
régime
Suffrage
universel
masculin
Monarchie
constitutionnelle
Monarchie
Constitutionnelle
Evènement
marquant
Quel
événement
y met fin
République
Abolition de
l’esclavage
Trois
Glorieuses
(juillet 1830)
Révolution
de février
1848
Coup d’Etat
de 1851
Second
Empire
Troisième
République
Honoré Daumier (1808-1879)
Document 1 : Biographie d’Honoré Daumier
Honoré Daumier (1808-1879) est un graveur, caricaturiste, peintre et sculpteur français. Il
commence une carrière de caricaturiste politique en 1830 en réalisant des lithographies pour la revue
La Caricature, où il connaît le succès en faisant des lithographies des politiciens de la Monarchie de
Juillet.
En 1832, il est condamné à six mois de prison pour sa caricature de Louis-Philippe représenté en
Gargantua. Il réalise aussi des bustes en terre cuite colorée des principaux personnages politiques de
l’époque. Il poursuit sa carrière de caricaturiste jusqu’en 1835, date de la loi sur la censure de la presse
et de la cessation de parution de La Caricature. Il se consacre alors à la satire des mœurs des bourgeois
jusqu’en 1848. L’avènement de la IIe République lui permet de reprendre la caricature politique.
Doc 1. Quelle est la profession d’Honoré Daumier ? En quoi cette profession permet-elle
d’intervenir dans la vie politique ? A-t-il été empêché d’exercer son métier ?
Par qui et par quel moyen ?
Document 2 La Caricature, journal politique
La Caricature, hebdomadaire fondé en 1830 par Philippon, paraissait le
jeudi. Ce journal satirique se composait d'une feuille de texte et de deux
lithographies. De l'origine jusqu'à la fin de 1832, il fut rédigé par Balzac
qui en écrivait lui-même les quatre articles : Caricatures (sous la
signature d'Alfred Coudreux), Fantaisies sous celle du comte Al. de
B...), Croquis (sous celle d'Henry B...) et Charges (sous celle d'E.
Morisseau). Du temps de Balzac le journal fut saisi vingt et une fois. Il a
paru jusqu'au 27 septembre 1835 et fut interdit après le vote des lois
répressives qui suivirent l'attentat de Fieschi contre Louis-Philippe.
Doc 2. Pourquoi Balzac signe-t-il ses articles sous un autre nom que le sien ?
Document 3. Gargantua, 1831, caricature parue le 15 décembre 1831 dans la Caricature, BNF, Paris.
Louis-Philippe, avec sa tête en forme de poire, est représenté en Gargantua. Il
dévore les écus arrachés au peuple miséreux, ce dont quelques élus, proches
du trône, profitent également, puisqu’il défèque des brevets et des
décorations.
Cette lithographie a entraîné la condamnation par le gouvernement de
Daumier, de Delaporte, l'imprimeur, et d'Aubert, le marchand d'estampes, pour
"excitation à la haine et au mépris du gouvernement du Roi, et offenses à la
personne du Roi". En même temps qu'elle valut à son auteur un séjour de six
mois en prison, elle lui assura un début de notoriété
Doc 3. Pourquoi cette caricature a-t-elle été censurée par Louis-Philippe Ier ? Qui est ridiculisé
dans cette caricature ?
Document 4 : Dernier conseil des ex-ministres, publiée dans le Charivari du 9 mars 1848
Cette représentation allégorique du retour de la République chez elle (la IIe
République est proclamée du balcon de l'Hôtel de Ville par Lamartine le 24 février
1848) a marqué Michelet, qui écrivait à Daumier le 30 mars 1851 : "Je me rappelle
une autre esquisse où vous rendiez sensible, même aux plus simples, le droit de
la République. Elle rentre chez elle ; elle trouve les voleurs à table qui tombent à la
renverse. Elle a la force et l'assurance de la maîtresse de maison [...]. »
Inauguré ici et promis à maints développements dans les planches de la dernière
période, le recours à l'allégorie, alliée au contre-jour, participe à l'élaboration de ce
que Michelet considère comme "une formule très forte qui crève tous les yeux".
Doc 4. Qu’est ce qu’une allégorie ? Qui est le personnage qui entre dans la
pièce ? A quoi peut-on le reconnaître ? Pourquoi les hommes qui étaient assis
ont-ils peur ? Peut on utiliser ce dessin pour illustrer la Révolution de 1848 ?
Document 5 : planche n°212 de la série Actualités, publiée le 25
septembre 1851 dans le Charivari
Napoléon III empereur, Nadar;
Archives photographiques
(Médiathèque de l'architecture
et du patrimoine) © CMN
- Belle dame, voulez vous
bien accepter mon bras ?
- Votre passion est trop
subite pour que je puisse y
croire !
Le personnage de Ratapoil permet à Daumier de dénoncer les abus de la
propagande bonapartiste. Vêtu d'une redingote, coiffé d'un haut-de-forme
cabossé, ce dangereux agent de propagande est toujours accompagné de son
gourdin.
Doc 5. Quel est l’homme politique caricaturé ? Que cherche-t-il à s’approprier ?
Daumier ne considère pas Louis Napoléon Bonaparte comme un homme
politique sincère, qu’est-ce qui le prouve dans cette caricature ? Daumier a-t-il eu
raison ?
Document 5 : Proclamation du 2
décembre 1851
Période
Quelles dates ?
Restauration
Monarchie
de Juillet
Seconde
République
1815-1830
1830-1848
1848-1851
LouisPhilippe Ier
Louis Napoléon
Bonaparte
Qui dirige
Quel est le
type de
suffrage
Nom du
régime
Napoléon III
Suffrage
universel
masculin
Monarchie
constitutionnelle
Monarchie
Constitutionnelle
Evènement
marquant
Quel
événement
y met fin
Second
Empire
République
Abolition de
l’esclavage
Trois
Glorieuses
(juillet 1830)
Révolution
de février
1848
Coup d’Etat
de 1851
Empire
Troisième
République
Louis François Pinagot (1798-1876)
Doc 1. Biographie de Louis-François Pinagot
Louis-François Pinagot est un sabotier vivant dans un petit village de l’Orne, Origny-leButin.
La moitié de sa vie (37 ans) s'est déroulée alors que les Bonaparte étaient au
pouvoir. La quasi-totalité du reste de son existence s'est écoulée sous la monarchie
constitutionnelle (33 ans et demi). Une enfance et une adolescence sous le Consulat et
l'Empire (de 2 ans à 17 ans), une jeunesse sous les Bourbons (de 17 ans à 32 ans), la
maturité sous le règne de Louis-Philippe Ier (de 32 à 50 ans), le début de la vieillesse
sous la IIe République et le Second Empire (50 à 72 ans), la sénilité (72 à 76 ans) sous
une IIIe République incertaine. […] Il est nécessaire […] de faire un effort afin d'imaginer
la vie de cet individu trop jeune pour avoir participé aux guerres napoléoniennes, trop
âgé pour celles du Second Empire, mais dont l'adolescence et la vieillesse ont été
marquées par deux invasions qui ont rattaché sa vie à l'histoire européenne.
D’après Alain Corbin, Le monde retrouvé de Louis-François
Pinagot sur les traces d’un inconnu, 1798-1876, Flammarion, 1998
Doc 1. A l’aide de ce texte, commencez à remplir le tableau des régimes politiques
Doc 2. Le construction de la citoyenneté
La construction de la citoyenneté tend à monopoliser l’attention des historiens du
politique, spécialistes du XIXe siècle. Louis-François a vécu le temps du lent apprentissage
d’un droit fondateur de la démocratie, celui du suffrage universel masculin.
La violence physique de la rébellion peut être lue comme une prise de parole de
la part des ceux qui, précisément, ne disposent pas des moyens rhétoriques de participer au
débat politique. Avant 1848, il ne participe à aucun scrutin, d’aucune sorte, mis à part
l’élection des officiers et des sous-officiers de la garde nationale, à partir de 1830.
En 1830 et 1831 se déroulent des épisodes décisifs dans le processus de
construction de la citoyenneté. Le 5 août 1830, le préfet provisoire prescrit la formation de
gardes nationales dans toutes les communes du département. Elle seront « composées de
tous les citoyens âgés de 18 à 60 ans ». […] Mais, pour les paysans comme Louis-François
Pinagot, l’essentiel ne réside pas dans le caractère militaire de l’institution. L’enrôlement
dans la garde concerne l’élaboration de la citoyenneté. Il procure à la majorité des individus
qui la composent la première occasion de participer à une élection.
D’après Alain Corbin, Louis-François Pinagot sur les traces d’un inconnu, 17981876, chapitre X, Le paroissien, le garde, l’électeur, Flammarion, 1998
Doc 2. Selon l’auteur, pour quelle raison les paysans se révoltent-ils ? En quoi
l’organisation de la garde nationale est-elle une première étape dans la
construction de la citoyenneté pour Louis-François Pinagot ?
Doc 3. Le suffrage universel
[En mars 1848, la IIe République instaure le suffrage universel
masculin]. Ce mode de participation à la vie politique nationale pose à LouisFrançois Pinagot deux sortes de problèmes. L’exercice du nouveau droit suppose
une connaissance de la société globale et une bonne compréhension du
déroulement des débats nationaux. En ce qui concerne la pratique même du
vote, la rédaction du bulletin et sa vérification supposent que l’analphabète ait
une totale confiance en celui ou ceux auxquels il s’adresse […]. Plus qu’un autre, il
se sent soumis aux influences.
D’après Alain Corbin, Louis-François Pinagot sur les traces d’un inconnu, 17981876, chapitre X, Le paroissien, le garde, l’électeur, Flammarion, 1998
« Ça c'est pour l'ennemi du dehors, pour le
dedans, voici comme l'on combat loyalement
les adversaires ... »
Doc 4. L'urne et le fusil, gravure de M.L.
Bosredon, avril 1848
Doc 5 A. Les élections d’avril 1848.
La population m’avait toujours été bienveillante, mais je la retrouvai cette fois affectueuse et
jamais je ne fus entouré de plus de respect que depuis que l’égalité brutale était affichée sur tous
les murs. Nous devions aller voter ensemble au bourg de Saint-Pierre […]. Le matin de l’élection,
tous les électeurs, c’est-à-dire toute la population mâle au-dessus de vingt ans, se réunirent devant
l’église. Tous ces hommes se mirent à la file deux par deux suivant l’ordre alphabétique ; je voulus
marcher au rang que m’assignait mon nom ; car je savais que dans les pays et dans les temps
démocratiques, il faut se faire mettre à la tête du peuple et ne pas s’y mettre soi-même. Au bout
de la longue file venaient sur des chevaux de bât ou dans des charrettes, des infirmes ou des
malades qui avaient voulu nous suivre. Nous ne laissions derrière nous que les enfants et les
femmes ; nous étions en tout cent soixante-dix. Arrivés au haut de la colline qui domine
Tocqueville, on s’arrêta un moment. Je sus qu’on désirait que je parlasse. Je grimpai donc sur le
revers d’un fossé, on fit cercle autour de moi et je dis quelques mots que la circonstance m’inspira.
Je rappelai à ces braves gens la gravité et l’importance de l’acte qu’ils allaient faire ; je leur
recommandai de ne point se laisser accoster ni détourner par les gens, qui, à notre arrivée au
bourg, pourraient chercher à les tromper ; mais de marcher sans se désunir et de rester ensemble,
chacun à son rang, jusqu’à ce qu’on eût voté. « Que personne, dis-je, n’entre dans une maison pour
prendre de la nourriture ou pour se sécher (il pleuvait ce jour-là) avant d’avoir accompli son devoir.
» Ils crièrent qu’ainsi ils feraient et ainsi ils firent. Tous les votes furent donnés en même temps et
j’ai lieu de penser qu’ils le furent presque tous au même candidat. Aussitôt après avoir voté moimême, je leur dis adieu, et, montant en voiture, je partis pour Paris.
Alexis de Tocqueville, Souvenirs, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2003, pp. 825-826.
Document 5B. Une journée d’élection, 1848
« Au lever du soleil, les populations recueillies et émues de patriotisme se formèrent en colonnes à la sortie
des temples, sous la conduite des maires, des curés, des instituteurs, des juges de paix, des citoyens
influents, s'acheminèrent par villages et hameaux aux chefs-lieux d'arrondissement, et déposèrent dans les
urnes sans autre impulsion que celle de leur conscience, sans violences... les noms des hommes dont la
probité, les lumières, la vertu, le talent et surtout la modération leur inspiraient le plus de confiance pour le
salut commun et pour l'avenir de la République.
Il en fut de même dans les villes. On voyait les citoyens riches et pauvres, soldats ou ouvriers, propriétaires
ou prolétaires, sortir un à un du seuil de leurs maisons, le recueillement et la sérénité sur leurs visages,
porter leurs suffrages écrits au scrutin... les déposer dans l'urne et revenir avec la satisfaction peinte sur les
traits comme d'une pieuse cérémonie. »
Alphonse de Lamartine, Histoire de la Révolution de 1848, 1849
Doc 6. Le vote au village, lithographie, 1848
Doc 7. Bulletin de vote en faveur
de Louis Napoléon Bonaparte,
1848, Bibliothèque de
l’Assemblée Nationale
- M'sieur l'Maire, quoi donc que c'est qu'un
bibiscite ?
- C'est un mot latin qui veut dire OUI.
Doc 8. « Le plébiscite », Daumier, Le Charivari,
30 mai 1870, Bibliothèque de l’Assemblée
Restauration
Monarchie
de Juillet
Seconde
République
Second
Empire
Troisième
République
Quelles dates ?
1815-1830
1830-1848
1848-1851
1851-1870
1870-1940
Qui dirige
Louis XVIII
Charles X
Louis
Philippe Ier
Louis Napoléon
Bonaparte
Napoléon III
Quel est le
type de
suffrage
Suffrage
censitaire
masculin
Suffrage
censitaire
masculin
Suffrage
universel
masculin
Suffrage
universel
masculin
Monarchie
constitutionnelle
Monarchie
Constitutionnelle
République
Empire
autoritaire
Période
Nom du
régime
Evènement
marquant
Quel
événement
y met fin
Abolition de
l’esclavage
Trois
Glorieuses
(juillet 1830)
Révolution
de février
1848
Coup d’Etat
de 1851
République
Bibliographie
APRILE Sylvie, La Révolution inachevée, 18151870, Histoire de France, sous la dir. de J.
Cornette, Belin, 2010.
DUCLERT Vincent, La République imaginée,
1870-1914, Histoire de France, sous la dir. de
J. Cornette, Belin, 2010.
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