les paiements internationaux

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LES PAIEMENTS
INTERNATIONAUX
- I Le fonctionnement du marché des changes
- II La politique de change
Gérard Cayre-Castel
Les opérations de change
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Les motifs du change
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Règlement de B&S, entre résidents et non-résidents.
ex: pour acheter des machines aux E.U., il faut se procurer des dollars.
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Echanges de capitaux :
– Investissement d'entreprise à l'étranger.
(Création de filiales, rachat d'entreprises étrangères...)
– Rémunération sur placement ou emprunt de capitaux.
Dans le pays où le taux d'intérêt est le plus avantageux.
– Spéculation à la hausse ou à la baisse d'une monnaie (=devise)
Exemple : le dollar vaut 0,75 €., mais les anticipations vont dans le sens
d'une hausse. Si l'on achète 100 000 dollars, on paiera aujourd'hui 0,75 X
100 000, soit 75 000 €. Le dollar passe à 0,80 €. La vente des 100 000
dollars rapportera 0,80 X 100 000, soit 80 000 €. Spéculer sur le mark aura
rapporté 80 000 €. - 75 000 €, soit 5 000 €
- risque de change : l’entreprise peut pour se couvrir acheter des
options sur une monnaie.
Gérard Cayre-Castel
Le taux de change
le taux de change = la quantité de monnaie
étrangère(devise) qui est nécessaire pour acquérir une
unité de monnaie nationale
2 méthodes pour écrire :
– cotation à l'incertain : nombre d'unités de monnaie nationale
pour obtenir une unité étrangère.
 exemple : 1 $ = 0,75€.
– la cotation au certain : nombre de devises étrangères pour
obtenir une unité nationale.
 exemple : 1 € = 1,33$
Gérard Cayre-Castel
L’importance du taux de change
 Les résidents français qui désirent un produit étranger ou
s’y déplacer dépendent du taux de change qui diminuera
ou augmentera le prix de leur consommation.
 Les entreprises françaises qui désirent importer ou
exporter paieront un montant différent si le taux de change
varie.
 L’Etat qui emprunte sur le marché international en dollars
devra rembourser plus ou moins selon le taux de change
Gérard Cayre-Castel
Le marché des changes
Présentation du marché des changes
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Les différents compartiments.
– le marché au comptant : les opérations d'achat et vente
s'effectuent au jour du cours de la transaction, règlement dans
les 48 h.
– le marché à terme : les conditions de la transaction (Qtité et
cours) sont déterminés immédiatement, mais la livraison et le
paiement interviendront à une échéance convenue.
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le fonctionnement du marché des changes
– marché interbancaire : les banques interviennent pour leur
compte ou celui de leur client, par l'intermédiaires des cambistes.
Présence des banques centrales.
– marché planétaire : pas de localisation géographique, toutes les
places financières communiquent entre elles.
– marché continu : le monde entier 24h/24
- marché gigantesque : 1900 milliards de dollars par jour
Gérard Cayre-Castel
Les déterminants du taux de change
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Les déterminants fondamentaux du taux de change
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le solde de la balance des transactions courantes.
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B.T.C. < 0 ==> offre monnaie nationale > demande monnaie
nationale ==> taux de change baisse.
la parité des pouvoirs d'achat.
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Si inflation ==> [exportations baissent, importations augmentent]
==> Déficit B.T.C. ==> taux de change baisse.
exemple : si un bien se vend 1000 € en France, 1300 $aux USA. Selon la
théorie des parités des pouvoirs d'achat, le taux de change d'équilibre doit
être de 13000/1000, soit 1 € = 1,30 $. Si le taux d'inflation est de 5% aux
USA et de 2% en France, le nouveau taux d'équilibre s'établira à : (1300 X
1,05) / (1000 X 1,02), soit 1 € = 1,34 $.
Gérard Cayre-Castel
Le rôle des taux d’intérêt
– un pays peut améliorer son taux de change en relevant son
taux d'intérêt.
– hausse taux d'intérêt ==> plus d'entrée capitaux étrangers
==> augmentation de la demande nationale ==> hausse
taux de change
– hausse taux d'intérêt ==> moins de sortie de capitaux
nationaux ==> diminution de l'offre nationale ==> hausse
taux de change
Gérard Cayre-Castel
Les autres déterminants
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la théorie du portefeuille.
Les titres (étrangers ou nationaux) qui ont le meilleur
rendement vont être achetés par les détenteurs de capitaux,
ce qui entraîne l'appréciation de la monnaie (du pays où le
titre a le meilleur taux d'intérêt)
la théorie D’Aglietta sur le lien avec le système productif
-Les pays leaders sont des price maker : monnaie forte
-les autres sont des price taker : monnaie faible
la théorie de la "bulle spéculative"
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Les anticipations( par exemple rumeur hausse du dollar) et les
comportement des acteurs financiers (achat de dollar avant
hausse prévue) font varier le taux de change (ici, hausse du taux
de change).
aujourd'hui, les facteurs financiers ont une plus grande influence sur
le taux de change que les facteurs économiques
Gérard Cayre-Castel
LES REGIMES DE CHANGE
LE REGIME DE CHANGE FIXE
 Un système de taux de change fixe se caractérise
par l'intervention concertée des banques
centrales pour maintenir le cours des
monnaies dans des limites préalablement
définies.
 Une parité officielle (c'est-à-dire un taux de
change) est déterminée.
Gérard Cayre-Castel
Qu’appelle-t-on parité fixe ?
 Le taux de change est fixé par rapport à un
étalon (valeur de référence).
 Il ne varie pas
 Parité = cours = taux de change
Gérard Cayre-Castel
 lorsque le franc est au plus haut et menace
de dépasser la parité fixée à + 1 % :la
banque de France doit intervenir sur le
marché des changes en vendant des francs
contre des dollars pour faire remonter le
cours du dollar et faire baisser le cours du
franc.
Gérard Cayre-Castel
 Inversement, lorsque le cours du franc
risque de passer le seuil de -1 % :la banque
de France puise dans ses réserves de
change (dollar en l'occurrence) pour vendre
des dollars et acheter des francs. Ainsi, le
cours du dollar baissera et le cours du franc
montera.
Gérard Cayre-Castel
 Ces interventions artificielles des banques
centrales sur le marché des changes ont pour
but de corriger les effets néfastes de la
spéculation sur le commerce extérieur.
 Les banques centrales doivent intervenir sur le
marché des changes pour que l’offre et la
demande s’égalisent à l’intérieur des marges
définies autour de la parité fixe.
Gérard Cayre-Castel
Si la banque centrale ne peut plus maintenir la parité
de sa monnaie, 2 cas peuvent se présenter :
 si O>D :  parité : dévaluation
 si D>O :  parité : réévaluation
 ex. monnaies à parité fixe : entre monnaies de
l’UEM par rapport à l’euro
Gérard Cayre-Castel
LE REGIME DES CHANGES
FLOTTANTS
 Aucune marge de fluctuation n’est fixée et
le cours des devises est laissé au libre
jeu de l'offre et de la demande.
 La monnaie « flotte », la BQ1 n’a plus à
se préoccuper de l’équilibre de la B.P
Gérard Cayre-Castel
2 cas peuvent se présenter :
 si O>D :  cours monnaie : dépréciation
 si D>O :  cours monnaie : appréciation
Gérard Cayre-Castel
 Le flottement pur est rare ; en réalité, flottement
impur, géré, administré :
 la monnaie varie en fonction de l’offre et de la
demande
 mais la variation est limitée par les banques
centrales
Gérard Cayre-Castel
II La politique de change
 A – Les objectifs
2 politiques sont possibles :
. Politique de monnaie faible
. Politique de monnaie forte
 B – Les instruments
3 instruments
. Le contrôle des changes
. L’utilisation des réserves de change
. Le taux d’intérêt
Gérard Cayre-Castel
A – Les objectifs
Objectifs
Conséquences
Déprécier la
monnaie
On joue sur la compétitivité prix
Cela permet de freiner les importations qui
deviennent plus chères et de faciliter les exportations
Apprécier la
monnaie
On essaie de diminuer les coûts de revient
Les importations deviendront moins chères
Les taux d’intérêt baisseront
Gérard Cayre-Castel
La politique de monnaie faible
 Prenons l’exemple de la dépréciation du dollar.En 2006, il fallait 1,26
pour un euro. En2007, il faut 1.34 pour un euro.
 Pour un importateur,en 2006, pour une commande de 100 000$, il lui
fallait une contrepartie de 100 000 / 1.26 =79 365 €
 En 2007, il ne lui faut plus que 100 000 /1.34 = 74 626 €.. Les
exportations des USA sont donc facilitées.
 Pour un exportateur qui vend son produit 100 000 €, l’importateur
américain devait payer 126 000 $ en 2006.
 En 2007, il doit payer 134 000 $. Les exportations européennes sont
donc gênées.
 Conclusion: Cette politique qualifiée de politique de dévaluation
compétitive permet de relancer la croissance économique. C’est
une forme de protectionnisme.
Gérard Cayre-Castel
Les limites de cette politique
La courbe en J
Dans un 1er temps, la baisse du prix des
exportations et la hausse du prix des
importations déséquilibrent la balance
commerciale car les volumes restent les
mêmes. Ce n’est que dans un 2ème temps que
les exportations vont croître et les importations
diminuer provoquant l’amélioration du solde
commercial
Cependant pour que cette politique réussisse, il
faut que les exportateurs n’en profitent pas pour
augmenter leurs prix. Il faut également que la
demande soit sensible aux prix (élastique)
L’inflation importée
La hausse des prix des importations risque
d’augmenter les coûts de revient des produits
donc de dégrader la compétitivité du pays.
Gérard Cayre-Castel
Autres limites
Les mesures de
rétorsion
Les partenaires commerciaux risquent de réagir
à cette politique agressive par des mesures de
protection ( droits, quotas…)
La hausse des
taux d’intérêt
La rentabilité des investissements étant
menacée, les préteurs vont demander une
augmentation des taux d’intérêt qui nuira à
l’investissement et à la consommation
Gérard Cayre-Castel
La politique de monnaie forte
Définition
Une monnaie forte est une monnaie dont le cours
s’apprécie durablement
Cette politique est qualifiée de désinflation
compétitive
Avantages
-Les importations sont moins chères
-Les entreprises doivent faire des efforts de
productivité
-Taux d’intérêt plus bas
Inconvénients
-Coûts sociaux : Les efforts des entreprises se
traduisent par des économies de facteurs donc des
suppressions d’emploi.
-Réduction des marges des entreprises qui peuvent
gêner les investissements et la redistribution.
Gérard Cayre-Castel
B – les instruments de la politique de
change
 Ce sont les outils qui vont permettre aux
autorités monétaires d’agir sur les taux de
change.
 La politique du change relève maintenant de
la B.C.E
Gérard Cayre-Castel
Le contrôle des changes
Définition
Ensemble des dispositions règlementaires dont le
but est de limiter les sorties de monnaie nationale
ou les entrées de capitaux spéculatifs
Moyens
-limiter ou interdire les transferts de capitaux
-Fixer un délai de rapatriement pour les
exportations
-Fixer des délais pour les achats anticipés de
devises
Acteurs
-Banque centrale
-Le service des douanes
-Les banques
Gérard Cayre-Castel
L’utilisation des réserves de change
 La banque centrale intervient sur le marché des
changes en achetant (demande) ou en vendant
(offre) sa propre monnaie en utilisant ses réserves
(or, devises).
 Exemple :Si le taux de change de l’€ est jugé trop
faible par rapport au $, elle rachètera de l’€ en
vendant du $. Cela augmentera la demande d’€
donc le taux de change de l’€ s’appréciera.
Parallèlement l’offre de $ augmente donc pousse
à la baisse le $.
Gérard Cayre-Castel
L’action sur les taux d’intérêt
 Un taux d’intérêt plus élevé rend les
placements plus attractifs si l’inflation est
maîtrisée.
 L’entrée de capitaux augmentera la
demande de monnaie nationale donc
permettra de défendre le taux de change
 Inconvénient : cela risque de réduire la
demande intérieure (consommation et
investissement)
Gérard Cayre-Castel
Application
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Annexe 1
Pour expliquer le plongeon du billet vert, les
économistes mettent en avant les immenses
déséquilibres de l'économie américaine, qu'il s'agisse
du creusement historique du déficit budgétaire ou de
l'accroissement vertigineux du solde négatif de la
balance commerciale. Le déficit budgétaire
américain pour l'année fiscale 2004 s'est établi à
412,55 milliards de dollars, un nouveau record après
celui qu'avaient constitué les 377,14 milliards de
dollars de 2003. La balance commerciale n'a pas
connu une évolution plus favorable sous le mandat
de Mr .BUSH. Les Etats-Unis devraient enregistrer
en 2004 un déficit supérieur à 500 milliards après un
trou, là encore record, de 496,5 milliards de dollars
en 2003.
Au-delà du déséquilibre de ses comptes
intérieurs et extérieurs, ce sont aussi les failles
apparues dans l'économie américaine sous le mandat
de Mr. BUSH, qui, selon les spécialistes,
expliqueraient le recul du billet vert. L'éclatement de
la bulle spéculative boursière, les déboires de la
nouvelle économie, la faillite frauduleuse du géant
ENRON,les démissions en chaîne des dirigeants des
organisations de tutelle et de contrôle, ont du même
coup rendu le dollar moins attractif auprès des
investisseurs internationaux. A cela s'ajouteraient
l'impact, sur le marché des changes, du rejet de la
politique étrangère de Washington et la sanction de
la situation chaotique en Irak (...).
De fait, le plongeon du billet vert au lendemain
de la réélection de Mr. BUSH apparaît d'origine
avant tout politique. Les opérateurs du marché des
changes sont persuadés que la Maison Blanche, au
cours des prochaines années, s'emploiera à faire
fortement baisser le dollar afin de favoriser les
intérêts de l'économie américaine (freiner la
délocalisation et la désindustrialisation, stimuler les
exportations et rééquilibrer la balance commerciale).
Le Monde « Dossiers et documents » n°337 - 12/2004.
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Annexe 2
La Banque centrale européenne a porté son principal
taux directeur de 2% à 3,5 % sur un an, malgré l'euro fort.
La politique de la BCE pénalise-t-elle la France ?
Marc TOUATI de la banque NATEXIS répond :
Marc TOUATI : depuis deux ans, la France réalise une
croissance inférieure à celle de la zone euro : cela
n'arrange pas les choses. La BCE n'aide pas les
gouvernements à faire des réformes en menant une
politique trop restrictive. Pour autant, elle n'est pas
responsable de tous nos maux en matière de fiscalité, de
droit du travail, de réglementation ou de politique
budgétaire.
Comment les décisions de la BCE se traduisent-elles sur
l'activité ?
M.T. : D'abord la hausse des taux directeurs renchérit le
coût du crédit, surtout à la consommation. Or les ménages
prennent de plus en plus de risques pour faire face à la
faiblesse de leur pouvoir d'achat. Le taux d'épargne est au
plus bas depuis 1994 et les Français sont endettés à
hauteur de 67% de leurs revenus, un record historique.
Ainsi la hausse des taux à court terme à 3,50 %, et qui
risque de se poursuivre, peut leur être dommageable. Le
second vecteur, c'est le niveau de l'euro(...). Mais en
nourrissant les anticipations de la hausse des taux
d'intérêt, la BCE donne aussi son blanc-seing au marché
pour valider l'appréciation de l'euro face au billet vert.
Quelles en sont les conséquences ?
M.T. : la valeur d'équilibre de l'euro est d'environ 1,15
dollar. Au-delà de ce seuil- que nous avons largement
franchi-, l'euro fort pénalise les exportations françaises, ce
qui joue négativement sur l'investissement et l'emploi.
D'autre part, l'euro fort réduit aussi le prix des
importations en France, ce dont on se réjouit parfois. Mais
cela introduit une distorsion de concurrence pour les
entreprises produisant sur le territoire national. Enfin,
l'euro fort réduit l'appétit des investisseurs étrangers pour
l'Hexagone et à l'inverse encourage les entreprises
françaises à investir dans la zone dollar. L'euro fort
devrait amputer la croissance française de 0,3 point en
2007- nous réduisons d'ores et déjà notre prévision de 2,1
% à 1,8 %-. S'il se maintenait durablement au-dessus de
1,32 dollar, nous devrions abaisser encore de 0,3 point
notre prévision.
Le Monde 12/12/2006.
Académie d’Oléans
Gérard Cayre-Castel
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