23
Revue Marocaine de Rhumatologie
• Etiologies :
Elle est rarement primitive, plus fréquemment secondaire
aux traumatismes : fracture de la rotule, d’un condyle
fémoral, luxation récidivante, plaie articulaire, et
microtraumatismes répétés (corps étrangers, surmenage
professionnel ou sportif) ;
- Dysplasie rotulienne survenant sur une rotule centrée,
troubles statiques axiaux (désaxation fémoro patellaire),
frontaux (genu valgum, genu varum), ou sagittaux (flexum)
- Syndrome d’hyperpression externe de Ficat
• Clinique :
La douleur est antérieure, parfois antéro-externe ou antéro-
interne. Elle survient à la marche en terrain accidenté, à
la montée et à la descente des escaliers. La station assise
prolongée est douloureuse incitant le sujet à étendre ses
jambes. Elle s’accompagne de pseudo blocages, de
dérobements, parfois d’épanchements.
A l’examen on recherche des signes de souffrance dans le
compartiment fémororotulien :
La douleur est réveillée :
- A l’extension contrariée de la jambe
- A la pression de la rotule sur le genou fléchi
- Au toucher rotulien
- A la manœuvre du rabot (douleur déclenchée au
frottement de la rotule contre la trochlée)
- A la manœuvre de Zohlen : douleur lorsque l’examinateur
s’oppose à l’ascension de la rotule lors de la contraction
du quadriceps
Cependant ces signes cliniques sont d’interprétation
souvent difficile et fréquemment la douleur du genou est
plus diffuse et traduit l’atteinte associée d’un compartiment
fémoro-tibial.
L’examen s’attache à rechercher un trouble de la statique
(varus ou valgus), un épanchement articulaire même
minime par la présence d’un choc rotulien.
La douleur spontanée est fréquemment retrouvée à la
pression de l’interligne médial ou latéral ou au niveau des
facettes rotuliennes.
Il faut aussi apprécier les amplitudes (flessum, limitation
de la flexion), la stabilité de l’articulation (tiroirs, laxité
latérale) et une éventuelle amyotrophie quadricipitale.
La recherche de signes de lésion méniscale (signe
de Mac Murray, grinding test), d’un trouble statique
des pieds et d’une pathologie de la hanche complète
l’examen clinique.
Parfois, l’affection est révélée par une hydarthrose de
volume variable. En cas d’épanchement volumineux,
l’examen est le plus souvent peu informatif et doit être
réalisé de nouveau après évacuation la plus complète
possible de l’hydarthrose.
Enfin, la maladie peut être révélée par la découverte d’un
kyste poplité, suspecté devant une tuméfaction douloureuse
du creux poplité et affirmé par l’échographie.
b- Arthrose fémorotibiale :
Bien qu’elle ne soit pas la plus fréquente l’atteinte
fémorotibiale a fait l’objet de nombreuses études du
fait de son évolution invalidante. Elle est le plus souvent
bilatérale, rarement primitive. L’âge de survenue des
douleurs imputables à l’atteinte du compartiment interne
se situe en moyenne à 62 ans chez la femme, et 64 ans
chez I’homme. Les douleurs en rapport avec l’atteinte du
compartiment femorotibial externe sont plus tardives.
• Facteurs étiologiques [3]
:
Plusieurs circonstances sont reconnues comme favorisant
le développement d’une arthrose fémorotibiale :
- I’âge et le sexe : la fréquence de la gonarthrose
augmente avec l’âge, avec une prévalence plus élevée
chez l’homme que chez la femme avant 45 ans, puis une
atteinte préférentielle de la femme
- I’obésité : dans la majorité des travaux publiés, une
association entre obésité et gonarthrose a été clairement
démontrée avec une corrélation entre les deux chez la
femme
- La génétique: l’existence d’un facteur héréditaire semble
avoir été mise en évidence par l’étude de jumelles mono-
et dizygotes et montre que I’héritabilité de l’association
gonarthrose-arthrose des mains est de 70%
- La race : une prévalence plus élevée de la gonarthrose
dans certaines populations (chinoise, jamaïquaine) et
chez les femmes de race noire semble avoir été trouvée
par certains auteurs mais les travaux sont controversés
- Les troubles axiaux : le genu varum favorise la survenue
d’une gonarthrose fémorotibiale par augmentation des
contraintes articulaires sur le compartiment interne. Par
contre, l’association gonarthrose-genu valgum semble moins
forte et la survenue d’un flessum est un facteur aggravant
- Les traumatismes : les lésions méniscales (traumatique,
méniscectomie), les lésions ligamentaires, l’activité
professionnelle (port de poids lourds…), les flexions
répétées ou une position accroupie prolongée favorisent
la survenue d’une gonarthrose fémorotibiale.
Du diagnostic à la prise en charge de la gonarthrose