S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme VII - 1
Magnétostatique du vide
A. Introduction
Certaines manifestations de ce que nous appelons le magnétisme sont connues depuis
l’antiquité. Ce terme a pour origine la magnétite, un minerai trouvé dans la région de
Magnésie en Asie Mineure, qui possède une aimantation permanente. En particulier il a la
propriété d’attirer le fer. Les chinois ont été les premiers à l’utiliser pour réaliser des
boussoles.
On observe que les aimants ont deux pôles de natures différentes. D’autre part, deux pôles de
même nature se repoussent et deux pôles de natures différentes s’attirent. La terre peut être
considérée comme un aimant géant ce qui explique son action sur une boussole.
En 1820, Oersted mis en évidence l’action d’un courant électrique sur une boussole. L’étude
quantitative des effets magnétiques induits par les courants électriques fut ensuite entreprise
par Biot et Savart avant d’être formalisée par Laplace et Ampère.
Dans ce chapitre nous introduisons les lois gouvernant les champs magnétiques produits par
des courants permanents stationnaires : la magnétostatique.
B. Loi de Biot et Savart
Nous avons vu en électrostatique que l’action d’un champ électrique E
ሬ
sur un dipôle
électrostatique de moment dipolaire pሬ
peut être caractérisée par un couple :
C
ሬ
= pሬ
∧ E
ሬ
De même nous pouvons supposer l’existence d’un champ magnétique B
ሬ
qui permet de
caractériser l’action d’un aimant ou d’un courant électrique sur une boussole par un
couple que nous écrivons :
C
ሬ
= mሬ
∧ B
ሬ
où le vecteur mሬ
ne dépend que des caractéristiques de la boussole. Les travaux de Biot et
Savart reposaient sur la mesure de la période d’oscillation d’une boussole autour de sa
position d’équilibre. Celle-ci donnait l’orientation du champ magnétique et la période
d’oscillation son intensité. Leurs résultats peuvent se résumer dans une loi qui porte leur nom
que nous commençons par exprimer pour les circuits filiformes.
Considérons un courant d’intensité i circulant dans un conducteur filiforme. Un élément dlԦ de
ce circuit en un point P crée en tout point M, extérieur au circuit, un champ magnétique dont
l’intensité est proportionnelle à l’élément de courant dࣝԦ=i dlԦ et inversement proportionnelle
au carré de la distance r entre les points P et M. D’autre part ce champ est perpendiculaire au