1 Qu’est-ce que la psychologie?
I 9
1.4 La psychologie dans le travail d’assistance
Le comportement et le vécu momentanés d’un individu sont influencés par divers facteurs.
Dans le travail avec des personnes, il est particulièrement important d’avoir des connaissances
à ce sujet. En tant qu’assistant ou assistante, nous sommes souvent confrontés à un compor-
tement de nos clientes et clients qui exige que nous réagissions. Mais nous ne pouvons pas
considérer ce comportement isolément; il est important que nous connaissions la personne qui
se comporte ainsi. Si nous connaissons sa biographie, ses expériences passées, si nous savons
quelles sont ses qualités ou quels aspects de la situation peuvent avoir sur elle une influence
particulière, nous pouvons mieux réagir à son comportement.
Des connaissances de psychologie du développement nous permettent d’évaluer le niveau
de développement d’une personne et de promouvoir son développement personnel. Chez
l’enfant, par ex., nous pouvons constater des anomalies de développement et élaborer ainsi un
projet individuel approprié, avec des thérapies, etc.
Exemple Les représentants de la psychologie du développement ont examiné de nombreuses per-
sonnes et réalisé de nombreuses études. Différents psychologues ont élaboré différents
modèles de développement; le plus connu est celui de Jean Piaget (voir unité thématique Psy-
chologie du développement). Sur la base de tels modèles, on peut déterminer le niveau de déve-
loppement de Marco et formuler des hypothèses pour son développement futur.
Les connaissances de psychologie sociale nous permettent de reconnaître et d’évaluer les
processus de groupe. Nous pouvons par ailleurs examiner qui joue quel rôle au sein d’un groupe
et comment un groupe gère, par ex., les conflits. Des éléments du vécu et du comportement
des individus peuvent également être associés au groupe dans lequel ils vivent.
Exemple Nous pourrions étudier le groupe de l’accueil extra-scolaire de Marco pour voir quels processus
s’y déroulent. Nous pourrions examiner comment les personnes se comportent dans le groupe
(cf module Collaboration, conflits).
Des connaissances de psychologie de la personnalité nous aident à évaluer la personnalité
d’un individu. On peut ainsi expliquer la partie du comportement qui découle de la personnalité
de l’intéressé.
Exemple Marco aussi peut être évalué sur la base de traits de personnalité. Il est quelqu’un de plutôt ren-
fermé et a besoin de beaucoup de temps et de confiance avant d’aller vers les autres. Cela nous
aide à comprendre pourquoi il reste en général plutôt en retrait.
2 La psychologie de l’apprentissage
I 15
Les conditions de l’apprentissage par renforcement
AAfin que l’apprentissage par renforcement soit couronné de succès, il faut que la consé-
quence induite par le comportement soit motivante pour la personne en formation. L’in-
dividu concerné doit en effet vouloir que la conséquence se produise.
AIl doit être clair, pour les personnes en formation, que tout comportement a des consé-
quences et que ces dernières y sont étroitement liées.
Genres de renforcement
Il existe différentes sortes d’amplificateurs:
Arenforcements matériels: nourriture (crème glacée ou gomme à mâcher), jouets
(crayons, Lego, etc.), livres, bons pour aller au cinéma, etc.;
Arenforcements sociaux: reconnaissance par le biais d’expressions verbales, de
louanges, d’estime; certains gestes (comme par ex. taper sur l’épaule) peuvent égale-
ment constituer des amplificateurs sociaux:
Arenforcement d’activité: ils se présentent sous forme d’activités préférées comme
par ex. aller au cinéma, jouer au football, etc.
Les conséquences sur la pédagogie au quotidien
S’il est utilisé à bon escient, l’apprentissage par renforcement peut se révéler très efficace. Il
s’agit d’une méthode éducative largement répandue, qui est surtout appliquée en combinaison
avec la menace de punition. Ainsi, par ex.: «Si tu ne ranges pas ta chambre maintenant, je ne te
lirai pas d’histoire à l’heure d’aller au lit.» Dans ce cas, la punition n’est qu’une menace et fonc-
tionne comme un «renforcement négatif» pour inciter l’enfant à enfin ranger sa chambre. Dans
la plupart des cas, la menace ne doit pas être mise à exécution: le renforcement qu’elle consti-
tue suffit! Dans l’éducation, il est conseillé de ne pas abuser de cette méthode. En effet, un
enfant ou un adulte assisté qui n’agit que parce qu’il en retire un avantage ou parce qu’il est
menacé verra son autonomie, sa curiosité et sa créativité limitées de façon significative.
2.2.3 L’apprentissage par imitation
L’appellation d’apprentissage par modèles est due à Albert Bandura (né en 1925) qui a décrit
ainsi le processus d’apprentissage cognitif par lequel un individu s’approprie de nouveaux com-
portements suite à l’observation du comportement d’autres individus et des conséquences qui
en découlent ou modifie des comportements déjà existants. Un enfant qui observe par ex. que
son père introduit une clé dans la serrure, la tourne et ouvre ainsi la porte se réjouira et saura
désormais que «lorsque je veux ouvrir une porte, je dois tourner la clé dans la serrure». Dès que
l’occasion se présentera, l’enfant en question voudra mettre en œuvre ce qu’il a appris.
Dans ce contexte, Bandura opère une distinction entre la phase d’appropriation, durant laquelle
l’individu observe le modèle et intègre le comportement à adopter et la phase d’exécution qui
s’ensuit et durant laquelle l’observateur met lui-même le comportement en œuvre.
Pour l’observateur, il est important que le modèle ait une valeur significative et qu’il puisse s’y
identifier. Le modèle peut être une personne réelle mais également le personnage d’un film ou
d’un livre.
4 Autonomie et autodétermination
I 29
tive. Un soutien peut être accordé dans les trois étapes et au niveau de l’autodétermination.
L’autodétermination des personnes en situation de dépendance est abordée plus en détail au
chapitre 4.4, p. 30.
4.3 Autodétermination et développement identitaire
L’expérience de l’autodétermination, d’être accepté dans l’expression de ses besoins a une
influence décisive sur la construction de l’identité. Comme vous l’avez déjà vu (cf chap. 3,
p. 19), l’identité se développe au cours de la vie en fonction des expériences que nous faisons.
Elle se consolide au fil des années et reste relativement stable tout au long de la vie.
Le schéma ci-dessous montre le lien entre l’autodétermination et la construction identitaire.
Illustration 10 Lien entre l’autodétermination et la construction identitaire
Abb. 13dessiné
Exemple Un nourrisson a faim. Il crie – c’est sa seule possibilité d’exprimer son besoin de nourriture.
Deux choses peuvent alors arriver:
Soit sa mère ou la personne qui s’occupe de lui l’entend, le prend et lui montre ainsi son affec-
tion. Le bébé va continuer à pleurer, parce qu’il a faim. Il va être nourri, et son besoin sera
assouvi. Il fait l’expérience qu’il peut avoir un effet sur son entourage et s’autodéterminer. Son
identité se développe favorablement. Il est encouragé à exprimer et à formuler ses besoins dans
la vie et gagne en assurance.
Mais il peut également arriver que le nourrisson souffre de déprivation (soit abandonné, négligé)
et que ses cris ne suscitent pas de réaction. Il va continuer à pleurer pendant un certain temps,
puis finir par s’arrêter. Personne ne le soutient, il est découragé, insécurisé et se vit comme
Expérience de l’auto-efficacité et
de l’autodétermination
Identité dans l’intégration sociale
Acceptation, réponse, soutien
Encouragement, confirmation
Absence de soutien
Découragement, repli
Expérience de l’impuissance et
de la détermination par autrui
Identité dans la désintégration sociale
Besoin Expression du besoin
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