2 La psychologie de l’apprentissage
I 15
Les conditions de l’apprentissage par renforcement
AAfin que l’apprentissage par renforcement soit couronné de succès, il faut que la consé-
quence induite par le comportement soit motivante pour la personne en formation. L’in-
dividu concerné doit en effet vouloir que la conséquence se produise.
AIl doit être clair, pour les personnes en formation, que tout comportement a des consé-
quences et que ces dernières y sont étroitement liées.
Genres de renforcement
Il existe différentes sortes d’amplificateurs:
Arenforcements matériels: nourriture (crème glacée ou gomme à mâcher), jouets
(crayons, Lego, etc.), livres, bons pour aller au cinéma, etc.;
Arenforcements sociaux: reconnaissance par le biais d’expressions verbales, de
louanges, d’estime; certains gestes (comme par ex. taper sur l’épaule) peuvent égale-
ment constituer des amplificateurs sociaux:
Arenforcement d’activité: ils se présentent sous forme d’activités préférées comme
par ex. aller au cinéma, jouer au football, etc.
Les conséquences sur la pédagogie au quotidien
S’il est utilisé à bon escient, l’apprentissage par renforcement peut se révéler très efficace. Il
s’agit d’une méthode éducative largement répandue, qui est surtout appliquée en combinaison
avec la menace de punition. Ainsi, par ex.: «Si tu ne ranges pas ta chambre maintenant, je ne te
lirai pas d’histoire à l’heure d’aller au lit.» Dans ce cas, la punition n’est qu’une menace et fonc-
tionne comme un «renforcement négatif» pour inciter l’enfant à enfin ranger sa chambre. Dans
la plupart des cas, la menace ne doit pas être mise à exécution: le renforcement qu’elle consti-
tue suffit! Dans l’éducation, il est conseillé de ne pas abuser de cette méthode. En effet, un
enfant ou un adulte assisté qui n’agit que parce qu’il en retire un avantage ou parce qu’il est
menacé verra son autonomie, sa curiosité et sa créativité limitées de façon significative.
2.2.3 L’apprentissage par imitation
L’appellation d’apprentissage par modèles est due à Albert Bandura (né en 1925) qui a décrit
ainsi le processus d’apprentissage cognitif par lequel un individu s’approprie de nouveaux com-
portements suite à l’observation du comportement d’autres individus et des conséquences qui
en découlent ou modifie des comportements déjà existants. Un enfant qui observe par ex. que
son père introduit une clé dans la serrure, la tourne et ouvre ainsi la porte se réjouira et saura
désormais que «lorsque je veux ouvrir une porte, je dois tourner la clé dans la serrure». Dès que
l’occasion se présentera, l’enfant en question voudra mettre en œuvre ce qu’il a appris.
Dans ce contexte, Bandura opère une distinction entre la phase d’appropriation, durant laquelle
l’individu observe le modèle et intègre le comportement à adopter et la phase d’exécution qui
s’ensuit et durant laquelle l’observateur met lui-même le comportement en œuvre.
Pour l’observateur, il est important que le modèle ait une valeur significative et qu’il puisse s’y
identifier. Le modèle peut être une personne réelle mais également le personnage d’un film ou
d’un livre.