FERON Alban TP 122 La Mémoire 2005 – 2006 1 / 18 FERON Alban TP 122 Table des matières Introduction.................................................................................................................3 La mémoire en psychologie......................................................................................4 Le modèle modal........................................................................................................4 Modèle SPI de Tulving.................................................................................................7 Les problèmes de mémoire.......................................................................................8 L'amnésie...................................................................................................................8 La paramnésie............................................................................................................9 L'hypermnésie..........................................................................................................10 Alzheimer.................................................................................................................10 Conclusion..................................................................................................................12 Bibliographie.............................................................................................................13 Annexe 1 : Bases anatomiques de la mémoire....................................................14 Le système limbique.................................................................................................14 Le lobe frontal..........................................................................................................16 Le néocortex.............................................................................................................17 Annexe 2....................................................................................................................18 2005 – 2006 2 / 18 FERON Alban TP 122 Introduction La mémoire est l'une des fonctions les plus importantes du cerveau. C'est elle qui régit l'essentiel de nos activités quotidiennes, scolaires, professionnelles ou de loisirs. Elle construit aussi bien l'identité, les connaissances, l'intelligence, la motricité et l'affectivité de chacun des hommes. Ce mémoire propose d'étudier la mémoire. Le choix de ce sujet à été inspiré par un manque d'inspiration. Ne sachant que prendre comme sujet, j'ai eu un jour une illumination, ou plutôt une idée de jeu de mots qui laisse à désirer. Je me suis donc mis en tête de rédiger un mémoire sur la mémoire, sachant pertinemment qu'il risquerait d'être compliqué. Dans un premier temps, nous nous pencherons sur l'aspect psychologique de la mémoire : les différents modèles qui tentent d'expliquer de quels systèmes elle est formée et comment chacun deux fonctionne. Ensuite, nous aborderons diverses pathologies concernant la mémoire dont peut souffrir une personne, en passant notamment par la maladie d'Alzheimer. 2005 – 2006 3 / 18 FERON Alban TP 122 La mémoire en psychologie Le modèle structural de la mémoire le plus reconnu est le modèle modal. Celui-ci divise la mémoire en trois systèmes : le registre sensoriel, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme. Suivant les sources, on trouve que la mémoire à court terme est aussi appelée mémoire de travail, cependant alors que certains considère ceci juste comme une différence d'appellation, d'autres soutiennent que mémoire à court terme et de travail sont deux systèmes différents, chacun ayant son propre mode de fonctionnement. En ce qui concerne la mémoire à long terme, celle-ci a été divisée en deux types : la mémoire épisodique et sémantique et la mémoire explicite et implicite (ou procédurale et déclarative). Comme autre modèle, nous pouvons trouver le modèle SPI de Tulving. Le modèle modal Comme cité précédemment, le modèle modal divise la mémoire en trois soussystèmes principaux. Ce modèle est une synthèse de nombreux résultats expérimentaux et représente la conception dominante de la mémoire humaine dans la psychologie cognitive de la fin des années 1960. Une formulation classique de ce modèle a été proposée par Atkinson et Schiffrin (1968). Ces trois sous-systèmes sont : • Le registre sensoriel • La mémoire à court terme (MCT) • La mémoire à long terme (MLT) Le registre sensoriel Il s'agit de la mémoire issue des perceptions sensorielles. Elle est extrêmement courte et ne correspond en fait qu'au temps de perception dune information par nos sens. Celle-ci ne dure qu'entre 300 à 500 millisecondes. Les principaux sens mis en jeu sont l'ouïe pour la mémoire sensorielle auditive (ou échoïque) et la vue pour la mémoire visuelle (ou iconique). D'autres types de perceptions sensorielles peuvent être reçus mais semblent jouer un rôle moins important. La combinaison de ces différentes stimulations permet l'identification de l'information. La mémoire à court terme Il s'agit là dune mémoire immédiate. Limitée en taille et en durée, elle entre en relation avec les capacités attentionnelles et prend une part importante dans le processus d'apprentissage. Elle permet de retenir entre cinq à neuf informations1 dans un laps de temps allant de 20 secondes à une minute. Elle permet aussi la restitution d'informations stockées pendant ce laps de temps. Nous pouvons citer comme exemple le fait de mémoriser temporairement un numéro de téléphone lu dans un répertoire le temps de le taper sur le combiné de téléphone. La MCT peut être divisée en trois sous-parties : la boucle phonologique, le calepin visuo-spatial et une administration (ou exécutif) centrale. 1 Voir l'annexe 2 pour un petit test 2005 – 2006 4 / 18 FERON Alban TP 122 L'exécutif central prend en charge toutes les capacités attentionnelles de l'individu, il sélectionne, coordonne et contrôle les opérations de traitement. La boucle phonologique permet le stockage d'informations verbales maintenues par auto-répétition. Elle est sensible à la similarité : deux mots de consonance proche seront plus facilement confondus que deux mots de sens proche. Ce fait a été mis à jour par Baddeley en 1966 en faisant mémoriser à certaines personnes différentes listes de mots. La première liste est constituée de mots phonologiquement proches (mad, man, cap, can, map) mais sémantiquement sans rapport. La deuxième liste est elle constituée de mots différents sur le plan phonologique (pen, day, rig, bar, sup). La troisième liste est composée de mots sémantiquement proches (big, huge, great, long, tall) alors que la quatrième liste est constituée de mots sans rapports sémantique particulier (old, late, thin, wet, hot). Les résultats montrent des écarts de performances entre les listes. En effet le premier type de listes présente de grosses difficultés (10 % de rappel correct) alors qu'aucune différence n'apparaît entre les trois autres listes. Enfin, le calepin visuo-spatial permet le stockage des images de l'environnement et des images mentales. Elle est sujette à la distraction visuelle, mais peu sensible à l'interférence auditive. Un autre auteur, Cowan (1988), a développé sa propre théorie et son propre modèle de la mémoire de travail. Selon Cowan, la mémoire de travail ne représente que la partie activée de la mémoire à long terme. Cowan, au contraire de Baddeley, se situe donc dans une vision unitaire de la mémoire de travail. Autrement dit, il n'y aurait pas spécifiquement de différences structurelles, mais seulement des différences fonctionnelles qui permettraient de rendre compte des différents modules ou fonctionnement de la mémoire de travail. Selon cet auteur, la partie la plus activée de la mémoire de travail correspond à ce qu'il nomme le focus attentionnel. En effet, l'attention portée sur certaines des informations activées serait dépendante du degré d'activation de ces dernières, soit par la perception, sous la forme de stimuli, soit sous la forme d'informations récupérées par les phénomènes d'amorçage. En d'autres termes, moins une information serait activée, moins elle aura de chance de faire partie d'une représentation explicite, verbale ou imagée. La mémoire à long terme La MLT correspond à tous les souvenirs plus lointains que ceux de la MCT, qu'on les rappelle après quelques minutes ou plusieurs années. Elle peut stocker des informations pendant une longue période, qui peut s'étendre jusqu'à toute la vie. Elle représente la mémoire au sens courant, la notion intuitive que l'on donne à la mémoire. Tout comme la MCT, elle est elle-même divisée en trois autres types de mémoire parmi lesquels on trouve la mémoire épisodique, la mémoire sémantique et enfin la mémoire procédurale. Aussi appelée mémoire autobiographique, la mémoire épisodique comprend les souvenirs des évènements vécus, c'est la mémoire de l'expérience personnelle. Les évènements sont stockés avec le contexte dans lequel ils s'appliquent ; cela inclut aussi la charge émotionnelle de l'individu et entre en compte dans la qualité de la mémorisation. Une personne se rappellera plus facilement d'un événement, et ce avec plus de détails, si elle a subit un choc émotionnel au moment de cet événement. 2005 – 2006 5 / 18 FERON Alban TP 122 La mémoire sémantique quant à elle concerne les faits, les connaissances du monde et du langage, tous les concepts, le sens des mots et les symboles. Tout ceci est stocké sans référence particulière au contexte temporo-spatial dans lequel on les a appris. Il s'agit de la capacité à se rappeler de faits connus de tous. La mémoire procédurale porte sur les habiletés motrices, le savoir-faire. On y fait appel lorsque, par exemple, on veut conduire une voiture, faire du vélo ou manger, sans pour autant être totalement concentré sur ces tâches. Elle peut conserver des souvenirs même sils ne sont pas utilisés pendant plusieurs années. On trouve aussi la mémoire déclarative qui, elle, concerne la parole et qui permet de restituer des souvenirs grâce à des mots. Le passage d'un souvenir de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme passe par ce qu'on appelle l'encodage, puis le stockage. L'encodage vise à donner un sens et un poids à l'information en la traitant si possible sous tous ses aspects. Par exemple, si le mot « citron » est prononcé, il peut être encodé de la manière suivante : fruit, rond, jaune. Ainsi, si ce mot n'est pas spontanément restitué plus tard, l'évocation d'un indice issu de l'encodage (par exemple : fruit) permettra de le retrouver. La qualité et la précision de l'encodage permettront de restituer plus facilement un élément. Un autre traitement consiste à établir des associations d'idées, d'images, entre les différentes informations et qui permettront de récupérer une information. C'est le cas des moyens mnémotechniques : « Mais où est donc Ornicar ? ». Les informations sont donc ordonnées et structurées grâce des procédures de mémorisation qui dépendent de chaque individu. Une information qui a subi les processus d'encodage peut être stockée de manière définitive. Ainsi, l'information doit être consolidée pour devenir moins vulnérable à l'oubli. C'est cette consolidation qui différencie le souvenir des faits récents du souvenir des faits anciens. Le sommeil, dans sa phase paradoxale notamment, ainsi que les révisions (scolaires, par exemple) jouent un grand rôle de consolidation. Un processus de reconstruction intervient ensuite. De nouvelles informations peuvent en rappeler de plus anciennes. Ces anciennes sont alors mises en relation avec les nouvelles, retravaillées, réactualisées. Les anciens souvenirs sont donc inconsciemment à nouveau mémorisés, en fonction des souvenirs plus récents. 2005 – 2006 6 / 18 FERON Alban TP 122 Modèle SPI de Tulving En 1995, Endel Tulving a proposé un nouveau modèle structural de la mémoire. Dans ce modèle, les différents systèmes sont listés dans l'ordre de leur apparition dans le développement ontogénétique et phylogénétique. Ces systèmes sont au nombre de cinq, et on retrouve certains deux dans le modèle modal exposé précédemment. Le premier est la mémoire procédurale qui comprend les apprentissages moteurs. Cette mémoire est anoétique, c'est à dire sans conscience. Le système de représentation perceptive (SRP ou PRS) constitue le second système : il s'agit des descriptions structurales, la forme visuelle et auditive des mots. Le SRP est une forme spéciale d'apprentissage perceptif utiliser pour identifier les objets comme des entités physiques et perceptives. Le troisième système est la mémoire de travail qui permet de stocker des informations à court terme. Ensuite vient la mémoire sémantique qui comprend les connaissances générales sur le monde. Elle permet l'acquisition et la rétention d'informations factuelles, indépendamment du contexte d'encodage. Ce système a un niveau de conscience noétique, c'est le savoir conscient. Suivant les documents, ce système se situerait avant la mémoire de travail. Le cinquième et dernier système est la mémoire épisodique (ou autobiographique). Elle permet aux individus de se souvenir de leurs expériences personnellement vécues dans le passé. L'hypothèse de modèle SPI sériel, parallèle, indépendant est que les relations entre les systèmes sont des processus spécifiques. L'information serait encodée dans les systèmes de manière sérielle. Ainsi, une information est stockée dans la mémoire épisodique seulement à partir de la mémoire sémantique, alors que le sens commun nous ferait penser le contraire. Selon Tulving, la mémoire épisodique se crée donc à partir de la mémoire sémantique. L'information serait ensuite stockée dans les différents systèmes de manière parallèle. Lors de la récupération, l'information de chaque système est récupérée indépendamment de l'information des autres systèmes. Si l'on résume, l'encodage se fait donc de façon sérielle, dans un système après l'autre, élément après élément ; le stockage est parallèle, un élément pouvant être stocké dans plusieurs systèmes en même temps ; la récupération se fait de manière indépendante, dans le système concerné. 2005 – 2006 7 / 18 FERON Alban TP 122 Les problèmes de mémoire On ne peut parler de mémoire sans évoquer les problèmes et maladies qui la concernent. On trouvera entre autres différentes amnésies, la paramnésie, l'hypermnésie, la tristement célèbre maladie d'Alzheimer ou tout simplement le vieillissement. L'amnésie L'amnésie est une perte totale ou partielle de mémoire, transitoire ou irréversible. Ces troubles peuvent affecter certains domaines de la mémoire alors que d'autres restent intacts. Par exemple les souvenirs du passé lointain sont mieux conservés que ceux du passé plus récent. La mémoire procédurale est aussi mieux conservée que la mémoire sémantique et épisodique. Certaines amnésies sont dues à des lésions cérébrales, on parle alors dans ce cas là d'amnésies neurologiques ; sinon il peut s'agir de causes psychologiques, on parle d'amnésies psychiatriques. L'amnésie antérograde Aussi appelée amnésie de fixation, elle se définit comme la difficulté ou l'impossibilité d'acquérir de nouvelles informations après le traumatisme. Cependant, les souvenirs anciens sont généralement conservés. Elle peut donner lieu à des situations plutôt étrange, comme par exemple un patient qui oublie l'identité de son médecin et qui le salue à chaque nouvelle rencontre comme sil le voyait pour la première fois. On retrouve ce type d'amnésie dans le syndrome de Korsakoff qui sera exposé un peu plus tard. L'amnésie rétrograde L'amnésie rétrograde est le contraire de l'amnésie antérograde : elle empêche le patient d'évoquer des souvenirs antérieurs au traumatisme. Elle peut concerner seulement les quelques heures précédant un accident et s'étendre jusqu'à plusieurs semaines ou mois. Elle peut tendre à disparaître avec la guérison. Le syndrome de Korsakoff Le Syndrome Korsakoff est le type classique d'amnésie, lié à l'alcoolisme chronique. Elle se manifeste par une impossibilité de se souvenir des informations qui viennent d'être intégrées par le cerveau. Les personnes victimes de ce syndrome sont incapables de retenir de nouvelles informations malgré un niveau de vigilance normal (conscience, mémoire immédiate et attention normales). Dans ce cas, seule la mémoire des faits récents est atteinte alors que tous les faits retenus avant l'intoxication alcoolique sont gardés en mémoire. D'autre part, les personnes atteintes du syndrome Korsakoff présentent une désorientation spatio-temporelle (désorientation dans le temps et dans l'espace), et ils sont incapables de se souvenir des informations qui ne font pas partie de la mémoire immédiate 2005 – 2006 8 / 18 FERON Alban TP 122 L'amnésie lacunaire Elle peut être provoquée par certaines crises d'épilepsie ou des accidents cérébraux avec perte de connaissance. Elle se caractérise par la perte, souvent totale, dune partie bien déterminée des souvenirs correspondant généralement à la période de la crise d'épilepsie ou du traumatisme. L'amnésie globale Il s'agit là dune amnésie qui touche aussi bien les fait récents que les faits anciens. Elle représente une altération profonde des capacités cognitives, avec perte de l'attention et des souvenirs. Ces formes d'amnésie sont souvent irréversibles et rencontrées lors de démences. L'amnésie globale transitoire Il s'agit d'un syndrome spontané qui correspond à une brutale confusion des idées et une amnésie. La personne est déconcertée et ne cesse de répéter les mêmes questions sur les événements précédents ou récents. Ce trouble amnésique est probablement lié à des accidents vasculaires cérébraux touchant les lobes temporaux impliqués dans la mémoire. Ces amnésies durent généralement entre 2 et 12 heures. Contrairement au syndrome Korsakoff, il n'y a pas de désorientation dans l'espace ni de troubles de la relation avec l'entourage, mais il existe un problème de mémoire récente. En effet, le patient, passé quelques minutes, ne se souvient plus de ce qu'il vient d'apprendre et parfois, la mémoire en relation avec les événements lointains est atteinte. Les malades gardent une fonction intellectuelle normale. L'amnésie psychogène L'amnésie psychogène est fréquente. Cette forme d'amnésie se rapporte souvent à l'identité, à l'histoire et à la vie affective de la personne. Il s'agit d'une amnésie d'origine psychologique au cours de laquelle les individus s'efforcent d'oublier les souvenirs désagréables et ceux ayant un rapport avec une dépression inconsciente. La paramnésie Il s'agit du sentiment d'avoir déjà vu ou de déjà vécu une situation pourtant nouvelle. On peut penser voir deux lieux ou personnes identiques, une répétition d'un événement survenu dans le passé. La confusion se fait toujours à une réalité existante dans un autre lieu ou autre temps, ramenée dans une chronologie erronée. On peut apercevoir cet effet dans le film Matrix où Neo voit passer deux fois de suite un chat noir. 2005 – 2006 9 / 18 FERON Alban TP 122 L'hypermnésie Elle désigne une activité intense du cerveau qui se traduit par une mémoire prodigieuse. Elle est évoquée dans les cas de troubles psychiatriques où les souvenirs du patient occupent une place obsédante, exagérée et même invraisemblable. Le syndrome de Targowla est un des principaux cas d'hypermnésie pathologique : c'est une variété de névrose traumatique de guerre qui a pour effet une hypermnésie de type émotionnel, à propos de rappels à la mémoire d'un ou plusieurs souvenirs traumatisants, ce syndrome est notamment typique des anciens déportés des camps nazis. Les symptômes sont d'ordre affectif et émotif, mais le malade garde ses fonctions mentales intactes. L'hypermnésie n'altère pas gravement la personnalité. Comme dans toute névrose, le malade est conscient de son hypermnésie et des troubles de comportement qu'elle implique. Il peut ainsi en dominer, au moins en partie, les effets. Alzheimer De plus en plus fréquente chez les personnes âgées, la maladie d'Alzheimer affecte le cerveau. Elle est caractérisée par une perte de la mémoire à court terme, une confusion mentale et, finalement, une détérioration physique et intellectuelle totale. Historique Le nom de cette maladie provient du nom du médecin allemand qui en a découvert l'existence : Aloïs Alzheimer (1864-1915). Psychiatre et neuropathologiste, il étudia le cerveau de personnes atteintes de démences grâce à des techniques de coloration et d'imprégnations argentiques. En 1906, il décrivit pour la première fois les altérations observées sur le cerveau d'Auguste D. âgée de 51 ans. Atteinte de démence, elle présentait aussi des hallucinations et des troubles de l'orientation. En 1911, il découvrit un autre cas similaire. Les causes de la maladie On a remarqué chez les patient atteint de la maladie la présence de mottes de protéines (dépôts) dans le cerveau. On appelle ces mottes les amyloïdes. On en distingue deux types : des petites fibres appelées fibrilles et des amyloïdes en forme de boule, appelées plaques séniles. Ces amyloïdes interrompent les communications entre les cellules nerveuses, causant ainsi leur mort. Il n'est pas encore prouvé de manière sûre que ce phénomène est à l'origine de la maladie d'Alzheimer, mais les spécialistes supposent que les mottes protéiques joue un rôle essentiel dans la maladie. On suppose aussi que cette maladie serait en partie due à des facteurs génétiques. On remarque notamment une mutation du gène APP (amyloid precursor protein) situé sur le chromosome 21 qui est à l'origine de la formation des amyloïdes. La présence de l'allèle APOE4 du gène de l'apoliprotéine E augmente aussi le risque de contracter la maladie sans pour autant être nécessaire ou suffisant à l'apparition de la maladie. La présence de cet allèle sous forme hétérozygote (un seul allèle) augmente le risque par 2 alors qu'il augmente par 11 si l'allèle est sous forme homozygote (un allèle sur chacun des deux chromosomes portant le gène). 2005 – 2006 10 / 18 FERON Alban TP 122 Les conséquences La formation des plaques séniles conduit à l'atrophie progressive du cerveau de l'individu concerné, ce qui entraîne la perte d'un certains nombre de capacités et d'habiletés, variant suivant les individus. La mémoire est bien sûr affectée, c'est d'ailleurs le plus souvent le premier signe de la maladie. Ces problèmes de mémoire peuvent être évoqués par le malade lui-même : oubli des nom, des rendez-vous, perte d'objets La mémoire épisodique est affectée dans un premier temps, puis des troubles de la mémoire à court terme apparaissent rapidement, suivis par d'autres troubles, mais de la mémoire sémantique. La perte de mémoire se caractérise par une amnésie antérograde avec la difficulté à mémoriser de nouvelles informations. La mémoire de travail étant affectée, ceci justifie les problèmes des patients dans la vie quotidienne. En ce qui concerne la mémoire épisodique, on remarque une baisse de performance dans le rappel et la reconnaissance, des intrusions dans « les productions verbales et non verbales », l'incapacité à exclure les informations inutiles lors des rappels. Ces troubles sont dus à des perturbations de l'encodage, de la consolidation et du rappel. Ainsi, les souvenirs de faits vécus par le patient sont altérés, notamment les souvenirs récents à cause de la difficulté à mémoriser des éléments nouveaux. Enfin, la mémoire sémantique est elle aussi progressivement atteinte et se traduit par une perte du mot juste. Le malade se sert alors de paraphrases et de périphrases pour décrire un objet dont il a oublié le nom. Les autres effets de la maladie sont une perte des capacités mentales avec la difficulté pour comprendre, penser, communiquer, prendre des décisions, accomplir ou se souvenir de tâches simples pourtant exécutées pendant un grand nombre d'années ou encore suivre une conversation. La maladie affecte aussi les émotions et l'humeur. Ainsi, une personne peut sembler manquer d'intérêt et cesser de pratiquer des loisirs ou des activités quelle aimait, perdre facilement intérêt pour une activité en cours, ne plus contrôler son humeur et ses émotions. On note aussi des changements au niveaux des réactions et du comportement, comme par exemple la répétition des mêmes mots ou gestes, la dissimulation des biens personnels, l'agressivité, la violence physique, l'agitation ou encore des comportement sexuels inopportuns. Enfin, l'habileté physique est aussi atteinte et a un effet sur les capacités à manger ou s'habiller de manière autonome. 2005 – 2006 11 / 18 FERON Alban TP 122 Conclusion Dans ce mémoire sur la mémoire, nous avons donc abordé les différents modèles de la mémoire, avec le modèle modal qui divise la mémoire en trois systèmes eux-mêmes divisés en sous-systèmes et le modèle SPI de Tulving. Nous avons ensuite vu les pathologies se rapportant à la mémoire en passant entre autres par les amnésies et la maladie d'Alzheimer. Comme je lavais prévu, le sujet a été assez compliqué. Il a fallu faire le tri dans les informations afin de distinguer le vrai du faux, la mémoire étant un concept assez abstrait, et ne garder que les informations pertinentes, notamment sur la maladie d'Alzheimer qui n'atteint pas, comme je le pensais avant de commencer ce mémoire, essentiellement la mémoire. Au final, ce mémoire ma permis d'étoffer mes connaissances en ce qui concerne la mémoire, compléter les cours de méthodologie que nous avons eu au début de chaque semestre. 2005 – 2006 12 / 18 FERON Alban TP 122 Bibliographie Wikipedia. Mémoire (sciences humaines). http://fr.wikipedia.org/wiki/Mémoire_(sciences_humaines) Wikipedia. Maladie dAlzheimer. http://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_dAlzheimer ADOSEN. La mémoire. http://www.prevention.ch/lamemoire.htm Unité de Neurologie Comportementale et Dégénérative. Site Alzheimer de Montpellier. http://www.alzheimer-montpellier.org/ Droin, Matthieu. L'amnésie : formes et causes. http://www.em6.fr/articles_plus/amnesie_plus.html Eisai / Pfizer. Alois, la maladie dAlzheimer. http://www.alois.fr/ Société Alzheimer du Canada. La maladie dAlzheimer. http://www.alzheimer.ca/french/disease/intro.htm Encyclopédie alpha, vol 10 (1972) : pages 3909-3910 2005 – 2006 13 / 18 FERON Alban TP 122 Annexe 1 : Bases anatomiques de la mémoire • La mémoire explicite est permise par le système limbique. • La mémoire implicite fait appel plutôt appel aux ganglions de la base et au cervelet. Le traitement initial des données, pour la mise en mémoire, est le fait de circuits fonctionnels (système limbique, ganglions de la base). Le concept de conservation des données mémorisées en un ou des lieux précis, selon la nature de l'information, n'est pas totalement vérifié. Le système limbique C'est donc l'étape « obligatoire » pour une mise en mémoire à long terme. Le système limbique se compose du circuit de Papez, de la région septale en rapport avec les structures de l'hippocampe, de l'amygdale, de la substance réticulée du tegmentum mésencéphalique, et de zones des lobes frontaux et temporaux. Le lobe limbique correspond au gyrus cingulaire, partie intégrante du circuit de Papez. Les messages sensoriels provenant des aires corticales, puis intégrés par le cortex associatif, sont pris en charge le système limbique. Le circuit de Papez Le cheminement d'une information à mémoriser à long terme va suivre le circuit de Papez. Une lésion de ce circuit peut être impliquée dans l'apparition d'un trouble mnésique. L'hippocampe ou corne d'Ammon En 1957, un patient ayant les initiales HM est devenu célèbre à cause de ses troubles de la mémoire. Suite à une exérèse temporale interne bilatérale, il perdit la capacité à mémoriser les nouveaux événements de sa vie, alors que la plupart de ses souvenirs anciens -y compris autobiographiques- et de ses connaissances générales étaient conservés. Il restait capable d'apprentissages moteurs (mémoire procédurale) mais souffrait d'un oubli au fur et à mesure des événements de la vie de tous les jours. Dès lors, les recherches se sont concentrées sur le rôle de l'hippocampe dans la mémoire. L'hippocampe repose sur la cinquième circonvolution temporale (ou gyrus parahippocampique), recouverte en partie par les aires rhinale (le long du sillon qui sépare les quatrième et cinquième circonvolutions temporales) et entorhinale. Il a une forme d'anneau, situé à la face interne des hémisphères. 2005 – 2006 14 / 18 FERON Alban TP 122 La partie réceptrice de la formation hippocampique est constituée par le gyrus denté, sa partie émettrice par le subiculum. Le gyrus denté comprend une couche de neurones granulaires, aux larges expansions dendritiques. L'hippocampe proprement dit est fait des champs pyramidaux, conventionnellement numérotés de CA1 à CA4 (CA pour Corne d'Ammon), et qui se poursuivent par le subiculum. Les axones des grands neurones pyramidaux du subiculum se dirigent vers les noyaux sous-corticaux par la fimbria, mince lame de substance blanche au bord interne de l'hippocampe, puis le fornix, ou vers les aires isocorticales avoisinantes. L'hippocampe est à l'extrémité d'une chaîne de connexions qui relient entre elles les aires corticales sensorielles primaires, associatives unimodales (ne concernant qu'une modalité sensorielle) et multimodales, et les cortex rhinal et entorhinal. Ces connexions dites antérogrades convergent vers l'hippocampe et sont doublées d'un courant rétrograde, de l'hippocampe vers les cortex primaires. Les voies antérogrades serviraient à alimenter l'hippocampe en informations élaborées, les voies rétrogrades à les fixer dans les synapses corticales par des mécanismes qui restent à élucider. Certaines données expérimentales suggèrent que l'hippocampe serait impliqué plus dans la mémoire épisodique que dans la mémoire sémantique. L'amygdale Il s'agit d'un volumineux complexe nucléaire, situé à la partie antéro-supérieure du gyrus parahippocampique et qui effleure l'extrémité antérieure de l'hippocampe, au niveau de la queue du gyrus denté (ou uncus de l'hippocampe). L'amygdale, dans sa partie baso-latérale, reçoit des afférences du gyrus parahippocampique et de l'hippocampe. Les efférences empruntent le faisceau amygdalien ventral pour aller rejoindre l'hypothalamus antérieur et le noyau dorsomédian du thalamus. Elle se trouve de plus au sein d'un réseau unissant les noyaux gris centraux et le lobe frontal. Ce réseau joue probablement un rôle dans la charge affective liée aux souvenirs. 2005 – 2006 15 / 18 FERON Alban TP 122 Le corps mamillaire Une lésion des corps mamillaires est responsable d'un syndrome amnésique dont le plus classique est le syndrome de Korsakoff (amnésie antérograde, fabulations, fausses reconnaissances, désorientation temporo-spatiale). La cause la plus classique est carence d'apport en vitamine B1, comme on peut le voir dans l'alcoolisme chronique. Toutefois, l'association de ces symptômes à des éléments cliniques évoquant un syndrome frontal (désinhibition) ont fait suggéré que le tableau était la conséquence d'une atteinte du noyau dorso-médian du thalamus. La région septale Elle comprend le septum lucidum (fine couche gliale séparant les cornes frontales des 2 ventricules latéraux) et qui contient à sa base les noyaux du septum; l'aire septale, portion basale de la face interne du lobe frontal. Elle reçoit des afférences, entre autres, de l'hippocampe, de l'amygdale, du thalamus, de la formation réticulée, du gyrus cingulaire. Elle envoie ses efférences vers la formation réticulée ou vers l'hippocampe, par le fornix. Le noyau antérieur du thalamus L'amnésie thalamique se voit dans les atteints bilatérales, souvent d'origine ischémique, du thalamus. Mais il n'est pas établi de manière définitive quelles structures thalamiques sont en cause dans l'apparition de ces troubles mnésiques. Il semble que la lésion constamment retrouvée dans les cas d'amnésie thalamique siège dans le faisceau de Vicq d'Azyr. Il est néanmoins possible qu'une atteinte des noyaux antérieurs, ou des noyaux dorso-médians jouent un rôle. Le lobe frontal Le lobe frontal joue un rôle important dans les processus de mise en mémoire et de rappel, ainsi que dans l'organisation temporo-spatiale des données. Le lobe frontal droit semble impliqué lorsqu'une tâche réclame le rappel d'un souvenir appartenant à la mémoire épisodique. La mise en mémoire d'une donnée épisodique fait, elle, appel au lobe frontal gauche. Sur le plan anatomique, on distingue pour le lobe frontal : • une face externe, la convexité (région dorso-latérale), avec d'arrière en avant, les zones motrices, prémotrices et préfrontales, 2005 – 2006 16 / 18 FERON Alban TP 122 • une face inférieure, orbito-frontale, • une face interne, le gyrus cingulaire, juste au-dessus. Les difficultés mnésiques des patients frontaux ont été interprétées de multiples façons qui témoignent de la complexité du traitement isocortical qui accompagne la mémoire. Les patients frontaux éprouvent des difficultés à établir une chronologie correcte. Ils apprécient mal la fréquence d'un événement (nombre de présentations d'une image) et la séquence des événements (ordre de présentation des images). La mémoire de travail est généralement considérée comme dépendante du lobe frontal, et surtout des voies de connexions sous-cortico-frontales. Le PET scan montre son activation au cours des tâches qui y font appel. Le lobe frontal joue un rôle important dans la capacité d'éloigner les activités parasites pour mener à bien une action. Le déficit de l'attention, plus souvent noté dans les lésions frontales internes (cingulaires) pourrait perturber l'enregistrement des souvenirs. La métamémoire est affectée non seulement au cours des déficits frontaux, mais aussi dans le syndrome de Korsakoff. Cependant, les mécanismes impliqués dans la métamémoire et leurs localisations restent discutés. Le néocortex L'acquisition et le stockage se font dans les zones néocorticales, là où l'information a été traitée : cortex visuel, auditif, tactile, ... http://alzheimer-montpellier.org/memoire.html#III 2005 – 2006 17 / 18 FERON Alban TP 122 Annexe 2 Voici une liste de chiffres. Lisez-les lentement à haute voix. Après chaque séquence, fermez les yeux et essayez de les répéter dans le même ordre. Vérifiez que la séquence est correcte. Si elle l'est, vous pouvez passer à la séquence suivante. Si elle est incorrecte, essayez la deuxième séquence de même longueur jusqu'à ce que les deux séquences soient correctes. L'empan correspond à la dernière liste répétée sans erreur. Derouesné, Christian. Vivre avec sa mémoire. Editions du Rocher. 1996 2005 – 2006 18 / 18