4.1. N ´
ECESSIT ´
E D’UN SECOND PRINCIPE
En inversant tous les signes, on obtiendrait :
U1−U2+Ep1−Ep2= 0 avec Ep1−Ep2=−mgh
qui repr´esente la mise en ´equation du mouvement 2 →1. Le 1er principe est donc compatible
avec l’´evolution 2 →1 qui n’est jamais observ´ee
2. Si l’on plonge un morceau de m´etal chaud dans de l’eau froide, il va se refroidir tandis que
l’eau va se r´echauffer jusqu’`a l’obtention d’un ´etat d’´equilibre pour le syst`eme (m´etal+eau).
On ne verra jamais le morceau de m´etal se r´echauffer spontan´ement en puisant de la chaleur
dans l’eau, mˆeme si ce n’est pas contraire au 1er principe
3. La diffusion d’une goutte d’encre dans un verre d’eau est un ph´enom´ene connu. La trans-
formation inverse correspondant `a la s´eparation spontan´ee de l’encre et de l’eau n’est jamais
observ´ee
4.1.2 Liens avec une irr´eversibilit´e microscopique
On vient de voir sur quelques exemples une loi tr`es g´en´erale qui caract´erise les ph´enom`enes irr´ever-
sibles : la transformation qui consisterait `a inverser le sens du temps lors d’un processus
irr´eversible ne se produit jamais. Or le 1er principe n’explique pas pourquoi les transformations
irr´eversibles se produisent toujours dans un sens d´etermin´e.
Les trois principales causes d’irr´eversibilit´e sont :
1. la non uniformit´e des grandeurs intensives dans le syst`eme :
– si la densit´e volumique est diff´erente en deux points de l’espace, on observe en l’absence
de forces ext´erieures une diffusion des particules qui tend `a uniformiser la densit´e. Cette
diffusion est par essence irr´eversible
– un transfert thermique irr´eversible spontan´e a lieu des zones chaudes vers les zones froides
en cas de d´es´equilibre thermique
– un transfert m´ecanique irr´eversible spontan´e a lieu des zones de haute pression vers les
zones de basse pression en cas de d´es´equilibre m´ecanique
– un d´eplacement irr´eversible spontan´e de charges ´electriques a lieu des zones de potentiel
´el´ev´e vers les zones de faible potentiel
2. les forces de frottement dont le travail se transforme en chaleur. Il faut toutefois remarquer
que ces effets peuvent ˆetre rendus aussi faibles que souhait´es en ”ralentissant” l’´ecoulement
du temps car ils s’annulent avec la vitesse
3. les r´eactions chimiques
A chaque fois, la raison de l’irr´eversibilit´e se situe au niveau mol´eculaire. Pour d´ecrire compl`etement
un syst`eme, il est donc n´ecessaire d’ajouter aux variables macroscopiques telles que la pression, le
volume, le nombre de moles, etc .. une information suppl´ementaire li´ee `a la structure mˆeme de la
mati`ere. C’est ce que fait le 2`eme principe avec la notion d’entropie. Puisque cette notion concerne
la stucture microscopique de la mati`ere, on con¸coit bien qu’elle doit ˆetre d’essence essentiellement
statistique. Ce fut l’apport fondamental de Boltzmann `a la thermodynamique. Dans ce chapitre,
on utilisera plutˆot une formulation axiomatique du 2`eme principe. L’interpr´etation statistique du
2`eme principe sera d´etaill´ee au chapitre 11.
Thermodynamique classique, P. Puzo 72