Valorisation des campagnes à la mer Navires Ifremer - IRD - IPEV Fiche “ Valorisation des résultats des campagnes océanographiques ” Nom de la campagne : AOC (Aden-Owen-Carlsberg) Projet / Programme de rattachement : aucun Navire : BHO Beautemps-Beaupré Engins lourds : Dates de la campagne : 20 septembre – 12 octobre 2006 Zone(s) : Océan Indien nord-ouest Nombre de jours sur zone/en transit : 12 sur zone / 11 Chef de mission principal (Nom, prénom et organisme) : Fournier Marc, Université Pierre et Marie Curie (UPMC) Nombre de chercheurs et d’enseignants-chercheurs (en mer / à terre) : 7 / 0 Nombre d’ingénieurs et de techniciens (en mer / à terre) : 0 / 0 Nombre d’étudiants (en mer / à terre) : 0 / 0 Fiche remplie par : Marc Fournier Date d’actualisation de la fiche : mars 2012 Adresse : Institut des Sciences de la Terre de Paris (ISTeP), UPMC, Case 129, 4 place Jussieu, 75231 Paris cedex 05, France Email : [email protected] Tel : 01 44 27 52 68 Fax : 01 44 27 50 85 Résultats majeurs obtenus 1 – Contexte scientifique et programmatique de la campagne À la suite de travaux à terre sur les marges du golfe d’Aden (Lepvrier et al., 2002), le laboratoire de Tectonique de l’UPMC avait initié en 1999 le programme ENCENS dans le cadre du GDR Marges, en collaboration avec Géosciences Azur et l’IUEM. Ce programme avait pour but l’étude terre-mer des marges conjuguées d’un bassin océanique récent, le golfe d’Aden, pour progresser dans la compréhension du processus de déchirure continentale et de mise en place d’un système d’accrétion. À cettte occasion, nous avions repris la cinématique d’ouverture du golfe d’Aden (mouvement relatif des plaques Arabie et Somalie), avec une nouvelle interprétation du point triple Arabie-IndeSomalie (Fournier et al., 2001). Au lieu du point triple FFR classique entre la faille transformante d’Owen, la zone de fracture d’Owen (ZFO) et la dorsale de Sheba, nous avions proposé que le point triple se situait plus à l’ouest, à l’entrée orientale du golfe d’Aden, au niveau du coude de la dorsale d’AdenSheba (14,5°N ; 56,4°E), et qu’il était de type RRR. Si elle était confirmée, cette interprétation avait des Figure 1. Contexte géodynamique et localisation de la zone d’étude. conséquences sur le mode d’ouverture du golfe d’Aden et sur la stabilité et l’existence des points triples FFR. Nous avions réévalué la cinématique du point triple à partir de données satellitaires (Sandwell et Smith, 1997) et de données de sismicité mondiale (Dziewonski et al., 1999). Cette étude “à distance” était limitée par le pouvoir de résolution des données et devait être complétée par une étude sur zone. C’est pourquoi nous avons proposé de réaliser une courte campagne (12 jours) sur le point triple Arabie-Inde-Somalie, nommé point triple AOC (Aden-Owen-Carlsberg ; Figure 1). 1 Valorisation des campagnes à la mer Navires Ifremer - IRD - IPEV 2 – Rappel des objectifs La campagne AOC avait pour objectif principal de déterminer la configuration actuelle du point triple AOC et sa cinématique depuis le début de l’océanisation dans le Golfe d’Aden il y a environ 20 Ma. Objectifs et questions posées : ➣ Localisation, configuration et cinématique actuelle du point triple AOC La cartographie multifaisceaux de la zone du point triple permet de révéler ses grands traits structuraux et de savoir si le point triple correspond ou non à une zone de déformation diffuse. Le relevé magnétique fournit l’âge du plancher océanique. La gravimétrie permet de suivre les variations d’épaisseur de la croûte océanique. ➣ Evolution du point triple AOC depuis ~20 Ma : implications pour l’ouverture du golfe d’Aden La reconstruction à partir des données magnétiques de l’évolution spatiale et temporelle du point triple depuis le début de l’ouverture du golfe d’Aden montre où il est apparu et comment il a évolué. La réponse à ces questions doit permettre d’aborder le problème du processus moteur de la déchirure lithosphérique dans le golfe d’Aden. Deux scénarii sont envisagés : - ouverture active par propagation de la dorsale de Sheba La propagation de la dorsale se fait par étapes successives avec des arrêts à la transition entre lithosphère continentale et océanique et au niveau des principales failles transformantes du golfe (Manighetti et al., 1997). - ouverture passive et migration du point triple AOC Une dorsale d’orientation N75°E se met d’abord en place, puis est progressivement remplacée par la dorsale de Carlsberg par migration vers l’ouest du point triple AOC. La dorsale acquiert sa courbure actuelle pendant cette migration. D’autres scénarii incluant l’existence d’une microplaque au point triple sont envisagés. Pour tester ces modèles, il faut reconstituer l’évolution du point triple depuis 20 Ma, déterminer sa nature, et savoir s’il est stable ou transitoire. Un autre test consiste à savoir si la partie sud de la zone de fracture d’Owen (entre 15°N et la faille transformante d’Owen) est réellement inactive grâce au sondeur 3.5 kHz qui détecte les failles actives. ➣ Existe-t-il des points triples FFR sur Terre ? La reconstitution du mouvement des plaques lithosphériques à partir des anomalies magnétiques a longtemps permis de conclure à l’existence de points triples RRF connectant une frontière transformante à une dorsale océanique. Les trois exemples connus sont les points triples des Açores, Juan Fernandez, et AOC. En réalité, dans ces trois exemples la frontière transformante évolue en frontière divergente au voisinage du point triple. Dans deux cas, le point triple RRF est probablement remplacé par un point triple RRR, et dans le dernier cas la formation de la microplaque Juan Fernandez intervient. La campagne AOC permettra de confirmer si le point triple Arabie-Inde-Somalie est de type RRR. La substitution d’un point triple RRF (ou FFR) par un point triple RRR est peut-être la réponse mécanique de la lithosphère à des conditions cinématiques aux limites qui varient sensiblement au cours du temps. 3 – Données acquises et analyses effectuées en mer et à terre o Mesures acquises pendant la mission Quatre types de données géophysiques ont été acquises en continu pendant la campagne : - données bathymétriques multifaisceaux (sondeur Kongsberg-Simrad EM-120) - données de sondeurs de sédiments (3.5 kHz) numériques (Kongsberg-Simrad SBP120) - données magnétométriques avec capteur tracté (magnétomètre marin Thomson Sintra SMM II) - données gravimétriques (gravimètre marin Bodenseewerk Geosystem KSS31) o Echantillons acquis pendant la mission : aucun o Traitements et analyses - traitement des données de bathymétrie multifaisceaux (Caraibes + GMT) - traitement des données du sondeur 3.5 kHz (Seismic Unix = SU) - traitement des données magnétiques et gravimétriques, modélisation 2D (logiciels "maison") - interprétation de l’ensemble des données 2 Valorisation des campagnes à la mer Navires Ifremer - IRD - IPEV 4 – Principaux résultats obtenus 4.1. Réévaluation de la cinématique Arabie-Inde (Fournier et al., Nature Geoscience, 2008) Figure 2. La découverte d’une faille active en terminaison sud de la ZFO lors de la campagne AOC a permis de réévaluer la cinématique Arabie-Inde. La faille, cartographiée sur environ 120 km, est rectiligne, verticale, orientée N10°E, et recoupe la ride topographique d’Owen en la décalant de manière dextre de 12 ±1 km. La faille ne présente pas de décalage vertical notable, elle est purement décrochante dextre. Elle se termine au sud dans un bassin en pull-apart bordé par des failles normales ~EO actives. Trois jeux de données indépendants (mesures GPS, mécanismes au foyer des séismes, bathymétrie multifaisceaux) indiquent que la ZFO est une frontière purement décrochante dextre qui suit un petit cercle centré sur le pôle de rotation voisin. En combinant toutes les données disponibles, la meilleure estimation du mouvement actuel sur la ZFO est de 3 ±1 mm an-1. Une extrapolation du taux de glissement actuel restaurerait le déplacement total observé (10-12 km) en 3 à 6 millions d’années. Ce petit décalage fournit donc la preuve que le système de faille actuel s’est initié récemment à l’échelle des temps géologiques (Pliocène). Figure 3. Cinématique GPS Arabie-Inde. Les flèches bleues et rouges montrent respectivement les vitesses de plaques (solution ITRF2005 avec stations GPS permanentes) dans le référentiel initial et dans le référentiel Inde fixe. Le pôle de rotation Arabie-Inde P1 a été déterminé à partir des données GPS uniquement et le meilleur pôle P2 en prenant en compte aussi les séismes le long de la ZFO (points rouges) et l’azimut de la faille décrochante active cartographiée pendant la campagne AOC. La ZFO est localisée sur un petit cercle centré sur le pôle eulérien. 3 Valorisation des campagnes à la mer Navires Ifremer - IRD - IPEV 4.2. Les points triples RRF sont-ils stables sur Terre ? (Fournier et al., Basin Research, 2008) Figure 4. À l’échelle globale, on peut s’interroger sur la configuration stable des points triples RRF où, comme au point triple ArabieInde-Somalie (AOC), une frontière transformante se connecte à une dorsale ou à un système de dorsales. Dans le domaine océanique, trois exemples de tels points triples sont connus actuellement : le point triple des Açores où la faille de Gloria (GF) se branche sur la dorsale médio-Atlantique (MAR) par l’intermédiaire du rift de Terceira (TeR) ; le point triple Juan Fernandez où la transformante du Chili (ChT) se connecte à la dorsale Est-Pacifique (EPR) au niveau de la microplaque Juan Fernandez (JF) ; et le point triple AOC dans l’Océan Indien où la zone de fracture d’Owen (OFZ) rejoint le système de dorsales de Carlsberg (CaR) et de Sheba (ShR). Dans ces trois exemples, le point triple RRF attendu n’existe pas parce que la frontière transformante évolue en frontière divergente au voisinage du point triple. Figure 5. Evolution en quatre stades du point triple AOC à partir des résultats de la campagne AOC. Le changement de 3 configuration de la frontière Arabie-Inde et l’initiation du bassin de Beautemps-Beaupré (B ) sont synchrones d’une réorganisation cinématique régionale dans l’Océan Indien vers 10 Ma (chron 5). La configuration du point triple avant et après le changement de géométrie est montrée avec le triangle de vitesse correspondant. La sismicité suggère qu’une nouvelle frontière de plaque se développe actuellement à l’ouest du bassin de Beautemps-Beaupré. Dans un futur proche, un secteur plus important de la plaque arabe pourrait être transféré à la plaque indienne. AR, plaque Arabie; IN, plaque Inde ; SO plaque Somalie. 4 Valorisation des campagnes à la mer Navires Ifremer - IRD - IPEV 4.3. Propagation ultra-rapide de la dorsale de Sheba dans le continent africain (Fournier et al., 2010) Figure 6. La dorsale océanique de Sheba s’est mise en place il y a 20 Ma dans le golfe d’Aden entre les plaques Arabie et Somalie. Après avoir interprété les données magnétiques de la campagne AOC, toutes les données magnétiques disponibles dans le golfe d’Aden et l’océan Indien nord-ouest ont été analysées pour étudier la pénétration de la dorsale de Sheba dans le continent africain et établir un modèle cinématique haute définition de l’ouverture du golfe d’Aden. La carte du pointé des anomalies magnétiques montre que (1) l’anomalie la plus ancienne identifiée dans le golfe d’Aden est l’anomalie 6 (19,7 Ma) dans la zone du point triple AOC, et que (2) l’anomalie 5C (16 Ma) est identifiée dans la totalité du golfe d’Aden. L’accrétion s’est donc initiée il y a 20 Ma et s’est poursuivie dans tout le golfe d’Aden depuis 16 Ma. Figure 7. La carte de l’âge de la croûte océanique établie à partir des données magnétiques met en évidence la propagation ultrarapide de la dorsale de Sheba. La dorsale s’est propagée sur une distance de 1400 km en moins de 4 millions d’années entre 20 et 16 Ma à une vitesse moyenne supérieure à 35 cm/an (350 km/Ma). Cette vitesse de propagation est plus de dix fois supérieure à la vitesse d’expansion océanique de la dorsale (2 cm/an). La propagation des dorsales océaniques est ultra-rapide et témoigne de « crises tectoniques » qui font qu’en quelques millions d’années le visage de la Terre est profondément modifié. 5 Valorisation des campagnes à la mer Navires Ifremer - IRD - IPEV Tableau récapitulatif Nombre 1 Publications d’articles originaux dans des revues avec comité de lecture référencées dans JCR (Journal Citation Reports ) (ajouter des lignes si nécessaire) Année n+1 : Année n+2 : 2 Année n+3 : Année n+4 : 1 Année n+5 : Année n+6 : Année n+7 : Total 3 2 Publications dans d’autres revues ou ouvrages scientifiques faisant référence dans le domaine 3 Publications électroniques sur le réseau Internet 6 4 Publications sous forme de rapports techniques 2 5 Articles dans des revues ou journaux « grand public » 1 6 Communications dans des colloques internationaux 6 7 Communications dans des colloques nationaux 8 Nouvelles espèces (animales, végétales, microorganismes) décrites 9 Rapports de contrats (Union européenne, FAO, Convention, Collectivités …) 10 Applications (essais thérapeutiques ou cliniques, AMM …) 11 Brevets 12 Publications d’atlas (cartes, photos) 13 Documents vidéo-films 14 DEA ou MASTER 2 ayant utilisé les données de la campagne 15 Thèses ayant utilisé les données de la campagne 16 18 Traitement des échantillons et des données Si en cours, préciser et donner les échéances Transmission au SISMER des données acquises avec les moyens communs du navire (NB : cette transmission est systématique dans le cadre des navires gérés par Genavir) Transmission au SISMER de données autres que celles acquises avec les moyens communs du navire Transmission à d’autres banques de données 19 Transmission à d’autres équipes de données ou d’échantillons 17 terminé Non Non Non Oui 200 Considérez-vous la publication des résultats terminée ? en cours Si en cours, préciser et donner les échéances Fournir pour chacune des rubriques en classant année par année : Rubriques 1 à 7 incluses : liste des publications et colloques avec les noms d’auteurs suivant la présentation en vigueur pour les revues scientifiques. Rubriques 8 à 13 : Liste des références des rapports, des applications, des brevets, atlas ou documents vidéo Rubriques 14 et 15 : Nom et Prénom des étudiants, Laboratoire d’accueil. Sujet du DEA ou MASTER 2 ou de la thèse, Date de soutenance Rubriques 17 à 19 incluses : données transmises à des banques de données ou à des équipes auxquelles. Rubrique 20 : Si la publication des résultats n’est pas terminée, pouvez-vous donner un échéancier ? 6 Valorisation des campagnes à la mer Navires Ifremer - IRD - IPEV Références R1 - Références des publications d’articles originaux dans des revues avec comité de lecture référencées dans JCR (vérifier dans la base « Journal Citation Reports » via « ISI Web of Knowledge » si les revues sont bien référencées) et résumés des principales publications. (Les classer par années croissantes). Voir les résumés ci-joints. 1. Fournier, M., N. Chamot-Rooke, C. Petit, O. Fabbri, P. Huchon, B. Maillot, and C. Lepvrier (2008), In-situ evidence for dextral active motion at the Arabia-India plate boundary, Nature Geoscience, 1, 54-58, doi:10.1038/ngeo.2007.24 2. Fournier, M., C. Petit, N. Chamot-Rooke, O. Fabbri, P. Huchon, B. Maillot, and C. Lepvrier (2008), Do ridgeridge-fault triple junctions exist on Earth? Evidence from the Aden-Owen-Carlsberg junction in the NW Indian Ocean, Basin Research, 20, 575-590, doi: 10.1111/j.1365-2117.2008.00356.x 3. Fournier, M., N. Chamot-Rooke, C. Petit, P. Huchon, A. Al-Kathiri, L. Audin, M.-O. Beslier, E. d’Acremont, O. Fabbri, J.-M. Fleury, K. Khanbari, C. Lepvrier, S. Leroy, B. Maillot, and S. Merkouriev (2010), Arabia-Somalia plate kinematics, evolution of the Aden-Owen-Carlsberg triple junction, and opening of the Gulf of Aden, J. Geophys. Res., 115, B04102, doi:10.1029/2008JB006257 R2 – Références des publications parues dans d’autres revues ou des ouvrages scientifiques faisant référence dans la discipline. (Les classer par années croissantes). R3 – Références des publications électroniques sur le réseau Internet. (Les classer par années croissantes). • Campagne océanographique AOC (2006) www.insu.cnrs.fr/a1913 • Backstory of the AOC cruise: Plates under the sea (2008) www.nature.com/ngeo/journal/v1/n1/full/ngeo.2007.58.html • Press releases (2008) www.nature.com/ngeo/press_releases/ngeo1207.html • News and Views by C. DeMets (2008) www.nature.com/ngeo/journal/v1/n1/full/ngeo.2007.56.html • Owen, une frontière de plaque livre ses secrets (2008) www.insu.cnrs.fr/a2418 • Propagation ultra-rapide de la dorsale de Sheba vers le point chaud des Afars (2010) www.insu.cnrs.fr/a3450 R4 – Références des rapports techniques. (Les classer par années croissantes). Demande de campagne (2005) : http://marc.fournier.free.free.fr/projects/AOC_project.pdf Rapport de campagne (2006) : http://marc.fournier.free.free.fr/projects/AOC_report.pdf R5 – Références des articles parus dans des revues ou des journaux « grand public ». (Les classer par années croissantes). Fournier, M., et N. Chamot-Rooke (2010), Naissance d’un océan, la dorsale de Sheba, Pour La Science, 390, 44-49. R6 – Références des communications dans des colloques internationaux. (Les classer par années croissantes). 1. Fournier, M., N. Chamot-Rooke, O. Fabbri, P. Huchon, C. Lepvrier, B. Maillot and C. Petit, Geophysical survey of the Arabia-India-Somalia triple junction: First results of the AOC cruise (Aden-Owen-Carlsberg) in the NW Indian Ocean, EGU, Vienna, 2007. 2. Fournier, M., C. Petit, N. Chamot-Rooke, O. Fabbri, P. Huchon, B. Maillot and C. Lepvrier, Discovery of the Beautemps-Beaupré Basin at the southern end of the Owen Fracture Zone, Symposium MEBE, Paris, 4-5 December, 2007. 3. Chamot-Rooke, N., M. Fournier, C. Petit, O. Fabbri, P. Huchon, C. Lepvrier and B. Maillot, Sheba Ridge’s Oceanic Core Complexes, EGU, Vienna, 2008. 7 Valorisation des campagnes à la mer Navires Ifremer - IRD - IPEV 4. Fournier, M., N. Chamot-Rooke, C. Petit, P. Patriat, P. Huchon, O. Fabbri and B. Maillot, Kinematic evolution of the Arabia-India-Somalia triple junction since 20 Ma from new magnetic data, EGU, Vienna, 2008. 5. Fournier, M., N. Chamot-Rooke, P. Patriat, C. Petit and P. Huchon, Arabia-Somalia plate kinematics and the opening of the Gulf of Aden, EGU, Vienna, 2009. 6. Chamot-Rooke, N., M. Fournier, plate Tracking Arabia-India motion from Miocene to Present, American Geophysical Union, Fall Meeting 2009. R7 – Références des communications dans des colloques nationaux. (Les classer par années croissantes). R8 – Références des nouvelles espèces (animales, végétales, microorganismes) décrites, lieux où sont déposés les holotypes. (Les classer par années croissantes). R9 – Références des rapports de contrats (Union européenne, FAO, Convention, Collectivités …). (Les classer par années croissantes). R10 – Liste des applications (essais thérapeutiques ou cliniques, AMM …). (Les classer par année). R11 – Références des brevets. (Les classer par années croissantes). R12 – Références des atlas (cartes, photos). (Les classer par années croissantes). R13 – Liste des documents vidéo-films. (Les classer par années croissantes). R14 – DEA ou MASTER 2 ayant utilisé les données de la campagne (Nom et Prénom de l’étudiant, Laboratoire d’accueil. Sujet du DEA ou MASTER, Date de soutenance) R15 – Thèses ayant utilisé les données de la campagne (Nom et Prénom de l‘étudiant, Laboratoire d’accueil. Sujet de la thèse, Date de soutenance) R16 – Traitements des échantillons et des données en cours (types et échéances) R1, R18 et R19 – Liste des données et échantillons transmis (Préciser les destinataires, SISMER, autres banques de données, équipes scientifiques …) R20 – Liste des résultats restant à publier – échéance Chamot-Rooke, N., M. Rodriguez, M. Fournier and P. Huchon, Sheba Ridge’s Oceanic Core Complexes, to be submitted to a Special Issue of Geochem. Geophys. Geosyst., 2012. 8 LETTERS In situ evidence for dextral active motion at the Arabia–India plate boundary MARC FOURNIER1,2 *, NICOLAS CHAMOT-ROOKE1 , CAROLE PETIT2 , OLIVIER FABBRI3 , PHILIPPE HUCHON2 , BERTRAND MAILLOT4 AND CLAUDE LEPVRIER2 1 Laboratoire de Géologie, Ecole normale supérieure, CNRS, 24 rue Lhomond, 75005 Paris, France Laboratoire de Tectonique, Université Pierre et Marie Curie-Paris 6, CNRS, UCP, Case 129, 4 place Jussieu, 75252 Paris, France 3 Département de Géosciences, Université de Franche-Comté, 16 route de Gray, 25030 Besançon, France 4 Laboratoire de Tectonique, Université de Cergy-Pontoise, CNRS, UPMC, 5 mail Gay-Lussac, Neuville/Oise, 95031 Cergy-Pontoise, France * e-mail: [email protected] 2 Published online: 2 December 2007; doi:10.1038/ngeo.2007.24 The Arabia–India plate boundary—also called the Owen fracture zone—is perhaps the least-known boundary among large tectonic plates1–6 . Although it was identified early on as an example of a transform fault converting the divergent motion along the Carlsberg Ridge to convergent motion in the Himalayas7 , its structure and rate of motion remains poorly constrained. Here we present the first direct evidence for active dextral strike-slip motion along this fault, based on seafloor multibeam mapping of the Arabia–India–Somalia triple junction in the northwest Indian Ocean. There is evidence for ∼12 km of apparent strike-slip motion along the mapped segment of the Owen fracture zone, which is terminated to the south by a 50-km-wide pull-apart basin bounded by active faults. By evaluating these new constraints within the context of geodetic models of global plate motions, we determine a robust angular velocity for the Arabian plate relative to the Indian plate that predicts 2–4 mm yr−1 dextral motion along the Owen fracture zone. This transform fault was probably initiated around 8 million years ago in response to a regional reorganization of plate velocities and directions8–11 , which induced a change in configuration of the triple junction. Infrequent earthquakes of magnitude 7 and greater may occur along the Arabia–India plate boundary, unless deformation is in the form of aseismic creep. Physiographically, the Arabia–India plate boundary consists of a curved and almost continuous topographic ridge called the Owen Ridge12 (Fig. 1a). The Owen Ridge trends parallel to, and is bounded on its eastern side by, the Owen fracture zone (OFZ). From correlations of seismic profiles with Deep Sea Drilling Project drillings, the uplift of the Owen Ridge was dated as Early Miocene12 and was related to vertical motions on its eastern bounding fault (hereafter referred to as the ‘old’ OFZ). The OFZ terminates northwards into the Dalrymple Trough. Southwards, it connects with the Carlsberg and Sheba ridge system at the Aden–Owen–Carlsberg (AOC) triple junction13 . Earthquake focal mechanisms indicate dextral strike-slip motion3,4 : Arabia is currently moving northward more rapidly than India with respect to Eurasia. With a rate estimated as 2 mm yr−1 (refs 5,6), the OFZ is one of the slowest plate boundaries on Earth. Space geodesy models (GPS) have been unable to unambiguously detect this slow motion so far, and conflicting solutions have been proposed for the relative India–Arabia motion, with opposite senses of slip along the OFZ14–18 . Two recent solutions predict dextral shear with different amounts of extension16,17 (see Supplementary Information, Table S1). In October 2006, aboard the R/V Beautemps-Beaupré, we mapped the AOC triple junction and the southern extremity of the OFZ using a Kongsberg-Simrad EM120 deep-water multibeam echo-sounder. Sea-bottom reflectivity coverage, magnetic, gravity and sub-bottom (3.5 kHz) profiles were acquired simultaneously. The survey aimed at elucidating the configuration of the plate boundaries and the kinematic evolution of the triple junction. We focus here on the southern extremity of the OFZ, where we discovered a recently formed major active fault. Multibeam sounding data show that the axial rift of the slowspreading Sheba Ridge is bounded by normal fault escarpments (Fig. 1b). The rift valley deepens progressively toward the southeast, where it connects to the Owen transform fault (OTF). The northern boundary of the Somalia plate is thus well defined by the Sheba Ridge and the OTF. In contrast, the Arabia–India plate boundary is poorly delineated. The OFZ is made up of a sinuous segment to the south and a rectilinear segment to the north (Fig. 1b). The sinuous segment corresponds to the seismically quiet segment of the OFZ and does not show any evidence of active deformation on the multibeam map or on 3.5 kHz profiles. It separates two oceanic lithospheres of different ages and depths originated at the Carlsberg and Sheba ridges, respectively, and may correspond to the fossil trace of the OTF. The rectilinear segment of the OFZ consists of an active strike-slip fault trending N10◦ E ± 3◦ , which cross-cuts and offsets the southern extremity of the Owen Ridge (Fig. 2a). The rectilinear trace of the fault indicates that the fault plane is nearly vertical. Surprisingly, the active fault is not located at the foot of the east-facing 2,000-m-high escarpment of the Owen Ridge, as suggested by earlier seismic profiles12 , but almost on top of it. There is no evidence of active deformation at the foot of the escarpment and therefore the whole Arabia–India relative motion seems currently accommodated along the active fault (however, the active fault might reactivate an ancient fault zone at depth). The fault shows a right-lateral apparent horizontal offset of 12 ± 1 km and no noticeable vertical offset (Fig. 2b). To the south, the fault nature geoscience ADVANCE ONLINE PUBLICATION www.nature.com/naturegeoscience 1 © 2007 Nature Publishing Group Basin Research (2008) doi: 10.1111/j.1365-2117.2008.00356.x Do ridge^ridge^fault triple junctions exist on Earth? Evidence from the Aden^Owen^Carlsberg junction in the NW Indian Ocean M. Fournier, nw C. Petit,w N. Chamot-Rooke, n O. Fabbri,z P. Huchon,w B. Maillot‰ and C. Lepvrierw n Laboratoire de Ge¤ologie, CNRS, Ecole Normale Supe¤rieure, Paris, France wLaboratoire deTectonique, CNRS, Universite¤ Pierre et Marie Curie-Paris 6, UCP, Paris, France z De¤partement de Ge¤osciences, Universite¤ de Franche-Comte¤, Besancon, France ‰ Laboratoire deTectonique, CNRS, Universite¤ de Cergy-Pontoise, UPMC, Cergy-Pontoise ABSTRACT The triple junctions predicted to be ridge^ridge^fault (RRF) types on the basis of large- scale plate motions are the Azores triple junction between the Gloria Fault and the Mid-Atlantic Ridge, the Juan Fernandez triple junction between the ChileTransform and the East Paci¢c Rise and the Aden^ Owen^Carlsberg (AOC) triple junction between the Owen fracture zone (OFZ) and the Carlsberg and Sheba ridges. In the ¢rst two cases, the expected RRF triple junction does not exist because the transform fault arm of the triple junction has evolved into a divergent boundary before connecting to the ridges. Here, we report the results of a marine geophysical survey of the AOC triple junction, which took place in 2006 aboard the R/V Beautemps-Beaupre¤ .We show that a rift basin currently forms at the southern end of the OFZ, indicating that a divergent plate boundary between Arabia and India is developing at the triple junction.The connection of this boundary with the Carlsberg and Sheba ridges is not clearly delineated and the triple junction presently corresponds to a widespread zone of distributed deformation.The AOC triple junction appears to be in a transient stage between a former triple junction of the ridge^fault^fault type and a future triple junction of the ridge^ridge^ridge (RRR) type. Consequently, the known three examples of potential RRF triple junctions are actually of the RRR type, and RRF triple junctions do not presently exist on Earth. INTRODUCTION Soon after the advent of plate tectonics, researchers have noticed that there should be points where three plates and their boundaries meet. McKenzie & Morgan (1969) explored the potential stability of such triple junctions by predicting the evolutionary behaviour of plate boundaries at the local scale based on the large- scale motions of the plates. The velocity^ space representation of local velocities that they developed is still extremely useful in studying these junctions, although almost nowhere can the triple junction evolution be predicted using their assumptions. Part of the problem lies in the assumption that oceanic ridges should spread symmetrically and orthogonally to the ridge axis. Even at relatively simple triple junctions, such as the ridge^ridge^ridge (RRR) Rodriguez triple junction in the Indian Ocean, the ridges do not spread orthogonally (Tapscott et al., 1980; Munschy & Schlich, 1989; Patriat & Parson,1989; Mitchell,1991; Mitchell & Par- Correspondence: Marc Fournier, Laboratoire de Ge¤ ologie, CNRS, Ecole Normale Supe¤ rieure, 24 rue Lhomond, 75005 Paris, France. E-mail: [email protected] r 2008 The Authors. Journal compilation r 2008 Blackwell Publishing Ltd son, 1993; Honsho et al., 1996). Another problem with the velocity^ space diagram analysis has been that the type of plate boundary at triple junctions is not predictable only from the large- scale plate motions. In the Paci¢c, the Galapagos and Juan Fernandez junctions have both turned out to contain microplates (Lonsdale, 1988; Larson et al., 1992; Bird & Naar, 1994; Bird et al., 1998; Klein et al., 2005), and in the Atlantic, the Azores and Bouvet junctions correspond to zones of distributed deformation where the three-plate boundaries do not meet at a point (Sclater et al., 1976; Searle, 1980; Luis et al., 1994; Ligi et al., 1997, 1999; Mitchell & Livermore, 1998; Fernandes et al., 2006). Here, we investigate the potential stability of ridge^ ridge^fault (RRF) triple junctions where one transform fault meets two spreading ridges. In the oceanic domain, three active examples of RRF triple junctions are known on Earth (Fig. 1): (1) the Azores triple junction in the Atlantic Ocean, which connects the Gloria transform fault and the Mid-Atlantic Ridge (Searle, 1980; Argus et al., 1989), (2) the Juan Fernandez triple junction in the Paci¢c Ocean, which connects the Chile Transform and the East Paci¢c Rise (Larson et al., 1992), and (3) the Aden^Owen^Carslberg (AOC) triple junction 1 Click Here JOURNAL OF GEOPHYSICAL RESEARCH, VOL. 115, B04102, doi:10.1029/2008JB006257, 2010 for Full Article Arabia‐Somalia plate kinematics, evolution of the Aden‐Owen‐ Carlsberg triple junction, and opening of the Gulf of Aden Marc Fournier,1,2,3 Nicolas Chamot‐Rooke,3 Carole Petit,1,2 Philippe Huchon,1,2 Ali Al‐Kathiri,4 Laurence Audin,5 Marie‐Odile Beslier,6 Elia d’Acremont,1,2 Olivier Fabbri,7 Jean‐Marc Fleury,8 Khaled Khanbari,9 Claude Lepvrier,1,2 Sylvie Leroy,1,2 Bertrand Maillot,10 and Serge Merkouriev11 Received 17 December 2008; revised 29 September 2009; accepted 23 October 2009; published 15 April 2010. [1] New geophysical data collected at the Aden‐Owen‐Carlsberg (AOC) triple junction between the Arabia, India, and Somalia plates are combined with all available magnetic data across the Gulf of Aden to determine the detailed Arabia‐Somalia plate kinematics over the past 20 Myr. We reconstruct the history of opening of the Gulf of Aden, including the penetration of the Sheba Ridge into the African continent and the evolution of the triple junction since its formation. Magnetic data evidence three stages of ridge propagation from east to west. Seafloor spreading initiated ∼20 Myr ago along a 200 km‐ long ridge portion located immediately west of the Owen fracture zone. A second 500 km‐ long ridge portion developed westward up to the Alula‐Fartak transform fault before Chron 5D (17.5 Ma). Before Chron 5C (16.0 Ma), a third 700 km‐long ridge portion was emplaced between the Alula‐Fartak transform fault and the western end of the Gulf of Aden (45°E). Between 20 and 16 Ma, the Sheba Ridge propagated over a distance of 1400 km at an extremely fast average rate of 35 cm yr−1. The ridge propagation resulted from the Arabia‐Somalia rigid plate rotation about a stationary pole. Since Chron 5C (16.0 Ma), the spreading rate of the Sheba Ridge decreased first rapidly until 10 Ma and then more slowly. The evolution of the AOC triple junction is marked by a change of configuration around 10 Ma, with the formation of a new Arabia‐India plate boundary. Part of the Arabian plate was then transferred to the Indian plate. Citation: Fournier, M., et al. (2010), Arabia‐Somalia plate kinematics, evolution of the Aden‐Owen‐Carlsberg triple junction, and opening of the Gulf of Aden, J. Geophys. Res., 115, B04102, doi:10.1029/2008JB006257. 1. Introduction [2] The Arabian plate began to separate from Africa in Oligocene times. Plate separation was initiated by continental rifting in the Gulf of Aden‐Red Sea rift system and coincided with a strong magmatic surge in the Afar hot spot 1 iSTeP, UMR 7193, UPMC Université Paris 6, Paris, France. iSTeP, UMR 7193, CNRS, Paris, France. 3 Laboratoire de Géologie, UMR 8538, Ecole Normale Supérieure, CNRS, Paris, France. 4 Directorate of Minerals, Salalah, Sultanate of Oman. 5 IRD, Observatoire Midi‐Pyrénées, Toulouse, France. 6 Géosciences Azur, UMR 6526, Observatoire Océanologique, CNRS, Villefranche‐sur‐mer, France. 7 Département de Géosciences, UMR 6249, Université de Franche‐ Comté, CNRS, Besançon, France. 8 Total E&P Angola, Luanda, Angola. 9 Yemen Remote Sensing and GIS Center, Sana’a University, Sana’a, Yemen. 10 Département Géosciences Environnement, Université de Cergy‐ Pontoise, Cergy‐Pontoise, France. 11 Marine Geomagnetic Investigation Laboratory, SPbFIZMIRAN, St. Petersburg, Russia. 2 Copyright 2010 by the American Geophysical Union. 0148‐0227/10/2008JB006257 region 30 Myr ago [Burke, 1996; Baker et al., 1996; Hoffmann et al., 1997; Rochette et al., 1997; Ebinger and Sleep, 1998; Ukstins et al., 2002]. The separation occurred in the framework of closure of the Neo‐Tethys Ocean subducting northeastward beneath Eurasia [Dercourt et al., 1993; Stampfli and Borel, 2002; Agard et al., 2005], a subduction still active today in the Makran region (Figure 1) [Jacob and Quittmeyer, 1979; Vernant et al., 2004]. It is generally admitted that the Africa plate fragmentation resulted from the interplay between far‐field extensional forces originated at the Neo‐Tethyan subduction zone (slab‐ pull gravitational forces) and the impingement of the Afar mantle plume at the base of the African lithosphere [Bott, 1982; Malkin and Shemenda, 1991; Zeyen et al., 1997; Courtillot et al., 1999; Jolivet and Faccenna, 2000; Bellahsen et al., 2003]. Arabia was torn off of Africa and driven northeastward by the Tethyan slab subducting beneath Eurasia. Following rifting of the African lithosphere, seafloor spreading initiated in early Miocene times in the eastern Gulf of Aden along the nascent Sheba Ridge [Laughton et al., 1970; Cochran, 1981]. The spreading ridge propagated rapidly westward from the Owen fracture zone toward the Afar hot spot [McKenzie et al., 1970; Courtillot, B04102 1 of 24 pls_390_p000_000_fournier.xp_ata_25_02 8/03/10 17:05 Page 44 Discipline (sous-thème) Géophysique Entre l’Arabie et la Somalie, une mer s’ouvre depuis 30 millions d’années. Sa brève histoire géologique révèle les phénomènes marquants du début d’une expansion océanique. Marc Fournier et Nicolas Chamot-Rooke T 44] Géophysique 1. LE GOLFE D’ADEN, ici photographié depuis un satellite croi© NASA/Corbis out au Sud de la péninsule Arabique, il est une dorsale océanique qui, chez les géologues, a rang de reine : la dorsale de Saba ou plutôt, en arabe, de Sheba. Cette cicatrice montagneuse au fond du golfe d’Aden est un trésor géologique, car elle témoigne de façon unique des premiers stades de l’ouverture d’un océan. Nous verrons que cette chaîne volcanique sous-marine est née parce que l’Afrique se déchirait. Puis, qu’une fois apparue, elle s’est très vite propagée vers le point chaud des Afars, au Nord de l’Éthiopie, qui l’a attirée. La Terre est couverte de cicatrices qui délimitent les plaques tectoniques dont est formée l’écorce terrestre. Lorsqu’elles convergent, ces plaques s’affrontent en formant des chaînes de montagnes ou se chevauchent dans les grandes fosses sousmarines. Lorsqu’elles s’écartent l’une de l’autre, naissent les dorsales qui, comme leur nom l’indique, forment la « colonne vertébrale » des océans. La dorsale de Sheba ne fait pas exception: elle est la colonne vertébrale du jeune océan qui s’ouvre dans le golfe d’Aden. Comme chaque fois qu’un océan naît, l’ouverture de ce golfe s’est produite en deux étapes géologiques fondamentales : l’étirement du continent (ici l’Afrique), nommé rifting par les géologues, puis l’apparition de la dorsale. Le développement de la dorsale de Sheba est lié à la séparation de la plaque arabe ; une séparation qui s’est déroulée sant au-dessus de la péninsule Arabique, s’ouvre telle une paire de ciseaux pour donner naissance à un nouvel océan. Son plancher océanique est produit en continu depuis environ 20 millions d’années par la dorsale de Sheba, une longue cicatrice volcanique. © Pour la Science - n° 390 - Avril 2010