Ceci permet la localisation d’un défaut de perfusion et l’estimation de son extension aussi
bien en cas d’imagerie concordante (match) que d’imagerie discordante de la captation du
FDG.
Une modification du protocole de l’étude initiale inclut l’évaluation de la perfusion par des
dérivés technéciés : Sestamibi-Tc
99m
ou Tetrofosmine-Tc
99m
, tout en préservant la
performance diagnostique
(16)
.
D’autres modifications, liées à l’imagerie TEP, ont inclus une stimulation au dipyridamole
couplé à une imagerie au repos de la perfusion myocardique
(17)
.
Ces études comparent la distribution régionale du flux myocardique
durant le stress à la
distribution de FDG au repos.
Cette approche discrimine moins bien entre les modifications concernant les anomalies de la
cinétique pariétale segmentaire au repos et la fraction d’éjection au repos
(18)
.
De manière prévisible, la tolérance à l’exercice et la fraction d’éjection ventriculaire à l’effort
sont significativement améliorées après revascularisation.
Plus récemment, l’imagerie SPECT a bien représenté l’alternance en objectivant avec le FDG
l’absence ou la présence de discordances (mismatches) entre le flux et le métabolisme et ainsi
la viabilité myocardique
(19, 20)
.
La question de la dysfonction réversible ou de la viabilité myocardique se pose tant au niveau
du suivi d’un infarctus myocardique aigu mais également chez les patients avec
coronaropathie chronique sans antécédent d’infarctus aigu.
La question de la viabilité est ainsi associée le plus souvent avec une dysfonction contractile
régionale, celle-ci peut affecter soit seulement une petite fraction de la paroi myocardique du
ventricule gauche où, dans la plupart des cas, la fraction d’éjection globale est conservée soit
une plus grande partie et l’intérêt de la détection d’une viabilité s’en trouve renforcée.
Néanmoins, une restauration adéquate du flux myocardique d’une portion myocardique viable
après un infarctus aigu du myocarde peut avoir un impact pronostic important, en particulier
en terme de prévention et de développement d’une dysfonction ventriculaire gauche sévère.
Ceci suggère alors, que la mise en existence d’une viabilité myocardique par le FDG présente
un intérêt clinique chez les patients en période post-infarctus précoce
(21, 22, 23)
.
Plus importante et souvent plus cruciale d’un point de vue pronostic est la recherche de
viabilité myocardique chez les patients en phase d’extension d’une pathologie coronarienne,
de perfusion ventriculaire altérée ou présentant des symptômes d’insuffisance cardiaque.
Les objectifs d’interventions thérapeutiques chez ces patients incluent la réduction de la
mortalité cardiaque, l’amélioration des symptômes de la cardiomyopathie congestive et dès
lors un gain en qualité de vie et en survie globale.
Les options thérapeutiques courantes chez ces patients sont limitées à :
1. une prise en charge médicale souvent agressive,
2. une revascularisation chirurgicale,
3. et une transplantation cardiaque.
Le nombre de patients présentant une insuffisance cardiaque a augmenté de manière quasi-
exponentielle, en particulier aux Etats-Unis. Récemment on a estimé à 4,9 millions de patients
aux Etats-Unis atteints d’insuffisance cardiaque chronique, avec 550.000 nouveaux cas
chaque année, donnant lieu à 970.000 hospitalisations
(24)
. L’étiologie sous-jacente de
l’insuffisance cardiaque est fréquemment la maladie coronarienne. Gheorghiade et Bonow ont
estimé que plus de 70% des patients atteints d’insuffisance cardiaque présentaient une
maladie coronarienne sous-jacente
(25)
.
Les patients avec viabilité myocardique bénéficieront de la revascularisation alors que ceux
avec atteinte irréversible seront orientés soit vers le traitement médical polyvalent soit vers la
transplantation.