Abstract Imagerie cardiaque non invasive : l’échocardiographie de stress Dr O. Lairez Fédération des services de Cardiologie CHU Rangueil Nombre de mots : 399 L’échocardiographie de stress permet l’exploration anatomique et fonctionnelle du cœur dans des conditions de stress, c’est-à-dire dans une situation d’augmentation de la consommation du myocarde en oxygène. Il existe deux types de stress, soit physiologique tel que l’effort, soit pharmacologique telle que l’injection intraveineuse d’agents inotropes positifs. Le cœur soumis au stress va être exploré au moyen de l’échocardiographie transthoracique. Les indications principales sont centrées autour de la cardiopathie ischémique dans l’étude de la viabilité avant revascularisation et dans la recherche d’une ischémie myocardique. L’étude de la viabilité se fait essentiellement par l’injection de faibles doses d’agents inotropes positifs dont l’objectif est de « recruter » le myocarde « hibernant » ou « sidéré » après un infarctus. D’un point de vue échocardiographique, le recrutement du myocarde hibernant se traduit par une amélioration de la contractilité, permettant de prédire une récupération après revascularisation. La recherche d’ischémie se fait à l’effort ou sous fortes doses d’agents inotropes positifs, l’objectif étant d’atteindre le travail maximum du myocarde, assimilé en pratique à l’atteinte de la fréquence cardiaque maximale théorique (220-age). La présence d’un rétrécissement d’une artère coronaire se traduira alors par une impossibilité d’augmentation du débit en aval de la zone rétrécie, se manifestant en pratique par une dégradation de la contractilité du myocarde dans la zone ischémiée. L’étude de la viabilité repose donc sur la recherche d’une amélioration de la contractilité myocardique dans des conditions de stress modéré, alors que l’étude de l’ischémie recherche une dégradation de la contractilité myocardique dans des conditions de stress important. Outre l’information anatomique coronaire qu’elle suggère, la présence d’une ischémie apporte aussi une information pronostique, notamment dans l’évaluation du risque opératoire des chirurgies non cardiaques. L’échocardiographie de stress est aussi utilisée dans l’évaluation de certaines valvulopathies. Elle permet d’évaluer la récupération du myocarde après remplacement valvulaire aortique dans les rétrécissements aortiques avec dysfonction ventriculaire gauche. Elle sert au dépistage des insuffisances mitrales d’effort, qui ne se manifestent qu’en conditions de charge suffisantes. Enfin, elle permet l’évaluation de certaines valvulopathies asymptomatiques tel que le rétrécissement mitral. L’échocardiographie de stress offre l’avantage d’être un examen non invasif, disponible, ne présentant que peu de contre-indications, qui sont celles de la réalisation d’un stress (toute situation aiguë tant sur le plan coronarien que myocardique : syndrome coronarien aigus et insuffisance cardiaque décompensée). En conclusion, l’échocardiographie de stress est un examen simple non irradiant apportant une information riche à la fois anatomique, fonctionnelle et pronostique.