Deux théorèmes sur la dérivée d`une fonction holomorphe

Mathematics.
-
Deux
théorémes sur" la dérivée d'une fonction holomorphe univalente
et
bomée
dans un demi-plan au voi8inage
de
la frontière,
Par
Prof,
J,
WOLPP,
(Communicated
by
Prof,
J,
G,
"
VAN
DER
CoRPUT,)
(Communicated
at
the meeting
of
May
30,
1942.)
Soit
f
(z)
= f
(x
+ i y) holomorphe. univalente
et
bornée dans
Ie
demi-plan D
(x
>
0).
Envisageons dans D une suite
So
de points zn = x n + i Y n' n = I.
2.
' " telle que
x n+1 <
ex
n' C
étant
une constante positive plus petite que l'unlté.
Pour
toute valeur réelle de t soit
St
la suite des points zn +
it.
obtenue
en
appliquant
à
tous
les points de
So
une même translation parallèle à l'axe imaginaire.
Nom
savons
que x
f'
(z)
tend vers zéro quelle que soit la manière
dont
x tend vers
zéro
1).
Par
conséquent
sur
St
Ie
produit xn f'
(Zn
+ i t) tend
vers
zéro
pour
n infini.
quelle que soit la valeur réelle de t.
Nom
aurons
un
résultat plus précis en nous
bornant
à une certaine plénitude de valeurs de t (ensemble
dont
l'ensemble complémentaire est de
mesure nulle).
Nous
démontrerons
Ie
THÉORÈME
I.
L'axe
imaginaire
contient
une
plénitude
de
points
i t
tel.
que
sur
les
suites
St
Ie
produit
f'
(zn + i
t).
V x n
tend
vers
zéro
pour
n
in6oi.
Démonstration.
Soit
t'
une valeur de t
n'ayant
pas cette propriété.
IJ
existe alors
un nombre positif E
et
une suite d'indices
nk'"
(Xl
tels que
(1)
Considérons les segments
ok
définis
par
Y =
Ynk
+
t'.
CXnk
-=:
X
-=:
Xnk'
k =
1.
2,
...
(2)
La
fonetion f
(z)
étant
holomorphe
et
univalente dans les cercles de centres
znk
+ i
t'
et
de "
rayons
xnk'
Ie
théorème de
KOEBE
assure l'existence d'une constante positive K telle
que
sur
les
Ok
1 f'
(z)
1 >
K.
1 f' (Znk +
it
')
(3)
D'après
(3), (1).
(2)
nom
aurons
k=
1.
2
....
,
d'oû
1)
A.
DENJOY
(Comptes Rendus de I'Ac. des Sc., Paris, 23 Juin 1941. p. 1072)
J.
WOLPP (Proceedings Ned. Ak. v.
Wetensch
., Amsterdam, vol.
H,
No. 8, 1941.
p.956).
575
D'autre
part
dans la représentation conforme réalisée
par
f(z)
I'alre A de J'image de
la
bande B
(0
< x <
XI)
s' exprlme
par
I'intégrale double
00
Xn
A =
J'~
~
J
If'
(x +
iyn
+
it)12
dX~
dt,
-00
Xn+1
(5)
L'
équatlon
(5)
et
les inégaUtés X n + I < C x n entraînent l'inégalité
(6)
Parce que
f(z)
est bornée, A est linie.
De
(6)
résulte que
(4)
ne se prodult que pour des
valeurs de
t'
d'un
ensemble de mesure nulIe, ce qui démontre
Ie
théorème.
Avant
de passer
au
second théorème considérons dans D
Ie
système des courbes
Ft
d'équations
(7)
pest
une constante positive.
Pour
p>
1 les
Ft
sont
tangentes à I'axe Imaginaire
aux
différents points i t, tandis que
pour
p
~
1 elles y font
un
angle positif avec eet
axe.
Dans
ce dernier cas nous savons qu'i1 existe une plénitude de valeurs de t telles
que
sur
Ft
lirn
f'
(z).
Vx= 02
),
(8)
z-+
it
Quel
que soit p,
Ie
théorème I nous assure que
toute
suite
So
sur
Fo
de
I'
espèce
consldérée donne naissance à une plénitude de valeurs de t telles que
sur
rt
Ie
produit
f
(z)
.
VX-
tend vers zéro quand z
parcourt
la suite
St
.
Cela
n'imp1lque pas I'existence
d'une plénitude de valeurs de t te lies que ce produit tendrait vers
uro
quand z
parcourt
sur rt une suite quelconque de la dite espèce, ce qui reviendrait à
(8).
Car
l'ensemble
de ces suites So
sur
ro
étant
non-dénombrable, I'ensemble des plénitudes correspondantes
est de même non-dénombrable
et
leur ensemble commun n'est pas nécessairement une
plénitude; il
peut
même être vide.
Nous
donnerons
un
exemple de fonetion f
(z)
holomorphe,
univalente
et
bornée dans
D,
telle que
pour
p < t aucune rt ne satisfait à (8),
en
démontrant
Ie
THÉOR~ME
11. A
tout
nombre
p
entre
0
et
t
correspondent
des
fonctions
f(z)
holomorphes,
univalentes
et
bornées
dans
D,
telles
que
sur
chaque
courbe
y =
xP
+ t, -
co
< t <
co
,
lirn
sup
If'
(z)
l.
Vx=oo.
z-+
it
(9)
Démonstration.
Construisons une suite de points
ak'
k = 1 ,2,
...
partout
dense
sur
l'intervalle I
(x
= 0, 0 < y < I) de I'axe imaginaire
et
telle que
pour
une inlinité de
valeurs de n les points
al'
a2, an divisent I
en
n + I parties égales. On voit
sur
Ie
2)
A.
DENJOY
(I.c
. p. 1071),
J. WOLPP
(I.c
. p. 960,
Ie
théorème
VI
appliqué
au
cas 'I'
(x)
= xP, 0 < P
~
1).
576
champ
que
tout
point
i t de l'intervalle
fIx
=
o.
0
-<
Y <
1)
jouit de la propriété que la
suite des
uk
contient une suite partielIe de
points
ukv'
v =
1.
2 . . . tels
que
(I 0)
Parce que p < 4 nous
pouvons
fixer deux nombres positifs e
et
0 tels que
(tI)
Considérons
la
série
a>
1Jl
(z)
= };k-1-
1l
(Z-ak)Q.
z
dans
D.
(12)
k=l
ou
(z
-uk)O est positif
quand
z - Uk est positif.
Chaque
terme de la série a sa
partie
réelle positive parce que 0 < 1
en
vertu
de
(11).
et
e
étant
positif
la
série converge
uniformément dans
tout
domaine
borné
.
Par
suite
1j1
(z)
est holomorphe
dans
D
et
sa
partie
réelle est positive.
En
outre
1j1
(z)
est continue
SUl'
D
(x:>
0). donc elle est bornée
au
voisinage
de
tout
point
de I'axe imaginaire. Remarquons encore que
pour
tout
point
de D l'inégalité
11Jl
(z)
I < M
(I
z I +
1)°
(13)
est valable. M
étant
indépendant de
z.
La
dérivée
a>
1Jl'
(z)
=
6};
k-1-1!
(Z-ak)H
(14)
k=l
est à
partie
réelle positive. cal'
chaque
terme de
la
série (14) I'est parce que 0 < 0 <
I.
Donc
1j1
(z)
est univalente
dans
D.
Soit
maintenant
it
un
point quelconque
de
l'intervalle
I.
SUl'
rt considérons
la
suite
des points
Zv
situés
avec
les
ukv
SUl'
des droites parallèles à I'axe réel. donc
1
Zv-ak
v =
Xv
= I
ak
v
-it
,"p.
v=
1.
2
•...
En
vertu
de (14). Ia
partie
réelle
de
chaque terme
étant
positive.
d·ou.
en
appliquant successivement (10). (15).
(111,.
(15)
.=1.2
•...
1
(16)
ou
q est une constante positive.
Done
1j1
(z)
satisfait à
(9)
quel que soit i t
SUl'
I.
Posons
a>
cp
(z)
=
);
n-
2
1Jl
(Z
+ in).
(17)
n=-CXI
L'inégalité
(13)
entraïne que
dans
tout
domaine
borné
la sérit:
(17)
a
pour
majorante une
série de terme générale K
n-
HOK constant.
Done.
puisque 0 <
1.
cp
(z)
est holomorphe
577
dans
D,
continue
sur
D (x
~
0)
,
par
conséquent bornée
au
voisinage de
tout
point de
l'axe imaginaire, comme 1p (z).
De
plus
~
(z)
est univalente.
En
effet, la partie réelle de
~'(z)
est positive parce que la partie réelle de la dérivée de chaque terme de la série
(17)
est positive.
Soit
it
un
point quelconque de l' axe imaginaire.
11
existe un entier m tel que i t -i m
est
sur
f
En
appliquant
(16)
aux
Zv
qui correspondent à
t-m
nous aurons'sur
rt_m
ffi I 'P'
(z,,)
I>
6x;-I-Q,
v=
1.
2.,
..
De
(17)
on
tire, en
prenant
Ie
terme d'indice -
m,
les parties réelles des dérivées des autTes termes étant positives.
Or
la suite
Zv
+ i
mest
sur rt
et
Z1
+ i m tend vers i t
pour
vinfini.
Donc
~
(z)
satisfait à
(9)
en
tout
point
i t
de l'axe imaginaire.
11
s'agit encore d'en déduire une fonction holomorphe. univalente
et
bomeé
dans D
qui montre la même conduite. Posons
1
f
(z)
=
'P
(z)
+ 1 .
f
(z)
est holomorphe
et
bornée dans D parce que
~
(z)
est holomorphe
et
à partie réelle
positive. f(z) est univalente parce que
~
(z)
rest.
Soit
it
un point quelconque de l'axe
imaginaire.
~
(zl
étant
bornée
au
voisinage de i
t,
les
Zv
sur rt satisfont à
v=
1.
2
....
ou
H (t)
et
h (t)
sont
positifs
et
indépendants de
v.
Donc
f
(z)
satisfait à
(9)
quel que soit
i t sur l'axe imaginaire.
C.
Q.
F.
D.
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