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Le relief du rocher -
naissance sur écran
Dans l’établissement de la carte du toit du rocher, chaque
étape a produit des couches thématiques particulières, qui
ont pu être reprises directement. Leur superposition donne
à cette carte son aspect final. Les différentes couches ont
été formatées à l’aide de trames, de lignes et de points.
Le thème principal – le toit du rocher – est représenté par
une trame. Comme pour une carte topographique, un
estompage du relief lui confère une apparence plastique
tridimensionnelle. Les lignes représentent les courbes de
niveau de la surface du rocher (isohypses du rocher). Elles
favorisent la représentation tridimensionnelle et, lorsqu’elles
comportent des inscriptions, elles assurent une meilleure
lisibilité de la trame sous-jacente. Tout en haut de la carte,
nous avons projeté les sondages utilisés sous forme de
points et nous avons également joint le profil de plus de
12 000 forages au format PDF.
Pour produire la carte, les niveaux thématiques ont été trai-
tés dans l’ordre inverse de la superposition:
Les sondages ont d’abord été préparés sous forme de base
de données. Dans la plupart des cas, il s’agit de profils de
forage que nous avons rassemblés et numérisés dans le
service de documentation hydrogéologique. Lorsqu’un fo-
rage a atteint le rocher, il fournit alors un point défini en trois
dimensions par les coordonnées x, y et z. Pour les forages
qui n’ont pas atteint le rocher, on ne dispose, pour la dimen-
sion de la profondeur, que de l’intitulé «cote du rocher plus
profonde que z» (où z = profondeur finale du forage), mais
cette information peut elle aussi être utilisée. Sur la carte,
on distingue ces deux cas par des couleurs différentes: les
points rouges représentent les forages avec cote du rocher,
et les blancs, ceux qui n’ont pas atteint le rocher.
Dans une première étape de travail, nous avons généré les
lignes des isohypses du rocher espacées de 10 mètres. Les
cotes de rocher ou les profondeurs finales des forages ont
été utilisées comme repères pour le tracé de la ligne. Vu les
résultats décevants de la phase pilote, nous avons renoncé
à l’interpolation automatique des lignes entre les points. A
la place, nous avons édité manuellement les isohypses du
rocher. Dans les régions à faible couche de couverture, les
isohypses du rocher ne sont pas très éloignées des lignes
d’altitude de la surface du terrain. Aux endroits où l’épais-
seur de la couche de couverture devient importante, mais
où l’on ne dispose pas de résultats de forage, il faut s’at-
tendre à de grands écarts entre le toit du rocher réel et notre
modèle d’interprétation.
Si la première étape consistant à produire les isohypses
du rocher a représenté une charge de travail importante,
l’étape suivante, permettant de générer la trame du toit du
rocher, a été beaucoup moins laborieuse. Un outil standard
de traitement des données dans les systèmes d’informa-
tion géographique (SIG) a permis de calculer cette surface,
qui vient épouser les isohypses du rocher. Nous avons gé-
néré un quadrillage de 10 x 10 mètres, ce qui représente
10 000 cellules par kilomètre carré. Chaque cellule contient
une valeur pour l’altitude moyenne de la surface du rocher
(m au-dessus du niveau de la mer). Ces données et une
simple soustraction, à savoir «modèle numérique de la
surface de terrain moins cote du rocher», nous ont permis
de calculer l’épaisseur de la couche de couverture. Ce ni-
veau thématique est également représenté sous forme de
trame. La fourchette de valeur des épaisseurs de la couche
de couverture est très large et s’étend de 0 à 600 mètres,
ce qui exigeait une préparation cartographique à l’aide de
catégories de différentes couleurs. Nous avons sélectionné
les limites de catégories de manière à obtenir une meilleure
résolution pour les couches de couverture peu épaisses, qui
représentent le cas le plus fréquent.
L’ensemble de ce travail ne pouvait être réalisé avec les res-
sources en personnel limitées de l’administration cantonale.
Le traitement des données initiales fournies par nos soins a
été effectué à l’Institut de géologie de l’Université de Berne.
les laves torrentielles faisant suite à de fortes précipitations
font de nous des témoins de la manière dont les déséqui-
libres hérités sont constamment réparés et comblés dans
les formes du relief. Jusqu’ici, les très grandes et profondes
cuvettes défient certes le comblement et forment des lacs
qui embellissent nos paysages. Les crevasses et affouille-
ments les plus importants ont été formés par le glacier de
l’Aar sur l’axe reliant le lac de Brienz à celui de Thoune.
Certes, on n’en connaît pas la profondeur exacte puisque
les terrains meubles des bassins n’ont pas été forés dans
leur épaisseur totale à l’heure actuelle, mais les méthodes
d’exploration géophysique indiquent que l’assise rocheuse
se trouve au-dessous du niveau de la mer.
La somme de l’ensemble des actions des cinq derniers mil-
lions d’années est réunie dans notre carte du toit du rocher,
mais il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’une image virtuelle. Il
n’y a jamais eu d’état de mise à nu totale avant que ne com-
mence le recouvrement par des terrains meubles. L’érosion
et la sédimentation se sont déroulées simultanément, mais
pas aux mêmes endroits.
Echantillon d’un forage carotté. Longeur du caisson deux mètres, toit du
rocher à trente-cinq centimètres.
Werner + Partner, Burgdorf
Les déblais d’un forage destructif sont prélevés au rythme de l’abaisse-
ment (tous les deux mètres). C’est alors la tâche délicate du géologue
d’en déduire un profil en continu.
Baustofflabor, Uetendorf