Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. DROIT DE L’ENVIRONNEMENT 3
2. L’entreprise doit nommer une personne à titre de responsable des inspections et enquêtes
environnementales. Cette personne doit avoir les qualifications techniques requises pour répondre à
toutes les questions d’un inspecteur ou d’un enquêteur. Il faut diriger l’inspecteur ou l’enquêteur à la
personne responsable pour les inspections et enquêtes environnementales. Celle-ci doit être la seule
personne pouvant parler à l’officier et doit l’accompagner tout au long de sa visite. Il est préférable
que la personne responsable soit accompagnée d’un autre représentant de l’entreprise.
3. Il faut demander à l’officier autorisé de s’identifier, d’exhiber son certificat attestant sa qualité et de
préciser le but de sa visite. Il faut demander à l’officier s’il appartient à la direction des enquêtes du
MENV et lui faire préciser s’il agit à titre d’inspecteur ou d’enquêteur.
S’il agit à titre d’inspecteur, il y a lieu de croire qu’il procédera à une visite routinière et que le but
de cette visite est de s’assurer du respect des normes environnementales. S’il agit à titre d’enquêteur,
le but de la visite consistera fort possiblement à rassembler des éléments de preuve afin de prouver
la commission d’une infraction présumée et justifier la mise en œuvre de mesures coercitives5. Dans
ce dernier cas, il serait préférable de demander à l’enquêteur s’il peut reporter sa visite afin que
l’avocat de l’entreprise puisse être présent et de communiquer immédiatement avec ce dernier afin
de discuter de la ligne de conduite appropriée à adopter.
4. Il faut aussi demander à l’enquêteur de produire son mandat de perquisition ou l’autorisation de
pénétrer dans un lieu et de faire copie de vos dossiers.
5. Il faut par ailleurs remettre une lettre selon laquelle toute information verbale ou écrite transmise de
la part de l’entreprise découle de l’obligation de la loi de collaborer avec les autorités
gouvernementales et que cette collaboration ne constitue aucunement une renonciation aux droits
fondamentaux conférés par la Charte canadienne des droits et libertés 6 ainsi que par la Charte des
droits et libertés de la personne 7 du Québec, notamment le privilège contre l’auto-incrimination.
6. Il faut informer les employés de l’entreprise de diriger toute demande d’information formulée par
l’inspecteur ou l’enquêteur à la personne responsable. Si l’officier persiste à poser des questions à
certains employés, il faut s’assurer que l’employé répondant aux questions soit en présence d’un
autre employé.
7. Si une personne est interrogée, il est important de déterminer au préalable si l’interrogatoire porte sur
la conduite de la personne ou sur la conduite de l’entreprise. En effet, si l’interrogatoire vise une
personne, celle-ci peut refuser de répondre et doit être informée de ses droits en vertu de la Charte
canadienne des droits et libertés.
8. Il est important de limiter tout commentaire aux seuls cas de nécessité et de ne pas élaborer sur des
informations telles que le caractère répétitif de l’incident, les défaillances répétées du système de
décontamination, etc.
9. Il faut refuser l’accès à un inspecteur ou à un enquêteur qui se présente à des heures autres que les
heures normales d’affaires, à moins qu’il ne soit muni d’un mandat de perquisition l’autorisant à agir
ainsi. Précisons cependant qu’en cas d’urgence l’enquêteur a le pouvoir de visiter les lieux en dehors
des heures d’affaires, et ce, même s’il n’a pas de mandat de perquisition. Il est possible toutefois à
l’officier autorisé agissant en vertu des lois ou règlements provinciaux ou en vertu de la
réglementation municipale d’obtenir un mandat de perquisition par téléphone dans les cas d’urgence.