Médecine du Maghreb 2000 n°80
donne une meilleure résolution et un meilleur contraste que
la scintigraphie à balayage. La scintigraphie donne des
renseignements sur la topographie, le volume, la morpho-
logie et l’homogénéité de la thyroïde.
Un nodule non fixant ou hy p o fixant que le pare n c hy m e
t hy roïdien est appelé froid et supposé non fo n c t i o n n e l .
Cette notion ne prête pas à discussion lorsque l’image et le
nodule palpé se superposent. L’ i n c e rtitude s’installe lors -
que le nodule palpé n’a pas de traduction scintigraphique
franche : s’agit-il d’une superposition d’un mur du paren-
chyme thyroïdien normale qui se projette devant un nodule
hypofixant ou iso-fixant ou s’agit-il d’un examen scintigra-
phique défaillant
VI - L’ECHOGRAPHIE
Par la situation superficielle de la glande, l’éch ograp h i e
thyroïdienne permet des mesures de l’ordre du millimètre à
l’aide des ondes à hautes fréquences.
Elle permet de distinguer avec précision les stru c t u re s
a n o rmales qui seront hy p e r, iso, ou hy p o - é ch o gène par
rap p o rt au pare n chyme sous-jacent, les nodules ky s t i q u e s
se présentent comme zone anéchogène .
L’ e xistence d’un halo iso-éch o gène à la péri p h é rie du
nodule constitue un argument en faveur de la bénignité. En
revanche un nodule unique ayant un caractère solide inté-
gral sans aucune image ky s t i q u e, avec des contours mal
limités mais un effet de masse accentué est hautement
suspect de malignité, et ceci d’autant plus qu’il est hypo-
é ch ogène ou hétérog è n e. Les calcifi c ations ne constituent
pas un argument de malignité.
L’ é ch ographie a la supéri o rité sur la scintigraphie de dis-
tinguer dus nodules à cara c t è re liquidien ou solide, et
l’appréciation exacte du nombre de nodules. L’échographie
est complémentaire à la scintigrap h i e , facilite son inter-
prétation et augmente ses performances et réduit nettement
les indications chirurgicales pour tumeur bénigne.
CONDUITE A TENIR DEVANT
LES NODULES THYROIDIENS
M. FAÏK*
*CHU Ibn-Sina, Hôpital Avicenne (Rabat)
Service de chirurgie « C».
I - INTRODUCTION
La découve rte d’un nodule thy roïdien ou d’un go i t r e est
une situation clinique fréquente. La prévalence des nodules
thyroïdiens est de l’ordre de 5 à 7 % dans une population
a d u l t e. L’incidence annuelle du cancer de la thy roïde est
estimée à 2 pour 100.000. Le but de cet article est de faire
le point sur une stratégie d’exploration de cette glande en
évaluant les performances de chaque examen (échographie,
s c i n t i grap h i e , cytoponction) afin de définir le meilleur
emploi possible.
II - L’EXAMEN CLINIQUE
La glande thyroïde est palpée sur la région cervicale anté-
ri e u re en se plaçant derri è re le patient assis. Après avo i r
repéré la position des cartilages cricoïdes et en demandant
au malade de faire un geste de déglutition. Il faut apprécier
la mobilité, la consistance, le volume, les répercussions sur
l’axe aéro-digestif, et la présence d’adénopathies satellites.
III - LA SCINTIGRAPHIE
Le re c o u rs à la scintigraphie thy roïdienne ne poserait pas
de discussion. L’iode 131 expose à une irra d i ation non
n é g l i ge able de fait de sa période longue et son rayo n n e -
ment bêta. L’iode 123 dont la période n’est que de 13 heu-
res est idéal mais le coût est élevé et la nécessité d’être
proche d’un centre à cyclotron .
La TC 99m (99 m TC) utilisé sous forme de pertechnétate
a l’ava n t age d’exposer à une irra d i ation néglige a bl e, et
permettre une exploration rapide 30 minutes après l’injec-
tion. Contra i rement à l’iode, le TC n’est pas orga n i fié et
donc n’ex p l o re que le tra n s p o rt actif sans fo u rnir de re n -
seignements sur l’horm o n o - ge n è s e. Il fo u rnit des contra s -
tes moins importants que l’iode, et peut présenter de rares
d i s c o rdances avec les images obtenues avec l’iode. Son
faible coût et sa facilité d’obtention le rendent très utilisé.
La scintigraphie établie par une caméra à scintillat i o n