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TraitementSida 173
Retour d’un inhibiteur de la maturation
Afin de pouvoir créer de nouvelles copies de lui-me, le VIH doit infecter des cellules du sysme immunitaire
appelées cellules T CD4+. Une fois à l’intérieur de celles-ci, le VIH en prend le contrôle et les transforme en mini-
usines à virus.
L’action desdicaments anti-VIH consiste à interférer avec le processus deplication du virus (les étapes menant
à la production de nouveaux virus). La plupart de cesdicaments ciblent sciquement des enzymes virales et
les empêchent de faire leur travail. Bien qu’il existe une vingtaine de médicaments approuvés pour le traitement du
VIH, plusieurs d’entre eux ont une structure chimique semblable et appartiennent aux groupes suivants :
inhibiteurs de la transcriptase inverse
inhibiteurs de la proase
antagonistes (inhibiteurs) des co-récepteurs
inhibiteurs de l’intégrase
inhibiteurs de fusion
Puisque de nombreux médicaments anti-VIH appartiennent auxmes familles « chimiques », si le VIH acquiert une
résistance à un membre d’une famille, il peut apprendre à résister aux autres membres de la famille aussi, du moins
jusqu’à un certain degré. Ce phénomène s’appelle la résistance croisée et il peut avoir pour eet de limiter les
options de traitement futures du patient concerné. La résistance croisée est un problème qui souligne le besoin de
nouveaux traitements ecaces.
Le bévirimat
Des chercheurs aricains ont mis au point un composé anti-VIH novateur appelé PA-457 ou bévirimat
diglumine. Cedicament appartient à une nouvelle classe dedicaments appelés inhibiteurs de la maturation.
Levirimat est le premier membre de cette nouvelle classe.
Cedicament a un passé douteux. Lorsqu’il a é mis au point par la socié Panacos Pharmaceuticals Inc., les
données préliminaires étaient prometteuses. Toutefois, leveloppement du bévirimat a ensuite stagné pendant
plusieurs années parce que Panacos avait des problèmes. Entre autres, les chercheurs s’étonnaient de constater
qu’une proportion consirable de leurs sujets séropositifs étaient résistants au bévirimat. C’était un phénomène
bizarre puisque les inhibiteurs de la maturation du VIH n’avaient jamais é utilisés dans le cadre d’essais cliniques
auparavant, alors les chercheurs étaient vraiment perplexes. Explication possible de cette résistance virale
inattendue : chez certaines personnes, il semblerait que le VIH subisse des mutations naturelles qui rendent ces
médicaments inecacess lebut.
Myriad prend la relève
Panacos a ensuite vendu son médicament à une autre compagnie appelée Myriad Pharmaceuticals Inc., qui a son
siège social à Salt Lake City. Myriad a rebaptisé levirimat le MPC-4326. Cette compagnie travaille aussi à la mise au
point de deux autres inhibiteurs de la maturation appelés MPC-9055 et MPC-461359. De ces troisdicaments, le
MPC-4326 (autrefois levirimat) en est au stade le plus avancé de son développement.
Oert dans un premier temps sous forme liquide, le MPC-4326 existesormais sous forme de compris, et ces
derniers sont utilisés dans les essais cliniques.
Afin de pouvoir poursuivre leveloppement du MPC-4326, Myriad doit trouver un moyen de prédire quelles
personnes séropositives sont susceptibles de résister d’emblée à ce médicament. Selon des informationsjà
rendues publiques, Myriad serait en train de nouer des liens avec Virco BVBA, une compagnie belge se scialisant
dans les outils diagnostiques, dans le but de mettre au point un test susceptible detecter la résistance aux
inhibiteurs de la maturation. Virco semble avoirveloppé un test de résistancenotypique qui permette deceler
la résistance au MPC-4326. Des chercheurs ont eu recours à ce test pour refaire l’analyse d’un nombre limité
d’échantillons de sang recueillis lors d’essais cliniques prédents. Ils ont trouvé que des baisses consirables de la
charge virale (environ 1,26 log) étaient possibles lorsque le MPC-4326 était utilisé chez des personnes qui n’y étaient
pas résistantes.
Esrons que les chercheurs apprendront à mieux interpréter les résultats de ce nouveau test au cours des
prochains mois. Un essai clinique de phase 2b est prévu pour le MPC-4326 en Amérique du Nord plus tard cette
année. Des personnes séropositivesjà traies seront recrutées pour ce dernier.
Les résultats d’un essai clinique précédent sur le MPC-4326 suggèrent que ce médicament est bien toléré, des maux
dete légers étant l’eet secondaire le plus courant.
De nombreux médicaments anti-VIH sont dégras dans le foie et les reins par plusieurs enzymes diérentes. Le
MPC-4326 offre l’avantage de ne pas êtregra dans les voies enzymatiques habituelles du foie, ce qui laisse
esrer une réduction des risques d’interactionsdicamenteuses importantes. Le MPC-4326 est métabolisé dans
le foie par la même famille d’enzymes (UGT) qui métabolisent d’autresdicaments anti-VIH comme le ralgravir
(Isentress). Les reins participent très peu au métabolisme du MPC-4326. Par conséquent, très peu d’autres
médicaments anti-VIH auront un impact sur la façon dont le MPC-4326 est métabolisé dans le corps. De plus, des
études de laboratoire laissent croire que le MPC-4326 n’exerce aucun eet inhibiteur sur les enzymespatiques du
cytochrome P450 3A4 quitabolise de nombreux médicaments anti-VIH. Ainsi, il est peu probable que le MPC-
4326 influence letabolisme d’autresdicaments anti-VIH et qu’il ait un impact important sur leurs niveaux dans
le corps.
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