TSO Méthadone, ELSA, Vincent FAUCHERRE, XI 2008
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méthadone choisie par l'équipe soignante, sera donnée par l'infirmière le matin à 8h en une seule prise, chaque
jour, puis l'infirmière reprendra le flacon vide. La posologie ne devra pas excéder 120 à 150 mg/j.
Mais l'équilibre pharmacocinétique de la méthadone (steady state) est normalement atteint en 4 à 10 jours après
chaque modification :
donc la possibilité sous surveillance médicale stricte de modifier au cours de la première semaine la
posologie de Méthadone répond à la nécessité de soulager rapidement le patient tout en connaissant la possibilité de survenue
secondairement des effets secondaires de la méthadone liés aux surdosage (somnolence en particulier)
Après la première semaine : la posologie établie au 7
ème
jour doit être poursuivie sans la modifier.
Elle peut être
élevée si elle permet un bien être appréciable pour le patient. A ce stade, après une période de grande satisfaction avec une
posologie fixe de méthadone, les patients peuvent avoir envie de consommer à nouveau de l'héroïne, des BZD, de l'alcool et de la
cocaïne, ce qui peut représenter le seul signe de sous dosage et nécessiter d'augmenter les posologies de méthadone avant de
conclure à une inefficacité du programme méthadone.
Si l'équilibre ne peut être obtenu après la première semaine,
malgré une posologie élevée, la co-prescription d'un
antidépresseur et la recherche étiologique d'une appétence élevée à la méthadone (patient métaboliseur rapide, interactions
médicamenteuses, tolérance très forte), il faut savoir renoncer à la méthadone assez tôt pour éviter au patient une perte de chance
qui va retarder l'accès à une autre technique (Buprénorphine, communauté thérapeutique…). En effet, les chances ultérieures de
succès sont faibles si au moins une fois au cours du 1
er
mois, un équilibre n'a pu être atteint.
Analyse urinaires, elles peuvent être demandées une à deux fois par semaine avec les items suivants : méthadone,
opiacés naturels ou de synthèse, alcool, cocaïne, amphétamine, LSD et cannabis
Dosage méthadone : les méthadonémies sont réalisables au laboratoire de toxicologie à Lapeyronie, la fourchette
thérapeutique se situe entre 200 et 400 ng/ml
A la sortie du patient :
On ne remet pas de flacons de méthadone au patient
Le relais sera réalisé le plus souvent en CSST. Sinon un médecin de ville à la demande du patient peut assuré le relais
dans les situations suivantes : capacité du patient à gérer de façon autonome son traitement, une posologie de
méthadone stabilisée et des dosages urinaires négatifs aux opiacés.
Ordonnance sécurisée (avec un carré noir en bas et à gauche de l'ordonnance) avec nom, prénom et RPPS du
prescripteur hospitalier, la posologie de méthadone est inscrite en toute lettre, de même que la durée de la prescription
qui ne peut pas excéder quatorze jours (en attendant le rendez-vous pour le relais en CSST ou le médecin de ville) et le
nom du CSST qui prendra le relais de la dispensation dans un premier temps (à Montpellier, il s'agit de l'UTTD et de
l'association Arc-en-Ciel) ou du médecin de ville
Donner le rendez-vous au CSST ou chez le médecin généraliste qui prendra le relais, si possible le jour même ou le
lendemain de la sortie
SIGNES DE SUR et SOUS DOSAGE CLINIQUES pour adapter les posologies de
méthadone
Signe de surdosage : somnolence.
Le surdosage de la méthadone peut être mortel, majoré en cas de prise
conjointe de psychotropes et/ou d'alcool (la dose létale pour un adulte non dépendant aux opiacés et de poids
moyen, est 40 mg) : œdème pulmonaire, dépression respiratoire, troubles de la conscience, hypotension artérielle et
bradycardie, rhabdomyolyse, atteinte rénale et décès.
Signes de sous dosage :
• symptômes de manque en opiacés : agitation et irritabilité, insomnie, douleurs lombaires, frissons,
malaises, dépression
• mais aussi : poursuite de la consommation opiacés, consommation BZD, OH, cocaïne, comportement
délictueux, craving et rêves de drogues
EFFETS SECONDAIRES DE LA METHADONE
au début du traitement : céphalées, flush facial, bradycardie, palpitations, euphorie, insomnie, vertiges, somnolence, prurit et
constipation
au cours des 6 premiers mois : miction difficile, oedèmes des membres inférieurs, gynécomastie, douleurs articulaires, nausées,
vomissements, bradycardie et hypotension artérielle, augmentation de la sudation
après 6 mois : persistance de l'hypersudation, constipation, troubles de la libido et du sommeil, prise de poids
autres effets :
SNC : euphorie, céphalées, agitation, altération de la perception visuelle
Tube digestif : bouche sèche, anorexie
Système cardiovasculaire : flush facial, bradycardie, palpitation, hypotension artérielle symptomatique, allongement de
l'espace QT et torsade de pointe
Appareil génito-urinaire : rétention d'urine, diminution de la libido, gynécomastie
Allergie : prurit, urticaire, rashs cutanés, oedème
INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES et PRECAUTIONS D'EMPLOI
Avec dépresseurs SNC
• Anxiolytiques : association possible, mais non recommandée, avec les benzodiazépines à demi-vie longue (Séresta,
Valium et Rivotril), éviter celles qui s'accumulent très vite dans le cerveau (Rohypnol, tranxène et Lysanxia). D'une
manière générale, ne pas initier un traitement par les BZD chez un patient dépendant aux opiacés (à la différence des
patients pour lesquels un sevrage alcoolique est envisagé)
• Neuroleptiques : la sédation s'ajoute aux effets de la méthadone
• Antidépresseurs :
o Sérotoninergiques : intérêt sur comportement compulsifs et agressifs (Prozac, Deroxat)
o Fluvoxamine (Floxyfral) et Sultopride contrindiqué (hypokaliémie et allongement espace QT)
o Tricycliques : concentrations augmentées par la méthadone
o Antiépileptiques : ils baissent les concentration de la méthadone par induction enzymatique
(carbamazépine, phénobarbital, oxcarbazépine, primidone, phénytoïne)
Avec les antalgiques : association possible avec les non morphiniques. Pour les morphiniques :