
44 le clinicien mars 2011
Adhésion au traitement de l’ostéoporose
Le programme d’évaluation de l’ostéoporose actuel se penche sur l’adhésion
(observance et persistance) du patient à trois traitements par bisphosphonates
oraux qui sont offerts au Canada – l’alendronate, le risédronate et l’étidronate.
Selon les lignes directrices canadiennes, l’alendronate et le risédronate comptent
parmi les traitements de première intention recommandés pour la prévention des
fractures attribuables à l’ostéoporose chez les femmes postménopausées et les
hommes, et l’étidronate à titre de traitement de deuxième intention pour les
femmes ménopausées qui sont intolérantes aux agents de première intention.
Le programme d’évaluation visait à relever les lacunes courantes sur le plan de la
prise en charge des patients atteints d’ostéoporose qui sont traités par bisphospho-
nates oraux par l’entremise d’un sondage en ligne auprès de médecins canadiens.
Dans cette étude, l’adhésion était définie comme comprenant aussi bien l’ob-
servance que la persistance : l’observance était définie comme le fait de prendre
son médicament comme prescrit en ne sautant aucune dose; la persistance était
définie comme la poursuite du traitement pour la durée prescrite.
Méthodes
Des médecins de famille canadiens ont été invités à participer à un sondage en
ligne portant sur la prise en charge de l’ostéoporose. Les médecins devaient
fournir des renseignements au sujet de 15 patients consécutifs ayant été traités par
bisphosphonates oraux pour une période de trois mois à au moins cinq ans et ne
présentant aucune comorbidité qui aurait exigé l’interruption du traitement.
Les médecins ayant participé au programme d’évaluation ont répondu à un
questionnaire en ligne, lequel recueillait de l’information à propos de leur profil
de pratique, y compris le type de pratique et le lieu (par exem-
ple, médecine privée, en clinique, en ville), le nombre d’an-
nées de pratique, le type de patients (plage d’âges et sexe), le
nombre de patients atteints d’ostéoporose vus dans une
semaine, et les mesures prises pour la prise en charge des
patients atteints d’ostéoporose. Les médecins participants
devaient également indiquer leurs opinions sur une série de 26
énoncés évaluant la prise en charge générale de l’ostéoporose.
Les médecins remplissaient aussi un profil pour chaque
patient sur lequel ils devraient inscrire le nom et la posologie
du traitement par bisphosphonate du patient en question, les
réponses du patient à 10 questions, et des données pertinentes
tirées du dossier médical. Dans le cadre de l’entrevue, les
patients étaient sondés sur les éléments suivants : moment de
la prise du bisphosphonate, le liquide ou la nourriture pris avec
le médicament, toute prise concomitante de médicaments ou
de calcium, le nombre de doses omises au cours des trois derniers mois, et les
raisons de ce manque d’adhésion. Parmi les données figurant dans les dossiers de
patients entrées dans le questionnaire, on compte l’âge, le sexe et les dates de la
première ordonnance de bisphosphonate et de la survenue de toute fracture.
Aucune donnée d’identification tels le nom du patient, le code postal ou la date de
naissance n’a été collectée, et tous les renseignements recueillis sont regroupés
afin d’assurer la confidentialité.
Les médecins devaient également préciser s’ils envisageaient de modifier le
plan de traitement de l’ostéoporose du patient à la lumière de l’entrevue et des
données du dossier.
Bien que certains traitements, tels les
bisphosphonates oraux, se soient
révélés efficaces pour prévenir les fractures
dans le cadre d’essais cliniques, l’adhésion
au traitement de l’ostéoporose – comme
dans le cas d’autres maladies chroniques
asymptomatiques – est souvent faible
dans un contexte de pratique clinique.