Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface David Renard 7 mai 2016 David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Dans ce chapitre et les suivants, nous ne précisons plus les classes de régularité des sous-variétés et des applications entre sous-variétés. Nous parlerons simplement de sous-variétés et d’applications différentiables, le lecteur pouvant choisir soit de les supposer de classe C ∞ , soit de s’assurer la validité des énoncés pour une certaine classe de régularité (au minimum C 1 ). Nous utiliserons souvent les notations suivantes. Soit S une surface de R3 , et x : U → S un paramétrage local de S , U étant un ouvert de R2 . On note q = (u, v ) la variable dans U, de sorte qu’en un point p = x(q) = x(u, v ), les vecteurs xu (q) = dxq (1, 0), xv (q) = dxq (0, 1) forment une base du plan tangent Tp S . L’espace R3 est muni de sa structure euclidienne standard. Courbes et surfaces sont synonymes de sous-variétés de dimension 1 et 2 respectivement. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation En chaque point d’une surface S de R3 , l’espace tangent de dimension 2 admet un supplémentaire orthogonal (pour le produit scalaire ambiant) de dimension 1, donc une droite. Cette droite porte deux vecteurs de norme 1. Nous allons chercher à associer à chaque point de la surface un de ces vecteurs normaux unitaires, ceci de manière à définir une application différentiable. Définition Soit S une surface de l’espace euclidien R3 . Un champ de vecteurs normaux sur S est une application différentiable N : S → R3 telle qu’en chaque point p ∈ S , le vecteur N(p) soit orthogonal au plan tangent Tp S . Si de plus, en chaque point, la norme de N(p) est 1, on dit que N est un champ de vecteurs normaux unitaires. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Localement, un tel champ de vecteurs existe toujours. Lemme Soit x : U → S un paramétrage local de S . Alors il existe un champ de vecteurs normaux unitaires sur x(U). Posons, pour tout p = x(q) ∈ S , N(p) = David Renard xu (q) ∧ xv (q) . ||xu (q) ∧ xv (q)|| Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Définition Une surface S de l’espace euclidien R3 est dite orientable s’il existe un champ de vecteurs normaux unitaires sur S . Le choix d’un tel champ s’appelle une orientation de S . Remarque. Il est clair que si N est un champ de vecteurs normaux unitaires sur S , −N en est un autre, et que si S est connexe, N et −N sont les seuls champs de vecteurs normaux unitaires sur S . En effet, soient N et N1 deux tels champs de vecteurs. Soient A = {p ∈ S ; N(p) = N1 (p)}, B = {p ∈ S ; N(p) = −N1 (p)}. On a A ∪ B = S , et d’autre part, A et B sont fermés par continuité de N et N1 . Ils sont donc aussi ouverts dans S , leur complémentaire étant fermé. Si S est connexe, ou bien S = A, ou bien S = B. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Une surface connexe orientable admet donc exactement deux orientations. Lorsque le choix du champ de vecteurs normaux unitaires est fait, nous dirons que la surface est orientée. Ainsi, lorsque nous dirons par exemple Soit S une surface orientée ... ceci suppose qu’un champ vecteurs normaux unitaires est choisi sur S et celui-ci sera toujours noté N. Proposition Soit S une surface de l’espace euclidien R3 . Alors S est orientable si et seulement s’il existe un recouvrement de S par des paramétrages locaux x i : Ui → S , [ S = xi (Ui ) i tels que sur toute intersection Wij = xi (Ui ) ∩ xj (Uj ), le changement de paramétrage : x−1 ◦ xj : x−1 i j (Wij ) −→ Ui ait un déterminant jacobien strictement positif. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Exemple. Les plans affines sont orientables. Si P est le plan défini par P = {p ∈ R3 | hp − p0 , ai = 0} (le plan passant par p0 et orthogonal au vecteur a de norme 1), alors Tp P = {v ∈ R3 | hv , ai = 0} et donc N : P → R3 , p 7→ a est une champ de vecteurs normaux unitaires à P. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Exemple. Soit f : U → R une application différentiable sur un ouvert U de R2 . Un paramétrage global de son graphe S est donné par x : U → S, (u, v ) 7→ (u, v , f (u, v )) et donc, en posant q = x−1 (p), le champ de vecteurs N : S → R3 , p 7→ N(p) = xu (q) ∧ xv (q) (−fu (q), −fv (q), 1) = , ||xu (q) ∧ xv (q)|| ||(−fu (q), −fv (q), 1)|| est un champ de vecteurs normaux unitaires sur S . David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Exemple. Les sphères sont orientables. Soit S(p0 , r ) la sphère de centre 1 p0 et de rayon r . Le champ de vecteurs N : p → R3 ; p 7→ (p − p0 ) est r un champ de vecteurs normaux unitaires sur S(p0 , r ). Nous verrons plus tard qu’il est d’usage de choisir l’autre orientation, c’est-à-dire celle dont les vecteurs pointent vers l’intérieur de la sphère. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Exemple. Les surfaces définies par des équations sont orientables. Soient V un ouvert de R3 , f : V → R une fonction différentiable et a une valeur régulière de f et S = f −1 ({a}) la surface définie par f et a. En chaque point p de S , le plan tangent à S en p est Tp S = ker dfp = {v ∈ R3 | h∇f (p), v i = 0} ∂f ∂f ∇f (p) ∂f (p), (p), (p) 6= 0 et donc p 7→ est un où ∇f (p) = ∂x ∂y ∂z ||∇f (p)|| champ de vecteurs normaux unitaires sur S . David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Orientation des surfaces Exemple. Toutes les surfaces ne sont pas orientables, comme le montre l’exemple célèbre du ruban de Moebius. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Théorème de Jordan-Brouwer (admis) Théorème (Jordan-Brouwer) Soit S une surface compacte connexe de R3 . Alors R3 \ S possède exactement deux composantes connexes. Chacune d’elle admet S comme frontière. (Domaine intérieur délimité par une surface) Parmi les deux composantes connexes de R3 \S , l’une est bornée et l’autre non. On appelle la composante bornée le domaine intérieur à S . Notons-le Ω. Il est clair que Ω = Ω ∪ S est compact. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Le théorème de Brouwer-Samelson Une conséquence importante est le fait qu’une surface compacte de R3 est orientable. Théorème (théorème de Brouwer-Samelson) Une surface compacte connexe de R3 est orientable. Remarques 1. Parmi les deux orientations possibles d’une surface compacte S de R3 , dont l’existence est assurée par le théorème de Brouwer-Samelson, l’une est distinguée par le fait que N pointe vers le domaine intérieur. Sauf mention explicite du contraire, les surfaces compactes de R3 seront toujours orientées selon cette convention. 2. Le théorème de Brouwer-Samelson est valide pour les surfaces fermées de R3 . David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface p ~ N(p) S Ω Domaine intérieur et orientation d’une surface compacte. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Application de Gauss On étudie les surfaces de R3 . Sauf mention explicite du contraire, toutes les surfaces sont supposées orientables. Définition Soit S une surface de R3 et soit N un champ de vecteurs normaux unitaires sur S . Comme N(p) est de norme 1 pour tout p ∈ S , on peut voir N comme une application différentiable de S dans la sphère unitaire S2 de R3 . L’application N : S → S2 s’appelle application de Gauss de la surface orientée S . David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Application de Gauss Par analogie avec les courbes, on s’attend à ce que l’étude des variations de N au voisinage d’un point p de S nous donne des renseignements sur la géométrie de la surface dans ce voisinage. Dans le cas des surfaces, cette variation locale n’est plus décrite par un simple scalaire (comme la courbure dans le cas des courbes) mais par la différentielle de N en p, qui est une application linéaire dNp : Tp S → TN(p) S2 . L’espace tangent Tp S est l’orthogonal de N(p), mais c’est aussi le cas de TN(p) S2 , c’est-à-dire que Tp S = TN(p) S2 . Ainsi, dNp est un endomorphisme de Tp S . David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Application de Gauss Proposition Soit S une surface de R3 . En tout point p de S , la différentielle dNp de l’application de Gauss est symétrique (pour le produit scalaire sur Tp S induit de celui sur l’espace ambiant R3 ). Corollaire En chaque point p ∈ S , la différentielle de l’application de Gauss est un endomorphisme diagonalisable (sur R), dans une base orthonormale (pour le produit scalaire sur Tp S induit de celui sur l’espace ambiant R3 ). Pour des raisons historiques, on considère l’endomorphisme symétrique Lp = −dNp de Tp S que l’on appelle application de Weingarten David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Seconde forme fondamentale Définition La seconde forme fondamentale sur S est l’application bilinéaire symétrique σp définie sur l’espace tangent Tp S en chaque point p de S par σp (v , w ) = hLp (v ), w i = −hdNp (v ), w i, David Renard (v , w ∈ Tp S ). Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Seconde forme fondamentale Définition L’endomorphisme Lp de Tp S est symétrique et donc diagonalisable dans une base orthonormale, ses valeurs propres sont des réels. Notons-les k1 (p) et k2 (p), avec k1 (p) ≤ k2 (p). On appelle k1 et k2 les courbures principales de S en p. Si k1 = k2 = k, alors Lp = k IdTp S . Si k1 et k2 sont distinctes, les deux droites propres sont en somme directe orthogonale. Dans ce cas, les deux droites propres sont appelées directions principales de S en p. La courbure de Gauss de S en p est définie par K (p) = k1 (p)k2 (p) = det(Lp ). La courbure moyenne de S en p est définie par H(p) = 1 1 (k1 (p) + k2 (p)) = tr(Lp ). 2 2 David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Interprétation géométrique Soient p un point de S et v un vecteur unitaire tangent à S en p et soit α : I → S est un paramétrage par la longueur de l’arc d’un arc paramétré tracé sur S , tel que α(t0 ) = p et que α0 (t0 ) = v pour un certain t0 ∈ I . Le résultat suivant relie la courbure κ(t0 ) de α en t0 et la seconde forme fondamentale en p. Soit θ l’angle entre le vecteur normal à S en p, N(p), et le vecteur unitaire normal à la courbe en p, ~n = α00 (t0 ) α00 (t0 ) = . 00 ||α (t0 )|| κ(t0 ) Proposition On a, avec les notations qui précèdent, cos θ × κ(t0 ) = σp (v , v ). David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Seconde forme fondamentale Définition Soit S une surface orientée de R3 . Les points où la courbure de Gauss est strictement positive sont appelés points elliptiques de la surface. Ceux où la courbure de Gauss est strictement négative sont appelés points hyperboliques. Ceux où la seconde forme fondamentale admet une valeur propre nulle sans être identiquement nulle sont appelés points paraboliques. Enfin, ceux où la seconde forme fondamentale est identiquement nulle sont appelés points plans David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Seconde forme fondamentale Remarques. En un point p d’une surface S , tous les vecteurs unitaires tangents v vérifient k1 (p) ≤ σp (v , v ) ≤ k2 (p) (on le voit en décomposant v dans une base orthonormale de vecteurs propres pour Lp ). Les courbures principales k1 et k2 sont donc respectivement le min et le max des courbures algébriques des sections normales à la surface en p. En particulier, si les deux courbures principales sont égales, toutes les courbures algébriques des sections normales à la surface en p sont égales à cette valeur commune. On a de plus dans ce cas K (p) = H(p)2 . On appelle les points où ceci se produit points ombilicaux de S . Une surface est dite totalement ombilicale si tous ces points sont des points ombilicaux. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Fonction hauteur Soient S une surface orientée de R3 . Soient p0 un point de R3 et a un vecteur unitaire de R3 soit h la fonction hauteur relative au plan affine P passant par p0 et de vecteur normal a : h: S →R p 7→ hp − p0 , ai. Sa différentielle en en point p ∈ S est dhp : Tp S → R, v 7→ hv , ai, et donc p ∈ S est un point critique de h lorsque Tp S est orthogonal à a, c’est-à-dire lorsque les plans P et Tp S sont parallèles. Quitte à changer l’orientation de S , on peut alors supposer que N(p) = a. Remarquons qu’un point d’une surface est toujours critique pour la fonction hauteur relative a son plan affine tangent Tp S . Ceci nous permet d’établir le résultat suivant. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Fonction hauteur Proposition La seconde forme fondamentale au point p0 ∈ S est la hessienne de la fonction hauteur relative a son plan affine tangent Tp0 S . Ce résultat permet d’étudier la position de la surface par rapport a son plan tangent affine en un point. Proposition Soit S une surface orientée et K sa courbure de Gauss. 1. Si K (p) > 0 (c’est-à-dire si p est un point elliptique), alors il existe un voisinage W de p dans S tel que S ∩ W est entièrement dans l’un des demi-espaces délimités par le plan affine tangent en p, le seul point d’intersection entre ce plan affine tangent en p et S ∩ W étant p. 2. Si K (p) < 0 (c’est-à-dire si p est un point hyperbolique), alors il existe pour chaque voisinage W de p dans S , il existe des points de S ∩ W dans les deux demi-espaces délimités par le plan affine tangent en p. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Etude des courbures principales Proposition Soit S une surface orientée de l’espace euclidien R3 . La courbure de Gauss K et la courbure moyenne H sont des fonctions différentiables sur S . Les courbures principales k1 et k2 sont des fonctions continues sur S , différentiable sur l’ouvert des points non ombilicaux de S . Fixons un paramétrage x : U → S de S . N(x(q)) = xu ∧ xv (q). ||xu ∧ xv || Au point p = x(q) les formes bilinéaires symétriques sur Tp S que sont la première et la seconde forme fondamentale sont données dans la base (xu (q), xv (q)) de Tp S par des matrices notées respectivement M et Σ. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Etude des courbures principales Posons M= E F F G , E = ||xu ||2 , F = hxu , xv i, G = ||xv ||2 . Les fonctions E , F et G sont clairement différentiables. e De même, pour la seconde forme fondamentale, Σ = f f , où g e(q) = σx(q) (xu (q), xu (q)), f (q) = σx(q) (xu (q), xv (q)), g (q) = σx(q) (xv (q), xv (q)). David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Etude des courbures principales K ◦x= eg − f 2 , EG − F 2 E = ||xu ||2 , H ◦x= F = hxu , xv i, 1 eG + gE − 2fF . 2 EG − F 2 G = ||xv ||2 1 det(xu (q), xv (q), xuu (q)), ||xu ∧ xv (q)|| 1 f (q) = det(xu (q), xv (q), xuv (q)), ||xu ∧ xv (q)|| 1 g (q) = det(xu (q), xv (q), xvv (q)). ||xu ∧ xv (q)|| e(q) = Les courbures principales k1 et k2 sont elles données par p ki = H ± H 2 − K , David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Voisinages tubulaires Soit S une surface de R3 . Une famille de voisinages de S naturelle est donnée par la structure métrique de R3 . Pour tout réel δ strictement positif, posons Bδ (S ) = {p ∈ R3 | d(p, S ) < δ}, où d(p, S ) = inf q∈S ||p − q||. Il est clair que Bδ (S ) est un voisinage ouvert de S . Décrivons ces voisinages en termes de segments normaux à la surface. Pour tout réel δ strictement positif, pour tout p ∈ S , posons Nδ (p) = {p + tN(p); t ∈ ]−δ ; δ[ où N(p) est un vecteur normal unitaire à S en p. David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Voisinages tubulaires Lemme Avec les notations ci-dessus, si S est une surface fermée de R3 , on a [ Bδ (S ) = Nδ (p). p∈S Définition Si la restriction de F : S × R → R3 , (p, t) 7→ p + tN(p) à S × ]−δ ; δ[ est un difféomorphisme sur son image, on dit que [ Nδ (S ) = F S × ]−δ ; δ[ = Nδ (p) p∈S est un voisinage tubulaire de S . David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface Voisinages tubulaires Lemme Soit S une surface de R3 . Pour chaque point p ∈ S , il existe un voisinage ouvert orientable V de p dans S et un réel δ > 0 tel que Nδ (V) soit un voisinage tubulaire de V. Un argument de compacité nous permet d’assurer l’existence de voisinages tubulaires globaux. Rappelons qu’une surface compacte est orientable (Théorème de Brouwer-Samelson). Théorème Soit S une surface compacte de R3 . Alors il existe un voisinage tubulaire de S . David Renard Introduction à la géométrie différentielle MAT 452 : Courbures d’une surface