Validation de la version française de l’échelle d’auto-évaluation de Montgomery-Asberg MADRS-S
NGUYEN Thi Lan Chi – Thèse n° 10735 - 2014
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Résumé
Les échelles d’auto-évaluation des symptômes dépressifs, occupent une place très importante en
pratique et en recherche clinique, en raison de leur côté économique.
Le but de la présente étude a été de traduire et de valider la version anglaise de l’échelle d’auto-
évaluation de la dépression de MADRS-S (Montgomery-Asberg Depression Rating Scale Self-
Assessement) et d’étudier si elle conserve ses propriétés psychométriques dans sa version
française. Notre étude évalue ces propriétés en les comparant notamment à celles de l’échelle
d’hétéro-évaluation de Montgomery-Asberg Depression Rating Scale (MADRS).
La méthode utilisée dans cette étude a consisté en l’inclusion de 63 patients adultes suivis en
ambulatoire et souffrant d’un épisode dépressif d'intensité moyenne à sévère. Les sujets inclus
ont utilisé l'échelle du MADRS-S pour l'auto-évaluation de leur humeur et parallèlement ont été
interviewés et hétéro-évalués par un clinicien par l’intermédiaire du MADRS, à deux reprises et
à un mois d’intervalle.
Les résultats de cette étude montrent que la version française du MADRS-S présente les qualités
d’une échelle psychométrique fiable, sa cohérence interne est bonne à excellente, ses items sont
homogènes, sa validité concurrente avec le MADRS est fortement corrélée, son
unidimensionnalité est confirmée et, il est sensible au changement comme le MADRS mais avec
une variance commune, en ce qui concerne le changement, seulement de 50%.
Un complément d’étude est souhaitable pour établir si la sensibilité au changement peut être
corrélée à la sensibilité évaluée par une autre échelle d’auto-évaluation, dans des contextes
différents, et pour évaluer si la MADRS-S peut mesurer les changements engendrés par un
traitement antidépresseur.
En conclusion, cette étude montre que cette version française MADRS-S est validée pour auto-
évaluer la dépression, son intensité et son évolution, et elle est un complément valable au
MADRS, à la fois dans le cadre de la recherche et de la pratique clinique, sur une population
similaire à celle de la l’échantillon inclus.
Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication dans le Journal Affective Disorders
(Bondolfi et al., 2010).