FICHE SUPPORT Leçon 5: "Notre terre", l`agriculture et l`eau

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FICHE SUPPORT
Leçon 5: "Notre terre", l'agriculture et l'eau
Séquence 5:
L'eau: la pénurie initiale
L’Etat approvisionne, distribue et vend les 2,057 milliards de mètres cubes (265 mètres
cubes par habitant) consommés annuellement par le pays. L’agriculture à elle seule
représente 57 % de cette consommation (part en baisse, elle était de plus de 60 % vingt
ans auparavant).
Le problème de l’eau en Israël est à la fois un problème interne (utilisation, recyclage,
prix), et un problème externe: il s’agit de partager les ressources. Il est de ce fait
raisonnable d’étudier l’eau dans un cadre régional: les ressources des uns et des autres
étant étroitement imbriquées, les solutions durables peuvent difficilement être conçues
dans un cadre strictement national.
Le pays connaît des différences de pluviosité importantes: 1000 millimètres par an à
l’extrême nord, contre 39 millimètres par an à l’extrême sud. Par ailleurs, les principales
réserves d’eau, les eaux de surface, et notamment le lac de Tibériade, sont concentrées
au Nord du pays. Cette situation a conduit ici également à donner un rôle central à l’Etat,
avec une série de grands travaux. Conscientes de l’importance vitale de l’eau, les
autorités ont en effet administré le potentiel hydraulique de manière nationale et unifiée.
L’eau est acheminée des régions où elle est abondante vers celles où elle rare, soit
schématiquement du nord au sud: le complexe Yarkon-Néguev mis en service en 1955
transporte l’eau du principal fleuve du pays vers le sud, et une deuxième branche ouverte
en 1963 approvisionne la région de Tel-Aviv. Ce réseau a été connecté en 1964 à la
principale infrastructure de distribution (le National Water Carrier mis en service en 1955)
qui pompe l’eau dans le lac de Tibériade pour desservir l’ensemble du pays.
Deux administrations sont chargées de ce réseau:
-
Tahal, chargée des grands travaux, créée par l’Etat, l’agence juive et le KKL, est
désormais propriété du groupe Kardan, côté au NASDAQ et à la bourse de TA.
Mekorot (Les Sources), chargée de l’entretien et de la distribution, est
détenue par les mêmes autorités, auxquels s’ajoutent la Histadrout, principale
centrale syndicale.
L’engagement de l’Etat, malgré le mouvement de privatisation, est donc important. Un
commissaire général surveille la consommation, la qualité et le prix de l’eau sur l’ensemble
du territoire.
Hormis l’agriculture, les principaux consommateurs sont les particuliers (36 %), et
l’industrie (6 %). La part de l’agriculture étant ce qu’elle est, on peut difficilement
envisager une diminution de la consommation sans restriction visant ce secteur.
L’agriculture israélienne est donc devenue très intensive, on vient de le voir, sur la base
d’une volonté d’économiser l’eau (supra : irrigation au goutte à goutte, cultures hors sol
…). Pour réduire la consommation d’eau dans l’agriculture, il a fallu procéder à des choix
drastiques, avec deux moyens qui correspondent à deux types de politiques : la
restriction par les prix ou la restriction tout court. Cette politique a ses partisans. Ainsi
pouvait-on lire dans un article de la grande presse : « Le développement de l’agriculture et
la subvention des fermes coopératives ont toujours été des ‘vaches sacrées’, une
condition sine qua non du sionisme ... Mais, pour le contribuable, subventionner des
produits agricoles vendus moins cher que le prix de l’eau qui a servi à les irriguer, n’est
pas un devoir national, mais une absurdité économique, et en réalité un suicide. » 1
1
Jerusalem Post, 4 janvier 1991
Illustrations Séquence 5
Illustration 1
Carte de l'eau en Israël
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