Conclusion
Les demandes de traitements de maintien en vie sont les plus importants problèmes d'éthique auxquels ont à
faire face les médecins aujourd'hui. Les médecins doivent s'assurer que leurs recommandations et leurs
évaluations sont conformes à la norme de diligence. Dans les cas des soins en fin de vie, le médecin doit veiller à
ce que des soins prodigués avec compassion soient offerts aux patients et aux membres de leur famille, et les
demandes persistantes de traitement doivent être examinées avec soin. Les désaccords fondés sur des valeurs
divergentes devraient être respectés et soumis à un examen externe. Voici quelques éléments clés pour faciliter
la gestion des demandes de traitement :
Faire une évaluation précise du pronostic et des options thérapeutiques et, au besoin, solliciter un deuxième
avis et obtenir des renseignements à jour. Proposer des options thérapeutiques qui tiennent compte de l'état
général du patient, en reconnaissant, lorsqu'il le faut, que le décès n'est pas une issue négociable25.
Organiser une rencontre structurée et d'une durée appropriée avec les patients ou les membres de leur
famille. Une écoute attentive et un soutien affectif peuvent venir à bout des différends ou réduire le risque
qu'ils ne dégénèrent en conflit. Prendre conscience et tenir compte des niveaux de stress très importants que
peuvent ressentir les membres de la famille lorsque le patient est en fin de vie.
Déterminer s'il est souhaitable de parvenir à une décision par consensus. Le cas échéant, envisager
l'élaboration de quelques options dès le départ. (« Manifestement, la RCR ne pourrait jamais être efficace,
mais voici quelques options...») L'évaluation d'expert que la vie du patient ne peut être sauvée ne peut être
partagée avec les membres de la famille. Lorsqu'il est établi qu'un patient est mourant, il faut informer la
famille qu'aucun traitement ne peut lui sauver la vie et offrir à la famille un soutien affectif pour faciliter
l'acceptation de cette mauvaise nouvelle. Après avoir communiqué cette nouvelle, prendre des décisions au
sujet de l'interruption ou de l'abandon des traitements qui ne font que prolonger la mort.
Il est préférable de traiter les différends insolubles comme des conflits attribuables à des divergences
d'opinion sur ce qui vaut mieux pour le patient. L'importance de maintenir le confort et la dignité du patient
au meilleur de ses compétences peut aider à parvenir à un terrain d'entente. Personne ne veut faire souffrir
inutilement les membres de la famille. Tout au long du processus de négociation, faire l'effort de créer et de
maintenir une relation avec la famille éprouvée.
Références
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