L`accident coronaire - Club Coeur et Santé, de Rennes et Métropole.

La Fédération Française de Cardiologie finance :
prévention, recherche, réadaptation et gestes qui sauvent
grâce à la générosité de ses donateurs
L'accident
coronaire
Pourquoi et que faire ?
3
L’accident coronaire :
pourquoi et que faire ?
Vous êtes hospitalisé pour un accident cardiaque ?
On vient de vous annoncer que vous avez fait ou que
vous avez failli faire un infarctus du myocarde, ou
que vous avez de l’angine de poitrine… L’annonce
de ce diagnostic a pu vous inquiéter. Vous vous
posez de nombreuses questions concernant
notamment le risque qu’implique cette maladie et
ce que sera votre avenir.
Cette brochure a pour but de vous expliquer ce
qui vient de vous arriver, comment vous allez être
soigné, comment se passera votre convalescence,
dans quelles conditions vous reprendrez votre
activité.
L’annonce de votre maladie cardiaque et l’émotion
qu’elle vous a causée doivent être pour vous
l’occasion d’un changement de votre mode de
vie, pour éviter les erreurs que vous avez pu faire
par le passé. Loin d’être une tragédie, cet incident
peut être une chance de vous reprendre en main
pour préserver votre avenir.
Dans cette brochure, vous trouverez les éléments
essentiels qui vous permettront de participer de
façon active aux soins qui vous sont donnés, avec
l’aide de vos médecins et de vos infirmières. Il
n’est malheureusement pas possible en quelques
pages d’envisager tous les problèmes, tous les
cas particuliers...
Aussi, n’hésitez pas à leur poser toutes les
questions qui vous préoccupent et auxquelles
vous n’auriez pas trouvé de réponse. Vous pouvez
aussi nous contacter au n° 01 44 90 83 83, un
cardiologue est à votre écoute, il peut répondre à
vos questions.
N’oubliez pas, désormais votre avenir est princi-
palement entre vos mains.
Pr Claude Le Feuvre
et Dr Hervé Gallois
Cardiologues
Un acteUr incontoUrnable de la santé en France
Présente partout en France, la Fédération Française de Cardiologie (FFC)
lutte depuis presque 50 ans contre les maladies cardiovasculaires.
Elle regroupe :
- 300 cardiologues bénévoles,
- 26 associations régionales rassemblant plus de 200 clubs Cœur et Santé,
- 1 600 bénévoles,
- 23 salariés au siège de l'association,
- Plus de 10 000 cardiaques bénéficiaires de la réadaptation dite de phase III.
les missions de la FFc :
1. Informer pour prévenir
2. Financer la recherche
3. Aider les cardiaques à se réadapter
4. Inciter à se former aux gestes qui sauvent
Association reconnue d'utilité publique, la FFC mène ses actions
sans subvention de l'État. Ses moyens financiers proviennent
exclusivement de la générosité du public (dons, legs, donations,
assurance-vie…) et des entreprises partenaires (mécénat, dons).
Vous aussi deVenez un acteur de la santé en faisant
un don à la fédération française de cardiologie.
45
LeS cHiffreS
En France chaque année environ 100 000
personnes sont atteintes d’infarctus du myocarde.
Seul un quart des patients avec infarctus du
myocarde bénéficie du parcours de soins optimal :
appel immédiat du 15 (SAMU) devant une douleur
intense dans la poitrine d’une durée de plus de
20 minutes, reperfusion myocardique en extrême
urgence (délai inférieur à 90 minutes) sur place (par
thrombolyse) et/ou après transfert en cardiologie
interventionnelle (par angioplastie coronaire). Les
résultats de l’observatoire français « Stent for life »
réalisé en 2010, vèlent un appel des secours
trop tardif, un taux d’appel du 15 que dans un
cas sur deux, un taux de thrombolyse de 22 %,
d’angioplastie coronaire de 64 % et l’absence de
reperfusion dans 14 % des cas.
Les deux premières heures sont déterminantes
pour mettre en œuvre les traitements qui
conditionnent la vie. Quand le traitement est
administré lors de la première heure qui suit
l’infarctus, la mortalité est réduite de 50 %, et de
30 % seulement si la reperfusion est faite dans les
deux heures.
Parmi les patients pris en charge, la mortalité
par infarctus du myocarde est à 1 mois de 6 à
7 % (mortalité féminine à 30 jours deux fois plus
élevée que celle des hommes) et atteint entre 11
et 14 % à 1 an.
En 10 ans, cette mortalité a été réduite de moitié
grâce à une amélioration globale de la prise en
charge réalisée en trois étapes :
1. de la douleur à la reperfusion
2. de la reperfusion à la sortie de l’hôpital
3. le suivi post-infarctus après la sortie de l’hôpital
Délais
d’intervention :
Dans les situations où
les patients sont admis
directement dans un
centre de cardiologie
interventionnel (CI)
les délais d’intervention
médians sont : début
des douleurs/premier
appel : 33 minutes,
premier appel/1ère
intervention médicale :
20 minutes,
1ère intervention
médicale/admission
en CI : 54 minutes
et admission en CI/
angioplastie coronaire :
43 min. Dans les
situations où les
patients passent par
un centre intermédiaire
puis transfert dans
un centre de cardiologie
interventionnel (CI)
les délais d’intervention
médians sont : début
des douleurs/1ère
intervention médicale :
204 minutes, transfert
en CI : 163 minutes
et admission en CI/
angioplastie coronaire :
64 min.
ÉDITORIAL 3
LES CHIFFRES 5
LANGINE DE POITRINE ET L’INFARCTUS DU MYOCARDE 7
Pour comprendre un peu d’anatomie 7
Comment l’infarctus s’est-il produit ? 8
LES CONSÉQUENCES 10
Cette rupture d’équilibre est transitoire 10
La rupture d’équilibre est prolongée 11
Qu’est-ce qui déclenche cet infarctus ? 11
Les circonstances déclenchant un infarctus du myocarde 13
Liées au stress 13
Liées à des comportements alimentaires et aux drogues 13
Liées à l’environnement et le climat 14
Les circonstances déclenchant un infarctus les plus fréquentes sont : 14
Que va-t-il arriver ? 14
VOS RÉACTIONS 16
VOS EXAMENS À L’HÔPITAL 17
LA REVASCULARISATION MYOCARDIQUE 18
Les indications de la revascularisation 19
Angioplastie ou chirurgie ? 19
Quand revasculariser ? 20
LANGIOPLASTIE CORONAIRE TRANSLUMINALE 21
Le principe de l’angioplastie 21
Les stents 22
Le déroulement pratique de l’angioplastie coronaire 22
LE PONTAGE AORTO-CORONAIRE 24
La technique chirurgicale 24
Le choix des greffons 24
Mammaire ou saphène ? 26
La programmation 27
L’entrée à l’hôpital 28
Le séjour à l’hôpital 29
Le temps de la réadaptation 29
APRÈS L’HÔPITAL 30
Les séquelles 30
La convalescence et la réadaptation 30
LEXIQUE 33
67
L’anGine de poitrine et
LinfarctuS du MYocarde
POUR COMPRENDRE
UN PEU D’ANATOMIE
n Le cœur droit reçoit le sang veineux de l’organisme
et l’éjecte dans la circulation pulmonaire, grâce
aux échanges gazeux, le sang s’enrichit en oxygène,
s’appauvrit en gaz carbonique et se transforme en
sang artériel.
n Le cœur gauche, plus volumineux, reçoit le sang
artériel et l’éjecte dans l’aorte sous une forte pression
(pression artérielle) permettant d’irriguer l’ensemble
du corps.
Le muscle cardiaque (myocarde) se contracte
(systole) 50 à 80 fois par minute au repos ce qui
représente 100 000 battements par jour et plus
fréquemment encore à l’effort ou lors d’un stress.
L’énergie nécessaire à la contraction de chacune
des fibres musculaires et de l’ensemble du
myocarde est apportée avant tout par l’oxygène
délivré par les artères coronaires*. Le système
artériel coronaire est à même de couvrir les
besoins en oxygène du myocarde et de s’adapter
aux besoins supplémentaires qui naissent à
l’occasion de réactions de stress ou d’efforts. Les
artères coronaires, qui vascularisent le myocarde,
constituent un réseau très riche en nombreuses
ramifications qui naissent des trois principales
branches : coronaire droite, interventriculaire
antérieure, circonflexe.
Le cœur est un puissant muscle creux
composé de deux pompes fonctionnant
en parallèle : le cœur droit et le cœur
gauche.
Anatomie du cœur
1 - Artère pulmonaire droite
2 - Aorte
3 - Artère pulmonaire gauche
4 - Veines pulmonaires
5 - Valve aortique
6 - Valve mitrale
7 - Valve tricuspide
8 - Valve pulmonaire
9 - Veine cave inférieure
10 - Veine cave supérieure
10
1
2
VD
OD
6
5
7
8
9
3
4
OG
VG
CŒUR GAUCHE
OG - oreillette gauche
VG - ventricule gauche
CŒUR DROIT
OD - oreillette droite
VD - ventricule droit
Vingt millions de personnes en France sont à
risque de maladies cardiovasculaires. En 2008,
celles-ci représentaient la seconde cause de
mortalité en France (28 % de l’ensemble des
décès), et la première chez les femmes (30 %)
et chez les plus de 65 ans (31 %). La maladie
coronaire (26 % des décès cardiovasculaires) a
entraîné à elle seule plus de 100 décès par jour
(dont 40 % de femmes) soit 4 décès par heure.
Toutes les 40 minutes en moyenne, une personne
meurt d’un infarctus !
En 2006, 221 373 personnes soit plus de 600 par
jour, ont été hospitalisées au moins une fois pour
une cardiopathie ischémique. L’hospitalisation
pour syndrome coronaire aigu a représenté plus
de 50 % de ces hospitalisations et l’infarctus du
myocarde 25 %. 320 000 séjours hospitaliers soit
près de 900 par jour, ont été motivés par une
maladie coronaire.
Après l’infarctus et après 6 semaines de
réadaptation cardiaque en centre spécialisé, 95 %
des patients pris en charge ont repris une activité
professionnelle et 92 % ont amélioré leur qualité
de vie. Les patients qui ont suivi un programme
d’éducation thérapeutique ont à 4 ans, 2 fois
moins d’accidents cardiaques et 2 fois moins
d’hospitalisations.
Six mois après l’hospitalisation pour un premier
infarctus, 4 patients sur 10 ne suivent pas les
recommandations de la Haute Autorité de Santé
en matière de traitement médicamenteux dit
« BASI » associant bêtabloquant (B) prescrit dans
70 % des cas, antiagrégants plaquettaires (A)
prescrits dans 80 % des cas, statine (S) prescrit
dans 80 % des cas et inhibiteur de l’enzyme de
conversion (I) prescrit dans 50 % des cas.
89
La rupture de la plaque peut survenir avant que celle-
ci soit très importante.
Entre la phase 2 et la phase 3, le délai peut varier de
quelques semaines à 30 ans ! La rupture de la plaque
n’entraîne pas toujours l’occlusion de l’artère et un
infarctus, mais parfois seulement des crises d’angine
de poitrine plus fréquentes et plus longues.
n Si la plaque est très importante, elle réduit la
lumière* de l’artère de telle façon que le débit devient
insuffisant pour les besoins du myocarde qui en
dépend. Selon la sévérité du rétrécissement, le patient
éprouve une douleur appelée angine de poitrine : si le
rétrécissement est très sévère, la douleur survient
au moindre effort voire spontanément. Quand il est
peu serré, il reste silencieux mais peut entraîner des
modifications de l’électrocardiogramme d’effort.
n La plaque peut rompre l’intima, couche interne
de l’artère qui la sépare du sang circulant dans la
lumière. Cette rupture déclenche instantanément
un afflux de plaquettes sanguines et un caillot
se forme. S’il obstrue la totalité de la lumière de
l’artère, le territoire du myocarde sous-jacent
commence à se détruire, c’est l’infarctus.
n La rupture survient souvent bien avant que la
plaque ait rétréci notablement la lumière de l’artère.
C’est ce qui explique que plus de la moitié des infarctus
survient sans avertissement ou après seulement 2 ou
3 crises douloureuses dans les jours précédents.
n La rupture de plaque ne provoque pas toujours une
obstruction complète de la lumière de l’artère, mais
très souvent les plaquettes du sang qui s’agglutinent
à l’endroit l’intima s’est rompue, fabriquent des
substances qui provoquent un spasme de l’artère.
Ce spasme provoque des crises d’angine de poitrine
spontanées sévères souvent appelées « Angor
spastique ». Elles sont observées presque toujours
chez les fumeurs.
MIEUX COMPRENDRE
Formation et rupture d’une
plaque d’athérosclérose
dans une artère (vue en
coupe) et formation d’un
caillot sanguin.
L’insuffisance coronaire se manifeste lorsque les
apports en oxygène du myocarde sont inférieurs à
ses besoins (il y a rupture d’équilibre) :
n la réduction transitoire de la circulation
artérielle coronaire dans une région du cœur (on
parle d’ischémie*) peut alors être responsable
d’une douleur thoracique : l’angine de poitrine ;
n si l’interruption de la circulation artérielle
coronaire est totale et durable, le territoire
concerné est détruit : c’est l’infarctus du
myocarde* (nécrose myocardique).
COMMENT L’INFARCTUS
S’EST-IL PRODUIT ?
Bien que votre crise cardiaque soit apparue
brutalement, elle est en fait causée par une maladie
évoluant depuis longtemps : l’athérosclérose,
c’est-à-dire le dépôt de graisses dans la paroi des
artères coronaires, qui constituent des plaques
d’athérome et rétrécissent progressivement la
lumière artérielle*.
La constitution de ces plaques d’athérome est
lente et peut s’étaler sur des dizaines d’années,
au cours desquelles la maladie coronaire va rester
silencieuse.
À cela vient s’ajouter la possibilité de formation
de caillot sanguin ou de spasme (contraction
transitoire de l’artère réduisant son calibre) qui
explique le déclenchement brutal et apparemment
inopiné de l’événement.
* Voir lexique page 33
Les portions d’artère coronaire
où la circulation est interrompue
sont figurées en bleu. Les points
représentent le territoire musculaire
endommagé.
Le cœur normal
L'infarctus du myocarde
Aorte
Aorte
pulmonaire
Tronc
coronaire
gauche
Artère
inter-ventriculaire
antérieure
Artère
circonflexe
Artère
coronaire
droite Formation
d’une plaque
d’athérosclérose
dans la média :
pas de symptôme
ou angine de poitrine
selon le calibre de
la lumière
Rupture
de l’intima par
augmentation
ou fragmentation
de la plaque.
Accumulation
et agrégation
des plaquettes,
apparition d’un
spasme plus ou
moins important.
Formation d’un
caillot : occlusion
de l’artère avec
apparition d’un
infarctus si l’artère
est la seule qui
irrigue le myocarde
sous-jacent.
Artère normale
intima-média
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