du ventricule gauche (FEVG) ne présente pas de particularité, à l’instar de son interprétation.
En particulier une FEVG basse peut refléter une atteinte de la contractilité intrinsèque, mais
elle peut aussi être secondaire à une élévation de post-charge, sans atteinte de la contractilité
intrinsèque. Le calcul de la contrainte télésystolique, réalisé à partir de la pression artérielle et
des paramètres ventriculaires gauches obtenus en mode TM (Formule 1), permet d’identifier
ces situations (18). Il existe en effet une relation linéaire inverse entre la fraction de
raccourcissement du ventricule gauche et la contrainte télésystolique, et il est donc possible
chez un patient donné, d’obtenir une valeur théorique normale de la fraction de
raccourcissement à partir du calcul de la contrainte : en présence d’une contrainte élevée, une
valeur apparemment basse de FEVG sera interprétée comme normale.
L’étude de la fraction de raccourcissement à mi-parois (FRm) permet également d’identifier
des troubles méconnus de contractilité (Formule 2) (19, 20). Il s’agit d’identifier le
raccourcissement des couches myocardiques à mi-parois, qui sont très riches en fibres
circonférentielles et qui participent donc au raccourcissement circonférentiel (par opposition
aux couches sous endocardiques surtout riches en fibres longitudinales). Son calcul semble
complexe, mais se base sur des paramètres routiniers (20) (cf. tableau 2). Sa valeur
pronostique a été démontrée (21). La prise en compte du niveau de contrainte télésystolique
est également conseillée dans les situations difficiles, en particulier en cas de FRm semblant
abaissée.
L’évaluation des pressions de remplissage repose sur les paramètres usuels : en général un
flux transmitral inversé (Em<Am) reflète des pressions de remplissage normales ou peu
augmentées (22). Toutefois en cas d’HVG, cette règle est inconstante et un tel flux est
compatible avec toutes les situations, y compris une franche élévation des pressions de
remplissage ventriculaire gauche (23). Ainsi dans la plupart des situations (Em>Am ou
Em<Am avec HVG), il faut alors avoir recours à d’autres indices pour évaluer les pressions
de remplissage. Des études menées dans des populations variées montrent que l’étude de
l’anneau mitral en Doppler pulsé tissulaire (24), et/ou la mesure de la vitesse de propagation
en TM couleur (25), voire l’étude du flux veineux pulmonaire en Doppler pulsé (26)
permettent une évaluation qualitative des pressions de remplissage ventriculaire gauche.
La mesure de l’aorte initiale doit être effectuée au niveau des sinus de Valsalva et au niveau
tubulaire, puisqu’une petite dilatation de l’aorte initiale tubulaire a été décrite chez
l’hypertendu (27) ; une dilatation auriculaire gauche chez l’hypertendu est retrouvée de façon
inconstante dans la littérature (28).
La mesure des pressions pulmonaires (flux d’insuffisance tricuspide ou pulmonaire) est
indispensable pour apprécier le retentissement pulmonaire de la cardiopathie hypertensive en
cas de dysfonction systolique et/ou diastolique du ventricule gauche. Le statut d’hypertendu
déplace le seuil de normalité des pressions pulmonaires vers le haut (29).
Une obstruction dynamique peut se voir chez un hypertendu avec une HVG en général
concentrique (petite cavité, parois épaisses). Typiquement, il s’agit de patients devenus
symptomatiques (dyspnée, douleur thoracique) après traitement vasodilatateur ou après
déplétion (diurétiques) (30,31).
Utilité de l’échocardiographie Doppler chez l’hypertendu
La mesure de la masse ventriculaire gauche et l’évaluation de la géométrie ventriculaire
gauche contribuent à prédire le risque de l’hypertendu.
De nombreux travaux montrent 1) le rôle pronostique péjoratif de l’HVG (1,2), 2) le surcroît
de risque lié à la géométrie concentrique chez les patients ayant une HVG (32), 3) le surcroît
de risque chez les patients présentant un remodelage concentrique (masse normale, h/r
augmenté), comparativement aux sujets ayant un ventricule gauche strictement normal
(15,16). Ainsi, l’échocardiographie Doppler pourrait faire partie du bilan d’évaluation initial