4 - nr 2 juin 2003 Cuisine NatureCuisine Nature
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Cuisine Nature
L’article entier sur le site (voir page 12).
L’original complet, source de mes informations
et accompagné de nombreuses références
scientifiques, est sur le site de la Weston Price
Foundation:
Broth is Beautiful
.
Bouillon ... à l’ancienneBouillon ... à l’ancienne
Bouillon ... à l’ancienneBouillon ... à l’ancienne
Bouillon ... à l’ancienne
HI
Pour ceux d’entre nous qui se délectent de bouillon pour d’autres
raisons que seulement gastronomiques, ses vertus thérapeutiques
sont préservées s’il est réalisé dans les règles de l’art que je me
permets de vous rappeler. La recette est rédigée pour les
débutants, comme d’hab’. Elle s’adapte au bouillon de poisson,
dont la recette est détaillée sur le site.
Ce n’est pas parce qu’on ne s’exp-
lique pas scientifiquement pourquoi
le bouillon de poule («la pénicilline
de la yiddische Mamma», dit-on à
New York) est un efficace adjuvant à
la guérison des rhumes et des grippes
qu’il faut nier l’évidence observée sur
le terrain.
Beurks, c’est de la jelly, ce
bouillon Mais oui, il ressemble à de la
gelée, votre bouillon, sauf si vous avez
choisi du poulet de batterie (mais
pourquoi donc ne veut-il pas me
donner son collagène, celui-là?).
C’est normal: il est riche en gélatine,
qui est un atout santé... et beauté.
Quand le coquet entend le mot
«collagène» (la protéine de la
gélatine), il a envie de s’en placarder
Vertus oubliées du bouillon. En
Asie, tout repas commence avec un
bouillon. Nos recettes traditionnelles
en ajoutent à “tourne-larigole”. Que
gagnerions-nous à retrouver nos
gestes ancestraux?
Les praticiens ont constaté sur le
terrain que la gélatine du bouillon fait
maison améliore la digestion des céréa-
les, des laitages et des viandes chez les
hypersensibles. Elle a aussi été utilisée
avec succès pour traiter des victimes de
rhumatismes, de colite, d’hyperacidité,
de maladie de Crohn! Il semble qu’elle
soulage, protège et nourrit la paroi
intestinale. Est-ce un hasard si le régime
des Glucides Simples médiatisé par
Elaine Gottschall*1, la SCD diet, annonce
de si hauts résultats dans les pathologies
de l’intestin, alors qu’on y consomme du
bouillon maison tous les jours ?
Le bouillon maison remplacera peut-
être les capsules d’enzymes digestifs qui
sont à la mode aujourd’hui. Selon le Dr.
Pottenger, la gélatine a en effet des
propriétés hydrophiles qui attirent les
sucs digestifs à la surface des aliments
cuits, alors qu’en principe les formes
colloïdales cuites sont hydrophobes et
rejettent les liquides (dans ce cas, les sucs
digestifs). Bon, il faudra peut être s’assu-
rer d’un apport en acides aminés sulfurés
pour que ce collagène soit traité correc-
tement. Ah, mais, tiens, justement, j’ai
souvent dégusté en Italie un
Bouillon
Pavese
, où on ajoute un jaune d’oeuf dans
l’assiette. Or, cet oeuf m’apporte préci-
sément ces composés sulfurés. Et
l’oignon n’en est-il pas riche ?
4 litres d’eau 1 carcasse de
poulet ou huit ailes un verre de
vin blanc sec de qualité (ou
vinaigre ou jus de citron frais)
2 carottes moyennes verts de
poireaux (facultatif) une gousse
d’ail bouquet garni* un oignon
poivre en grains
Cuisson : 3 à 4 heures
Dans 5 litres d’eau froide, déposez la carcasse ou les
ailes de poulet, peau comprise. Il faut que l’eau soit
froide pour que la carcasse donne le meilleur d’elle-
même. J’utilise des ailes de poulet qui, tout bio qu’elles
soient, ne coûtent quasi rien. C’est aux os qu’on en a,
pas à la chair de ces chères bêtes.
Portez à frémissement à feu fort. Après une quinzaine
de minutes, dès que l’eau commence à frémir, écumez
la mousse et baissez le feu au plus doux possible. Qui
dira pourquoi écumer? On continue, sans jamais
atteindre l’ébullition. Malgré son nom, le
bouillon ne doit jamais bouillir, comme
tout potage, d’ailleurs. Ce serait le
meilleur moyen d’en annihiler en partie
les bienfaits. Ajoutez le vin, les carottes
coupées en quatre dans la longueur ainsi
que la gousse d’ail entière, l’oignon piqué
d’un clou de girofle, le thym, le laurier,
les tiges de persil. Couvrez à moitié du
couvercle. Si vous n’avez pas de vin, ou si
vous n’aimez pas, remplacez par du jus
de citron ou du vinaigre. Il faut un acide
pour extraire les minéraux des os. Pour
de bonne fame
que des principes actifs conservés, les aromates
tout autant que l’oignon ou l’ail doivent être de
toute bonne qualité et non irradiés* (donc bio ou
fait maison).
Laissez infuser, au feu le plus douxet à semi-
couvert, de deux à trois heures. La médecine
chinoise conseille douze heures, jusqu’à ce que
les os soient mous. J’ai essayé... pas de mollesse à
l’horizon.
Une demi-heure avant la fin de cuisson, ajoutez
le sel marin et le poivre en grains, qui, moulu ou
trop longtemps cuit, rendrait le bouillon trop
âcre. En ajoutant le sel trop tôt, on empêcherait
que les éléments du poulet migrent dans l’eau
(principe d’osmose, voir aussi gastro-technie de
This). Ôtez les légumes, car il n’en reste plus que
la fonction de balai des intestins.
Servez avec quelques gouttes de jus de citron et
des légumes à peine décrudis à la vapeur. Ou
râpez, dix minutes avant la fin, une courgette
dans le bouillon. Ou ajoutez un peu de parmesan
râpé et un jaune d’oeuf dans chaque assiette.
* bouquet garni: une feuille de laurier,
2 branches de thym, un clou de girofle,
quelques tiges de persil - le tout garanti
non irradié (donc: bio!)
*1 En anglais: www.scdiet.org; et
en français : le remarquable site
www.regimegs.com de Jacqueline Uldry