III. PLACE DE LA STIMULATION DE L’OVULATION
EN CAS D’IOP AVÉRÉE
Les tentatives de stimulation ovarienne par le citrate de clomifène
ou les gonadotrophines sont classiquement jugées inefficaces par la
grande majorité des auteurs, les agonistes comme les antagonistes du
GnRH se sont révélés inefficaces [1, 2, 8, 10].
Quelques rares publications sur de faibles effectifs de femmes à
caryotype normal font état de grossesse après induction de l’ovulation
dans de véritables IOP, avec ou sans traitement adjuvants, mais il s’agit
souvent de cas cliniques ou de séries de très faibles effectifs ce qui
relativise leurs conclusions. Check et Katsoff ont ainsi rapporté la
première grossesse après cetrorelix [14], Badawy et al., sur 58 femmes,
ont comparé dans une étude randomisée en double aveugle les
résultats d’une stimulation associant analogues du GnRH et gonado-
trophines avec et sans dexaméthasone et ont obtenu une ovulation
dans 20,7 % du groupe dexaméthasone contre 10,3 % dans le groupe
placebo avec 2 grossesses dans le groupe dexaméthasone [15].
Toutefois, l’utilisation de corticoïdes dans les cas d’IOP supposées être
d’origine auto-immune n’a pas fait la preuve de son efficacité dans une
étude prospective randomisée [16].
Un prétraitement par éthinyl œstradiol avant stimulation de
l’ovulation par gonadotrophines a également été proposé. Tartagni, dans
une étude randomisée en double aveugle sur 50 femmes, a obtenu
8 ovulations sur 25 (32 %) contre 0 dans le groupe placebo après
administration 2 semaines avant et pendant la stimulation de l’ovulation
d’éthinyl œstradiol avec 4 grossesses, soit 16 % [17]. Pour l’auteur,
l’administration d’œstradiol restaurerait une réponse ovarienne aux
gonadotrophines exogènes. Quant aux publications sur l’usage de
DHEA pour améliorer la réponse ovarienne aux gonadotrophines, elles
concernent des femmes dites mauvaises répondeuses mais non en IOP
vraie.Enfin, d’exceptionnels cas de stimulation de l’ovulation réussie en
cas d’IOP avec anomalie chromosomique sont également rapportés
dans la littérature [18]. Aucune étude randomisée de grande envergure
n’a confirmé ces résultats qui restent donc anecdotiques et une récente
revue de la littérature vient de conclure qu’aucun traitement autre que
le don d’ovocyte n’a fait la preuve de son efficacité en cas d’IOP et de
désir d’enfant [19].
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INSUFFISANCE OVARIENNE PRÉMATURÉE ET DÉSIR D’ENFANT
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