
 
Ecocongo • 3
Agriculture
subite sans signe clinique en présence d’une 
souche sauvage pendant que les oiseaux plus 
âgés  présenteront  toutes  les  nuances  du 
tableau  symptomatique  de  la  pseudo  peste 
aviaire.  Par  contre,  la  race  et  la  souche 
génétique des  oiseaux n’ont  pas d’effet  du 
point de vue de la pathogénie.
Les  voies  naturelles  d’infection  (intra-
nasale,  orale  et  oculaire)  semblent  exa-
cerber la  nature  respiratoire de  la  maladie 
(Beard  &  Easterday  1967),  pendant  que  la 
voie parentérale (IM, IV, intracérébrale) tend 
à  développer  les  signes  nerveux  (Beard  & 
Hanson 1984).
Le  polymorphisme  clinique,  comme  nous 
venons  de  le  voir,  est  un  caractère  impor-
tant : l’affection présente différents aspects 
d’un oiseau à l’autre, d’un élevage à l’autre, 
d’une  épizootie  à  l’autre.  Les  lésions  sont 
également  polymorphes.  C’est  ainsi  que  la 
maladie  a  connu  plusieurs  dénominations 
(Pseudo-peste  aviaire,  pseudovogel-pest, 
Atypische Geugelpest, Peste aviaire, avian 
distemper, Ranikhet disease…).
Signes cliniques, morbidité, 
mortalité
Dans  une  tentative  de  simplication  et  de 
division  de  matières  selon  les  différentes 
formes  pathogéniques  et  sur  la  base  des 
signes  cliniques  observés  sur  les  poules, 
Beard  &  Hanson  (1984)  en  sont  arrivé  au 
regroupement  ou  classication  des  formes 
suivantes :
La forme de Doyle (Doyle 1927) : Infection 
létale, aiguë qui atteint tous les âges, carac-
térisée  par  des  lésions  hémorragiques  du 
tractus intestinal d’où la dénomination « PPA 
vélogénique et viscérotropique ou VVND ».
La forme de Beach (Beach 1942) : Infection 
aiguë, souvent mortelle pour les poussins de 
tous âges, caractérisée par des signes respi-
ratoires  et  neurologiques  « PPA vélogénique 
et neurotropique ou NVND ».
La forme de Baudette (Baudette & Black 
1946) :  Infection  moins  pathogénique,  mor-
talité uniquement chez les jeunes poussins ; 
les  virus  causant  cette  forme  peuvent  être 
utilisés  comme  « vaccins  vivants  secon-
daires ».
La forme de Hitchner (Hitchner & Johnson 
1948) : Cette forme est caractérisée par une 
infection respiratoire frustre et inapparente. 
Les  virus  de  ce  groupe  sont  généralement 
utilisés comme « vaccins vivants ». C’est une 
forme  entérique  asymptomatique  localisée 
essentiellement dans le tube digestif.
En dehors de cette classication, il faut rap-
peler que la sévérité de l’infection peut être 
fortement  inuencée  par  l’espèce  hôte,  le 
bilan immunitaire  de  l’hôte,  l’exacerbation 
par des germes opportunistes, le stress envi-
ronnemental, la voie d’infection. La magni-
tude  et  la  durée  de  la  dose  infectante 
inuenceront  fortement  la  vitesse  d’incu-
bation, l’apparition des premiers signes cli-
niques, la morbidité et la mortalité.
Pour  les  souches  extrêmement  virulentes, 
la  maladie  apparaîtra  soudainement  avec 
une  forte  mortalité  sans  signes  cliniques. 
Pour  le  pathotype  vélogénique  et  viscéro-
tropique,  les  signes  cliniques  commencent 
par la torpeur, abattement, respiration hale-
tante, faiblesse, prostration et mort.
Au cours de la panzootie causée par ce type 
de virus en 1970-1973, la maladie a  évolué 
sous sa forme  respiratoire  sévère dans  cer-
tains  pays  (Grande  Bretagne  et  Irlande  du 
Nord) tandis que ces signes étaient absents 
dans  d’autres  pays  (McFerran  &  McCracken 
1988).
Ce  type  viral  peut  causer  aussi  l’œdème 
facial, une diarrhée verdâtre pour les oiseaux 
ayant  échappé  à  la  mort  précoce,  et  peu 
avant  la  mort,  on  observe  un  tremblement 
musculaire,  le  torticolis,  la  paralysie  des 
pattes  et  des  ailes,  l’opisthotonos  accom-
pagnés  d’une  mortalité  qui  peut  atteindre 
100 % du troupeau sensible.
La forme vélogénique et neurotropique a été 
rapportée très souvent aux États-Unis, dans 
des  lots  de  poussins  frappés  soudainement 
par un accès respiratoire sévère suivi un ou 
deux  jours  après  par  des  signes  nerveux. 
On  peut  observer  une  chute  dramatique 
de  la  ponte  mais  la  diarrhée  est  souvent 
absente. La morbidité peut atteindre 100 %, 
mais la mortalité est faible quoique pouvant 
atteindre  50 %  chez  les  poules  adultes  et 
100 % chez les poussins.
La forme « mésogénique » de la pseudo peste 
aviaire,  qui  comprend  les vaccins viraux 
Roakin, Mukteswar, Komarov et H provoque 
généralement  une  maladie  respiratoire  en 
présence  d’  une  souche  sauvage.  Chez  les 
adultes, on observe une importante chute de 
ponte qui  peut durer  plusieurs  semaines  et 
la qualité des œufs est médiocre. Les signes 
nerveux  peuvent  apparaître,  mais  pas  sou-
vent.  Cependant  chez  les  jeunes  oiseaux 
complètement  sensibles,  on  peut  observer 
des signes respiratoires sévères.
Quelle est la situation 
de la P.P.A. en Afrique  ?
En général, dans beaucoup de pays en déve-
loppement  et  en  particulier  dans  les  pays 
africains,  de  la  zone  tropicale  et  australe, 
du Sénégal, Côte d’Ivoire, en Afrique du Sud 
en passant par l’Afrique Centrale et l’Afrique 
de l’Est (RDC, Kenya, Ouganda, Éthiopie…), 
la  typologie  des  élevages  avicoles  est  pra-
tiquement semblable.  Malgré le  niveau dif-
férent  de  développement  des  lières  avi-
coles  en  Afrique  du  Sud,  Égypte,  Nigeria, 
Zimbabwe,  Kenya,  on  retrouve  de  façon 
constante la classication suivante :
L’élevage traditionnel villageois
Les  volailles  sont  élevées  en  liberté  et  ne 
font l’objet d’aucun soin particulier ni sur le 
plan zootechnique (alimentation, utilisation 
des souches améliorées),  ni  sur le plan  des 
intrants vétérinaires (vaccins, médicaments, 
etc.). La maladie de Newcastle se dispute la 
vedette avec la pathologie parasitaire.
L’élevage artisanal (ou élevage tradition-
nel amélioré)
Dans  cette  catégorie,  on  retrouve  des  éle-
veurs  qui  apportent  des  améliorations 
techniques  (recours  aux  races  et  souches 
améliorées) ;  l’apport  de  compléments  ali-
mentaires,  amélioration  de  l’habitat  (éle-
vage en enclos) ; amélioration sanitaire (vac-
cinations  et  traitements  antiparasitaires, 
antibiotiques et vitamines), la situation sani-
taire  générale  est  mauvaise  sinon  pire.  En 
effet,  aux  parasitoses  internes  et  externes 
s’ajoutent de multiples affections liées aux 
carences nutritionnelles du fait de l’utilisa-
tion de souches à croissance rapide et donc 
beaucoup  plus  exigeantes  que  les  races 
locales. (J. Domenech, B.Sanogo, E. Couacy, 
1989) (E. Eyanga 1990).
Sur le plan de la pathologie infectieuse, les 
vaccinations  (PPA,  Gumboro,  variole..)  ne 
sont  pas  toujours  correctement  réalisées. 
Les  erreurs  techniques  les  plus  fréquentes 
sont  la  mauvaise  conservation  des  vaccins, 
la mauvaise utilisation, le stress des animaux 
au  moment  de  la  vaccination.  La  consé-