Chocs dans l`héliosphère

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Chocs dans l’héliosphère
Plan
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Principes de base
Choc super-critique
Différents types de chocs ; pré-chocs
Chauffage des ions et fonctions de
distribution
• Calcul de la normale
• Relations de Rankine-Hugoniot
• Chocs interplanétaires
Chocs : origines
• Un choc est une discontinuité séparant 2 milieux dans 2
régimes différents
• Un choc se forme quand la vitesse de l’écoulement
excède la vitesse caractéristique du son / des ondes
MHD du milieu (soit par un processus explosif local, soit
par un objet/un écoulement se déplaçant plus vite que
cette vitesse caractéristique)
• Au niveau du choc les paramètres du plasma changent
brutalement pour s’ajuster aux conditions subsoniques
près de l’obstacle
• Un choc peut être considéré comme une onde nonlinéaire se propageant plus vite que le son / les ondes
MHD du milieu
Chocs : description MHD / cinétique
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Un choc est un processus non réversible car il induit une dissipation d’énergie
L’énergie cinétique initiale est transfomée sous forme de chaleur (chauffage)
par friction (viscosité) / résistivité
Comme le plasma est non-collisionnel, ces pseudo-viscosité / résistivité sont
induites par les modifications du champ électromagnétique qui modifie luimême les trajectoires de particules (viscosité / résistivité anormale ou
effective)
Les modifications du champ électromagnétique sont dues à des instabilités
produites par un écart à l’équilibre des fonctions de distribution
Les interactions ondes/particules jouent donc ici le rôle des collisions (concept
majeur en physique des milieux non-collisionnels)
Une description MHD (temps longs/grandes distances) ne permet donc pas de
décrire la dissipation qui opère aux petites échelles
Une description MHD permet cependant de décrire la transition entre les
grandeurs macroscopiques (densité, vitesse, température, champ magnétique)
des milieux amont et aval
L’approche cinétique est nécessaire pour une analyse précise de la structure
fine du choc
Chocs : différence de potentiel et
chauffage ionique
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Les ions ont un rayon de Larmor de ~500km, les électrons de ~10 km et
l’épaisseur du choc est de l’ordre de 20km
Les électrons, contrairement aux ions, voient donc le choc comme
discontinuité faible au cours de leur gyration et passent le choc
Pour les ions la discontinuité est brutale et une proportion (croissante avec
MA) sont réfléchis
Cette différence de mouvement entre les particules induit un potentiel qui
accélère les électrons et bloquent les ions (du moins ceux qui n’ont pas la
bonne vitesse normale pour passer le potentiel, c.a.d ceux qui sont
réfléchis)
Les ions réfléchis subissent une réflexion spéculaire et voient leur énergie
augmenter; ils peuvent alors passer le potentiel ou éventuellement être
réfléchis une seconde fois
Cette énergisation contribue au chauffage ionique observé en aval du choc
La réflexion ionique au niveau du choc est aussi la cause de la formation du
pied de choc (shock foot)
L’établissement du potentiel est un processus auto-cohérent
Structure du choc en fonction de MA
Chocs sous-critiques
Chocs super-critiques
Chocs : super-criticalité
• Le gradient de champ magnétique étant borné,
la viscosité anormale et le courant le sont aussi
• La dissipation par effet Joule (chauffage) est
donc aussi limitée
• Pour des MA élevés, l’augmentation de la
proportion d’ions réfléchis (et leur chauffage) est
le processus par lequel la dissipation
supplémentaire opère (transfert d’énergie
dynamique en énergie thermique)
Nombre de Mach critique
•Définition : dans le repère du choc, la
composante normale de la vitesse aval
est égale à la vitesse du son aval
•Dans la littérature on trouve
généralement la valeur « magique » 2.7
comme condition à la super-criticalité
•Ce nombre peut être en réalité
beaucoup plus petit (voir figure ci-contre)
Kennel, Edmiston, Hada, 1985
« A quarter century of collisionless
shock research »
Structure d’un choc super-critique
•La densité et le champ magnétique augmente c’est un choc rapide
•La champ a une variation rapide, la rampe (ramp) …
•… précédée d’une variation lente, le pied (foot)
•Le champ juste après le choc est plus élevé que sa valeur en aval (overshoot)
Chocs quasi-perpendiculaires et quasi-parallèles
– θBn : angle entre le champ magnétique
et la normale au choc
– Choc quasi-perpendiculaires : θBn> 450
– Chocs quasi-parallèles : θBn< 450
– Les chocs perpendiculaires sont plus
abrupts et plus laminaires
– Les chocs parallèles sont fortement
turbulents
– En effet les chocs perpendiculaires
confinent les ondes dans le plan du
choc alors que les chocs parallèles
permettent aux ondes de se propager
le long du champ magnétique
– Dans ces exemples du choc d’étrave
terrestre – N est la normale, L est
tangente dirigée vers le Nord, et M est
azimuthale
Chocs : configurations
B2>B1
B2=B1
B2<B1
B2>B1
Chocs et pré-chocs
Pré-choc
ionique
• Champ électrique de convection
E=-VvsXB
Vd
Pré-choc
électronique
Choc parallèle
• Vitesse de dérive
Vd=(EXB)/B²
• Effet de filtre en vitesse
Vvs
IMF
Choc perpendiculaire
normale au choc
Accélération des ions dans la rampe / estimation
du potentiel
Espace physique
•Les ions réfléchis spéculairement sont accélérés
par le champ électrique de convection
•Le potentiel du choc se développe dû aux
mouvements différentiels entre les ions et les
électrons
Espace des vitesses
•Finalement le potentiel résulte des gradients de
pression et de champ magnétique à travers le
choc ainsi que des effets de dérive des ions
« gyrants » (gyrating ions)
… de l’ordre de 10-100 V
Accélération des ions dans la rampe / anisotropie
de température
•L’accélération des ions a lieu perpendiculairement au champ magnétique
•La thermalisation dans le milieu aval est donc différente dans les 2
directions parallèle et perpendiculaire
•Cela engendre une anisotropie de température dans le milieu aval: T//<T⊥
•L’anisotropie de température est une énergie libre favorisant le
déclenchement d’instabilité, comme l’instabilité miroir (observée dans de
nombreux environnements astrophysiques : magnétogaines planétaires,
front de chocs cométaires, choc terminal,…)
Ligne d’écoulement
Simulation
hybride à Mercure
Hercik et al.
Anisotropie
Observations d’un choc par Cluster
Vent solaire
Magnétogaine
Champ
magnétique
Rampe
Ions thermalisés
Ions dans la rampe
Vent solaire et faisceau aligné
Calcul de la normale au choc
•Théorème de coplanarité : pour des chocs obliques
(rapides ou lents), les champs magnétiques amont et aval
et la normale au choc sont dans le même plan
•Soit
r r
nˆ ⋅ ( Bd × Bu ) = 0
•On peut montrer (cf calcul)
r
r
r r
r
r
r r
nˆ = ( Bu − Bd ) × ( Bu × Bd ) / ( Bu − Bd ) × ( Bu × Bd )
Relations à la traversée d’un choc
• En présence de champ magnétique l’approche MHD des relations
de saut doit être adoptée (par rapport à la dynamique des gaz)
• Ce sont les relations de Rankine-Hugoniot qui relient les quantités
amont et aval
• Ces relations sont obtenues à partir des relations de conservation et
des équations de Maxwell
• La dynamique des gaz (non magnétisés) donnent cependant des
expressions correctes des relations de saut pour un choc
strictement perpendiculaire, et notamment des limites pour MA>>1
(cf calcul); dans ce cas :
– B2/B1=u1/u2=ρ2/ρ1
– LimM1→∞ ρ2/ρ1=(γ+1)/(γ-1)
– Pour γ=5/3 (=Cp/Cv pour un gaz mono-atomique) la valeur maximum du
saut de B, u, ρ est 4
Relations de Rankine-Hugoniot en
MHD anisotrope (P//≠P⊥)
div B=0
Équation de continuité
Loi de Faraday + E=-vXB
Équation du moment (normale)
Équation du moment (tangentielle)
Équation de l’énergie
6 équations -- 7 inconnues
Solution générale pour le saut de densité en fonction des
paramètres amont et du saut de champ magnétique
_
Génot, 2009, ASTRA
Chocs interplanétaires
• Cause : interaction entre des
plasma d’origine différente et de
vitesse différente (cas des CIR ou
des CME)
– L’existence d’un (ou 2) choc(s) n’est
pas systématique, et dépend de la
distance héliocentrique (c.a.d. du
raidissement progressif des fronts
d’ondes)
• Conséquences
–
–
–
–
Accélération de particules
Génération d’ondes plasma
Émission d’ondes radio
Cas de CME : fort Bz sud favorise la
reconnexion à la magnétopause
Chocs interplanétaires
1 choc ; près de 1UA
2 chocs ; près de 5UA
Etude d’un choc dans le vent
solaire
•Dans le repère du satellite
•u1=270 km/s ; ρ1=30 cm-3
•u2=460 km/s ; ρ2=90 cm-3
•Soit ρ2/ρ1=3
•On peut calculer la vitesse du choc par
r
r
ρ v − ρ u vu
vsh = d d
nˆ
ρ d − ρu
(ceci à partir de [ρ(vn-vsh)]=0)
•On trouve vsh=555 km/s
•Dans le repère du choc les vitesses
satisfont les relation de saut
•u’1=u1-vsh=-285 km/s
•u’2=u2-vsh=-95 km/s
•u’1/u’2=3 ρ2/ρ1
Modèle de l’écoulement dans la magnétogaine en
dynamique des gaz
•Spreiter et al., 1966
•Pas de champ magnétique
•Résultat très proche de la solution MHD sauf très près de l’obstacle
Densité dans la magnétogaine
Spreiter et al., 1966
Vitesse et température dans la magnétogaine
Spreiter et al., 1966
Détermination empirique de la position du choc
Spreiter et al., 1966
Spreiter et al., 1966
Une approche alternative
•Ligne d’écoulement à partir d’un modèle analytique (KF94)
•Calcul de l’amplitude de la vitesse à partir de qq relations analytiques
•Calcul (rapide !) du temps d’écoulement dans la magnétogaine
•Extension à divers modèles de frontières et planètes (Saturne en cours)
0.7VSW
0.3VSW
Génot et al., 2011
Calcul de l’amplitude de la vitesse
Génot et al., 2011
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