enfants du baby-boom arriveront à l’âge de la retraite à partir de 2005, alors même que les
générations qui entreront sur le marché du travail seront peu nombreuses, la charge des
inactifs qui pèsera sur les actifs occupés sera forte.
En France, la réforme des retraites engagée en 2003, prévoit essentiellement un allonge-
ment progressif de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein. Elle pré-
voit aussi l’introduction d’un système de retraite par capitalisation sous la forme d’un plan
épargne retraite. La plupart des pays européens ont adopté, avant la France, des mesures du
même type. Mais avec une entrée plus tardive sur le marché du travail et une augmentation
de la précarité de l’emploi, allonger la durée de cotisation aboutit à reculer à un âge avancé
le départ à la retraite; à moins que ne soit sérieusement amputé le revenu des futurs retrai-
tés qui cesseront leur activité à 60 ans.
Enfin, le vieillissement risque d’amoindrir le dynamisme économique, social et culturel du
pays. Les personnes âgées ont généralement une moindre mobilité géographique et une
plus faible productivité liée à l’affaiblissement de leur vitalité et de leur capacité à s’adapter
aux innovations. Par ailleurs, leur propension à consommer est moins forte que celle des
actifs. En effet, si la situation financière des personnes âgées s’est améliorée depuis les vingt
dernières années, notamment grâce au patrimoine qu’elles ont pu se constituer, il reste que
l’essentiel de leurs ressources est constitué de transferts sociaux, en particulier des retraites,
et que celles-ci sont, en moyenne, inférieures de près de 20 % au salaire mensuel moyen
net. À moyen terme, il pourrait en résulter une contraction de la demande globale, donc un
ralentissement de la production.
qDes effets à nuancer
Les revenus du troisième âge jouent cependant un rôle économique important. Ayant
satisfait une bonne partie de leurs besoins matériels, notamment en équipement immobi-
lier et mobilier, certaines personnes âgées disposent d’un potentiel d’épargne qui participe
au financement des investissements. Par ailleurs, une grande partie des dépenses des plus
de 65 ans est consacrée à la vie domestique, à la santé et aux loisirs, dépenses stimulant la
croissance économique et source de nombreuses créations d’emplois. Enfin, les personnes
âgées constituent la mémoire vivante de notre société et participent activement à la vie
sociale au sein de la famille ou des associations.
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TAUX DE DÉPENDANCE DES PERSONNES ÂGÉES (%)
UE
(25 pays) 22,1 23,4 24,9 26,3 28,9 32,1 35,7 40,3 44,8 48,5 51,0 52,8
UE
(15 pays) 23,0 24,3 25,9 27,5 30,1 32,8 36,3 41,2 46,3 50,0 52,0 53,2
France 23,0 24,6 25,3 25,9 29,5 33,2 36,9 40,7 44,1 46,9 47,2 47,9
Source : Eurostat.
Cet indicateur est le ratio entre le nombre total de personnes âgées ayant
atteint un âge auquel elles sont généralement économiquement inactives (65 ans
et plus) et le nombre de personnes en âge de travailler (de 15 à 64 ans).
NB : les chiffres indiqués pour les années 2005 à 2050 sont prévisionnels.
1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050