2. Les conférences-débats
2.1. Les banques centrales de crise en crise
L’objectif de cette conférence est de montrer l’évolution progressive du rôle des banques centrales, en
particulier de la Banque de France, de leur création à leur situation actuelle.
Le terme « banque centrale » est relativement récent. Il date environ du milieu du 20e siècle.
Ces banques, comme d’autres institutions, apparaissent et se développent (ou se transforment) en
temps de crise. Leur rôle primaire est d’intervenir si certaines banques sont en faillite.
Pierre-Cyrille Hautcoeur, intervenant, cite l’exemple du Comptoir d’escompte de Paris.
En 1899, le Comptoir d’escomptes avait, suivant des banques d’investissement, investi massivement
dans la production mondiale de cuivre. En 1899, le cours du cuivre chute, et le directeur du Comptoir
se suicide, entrainant une course au dépôt des clients. La banque se retrouve dans une situation
délicate dont elle sera tirée par la Banque de France, qui, après lui avoir prêté sous certaines
conditions, organisera sa liquidation.
Eric Monnet, enseignant à l’EHESS, continue dans la lignée historique en exposant les crises du 20e
siècle et les enseignements qu’en ont tiré les banques centrales. La crise de 1929, suivie de la
Grande Dépression, se propagera mondialement en 1931. Il en a été retenu qu’en cas de crise, il faut
d’abord sauver les banques (soit l’économie) avant de les punir.
La crise des années 1970, due à la hausse soudaine des prix du baril de pétrole, aura pour
conséquence un changement complet des objectifs de la Banque de France.
La dernière intervenante, Laurence Scialom de l’université Paris X, aborde la réaction des banques
centrales à la crise de 2008. En effet, celles-ci ont fait preuve d’innovation en matière de nouveaux
instruments de mesure des risques et de politiques financières.
2.2. Quel avenir pour la zone euro ?
Cette conférence a pour objectif de définir précisément les défauts de fonctionnement et les
problèmes actuels de la zone euro.
Le premier intervenant, Christian Deubner, politologue et économiste, insiste sur l’importance d’un
fédéralisme européen. Il distingue, en soi, deux sortes de fédéralismes : le fédéralisme allemand (les
Land sont intégrés dans un système d’impôts partagés, ont de grandes libertés budgétaires) et le
fédéralisme américain.
Cependant, Deubner considère que le modèle européen, au lieu de se rapprocher du fédéralisme
allemand, devrait plutôt s’inspirer du modèle américain.
Un autre intervenant, Jacques Mistral, économiste français, accorde, lui, une importance bien plus
grande aux dettes souveraines, dont, dit-il, dépend l’avenir de la zone euro. J. Mistral considère l’idée
d’une sortie de la zone euro (concernant la Grèce) comme une solution négative, mais il souligne que
la crise aura enseigné aux européens l’importance d’une intégration monétaire basée sur des
politiques budgétaires et financières communes.
Jean Pisani-Ferry, économiste, tend à penser que l’importance de la dette d’un Etat dépend du poids
de celle-ci sur l’Etat, mais aussi de son poids sur le groupe d’Etat sur lequel elle pèse : il utilise la
comparaison.
Prenons deux pays européens, la Grèce et l’Italie. L’Italie est financièrement 8 fois plus grande que la
Grèce. Mais sa dette n’est « que » 3.8 fois plus élevée. En effet, la dette italienne représente 18% de
la dette de la zone euro la où la dette grecque en représente 5%.
Compte-rendu des Journées de l’Economie 2011 Page 5