IDRH - Regards croisés n°43 - Pas de transformation sans management !
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IDRH - Regards croisés n°43 - Pas de transformation sans management !
intelligente » préconise par exemple
de comprendre le travail des autres,
de donner plus de pouvoir aux ma-
nagers qui favorisent la coopéra-
tion, de responsabiliser les gens en
les laissant utiliser leur jugement et
leur intelligence, d’augmenter la ré-
ciprocité en accentuant les dépen-
dances et les bénéfices liés à la coo-
pération entre chaque fonction, de
récompenser la coopération.
S’engager sur la voie exigeante de
la confiance et de la simplicité
En résonnance avec ces réflexions et
ces constats et au regard de notre
expérience d’accompagnement des
organisations dans des démarches
de développement et de mobilisa-
tion du management très souvent
liées à des démarches de transfor-
mation, il nous semble important
de souligner les points suivants :
La confiance reste le levier ma-
nagérial essentiel à activer pour
mobiliser les équipes de collabo-
rateurs. Elle ne se décrète pas mais
se construit à pas déterminés au
fil d’un processus de concertation
et de formation qui doit engager
l’ensemble des managers de l’orga-
nisation des niveaux les plus stra-
tégiques aux niveaux les plus opé-
rationnels. La vision rigide - et très
française ! – du patron qui côtoie
le moins possible l’encadrement
de proximité a fait long feu. Si dis-
tance il doit y avoir, celle-ci doit
être juste, chaleureuse et féconde
plutôt qu’institutionnelle, froide
et peu engageante. Faire le pari de
la confiance, c’est miser sur le bon
sens, sur l’intelligence et la capa-
cité d’adaptation des managers.
Pas simple ! Cela présuppose une
volonté de faire évoluer – voire de
changer – les paradigmes en place.
Pas simple… mais possible.
C’est dans le cadre d’une réalité
métier donnée que le management
doit pouvoir se dire, se partager,
se construire. Le management
ne peut plus seulement se penser
en belles notions génériques, en
«bonnes pratiques » reproductibles
dans toutes les formes d’organi-
sation. A trop l’avoir fait dans le
cadre de formations managériales «
sur étagère », il n’est pas étonnant
que les managers ne franchissent
pas le pas de la mise en œuvre de
certaines techniques par trop abs-
traites promues dans ces forma-
tions. Le métier de manager ne peut
être déconnecté du métier tech-
nique dans lequel il l’exerce. La «
simplicité intelligente » commence
par partir des pratiques profession-
nelles et des valeurs sur lesquelles
elles reposent pour élaborer les
bonnes pratiques managériales qui
favoriseront une véritable coopéra-
tion.
Parce que « la complexité est inhé-
rente à toute situation de commu-
nication », le manager doit mesu-
rer l’impact de la communication
ou de la non communication ma-
nagériale sur ses collaborateurs.
Sans une communication finement
pensée et mise en œuvre, la coo-
pération et la pollinisation des
savoirs et de l’intelligence resteront
des vœux pieux. Rien ne remplace
la qualité d’une communication
interpersonnelle. Les technologies
aujourd’hui à notre disposition
pour communiquer et faire circuler
l’information ont démontrées leurs
limites voire leur caractère nocif si
elles ne sont pas maîtrisées par une
déontologie clairement affichée.
Savoir communiquer, c’est savoir
accueillir, savoir écouter, savoir
reformuler, savoir décrire, savoir
expliquer, savoir ré-expliquer, savoir
demander, savoir répondre à la de-
mande…
Les défis que contiennent ces
quelques remarques interrogent
notre art de compliquer les cho-
ses… n