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IDRH - Regards croisés n°41 - La Qualité de vie au travail au service de la performance
thodologies rigoureuses telles
que des diagnostics portant sur
les risques psycho-sociaux. Ces
approches visaient notamment
à favoriser l’appropriation par
les différents acteurs : dirigeants,
managers, représentants des sa-
lariés, équipes médico-sociales,
sous la coordination de chaque
DRH au sein de son entreprise.
Ce faisant, les diagnostics, et
surtout les actions de préven-
tion et de traitement, ont été pi-
lotés et mis en œuvre au plus près
du terrain, en cohérence avec
les problématiques et les points
d’appui spécifiques à chaque
contexte local.
Comment êtes-vous passés
d’une approche par la santé et la
prévention des risques psycho-
sociaux à une approche plus en
amont autour du pilotage des
transformations ?
Le retour d’expérience sur les
actions engagées pour la préven-
tion des RPS a mis en évidence
des facteurs de risque liés au
management du changement,
ou plus exactement à des insuf-
fisances dans ce management.
Mais c’est surtout le contexte
d’accélération des évolutions qui
nous conduit à mieux prendre
en compte l’ensemble des « di-
mensions humaines » le plus en
amont possible dans les projets
qui ont des impacts sur le tra-
vail et son organisation. Une
approche qui passe à nouveau
par une collaboration transver-
sale entre les différents acteurs,
tant au niveau national qu’au
niveau de chaque entreprise du
Groupe.
Pour la fonction RH, il s’agit
de se doter en compétences et
en méthodologies pour appor-
ter de la valeur en amont dans
les projets. Dès lors que son
rôle n’est plus seulement de
piloter un calendrier social et
des mesures d’accompagne-
ment en aval, il lui faut réin-
vestir le champ du travail et de
l’organisation : décoder et ana-
lyser les impacts d’un projet sur
les situations de travail, à la fois
en termes de performance (ré-
ponse aux objectifs business at-
tendus), de conditions de tra-
vail, d’employabilité et d’enga-
gement des salariés.
Nous sommes en train de nous
outiller pour répondre à ce défi.
Mais je veux insister sur la néces-
saire association de l’ensemble
des parties prenantes : les diri-
geants, les métiers qui pilotent
les projets, les salariés et leurs re-
présentants, les consultants in-
ternes ou externes en organisa-
tion, etc., mais surtout l’ensem-
ble de la ligne managériale.
Chaque manager, quel que soit
son niveau et le nombre de sa-
lariés encadrés (collaborateurs
ou eux-mêmes managers), doit
avoir conscience qu’il a pour mis-
sion de manager ses collabora-
teurs directs en proximité. C’est-
à-dire qu’il est le premier vecteur
de cohérence, de cohésion et
de sens auprès de ses équipes.
Cela nous demande d’être très
clairs sur les missions et do-
maines d’action dont chaque
niveau de management est res-
ponsable, notamment dans le
cadre de processus de transfor-
mation.
Quels résultats percevez-vous de
cette démarche ?
C’est un domaine où il convient
de rester modeste et de remettre
sans cesse l’ouvrage sur le métier.
Les réalisations sont cependant
tangibles : aujourd’hui, toutes
les entreprises du Groupe BPCE
pilotent un plan d’actions lié à
la Qualité de Vie au Travail. Ce
terme est sorti du vocabulaire
d’experts pour s’intégrer peu à
peu dans la culture managériale.
La construction du nouveau plan
stratégique du Groupe illustre
bien cette évolution. Le plan pré-
cédent comprenait un axe à part
sur la santé au travail, alors que
les travaux en cours intègrent les
sujets liés à la Qualité de Vie au
Travail à l’ensemble des chan-
tiers. Ils portent un questionne-
ment transverse sur le mana-
gement, le sens du travail, la
cohésion sociale, la reconnais-
sance, les perspectives profes-
sionnelles, …
Je dirais que nous sommes à la
moitié du chemin. Nos actions
passées sur la Qualité de Vie au
Travail ont tout leur sens dans
cette période de crise.
Les entreprises qui ont su abor-
der le sujet comme un investis-
sement économique et social
en font un puissant levier d’en-
gagement de leurs salariés, au
service de leurs clients et de leur
performance.n
« Le Groupe BPCE exerce tous les métiers de la banque et de l’assurance en
s’appuyant sur ses deux grands réseaux coopératifs, Banque Populaire et
Caisse d’Epargne, ainsi que sur ses filiales.
Le Groupe BPCE, 2e groupe bancaire en France, est profondément ancré
dans les territoires. Ses 117 000 collaborateurs sont au service de 36 mil-
lions de clients dont 8,6 millions de sociétaires. Les entreprises du groupe
exercent leur métier de banquier et d’assureur au plus près des besoins des
personnes et des territoires.
Avec les 19 Banques Populaires, les 17 Caisses d’Epargne, Natixis, le Crédit
Foncier, la Banque Palatine... le Groupe BPCE propose à ses clients une
offre complète de produits et de services : solutions d’épargne, de place-
ment, de trésorerie, de financement, d’assurance, d’investissement. Fidèle
à son statut coopératif, le groupe les accompagne dans leurs projets et
construit avec eux une relation dans la durée, contribuant ainsi à 20 % du
financement de l’économie française. »