Juillet 2004
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Le GLARE encore plus léger
Le constructeur européen a également opté, après essais, pour le
GLARE (Glass Fiber Reinforced Epoxy) : un alliage d’aluminium et
fibres de verre pré-imprégnées pour la partie supérieure de
fuselage. Ce nouveau matériau est 10 % moins dense que
l’aluminium et permet de gagner 800 kg ! Il a l’avantage d’être très
résistant au feu et à l’usure. Les tests ont montré qu’une crique (une
déchirure) artificielle soumise à des milliers de cycles de vol
s’agrandissait à peine. Comme le carbone, il résiste à la corrosion
car la première couche de fibre de verre empêche toute pénétration
au-delà du revêtement de surface. Et il se répare comme
l’aluminium. Pour toutes ces raisons, le bord d’attaque de la dérive
est aussi en GLARE.
Circuits hydrauliques a plus haute pression
Les ingénieurs d’Airbus ont trouvé une autre astuce inédite pour
alléger « le monstre » : les circuits hydrauliques ont une plus grande
pression. Pour la première fois dans l’histoire de l’aviation civile, le
système hydraulique de l’A380 présentera une pression de 5000 psi
sur un circuit double, alors qu’elle est de 3000 psi sur un circuit
triple sur les autres avions de ligne. Cette augmentation de pression
permet de transmettre la puissance nécessaire à moindre débit au
moyen de tuyauteries au diamètre étroit, d’un rapport de 5 à 3. La
réduction de leur taille et la diminution du nombre de circuits offrent
un gain d’une tonne environ sans altérer la tenue du liquide et des
composants. L’allégement est aussi rendu possible par l’utilisation
d’alliages de titane dans la réalisation d’éléments hydrauliques (bloc
d’orientation des roues, de filtration ou de freinage). Au total, la
longueur des tuyauteries du très gros-porteur atteindra un kilomètre
dont un tiers à haute pression.
Ainsi, le système de commandes de vol primaire tirera sa puissance
de deux sources hydrauliques et deux circuits de secours
électriques. La redondance obtenue atteint un niveau inégalé aussi
bien en aviation commerciale que militaire.
Le système de renouvellement de l’air est lui aussi très ingénieux et
nouveau. Il est à deux étages, ce qui le rend plus efficace en termes
de cycles thermodynamiques, moins volumineux et plus souple
selon les besoins de régénération de l’air au sol ou en croisière. Les
avions de ligne sont généralement équipés de deux groupes de
conditionnement d’air, chacun convertissant l’air des moteurs à
hautes pression et température élevée en air de cabine pressurisé à
température ambiante. A la place des quatre groupes traditionnels
indispensables pour générer l’air, l’A380 est doté, lui, de deux
groupes doubles dans lesquels chaque unité prend en charge des
fonctions séparées du cycle global, ce qui le rend plus fiable.
Autre changement majeur : l’équipe toulousaine a procédé à
quantité d’essais en vol, en laboratoire et sur simulateur pour
s’assurer qu’il était possible de déplacer de 6 % vers l’arrière de
l’appareil son centre de gravité. Car, combiné au système de
commandes de vol électriques perfectionné, cela aboutit à une
diminution d’environ 40 m2 de la surface de l’empennage vertical,
d’où, là aussi, un gain de poids tout en préservant la stabilité de la
machine en vol.
Soudage par laser
Le souci d’allègement a présidé également dans le processus de
fabrication de l’Airbus A380.
La technique du soudage par laser remplace le rivetage traditionnel
pour fixer les lisses (renforts longitudinaux) de la partie inférieure du
fuselage. Plus besoin de fixations, source de corrosion et de
criques. Le constructeur y gagne en masse, et en temps : le laser
soude huit mètres de lisses par minute. Bien plus rapide. De plus,
ce mode dispose d’un dispositif de contrôle automatique. Un choix
judicieux puisque les tests ont démontré que ces structures