Variation génétique et santé
Patrimoine génétique et maladie
I/ Une maladie génétique: la mucoviscidose
La mucoviscidose est une maladie fréquente (un nouveau-né sur 4600) qui est
caractérisée par une grave insuffisance respiratoire.
La maladie est provoquée par la mutation d'un seul gène. Chez les individus
homozygotes pour un allèle muté du gène CFTR, une protéine indispensable à la fluidification
du mucus sécrété par certaines cellules des bronches est absente. Trop visqueux pour être
évacué, le mucus et les bactéries qu'il a piégées s'accumulent, à l'origine d'infections
bactériennes qui détruisent les poumons.
En Europe, une personne sur 34 porte un allèle muté du gène CFTR. L'étude d'un arbre
généalogique permet de prévoir le risque de transmission de la mucoviscidose. En cas
d'antécédents familiaux, ce risque augmente.
Plusieurs traitements (antibiothérapie, kinésithérapie, oxygénothérapie) limitent la
progression de la mucoviscidose. La thérapie génique offre un espoir de corriger la maladie
grâce à l'introduction d'un allèle non muté du gène CFTR dans les cellules pulmonaires
atteintes. Elle n'en est encore qu'au stade des essais.
II/ Une maladie aux causes complexes: le diabète de type 2
Le diabète de type 2 est une maladie dont la fréquence augmente actuellement de
façon inquiétante. Elle est caractérisée par une mauvaise régulation de la concentration
sanguine en glucose.
Il existe de nombreux gènes dont certains allèles augmentent le risque relatif
d'apparition de la maladie, sans pour autant la rendre certaine; ce sont des gènes de
prédisposition.
Le risque de développer la maladie dépend non seulement de la présence de ces
facteurs génétiques, mais aussi de facteurs liés au mode de vie (nature du régime alimentaire,
etc.) et/ou à l'environnement.
Le diabète de type 2 est donc causé par des interactions complexes entre des
facteurs génétiques et des facteurs liés à l'environnement et/ou au mode de vie. Il en est de
même pour de nombreuses autres maladies.
Pour identifier ces différents facteurs, il est nécessaire de comparer un grand nombre
de personnes malades et de personnes témoins, puis de procéder à des analyses statistiques:
c'est l'approche de l’épidémiologie.