Médecine d'Afrique Noire : 1993, 40 (4)
période considérée il a été responsable de 7,60 % des
décès.
b) Age et sexe
La moyenne d’âge est de 60 ans avec un pic de fréquence
entre 51 et 60 ans (36,63 %).
Le sexe masculin représente 99,99 % des cas.
c) Facteurs de risque
Ils sont classiques.
Le milieu semi-urbain constitue 63,63 % des malades.
Le maximum de recrutement (40,90 %) est fait entre Juin
et Octobre qui correspond à la saison pluvieuse.
La majorité soit 86,36 % des malades fume avec une
moyenne de tabagisme à 34,5 paquets/année .
2. Aspects étiologiques et cliniques
La bronchite chronique domine les étiologies avec 40,90 %
des cas. Viennent ensuite l’emphysème (18,18 %) et
l’asthme (13,63 %). On constate une faible représentation
des autres étiologies.
Les bronchopathies chroniques obstructives dominent dans
l’ensemble les étiologies avec 77,27 % des cas.
La toux, la bronchorrhée purulente et la dyspnée s’obser-
vent avec la même fréquence (86,36 %).
Parmi les signes généraux, le plus constant est l’amai-
grissement (90, 90 %) très souvent associé à 1’insomnie
(86,36 %), aux vertiges (59,09 %) et à une sudation
importante (59,09 %).
La fièvre se rencontre chez 13,73 % de nos malades.
Le syndrome de distension prédomine à l’examen physique
avec 99 % des cas, presque toujours associé à des signes de
lutte respiratoire (86,36 %).
La cyanose franche n’est décrite que chez 4,54 % des
C . P.C. Les signes cardiaques centraux dominants sont la
tachycardie avec assourdissement des bruits du coeur, le
bruit de galop et le signe de Harzer présents dans la moitié
des cas.
Quant aux signes périphériques de stase ils existent égale-
ment chez plus de 50 % de nos malades.
3. Aspects paracliniques
Au plan radiologique, l’aspect courant est une silhouette
cardiomédiastinale de volume normal dans 54,45 % des
cas, mais une cardiomégalie apparaît dans 45,45 % des cas.
Les aspects électriques fréquents sont une hypertrophie
ventriculaire droite (dans 71,42 % des cas) le bas voltage
standard et/ou périphérique (dans 85,71 % des cas). Les
autres moyens d’exploration ne sont pas encore possibles à
Bamako (gazométrie, spirométrie, cathétérisme cardiaque).
4. Aspects thérapeutiques et évolutifs
Rappelons d’abord que nos critères d’appréciation ne sont
que cliniques et électriques alors qu’ailleurs ils sont gazo-
métriques (7) .
Nos moyens limités nous réduisent au seul traitement
médical (associant corticoïde, antibiotique, bronchodila-
t a t e u r, diurétiques avec mesures hygiénodiététiques) sans
oxygénothérapie et d’après nos critères, nos résultats sont
bons dans la majorité des cas (81,82 %).
Nous enregistrons 18,18 % de décès en accord avec les
autres auteurs (1, 2, 4) et 18 % de complications rythmi-
ques.
DISCUSSION
Notre travail souffre de lacunes incontestables notamment
l’absence d’exploration fonctionnelle respiratoire et endo-
cavitaire et la faible taille de l’échantillon.
Il affirme toutefois l’existence du C.P.C. au Mali dont une
approche diagnostique correcte reste néanmoins possible.
Nos aspects épidémiologiques et évolutifs sont identiques a
ceux de la littérature (1, 2, 4, 5, 6, 7, 8) mais nous enregis-
trons peu de troubles du rythme cardiaque ; peut-être que
l’absence d’enregistrement électrique continu par méthode
HOLTER expliquerait cette distorsion avec d’autres auteurs.
CONCLUSION
Le C.P.C. existe au Mali et risque dans les années à venir
avec l’accroissement du tabagisme d’être un des aspects
LE POINT SUR LE COEUR PULMONAIRE CHRONIQUE… 235