D es contaminants comme des bactéries, des parasites et des virus dans les aliments peuvent rendre vos enfants très malades. Les pages qui suivent soulignent les dangers potentiels et les menaces pour la santé associés à des aliments que l’on retrouve quotidiennement dans les boîtes à lunch des enfants. Même les parents les plus consciencieux appliquant des mesures sécuritaires de manutention et d’entreposage des aliments sont incapables d’éliminer les contaminations qui peuvent provenir des champs ou des usines de transformation. C’est le travail de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) de superviser et de mettre en vigueur les règlements sur la salubrité des aliments. Mais Ottawa a trompé l’ACIA, en forçant l’Agence à remplir sa tâche avec un nombre insuffisant d’inspecteurs, tout en abandonnant aux compagnies de transformation alimentaire la responsabilité de se surveiller elles-mêmes en matière de sécurité. Les inspecteurs des aliments ne savent plus si les compagnies se conforment aux règlements de salubrité. Les Canadiens en payent le prix. On estime que 11 à 13 millions de Canadiens souffrent d’intoxication alimentaire chaque année. Les symptômes peuvent prendre la forme de diarrhées, vomissements, coliques et fièvres. Dans certains cas, plus particulièrement chez les jeunes enfants et les personnes âgées, ces maladies peuvent mener à l’hospitalisation, à des complications de santé à long terme ou à pire... La pénurie d’inspecteurs signifie que l’ACIA est tout simplement incapable de remplir son mandat de prévenir les intoxications alimentaires. 03 Les légumes-feuilles BACTÉRIES : SALMONELLA et ESCHERICHIA COLI 0157:H7 Dans votre sandwich ou votre salade, des légumes-feuilles contaminés par des bactéries comme les Salmonella ou les E. Coli peuvent causer des maladies graves ou la mort. ! Les Salmonella Au cours des cinq dernières années, l’ACIA a émis 15 avis de danger pour la santé pour avertir les consommateurs de possibles contaminations aux Salmonella de sandwichs et de légumes-feuilles généralement en vente dans les épiceries. Pendant ce temps, l’Agence de la Santé publique du Canada (ASPC) rapporte 58 éclosions associées aux Salmonella qui ont affecté 289 personnes en 2006 et 55 éclosions qui ont rendu 1086 personnes malades en 2005.* On a identifié plus de 2400 sérotypes de Salmonella — comme par exemple Salmonella Typhimurium et Salmonella Newport. COMPLICATIONS La Salmonella peut entraîner le syndrome de Reiter (douleur dans les articulations, irritation des yeux et miction douloureuse), qui peut durer pour des mois ou des années. GROUPES À HAUT RISQUE Les jeunes enfants, les personnes âgées ou au système immunitaire affaibli sont les plus susceptibles de souffrir d’infections graves aux Salmonella, menant jusqu’à l’hospitalisation. Aux États-Unis, on diagnostique cinq fois plus d’infections aux Salmonella chez les enfants de moins de cinq ans que dans le reste de la population.** 04 E En 2008, les Canadiens ont acheté pour 350 millions de $ (M$) de légumes-feuilles importés des États-Unis. Source : Données sur le commerce d’Industrie Canada. ! E. coli 0157:H7 Aux États-Unis, on rapporte de fréquentes contaminations des légumes frais par des bactéries E. coli. Compte tenu de notre dépendance aux importations de légumes américains, cela constitue une source de préoccupation pour les consommateurs canadiens et pour nos responsables des politiques. De 1990 à 2006, les États américains ont rapporté 35 éclosions où plus de 1100 personnes sont tombées malades après avoir mangé des légumes-feuilles contaminés à l’E. coli O157:H7. Il existe de multiples souches d’E. coli, dont beaucoup ne causent pas d’intoxication. Toutefois, E. coli O157:H7 n’est qu’un des nombreux types de cette bactérie qui produisent des toxines mortelles (qu’on appelle E. coli producteurs de shigatoxines, ou STEC). COMPLICATIONS Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) se produit dans 5 à 10 % des intoxications causées par E. coli O157:H7. Cette complication grave, qui comporte des symptômes comme la raréfaction des mictions et l’apathie, peut mener à l’insuffisance rénale et à la mort. GROUPES À HAUT RISQUE Exposés à E. coli, les jeunes enfants, les personnes âgées ou au système immunitaire affaibli sont les plus susceptibles de souffrir d’infections graves, comme le SHU, mais même des enfants plus âgés en bonne santé et de jeunes adultes peuvent contracter des affections graves qui requièrent une hospitalisation. -COLI * L’ASPC nous informe que ces données ne sont que des projections, et que le nombre réel d’éclosions et d’intoxications est beaucoup plus important. SALMONELLA **Nous utilisons des données américaines dans l’ensemble de cette publication compte tenu du caractère de plus en plus mondialisé de la production alimentaire. Nous n’avons pas de données similaires disponibles pour le Canada. 05 Viandes préparées BACTÉRIES : LISTERIA MONOCYTOGENES, SALMONELLA et ESCHERICHIA COLI En préparant les lunchs de vos jeunes avec des charcuteries ou d’autres formes de viande prête à manger, il se peut que vous y ajoutiez aussi des Listeria monocytogenes, des Salmonella ou des E. coli. ! Listeria monocytogenes Au cours des cinq dernières années, l’ACIA a émis 27 avis de danger pour la santé pour avertir les consommateurs de possibles contaminations aux Listeria monocytogenes de viande prête à manger. Vingt-huit personnes sont décédées en 2008 après avoir mangé des charcuteries produites par Maple Leaf et contaminées par ces bactéries. COMPLICATIONS Listeria monocytogenes peut causer une maladie grave appelée la listériose, qui peut entraîner une infection au cerveau et la mort. GROUPES À HAUT RISQUE Les femmes enceintes et les bébés à naître ou nouveau-nés, de même que les personnes âgées ou au système immunitaire affaibli sont les plus susceptibles d’être atteints de listériose. 06 ! E. coli L’Agence canadienne de santé publique rapporte que 31 éclosions d’E. coli ont rendu 283 personnes malades en 2006 et que 33 éclosions ont touché 152 personnes en 2005. Il existe de multiples souches d’E. coli, dont beaucoup ne causent pas d’intoxication. Toutefois, E. coli O157:H7 n’est qu’un des nombreux types de cette bactérie qui produisent des toxines mortelles (qu’on appelle E. coli producteurs de shigatoxines, ou STEC). COMPLICATIONS Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) se produit dans 5 à 10 % des intoxications causées par E. coli O157:H7. Cette complication grave, qui comporte des symptômes comme la raréfaction des mictions et l’apathie, peut mener à l’insuffisance rénale et à la mort. GROUPES À HAUT RISQUE Exposés à E. coli, les jeunes enfants, les personnes âgées ou au système immunitaire affaibli sont les plus susceptibles de souffrir d’infections graves, comme le SHU, mais même des enfants plus âgés en bonne santé et de jeunes adultes peuvent contracter des affections graves qui requièrent une hospitalisation. E-COLI LISTERIA MONOCYTOGENES 07 Les tomates BACTÉRIES : SALMONELLA et SHIGELLAS En mettant des tomates dans le sandwich de votre enfant, il se peut que vous y mettiez aussi des contaminants comme les Salmonella ou les Shigellas. ! Les Salmonella De 1990 à 2006, les États américains ont rapporté 17 éclosions où plus de 1900 personnes sont tombées malades après avoir mangé des tomates contaminées aux Salmonella. On a identifié plus de 2400 sérotypes de Salmonella — comme par exemple Salmonella Typhimurium et Salmonella Newport. COMPLICATIONS La Salmonella peut entraîner le syndrome de Reiter (douleur dans les articulations, irritation des yeux et miction douloureuse), qui peut durer pour des mois ou des années. GROUPES À HAUT RISQUE Les jeunes enfants, les personnes âgées ou au système immunitaire affaibli sont les plus susceptibles de souffrir d’infections graves aux Salmonella, menant jusqu’à l’hospitalisation. Aux États-Unis, on diagnostique cinq fois plus d’infections aux Salmonella chez les enfants de moins de cinq ans que dans le reste de la population. 08 En 2008, les Canadiens ont acheté pour 300 M$ de tomates importées des ÉtatsUnis. Source : Données sur le commerce d’Industrie Canada. Compte tenu de notre dépendance aux importations de fruits et légumes américains et de la mondialisation de l’industrie agroalimentaire, les consommateurs canadiens et nos responsables des politiques ne peuvent se permettre d’ignorer l’expérience américaine. ! Les Shigellas En 2001, 886 personnes aux États-Unis sont tombées malades après avoir consommé des tomates contaminées aux Shigellas. COMPLICATIONS Environ deux pour cent des personnes infectées par les Shigellas développent ensuite le syndrome de Reiter (douleurs dans les articulations, irritation des yeux et miction douloureuse.) GROUPES À HAUT RISQUE Les enfants, en particulier les tout-petits de deux à quatre ans, sont les plus susceptibles de souffrir d’une infection aux Shigellas. SALMONELLA SHIGELLAS 09 Les petits fruits (FRAISES ET FRAMBOISES) PARASITE : CYCLOSPORA • VIRUS : HÉPATITE A Une contamination aux Cyclospora ou à l’hépatite A sur vos petits fruits peut rendre malade toute votre famille. ! L’hépatite A Entre 1990 et 2006, les états américains ont rapporté cinq éclosions, où plus de 350 personnes sont tombées malades après avoir consommé des petits fruits contaminés à l’hépatite A. COMPLICATIONS L’hépatite A peut entraîner de l’insuffisance hépatique. La convalescence peut exiger des mois ou même des années. Le virus peut aussi être mortel. GROUPES À HAUT RISQUE L’hépatite A se présente plus fréquemment chez les personnes de plus de 50 ans et chez celles qui souffrent déjà d’une autre maladie du foie, comme l’hépatite B ou C. 10 En 2008, le Canada a importé des États-Unis plus de 600 M$ de petits fruits. Source: Données sur le commerce d’Industrie Canada. ! Les Cyclospora De 1990 à 2006, les États américains ont rapporté 11 éclosions où plus de 2700 personnes sont tombées malades après avoir mangé des petits fruits contaminés aux Cyclospora. COMPLICATIONS Une gastroentérite aux cyclospora non traitée peut entraîner une déshydratation sévère. Les personnes gravement déshydratées, celles dont le système immunitaire est affaibli, les adultes plus âgés, et les poupons et jeunes enfants (qui se déshydratent plus facilement que les adultes) peuvent devoir être hospitalisées pour recevoir des solutés salins de réhydratation en intraveineuse. GROUPES À HAUT RISQUE S CYSLOSPORA H É PAT I T E A 11 Sandwichs de craquelins au beurre d’arachide BACTÉRIES : SALMONELLA Même les produits lourdement transformés ne sont pas à l’abri des problèmes. Aux États-Unis, des centaines de personnes sont tombées malades et neuf sont mortes après avoir mangé du beurre d’arachide contaminé aux Salmonella ou des produits contenant de la pâte d’arachide contaminée (comme des biscuits, des craquelins ou de la crème glacée). ! Les Salmonella GROUPES À HAUT RISQUE Les jeunes enfants, les personnes âgées ou au système immunitaire affaibli sont les plus susceptibles de souffrir d’infections graves aux Salmonella, exigeant l’hospitalisation. Aux États-Unis, on diagnostique cinq fois plus d’infections aux Salmonella chez les enfants de moins de cinq ans que dans le reste de la population. 12 Compte tenu de notre dépendance aux importations de produits américains et de la mondialisation de l’industrie agroalimentaire, les consommateurs canadiens et nos responsables des politiques ne peuvent se permettre d’ignorer l’expérience américaine. L’AN DERNIER, AUX ÉTAS-UNIS, DES CENTAINES DE PERSONNES SONT TOMBÉES MALADES ET NEUF PERSONNES SONT MORTES après avoir mangé du beurre d’arachides ou des produits contenant du beurre d’arachide contaminés par des Salmonella. Au Canada, l’ACIA a émis 57 avis de danger pour la santé relativement à cette éclosion. On n’a pas pour l’instant de données sur le nombre de Canadiens rendus malades. Plus de 3800 produits contenant des arachides ou de la pâte d’arachide ont fait l’objet de rappels lors de l’éclosion de 2009, dont des biscuits, des craquelins, des céréales, des bonbons et de la crème glacée. Plus de la moitié des 700 personnes rendues malades avaient moins de 16 ans. L’agence américaine des aliments et drogues (US Food and Drug Administration) a révélé que la compagnie responsable d’avoir distribué des produits d’arachide contaminés avait trouvé des Salmonella dans ses produits 12 fois au cours de 2007 et 2008, mais avait continué à les livrer aux consommateurs. SALMONELLA 13 Le DÉFICIT D’INSPECTION La contamination des aliments n’a jamais été aussi répandue. Mais en même temps, notre capacité d’inspecter et de garantir la salubrité des aliments importés et de la production nationale est étirée jusqu’au point de rupture. Les bactéries, les parasites et les virus qui contaminent les lunchs de nos enfants proviennent d’une grande diversité de sources. Nous importons des aliments de partout dans le monde. De plus, des centaines d’usines de transformation et des milliers de fermes canadiennes produisent de tout, depuis des charcuteries et des salades jusqu’à des produits laitiers et des poissons. Le personnel d’inspection actuellement disponible doit couvrir un territoire beaucoup trop vaste pour assurer la sécurité de ce que nous mangeons. 14 ➤ Le gouvernement fédéral doit doubler le nombre d’inspecteurs des aliments à l’ACIA dans son prochain budget. ➤ Sept Canadiens sur dix croient qu’Ottawa devrait investir plus de ressources et s’impliquer plus directement dans la surveillance de la salubrité des aliments, alors que seulement une personne sur cinq croit que le gouvernement devrait s’appuyer davantage sur l’industrie alimentaire pour la surveillance de ses propres mécanismes de sécurité. (Sondage Nanos, mai 2009). ➤ L’Agence canadienne de santé publique estime que 13 millions de personnes tombent malades chaque année au Canada suite à des contaminations véhiculées par les aliments. ➤ Les personnes les plus vulnérables sont les jeunes enfants et les personnes âgées. ➤ Le gouvernement doit avant tout assurer la sécurité des citoyens. REMÉDIEZ AU DÉFICIT D’INSPECTION POUR DES ALIMENTS SÉCURITAIRES 15