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Jean-Joseph Koké
consultant senior
Bâle II-III / Solvency II :
un simple copier/coller ?
I
l est souvent considéré que Solvency II est la transposition
de la règlementation Bâle II-III au secteur de l’assurance.
Il est vrai que l’organisation en trois piliers des directives
Solvency II reprend les mêmes thèmes que ceux de Bâle IIIII. La définition d’un seuil minimal de fonds propres (pilier
1), le processus de surveillance (pilier 2), la communication
financière (pilier 3) et la dimension internationale de la réforme relèvent des similitudes structurelles.
Solvency II permet de passer d’une gestion globale à une
gestion détaillée des risques. Chaque source, chaque catégorie de risque doivent être identifiées et quantifiées en
termes de fonds propres.
Le recours aux modèles internes a été la réponse privilégiée des grandes compagnies, encouragées par le régulateur. Cependant d’un point de vue opérationnel, les
techniques de modélisation et la méthodologie retenue
pour le calcul d’exigence de fonds propres font émerger
des spécificités propres à chaque secteur. Mais jusqu’où
s’étendent ces différences ?
Architecture
Plusieurs choix de calculs en fonction du
risque considéré. En risque de crédit par
exemple, modélisation standard, méthode
dite de base avec des notations internes
(IRB) ou avancée (la banque développe ses
propres modèles statistiques).
Une formule standard et un modèle interne sont proposés.
Si les assureurs sont aussi invités à développer leurs propres modèles, l’approche
stochastique est privilégiée.
Démarche de modélisation
Risque de crédit : modélisation des PD,
LGD, EAD à partir de modèles statistiques
basés sur 2 approches possibles :
- « Point in Time » création de modèle de
rating à court terme (historique de 1 an)
-« Through the cycle » basée sur une
approche à moyen terme intégrant l’impact d’un changement de conjoncture.
Modélisation des passifs pour mesurer l’évolution financière des engagements sur une
période de temps donnée. Il faut séparément
modéliser le montant global des sinistres, puis
le risque de sous-provisionnement des provisions pour sinistres à payer. Pour cela, la modélisation stochastique permet d’étudier un
grand nombre de trajectoires possibles pour
en déduire une loi de probabilité de réalisation.
Modélisation des actifs demande un choix du
modèle financier : marche aléatoire, séries
chronologiques, modèles multi-variés tenant
compte des corrélations entre classes d’actifs.
Matrices de corrélation fournies par le régulateur ou utilisation de la technique des copules.
Mesure de risque
Les mesures de risque sont la VaR (perte
potentielle maximale pouvant survenir
pour un niveau de confiance donné et
pour un horizon temporel fixé).
L’Expected shortfall (moyenne des pertes
au-delà d’un niveau de confiance donné).
Les scénarios de stress.
La stress VaR (VaR calculée sur une période
stressée d’un an, au niveau de confiance
de 99 % à horizon 10 jours)
La probabilité de ruine, c’est-à-dire le
percentile au-delà duquel le capital initial est
complètement épuisé sur une période de
temps donné après un résultat déficitaire.
La VaR (équivalente dans Bâle II)
La TailVaR aussi appelé VaR Conditionnelle. Par construction cette mesure est
très sensible à la queue de distribution et
est plus conservatrice que la VaR.
L’Excess TailVaR est la ruine moyenne
au-delà d’un certain seuil.
Lien fort pour le benchmark des modèles.
Mais la mise à jour des modèles de notation est peu fréquente, ce qui peut entraîner un décalage avec la réalité.
Faible les modèles stochastiques couplés
aux propres risques de l’assureur sont
moins dépendant des agences.
Les tableaux ci-dessous comparent les deux réformes à
travers la mise en place des modèles internes.
Périmètre
Bâle II/Bâle III
Solvency II
Concentration sur les risques de Crédit, les
risques de Marché et les risques Opérationnel.
Approche plus large incluant l’analyse de tous
les postes passifs/actifs du bilan de l’entreprise.
Le risque de crédit
Central. il est évalué sur la qualité de la
contrepartie (PD), le taux de perte en cas
de défaut sur la ligne de crédit (LGD), le
niveau de l’exposition (EAD).
Moindre. Il est mesuré par la qualité des
contreparties et leur dispersion. En principe
il s’adresse aux seuls réassureurs.
Risque de contreparties
Clé. basé sur le calcul d’une VaR à 1 an.
C’est l’équivalent du risque de Crédit.
Le risque opérationnel
Important. Il résulte « d’une inadéquation ou défaillance attribuables à des
organisations, des procédures, des personnes, des systèmes internes ou des
événements extérieurs. »
Trois façons de l’évaluer :
- l’indicateur de base : provisionnement
à 15 % du PNB moyen
- la méthode standard fixe le facteur de
pondération en fonction de la ligne métier
- la méthode avancée : modèles spécifiques avec calcul d’une VaR à 99,9 %.
Faible. c’est un incident technique ou humain qui ne dépend pas du métier de l’assurance.
Il impacte peu la solvabilité (5 %)
Central il est subdivisé en sous-catégories
(prix des actions, taux d’intérêt ou change,
concentration…) qu’il agrège pour le calcul
de risque global
Nature des risques
Le risque de marché
(ou d’actif)
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Solvency II
Calcul des fonds propres
Convergences / Divergences entre Bâle II-III et Solvency II
Application
Bâle II/Bâle III
Principaux outils théoriques
pour calculer le besoin
en fonds propres
Il est souvent traité par une augmentation
forfaitaire du besoin en capital.
Benchmarking
Agences de notation
La supervision des risques financiers dans les assurances et les
banques répond à des spécificités propres à chaque secteur. Les
risques suivis sont différents, le business model est différent et
par conséquent, les mesures de risques sont différentes.
Si des similarités existent au niveau de l’organisation, l’approche modèle – qui domine Bâle II-III – diffère sur le suivi
du périmètre des Risques et sur les méthodes de modélisation employées dans les métiers de l’assurance.
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