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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 21 April 2017
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Développer une méthode de référence pour l'AFSCA
Outre le statut de « filtreurs » des mollusques bivalves, la façon dont nous les consommons, crus ou peu
cuits, représente un risque sanitaire supplémentaire. Alors que les huitres ne passent généralement pas à la
casserole, la cuisson des moules et coquillages s'arrête dès que les bivalves s'ouvrent. « Ils ne sont donc pas
soumis à des températures suffisamment élevées pour permettre de se débarrasser des microorganismes
présents dans l'eau », reprend Georges Daube. « Et en ce qui concerne les crustacés, il s'agit bien souvent de
recontaminations après la cuisson, lorsqu'on les décortique par exemple. Les bactéries et virus présents sur
les mains ou sur les crevettes crues manipulées juste avant peuvent ainsi se retrouver dans notre assiette ».
S'il n'y a qu'un producteur d'huîtres et un producteur de moules en Belgique, nous consommons des produits
de mer en provenance de la France, de l'Espagne et d'autres pays voisins ou plus lointains. Afin de s'assurer
de la sécurité des consommateurs belges, le Ministère de la Santé, et plus particulièrement l'Agence fédérale
pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), a besoin de méthodes de référence pour effectuer ces
contrôles. C'est précisément ce que Georges Daube et ses collègues proposent dans une étude récemment
publiée dans Food Control (1). « Au début des années 2000, nous n'avions que des méthodes de base pour
détecter la présence de microorganismes dans les aliments », indique le scientifique. « Il fallait broyer l'aliment,
le mettre en solution, isoler les microorganismes en les mettant en culture dans des boîtes de Pétri pour qu'ils
se multiplient. Ces méthodes étaient très fastidieuses».
Une dose infectieuse minimale sous contrôle
Grâce au soutien de la Région wallonne, Georges Daube a travaillé en collaboration avec Alain
Vanderplasschen, Professeur d'immunologie et de vaccinologie à l'ULg, et avec le Professeur José
Remacle de l'Université de Namur, afin de développer des technologies pour améliorer ces méthodes.
« L'Université de Namur s'est concentrée sur le screening de pathogènes afin d'identifier lesquels sont présents
dans un échantillon donné via la méthode des puces à ADN », précise Georges Daube. « De notre côté,
nous nous sommes penchés sur une autre méthode de biologie moléculaire, la PCR en temps réel, qui
permet d'amplifier des gènes spécifiques de microorganismes afin de détecter les pathogènes et d'estimer
leur quantité ». Cet aspect quantitatif est crucial puisque, pour chaque pathogène, il existe une dose minimale
infectieuse. En dessous de cette dose, ils ne représentent pas de risque significatif pour la santé de l'homme
car ils seront détruits au niveau de l'estomac ou du tube digestif. « La méthode que nous avons mise au point
et qui fait l'objet de la publication dans Food Control permet donc non seulement de détecter les pathogènes
mais aussi de les quantifier », souligne le chercheur.
Une fois détectés, par la méthode de puces à ADN ou par la PCR en temps réel, il est nécessaire d'isoler
les pathogènes pour pouvoir les caractériser et déterminer leur facteur de virulence. « Avec le Professeur
Vanderplasschen, nous avons développé des anticorps couplés à des billes magnétiques qui se chargent de
capter les microorganismes et nous permettent de les isoler spécifiquement », poursuit Georges Daube.
Une méthode performante pour les fruits de mer
Effectués entre 2006 et 2008, ces travaux ont débouché sur une méthode de référence pour détecter six
bactéries dans les produits de la mer : Campylobacter jejuni, Campylobacter coli, Escherichia coli O157
entérohémorragique, Salmonella spp., Vibrio parahaemolyticus, et Vibrio vulnificus. « Depuis 2008, il existe
des kits commerciaux basés sur la méthode PCR sur le marché. Ils sont principalement utilisés pour l'aspect
qualitatif car l'aspect quantitatif nécessite d'avoir recours à une maîtrise reproductible de l'extraction d'ADN.