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degré de réflectivité de l’interface eau-air comme cela
a déjà été décrit lorsqu’il existe de l’air dans le système
portal [8]. Cependant, la présence d’air dans le scrotum
peut être liée à une hernie inguino-scrotale incarcérée
[15] et le diagnostic de gangrène de Fournier peut,
comme cela a été le cas pour notre malade, ne pas être
évoqué sur l’échographie. La symptomatologie cli-
nique, la fièvre en particulier, nous a fait demander une
IRM qui a confirmé la présence d’air, non seulement
dans le scrotum, mais aussi dans la graisse sus-pubien-
ne alors que les testicules étaient normaux. S e u l s
OKIZUKA et coll. [16] ont décrit, comme dans notre
observation, un diagnostic de gangrène de Fournier par
l’IRM. Cet examen nous a permis de plus de délimiter
précisément l’extension des lésions permettant une chi-
rurgie adaptée. Il a confirmé l’absence de lésion péri-
néale ou pelvienne nous confortant dans notre attitude
chirurgicale. Il nous a précisé le point de départ, péri-
anal, de la gangrène. La tomodensitométrie, examen
souvent plus accessible que l’IRM, apporte les mêmes
renseignements que l’échographie [7] mais son champ
d’exploration est plus étendu et elle peut mettre en évi-
dence des lésions intra-abdominales [11]. Son usage
est recommandé par HUBERTet coll. [13] en cas de
doute diagnostique sur la clinique.
CONCLUSION
Dans le bilan d’une infection scrotale ou périnéale,
l’échographie est un examen essentiel permettant de
mettre en évidence de l’air dans les tissus sous-cutanés
avant l’apparition d’une crépitation clinique. Elle doit
faire partie du bilan paraclinique de toute infection
scrotale, quel qu’en soit le mode de présentation. Elle
est complétée au mieux par la tomodensitométrie ou, si
cela est possible, par une IRM qui, outre son intérêt
diagnostique, permet d’évaluer le point de départ et la
diffusion de la gangrène, permettant une chirurgie rapi-
de et adaptée à l’importance de la nécrose.
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SUMMARY
Contributing of imaging to the early diagnosis of Fournier’s
gangrene.
S c rotal ultrasonography, completed by MRI, allowed the early dia -
gnosis of a case of Fournier’s gangrene, before the appearance of
subcutaneous crepitation allowing rapid treatment adapted to the
extent of necro s i s . Ultrasonography is recommended in the assess -
ment of inflammatory disease of the scrotum and/or perineum.
MRI is able to refine the ultrasonographic data, and define the
extent of gangrene as well as its starting point.
Key words : Scrotum, Fournier’s gangrene, scrotal ultrasono -
graphy, magnetic resonance imaging.
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